ifj :• ■ Z J lU s: 13 CO s: 05 O Z U J H Z < O < O > Û lU Z 2 O IL, LU 3: lU O Z < E LÜ > Û 0 VAN < ü 5 J m h D O < < Z IL IL Ü D -O U lU J s: ■vt.ic . t'.. . H'^ V , * / x- I •; !.. J t I, ■1 --•J i \ V . /• / v:- \ ( /. i • k = i ^ ■: HISTOIRE NATURELLE, GÉNÉRALE ET PARTICULIERE. Tome 1. œuvres COMPLÈTES D E M. LE DE BUFFON, ^tendant du Jardin du Roi, de l’Aeadémîâ Françoife , de celle des Sciences, d^c. Tome Premier. Théorie de la Terre. A PARIS, De L’IMPRIMERIE ROYALE. M. DCCLXXIV. 'T' 'À' TABLE ^SîSSîîHîîlî^ AU ROI. Sire, L’H'ifloire if les mommens immort alifir ont les qualités hé- rdiques , if les vertus pacifiques que rUnïvers admire dans la per- fonne de VOTRE MAJESTÉ : Cet ouvrage qui contient Vhif toire de la Nature , entrepris par vos ordres , confacrera à la pojlérité votre goût pour les Sciences , df la proteâîon Scia- tante dont vous les honore^, Senfible à toutes les fortes de gloire, grand en tout, excellent en vous-même, S IRE, vous fere^ à jamais l’exemple des Héros df le modèle des Rois. Nous fommes avec un très- profond refpeél y SIRE, De Votre Majesté,^ Les très-Iiumbles , très-obéifians & tiès- fidèles fujets & ferviteurs , B tr F F O N , Intendant de votre Jardin des Plantes , Daubenton, Garde & Démondrateur de votre Cabinet d’HilIoire Naturelle. TABLE De ce qui efï contenu dans ce Volume. Premier Discours. De le maniéré d'étudier & de traiter l’HiJloire Naturelle p^ge ^ Second. Discours. Hijloire éé théorie de la Terre Preuves de la Théorie de la Terre. Article I. De la formation deé Planètes . ... i g ^ Art. II. Du Syfème de M, Whifon .... 2 q, J Art. III. Du fyjlème de M. Burnet. ... 2.6 z Art. IV. Du fyfème de M. yPoodward, . zGj ArticleV. Expojîtwn de ^uel(jiies autres Syjlèmes. 2.75 Art. V I. Géographie . ... 2^7 Art. VII. Sur la produélion des couches ou lits de 3 34 Art. VIII. Sur les coquilles & les autres prodiiéiions de la mer , qu'on trouve dans l'intérieur de . la terre ..... 388 HISTOIRE histoire NATURELLE. Premier Difcours, Tottii L A Res ardua vetuftis novitatem dore, novis auéloritatem , obfoletis nitorem, obfcuris lucein, fajîiditis gratiam , duhiis fidem, omnibus vero riaturarn,£f nctturæfuæ omnia, Piin, in Præf^ ÿd Vefpar. y ' ■ — ■ histoire naturelle. Premier D^coiirs. J^es ardua vetujîis novitatem dare , novis auélontatem, ohfoletis nhorem, ohfcuris lucevi , fajliditis gratiam , dubiis fidem , omnibus ver'o natiiram, if naturœ fuæ omnia, Plin. in Præf. ad Vefpaf. Histoire naturelle. premier discours. h maniéré d’e'tudier & de traiter I HiJIoire Naturelle. F ^ T® * E Naturelle pri/ê dans ^ toute ion étendue , eft une Hlftoire ^nimenfe , elle enibraffe tous les objets que nous préfeme l’Univers. Cette mul- t|tude prodigieufe de Quadrupèdes , d O, eaux de PoiiTons, d’Infeaes, de cu'rll!? ' ÿ &c. offre à la lofite de l’efprit humain un vaile pelade dont l’enfemble eft ù grand . qui parott & qu’il cft en effet inépui- di.^ Uue feule partie tnî Naturelle , comme l’Hif- *"6 des Infedcs , ou l’Hiiloire des A ij ^ A îamère de traiter PLintes , fuftlt pour occuper plufieurs hommes ; & les plus habiles übferva- teurs n’ont donné , après un travail de plufieurs années, que des ébauches afléz imparfaites des objets trop multipliés que préfentent ces branches particulières de l’Hiltoire Naturelle , auxquelles ils s’étoient uniquement attachés : cepen- dant ils ont fait tout ce qu’ils pou voient faire , ' r ^ f"a 5 delTein , j^arce dt'/^ [ réfolu de ne confi- V.S choies que dans une certaine A iiij 8 J\4amère de traiter vue , dans un certain ordre, dans un cer- tain fyflème, euffiez-vous pris le meil- leur chemin , vous n’arriverez jamais à la même étendue de connoifîances à laquelle vous pourrez prétendre , fi vous lailTez dans les cominencemens votre cfiarit marcher de lui-même, fe xeconnoître , s’alFurer làns fecours , & former feul la première chaîne qui re- pi'éfênte l’ordre de fes idées. Ceci efl vrai fins exception , pour toutes les perfonnes dont l’efprit efl: fait & le raifonnement formé ; les jeunes gens au contraire doivent être guidés plus tôt & confeillés à propos , il faut même les encourager par ce qu’il y a de plus piquant dans la fcience, en leur fiifint remarquer les chofes les plus f n- gulières , mais ftns leur en donner d’ex- plications prêches ; le myflère à cet âge excite la curiofité , au lieu cjue dans l’âge mûr il n’inljjire que le dégoût ; les enfins fe laflent aifcmeni des chofes cju’ils ont déjà vues, ils revoient avec indiférence, à moins qu’on ne leur pré- fente les mêmes objets fous d’autres points de vue, & au lieu de leur répéter ÏHifloire Naturelle, p ||’"pîement ce qu’on leur a déjà dit , mieux y ajouter des circonf- tûllcpc / N • T , meme étrangères ou mutiles ; perd moins à les tromper ou’à les ^^goûtcr. ^ ^‘^‘■^qu’après avoir vu & revu plu- à choies, ils commenceront e les repréfenter en gros , que d’eux- Cilles ils fe feront des divifions , qu’ils oinmeuceront à apercevoir des diltinc- loirs gehieraies , le goût de la fcience pourra naître , & il faudra l’aider. Ce goût fl nécelTaire à tout, mais en même icinps ft rare , ne fe donne point par les premeptes ; en vain l’éducation vxmdroit y uppléer , en vain les pères contrai- gnent-ils leurs enfuis, ils ne les amè- neront jamais qu’à ce point commun à ous les hommes, à ce degré d’intel- igencc & tle mémoire qui fuffit à la affiires ordinaires; mais a la Nature a qui l’on doit cette première étincelle de génie, ce germe c goût dont nous parlons , qui le dé- veloppe enfuite plus ou moins, fui- ant es différentes circonllances & les ^‘nerens objets. A V 1 0 Mamhc de trmtcr AiifTi doit -on prefenter à l’efpnt des- jeunes gens des chofes de toute efpècc, des études de tout genre , des objets de toutes fortes , afin de reconnoître ie genre aurjuel leur efprit fe pot te avec plus de force, ou le livre avec plus de plaifir : l’Hiftoire Naturelle doit leur être préfentce à fon tour , & précifé- ment dans ce temps où la raifon com- mence à le développer, dans cet âge où ils ])Ourroient commencer à croire tju’ils favent déjà beaucoup ; rien n’ell plus capable de rabaiifer leur amour propre, & de leur faire fentir combien 11 y a de chofes qu’ils ignorent ; & indépendamment de ce premier elFet , qui ne peut qu’être utile , une étude même iépfère de rHilloire Naturelle O élevera leurs idées , pour une certaine mé- Souvent, fans un exa- tèinp ^ que mal fondé , il eft bon tions ici quelques no- qu’on fur les méthodes 1 ^ imaginées pour fiiciliter l’in- ^“'gence de l’Hiftoire Naturelle: ces méthodes font très - utiles , lorfqu’oa reftridions «îles aidenfla ^ le travail , aitient la mémoire , & elles offrenS comîor “"u à la vérité compofees d objets différens entr’eux, Oort la'lfent pas d’avoir des rap- men! , & ces rapports for- es impreillons plus fortes que pouiroient faire des objets détachés A vj ï 3. Manière de traiter qui n’auroient aucune relation. Voîîà la principale milite des méthodes, mais i’inconvtuiicnt ell: de vouloir trop alon- ger ou trop rellerer la chaîne , de vou- loir foumettre à des loix arbitraires les Ictix de la Nature , de vouloir la divi- llr dans des points où elle efl indivi- lîble , & de vouloir melurer fes forces jwr notre foible imagination. Un autre inconvénient qui n’elT pas moins grand, &. cjui efi; le contraire du premier , ç’elt de s’alîujettir à des méthodes trop par- ticulières , de vouloir juger du tout par une feule partie , de réduire la Nature à de petits fyftèmes qui lui font étrangers, & de fes ouvrages immenfes en former arbitrairement autant d’alTemblages dé- tachés ; enfin de rendre , en multipliant les noms &: les rejjrélentations , la langue de la fcience plus dilficile que la Science elle-même. Nous fommes naturellement portés à imaginer en tout une efpèce d’ordre & d’uniformité, & quand on n’examine que légèrement les ouvrages de la Na- ture, il paroît à cette première vue qu’elle a toujours travaillé fur un même IHiflo'ire NatiiïeJk. i ^ Comme nous ne connoin'ons nouS’ }3 qu’une voie pour arriver à un nous nous perfuadons que la Na- fait & opère tout par les mêmes ^ opérations fem- ^ ^ es ; cette manière de penfer a fait '’^^guier une infinité de fîiux rapports ^Wre les produdions naturelles , les J ‘'ntes ont été comparées aux ani- , on a cru voir végéter les mi- ^craux, leur organilation li différente, ^ur mécanique fi peu reffemblante ^at été fouvent réduites à la même forme, fl commun de toutes ces choies f'^'^'^lables entr’elles , eft moins ^ a Nature que dans l’efprit étroit ® ceux qui l’ont mal connue, & qui ‘>yent auffi peu juger de la force d’une venté, que des jultes limites d’une ana- ®g'c comparée. En effet, doit- on, paice que le fàng circule , affurer que 'I seve circule auffi î doit-on conclure ae la végétation connue des plantes à Uiie pareille végétation dans les miné- Jlux , du mouvement du fiing à celui e a sève , de celui de la sève au mou- cment du fuc pétrifiant! n’efl-ce pas 14 Manière de îraner porter dans la réalité des ouvrages cfra Créateur, les abflradions de notre ef- prit borné , & ne lui accorder , pour ainli dire , qu autant d’idées que nous en avons! Cependant on a dit, & on dit tous les jours des chofes aulîi peu fondées , & on bâtit des fyflènies fur des faits incertains, dont l’examen n’a jamais été fait, & qui ne fervent qu’à montrer le penchant qu’ont les hommes à vouloir trouver de la reffeniblance dans les objets les plus différens, de la régularité où il ne règne que de la va- riété, & de l’ordre dans les choies qu’ils n’aperçoivent que confufément. Car iorfque , làns s’arrêter à des con- noilîànces fuperficielles dont les réful- tats ne peuvent nous donner que des- idées incomplètes des produélions & des opérations de la Nature , nous vou- lons pénétrer plus avant , & examiner avec des yeux plus attentifs la forme & la conduite de fes ouvrages , on cfl: auin furpris de la variété du delfein que de la multiplicité des moyens d’exé- cution. Le nombre des produ<5lions rie la Nature, quoique prodigieux, ne ftic ÏHiJIoke Naturelle, i ^ ^ ^lue la plus petite partie de notre onii^pgjjj ^ Pj mécanique , fon art , en defordres même , ^portent toute notre admiration ; trop tit pour cet immenfitc , accable' par e nombre des merreilles , l’efprit hu- nccombe : il femble que tout ce IIP > cft ; ia main du Créateur ner^P''^-'^ ^ ouverte pour don- min ' certain nombre déter- ^ pcccs ; mais il femble qu’elle reli!v-^ Jout-a-ia-fois un monde d’êtres comhî relatifs , une infinité de ^omb, nations harmoniques & contrai- nt dp perpétuité de deftruêtions niiifT ^^"^^veileraens. Quelle idée de nas fpedacle ne nous ofFre-t-il vnp ' I (èndment de refped cette Dasn nous infpire-t-elle h feroit-ce fi «oit afe cevoir )’ I aper- la déL ï ' g<-^oérai des caufes & de le ni ^ effets î mais l’efprk litnt '^"r’éW P'""' P“’^~ de P jamais a ce haut point ouiiOiffance ; les premières caufes 1 6 Manière Ae ir aller nous (èront à jamais cachées , les réflil- îats généraux de ces caufcs nous feront auffi difficiles à connoître que les caufes mêmes ; tout ce qui nous eft polfible , c’eft d’apercevoir quelques effets parti- culiers , de les comparer , de les com- biner , & enfin d’y reconnoître plutôt un ordre relatif à notre propre nature , c^ue convenable à l’exifience des chofês que nous confidérons. Mais puifque c’eft la feule voie qui nous foit ouverte , puifque nous n’a- vons pas d’autres moyens pour arriver à la connoiffance des chofes naturelles , il faut aller jufqu’où cette route peut nous conduire , il faut ralTembler tous les objets , les comparer , les étudier , & tirer de leurs rapports combinés toutes les lumières qui peuvent nous aider à les apercevoir nettement & à les mieux connoître. La première vérité qui fort de cet examen férieux de la Nature , eft une vérité peut-être humiliante pour l’hom- me ; c’eft qu’il doit fe ranger lui-même dans la claffe des animaux, auxquels il reffemble par tout ce qu’il a de matériel,. î'HiJîoire Naturelle, ^ nieinç leur inflindl; lui paroitra peut- P^us fûr que Pi raifon , & leur inciuf- plus admirable que Tes arts. Par- courant cnfuite fucccfîivement & par difFérens objets qui compofent nivers & le mettant à la tête de tous s eti es créés , il verra avec étonnement ^lu on peut defcendre par des degrés pte (pj infenfibles , de la créature la plus par aite jufqu’à matière la plus in- 01 me , de 1 animal le mieux organifé 'Tiinéral le plus brut ; il rccon- ^itta que nuances imperceptibles les^tr ^ oeuvre de la Nature ; il I ^°^'^cra ces nuances , non-feulement SS grandeurs & dans les formes , jiis dans les mouveinens , dans les gé- iier.ations , dans les fucceflions de toute cipece. vni^^ appi'ofondiflant cette idée , on do. . impoffible de . ^’^^fyftème général, une mé- l’f 4 'a > non - feulement pour iiltoire Naturelle entière , mais même feule de fes branches, car pour 'te un i) ilème, un arrangement , en un une méthode générale , il faut que 'I 8 MiWiere de traiter tout y foit compris; il faut divifer ce tout en différentes ciaffes , partager ces claffes en genres, fous-divifer ces genres en elpèces , & tout cela fuivant un ordre dans lequel il entre néceffiirement de l’arbitraire. Mais la Nature marche par des gradations inconnues, & par confé- quent , elle ne peut pas fc prêter totale- ment à ces divifions, puifqu’elle paffe d’une efpèce à une autre efpcce, & fou- vent d’un genre à un antre genre , par des nuances imperceptibles ; de forte qu’il le trouve un grand nombre d’eipèces moyennes & d’objets mi-jrartis qu’on ne lait où placer , & tjui dérangent né- cefîairement le projet du fyifème géné- ral : cette vérité el1: trop importante pour que je ne l’appuie pas de tout ce qui peut la rendre claire & évidente. Prenons pour exemple la Botanique, cette belle partie de rflilloire Naturelle, c(ui par fon utilité a mérité de tout temps d’être la plus cultivée, & rappelons à l’examen les principes de toutes les mé- thodes que les Botanifles nous ont don- nées; nous verrons avec quelque furprilê qu’ils ont eu tous en vue de comprendra l'Hij%ire Naturelle. ip «îans leurs méthodes généralement toutes ^ P'^ces de plantes , &. qu’aucun d’eux ^3 parfaÎLement réulîi ; il fe trouve tou- jours dans chacune de ces méthodes un Çfinaiu nombre de plantes anomales dont t; pecc cH: moyenne entre deux genres , ui aquelie il ne leur a pas e'té poffible e prononcer julle , parce qu’il n’y a pas P us e railon de rapporter cette efpèce un p urôt qu a l’autre de ces deux genres , en cHet, fe propofer de faire e méthode parfaite , c’ed fe propofèr ouv .'uipofldale ; il fiudroit un '^^'pr'^^èutâr exactement tous les in -I uu contraire tous ilin I ’ ^‘■five qu’avec toutes les mé- t es connues , & avec tous les fecours quon peut tirer de la Botanique la plus eciairée ou trouve des efpèces qui ne *'2ppo*'ter a aucun des genres ric.,co"tft "j. "‘f i ce nn! ! O l'ul- 0 '!’^ ^ convaincu rJén,” one méthode ^ 7'^ ^ P^’‘f^uc en Botanique. Ce- çp *. ’ femble cpie la recherche de S méthode générale Ibit une efpèce 2 O Manière rie îralîer de pierre phiiofophaie pour les Bota- niftes , qu’ils ont tous cherchée avec des peines & des travaux infinis ; tel a pafFé quarante ans , tel autre en a- paffé cin- quante à faire fon fyltème , & il elt arrivé en Botanique ce qui cft arrivé en Chimie , c efi cpi’en cherchant la pierre phiiofophaie que l’on n’a pas trouvée , on a trouvé une infinité de chofes utiles ; & de meme en voulant faire une méthode générale & parfaite en Botanique , on a plus étudié & mieux connu les plantes & leurs uftges ; tant il ell: vrai qu’il fiiut un but imaginaire aux hommes pour les fotitenir dans leurs travaux , & que s ils étoient perfuadés qu’ils ne feront que ce qu’en effet ils peuvent faire , ils ne feroient rien du tout. Cette prétention qu’ont les Botanifies, d établir des fyflèmes généraux, parfaits & méthodiques , efl: donc peu fondée ; aufij leurs travaux n’ont pu aboutir qu’à nous donner des méthodes défcétueufès, Icfquelles ont été fuccefTlvement dé- truites les unes par les autres, & ont fubi le fort commun à tous les fyfiémes l'HiJIoire Naturelle. 2 i principes arbitraires ; & les ^ contribué à renverfer itiéthocies par les autres , ^ eit la liberté que les Boianiltes fe font choifir arbitrairement une ^aire^e^cîmr'”V‘'' établi fpccifrque: les mrs ont feuilles fur la figure des d’-iutrecV ^^1 pofit'on, fur le > d’autres enfin leurs pétales , d’autres fi^ois ; : r des étammesiiene détail J . 1^ voulois rapporter en i™gin?« “ t C.C que de celle?'"' /hlcmÏÏT"'’ o“ Suivies a. Æz , ■ “""> 'l•■=|■on ait Pritid » Z i ce. J «„ur da & qui Coilîirl.™’ '** “"""“lie à toutes, ^ de 1 1 i -‘^ vouloir juger d’un tout, P^r une fe ? de jilufieurs toms, Pondes diff'^ Partie & par la comparat- car vni.l • cette. feule partie: plante- différence des .feuiii ^^^'q^'-’uient par celle de leurs • fleprs , ç’cit comme 2 2 'Manière de îrniler fl on vouloit connoître la cîiiîcrcnce des animaux par la différence de leurs peaux ou par celle des parties de la génération; & qui ne voit cpie cette façon de con- noitre n’efi: pas une fcicnce, & que ce ji’eft tout au plus qu’une convention , une langue arbitraire , un moyen de s’entendre , mais dont il ne peut rékiiier aucune connoifîancc réelle î Me feroit-ii permis de dire ce que je penle fur l’origine de ces différentes méthodes , & fur les cailles qui les ont multipliées au point qu’adueliemcnt la Botanique elle-même elt plus aifée à ap- prendre que la nomenclature , qui n’en elt que la langue l Me feroit-il permis de dire qu’un homme auroit plutôt fait de graver dans fa mémoire les figures de toutes les plantes , & d’en avoir des idées nettes, ce qui efl la vraie Botanique , que de retenir tous les noms que les diffé- rentes méthodes donnent à ces plantes , & que par conféc[uent la langue eft de- venue plus difficile que la fcienceî voici» ce me femblc , comment cela efl arrive» On a d’abord divifé les végétaux fuivaiit icurs différentes grandeurs , on a dit , il y a de F Hijloire Naturelle. ^3 de« i arbres , de petits arbres , era , des fous-arbrifleaux , de berl^ petites plantes & des »L ^ le fondement d’une mé- fub * Tous-divife en- e autres relations de grandeurs efnt donner à chaque méthL^ f particulier. Après la & oui examiné cette diflribution, dée fur^t^^*^ méthode Ton- ne neii» ^ ê^^andeur relative des végétaux r'uRf “ '' il y une des p-ran!f ® ’ comme dans celle du chêne, es drch^' differentes, qu’il y a des pieds de h-, * elèvent à cent chêne qui nè's’êi * *1’™''“ nCpèces de deux pUds ; U U. "(f ‘I fr* ‘ P'“ ‘1= tioii o-arj ' , meme , propor- des tüoès^^ châtaigniers, des pins, pèces de ’ I ° infinité d’autres ef- -t on dfT doit donc pas, plantée rx ’i determiner les genres des %ne eft^e'^ grandeur , puilque ce a ahn I & incertain, & l’on Ær °r"^ avec raifon cette méthode. res lont venus enluite , qui, croyant ^4 Manière rie traiter fiiire mieux , ont dit : ii faut pour con- noître les plantes , s’attacher aux parties ies plus apparentes , & comme les feuilles font ce qu’il y a de plus apparent, iifiut arranger les plantes par la forme , la gran- deur & la pofition des feuilles. Sur ce projet, on a fait une autre méthode, on l’a fuivie pendant <[uelque temps , mais enfuite on a reconnu que les feuilles de prefque toutes les plantes varient prodi- gieufement félon les dilférens âges &. les differens terreins , que leur forme n’ell pas plus conftante que leur grandeur , que leur pofition eft encore plus incer- taine ; on a donc été aufli peu content de cette méthode que de la précédente. Enfin quelqu’un a imaginé , & je crois que c’ell Gefner , que le Créateur avoit mis dans la frudification des plantes un certain nombre de caradères differens & invariables, & que c’étoit de ce point dont ii falloit partir pour faire une me-, thode , & comme cette idée s’eft trouvée vraie jufqu’à un certain point , en forte que les parties de la génération des plantes fe font trouvées avoir quelques dilférences plus conllaïues que toutes i Hiflûïre NatnreJk, ^ ^ * elever ’r ^ ^'°^P ^jue P‘^‘“^“rs méthodes de Botani- ^'lêjiie Dr'm^ • ‘'^ Pi'^s Pur ce de ) parmi ces méthodes ^^'«arqlble' l elt la plus P‘«s comnl;./ >^P “f mgenieule & la l'enti les d^f-i*^' ^i^uftre Botanifte a purement .‘*"" fyn™*: qui feroil « “ SlltlTi a’elitrie Pes con‘em^ • auttres méthodes de «ituSrf?'”' * “ “ fiù fo dif. Pcience & un» avec une un mot infinies ; il avoit , Pc palîér’ botanique au point &ÏPavol*"'"? ‘^ertain degré de m ^ «n ^voir loué fon qui , après «détruire poy. ^ de le =yant adopté avec M d^ r"" ’ f caradèresdiréq f r Tournefort les ’^^Ioye tom? f" f'^U'^ïfication , a des plantes genéra- inijw P > & Pur -tout les éta- dillrihution de B ■2 , 6 'Manière de traiter fes genres ; & méprifiint la fiige atten- tion de M. de Tournefort à ne pas for- cer la Nature au point de confondre, cit vertu de fon fyAème , les objets les plus différcns , comme les arbres avec les herbes, a mis enfemble & dans les mêmeS ciafles le mûrier & l’ortie , la tulipe & i’épine-vinette , rornie & la carotte, 1» rôle & la fraife , le chêne & la piinpre- nelle. N’eft-ce pas fe jouer de la Nature & de ceux qui i’ctudient î & ü tout celî n’étoit pas donne avec une certaine ap- parence d’ordre myfte'rieux , & enve- loppé de grec & d’érudition Botanique» auroit-on tant tardé à faire apercevoir le ridicule d’une pareille méthode , oU plutôt à montrer la confufion qui réfuli^ d’un aflemblage fi bizarre î Mais ce n’c^ pas tout , & je vais infifter, parce qu’'‘ eft Julie de conferver à M. de Tournefod la gloire qu’il a méritée par un trava'* fenlé & fuivi , &. parce qu’il ne faut que les gens qui ont appris la BotaniqU^ par la méthode de Tournefort, perdei’* leur temps à étudier cette nouvelle m®' thode où tout eft changé jufqu’aux noi’’^ aux fwrnoms des plantes. Je dis doii*' true 'Naturelle. méthode qui rafTem-' P'^*ntes . de défi uu difparutes , ‘•lodes les mé- caraétéres P^'^cédé. Comme les P''^Pqu’infin:m^*^”^^^ P”'^ parties ''^'crorconé aller le arbre nn ’ P°“'’ reconno.ître ^ figure Ip Plante ; la grandeur . ’-°utes les extérieur , les feuilles , plus à rien fi^^vent * fi l’on né ’ " y Jes étamines, “e fait rien^^"'' P'"*^ étamines , “/^'■e que ^ ^ «a rien vu. Ce grand ^''‘Mu’unen? ®P^''‘^‘'vez , n’eft peut- P^s étamines n » d Paut compter ^omme P?^*" que c’elt , & qu’elir'^'T^ Pouvent li " fa loupe ‘If appent à l’œil fnnple ?a^ '^alfieureuf!.^^”^ microfeope ; Pyfième , il P^^ent encore pour le r*'"' d’étamine^ î' ^ ”’°"t J Nombre des k ^ ^ plantes dont ^^éthode en «e en defaut comme les autres. B Vf 2 , 8 Manière de traiter malgré la loupe & ie microfcope (a). Après cette expofition fjncère clcî fonclemens iur lefcjuds on a bâti les dif' féreiis fyltèmes de Botanique , il eft ailÇ de voir que le grand défaut de tout ced eft une erreur de Métaphyfique dans le principe même de ces méthodes. Cette erreur confifte à méconnoître la marche de la Nature , qui lé fiât toujours pat juiances , & à vouloir juger d’un tout pat une feule de Tes parties : erreur bien évi' dente , & qu’il elt étonnant de retrouvet par -tout ; car prefque tous les Nomeii' dateurs n’ont employé qu’une partie» comme les dents , les ongles ou ergots » pour ranger les animaux ; les feuilles ot* les fleurs pour diftribuer les plantes , aU lieu de fe lérvir de toutes les parties , ^ de chercher les différences ou les relTena' (n) HoeverôMma, Limai fcilice: , jam cogitf^ jilmtarum victhoJis Icngè vitius b" infirms nm fvl if inftiper tilmis coaihim , tubriium b falhix , Ivfariutn deprehenderim ; ir qtiideni in tanlùni , ut futum quand dif{H>jiiwKfm ne denowinmiontm plantae^ '^enormà confujiones ]>cjl fe irn/iOJ , fd iX vix non f nnria ticitrinx Botaniex folidioiis olfcmitio iX peri>\ latin inde fieril vtttuenda> Vanilt^. botan. fpecit’’ rcfuiatum à SiegeiLcd. Fttropoli , i/fit - THiftoîre Naturelle. 2 ^ rjances dans i’individu tout entier. C’eft ''''o^ontairement au plus grand ofFr avantages que la Nature nous fe r connoître, que de refufer de lervir de toutes les parties des objets on ’ & quand même parties prherr/^ trouver dans quelques conflaiil H, • ) des caradères pource\f;7r"^^^^ Produdi* riiire la connoilîànce des à celle de ces des idéf ne donnent que du tout & très-imparfaites de filrp’, paroSt que le feiil moyen nui fe rJir' enfemble les chofes OU oV celles S ‘es unes des amres. Si le, ôu ■■ mais du meme genre que le, B iij ^ 0 Manière de traiter premiers; & fi ces diffe'rences font encor* plus marquées , fans cependant excède*' îes refTeinblances, alors les individus fe" ront non-feulement d’une autre efpèce» ïiiais même d’un autre genre que les pre- miers & les féconds , & cependant ib feront encore de la même clalTe , parc* qu’ils le reflemlslent plus qu’ils ne dif" fèrent ; mais fi au contraire le nombre de* différences excède celui des reflemblan' ces , alors les individus ne font pas mêm^ de la même clalTe. Voilà l’ordre métho' dique que l’on doit fuivre dans l’arrait' gement des produdions naturelles; bieit entendu que les relfemblances & le* différences feront prifes non- feulement d’une partie, mais du tout enfemble, que cette méthode d’infpedion fe por' tera fur la forme, fur la grandeur, fu*' îe port extérieur , fur les différentes parties, fur leur nombre, fur leur pofi' tion, fur la fubftance même de la chofèi & qu’on fe fervira de ces élémens et* petit ou en grand nombre , à mefiir® qu’on en aura befoin ; de forte que fi n>’ individu, de quelque nature qu’il foit* cft d’une figure affez fingulicre poi‘^ TH'iflo'ire 'Naturelle , "jt] ^>^.j^°Wours reconnu au premier coup mai- f donnera qu’un nom : ‘ » I cet individu a de commun avec figure , & qu’il en diffère leur T'r 7 a gmndeur , ia cou- cn.i:, ou par quelqu’autre Ira T alors 0,1 lui rio.r- adie^lif ’ en y ajoutant un & ainfi •’^^'^ejuer cette différence ; ieèlif- m mettant autant d’ad- fûr H’ ^ ^ différences , on fera de tous les attributs différens pas ^ tie crttindra méthodes^t inconvcniens des ve. onwl P^^ît^ttlières dont nous fuis he ^ iefquelies je me Un’ , étendu , parce que c’eft n defaut commun à toutes les méthodes îcuer^rT- les It Pour que ler^u ' défeequeux a voulu n ^''°ns déjà tnfinué, on & P™«ecr fur la reffemblance n’emrat ' eience des animaux , en Ou °y^ut que le nombre des doigts *gots, ües dents & des mamelles j B iiij '3 2 ' Manière de tratîer jjrojet qui reflemble beaucoup à celvif des étamines, &qui eft en effet du même Auteur. Il réfulte de tout ce que nous venons d’expofër, qu’il y a dans i’étude de l’Hif' toire Naturelle deux écueils également dangereux , le premier , de n’avoir au- cune méthode, & le fécond, de vouloif tout rapporter à un ryftème particulier- X) ans le grand nombre de gens qui s’ap- pliquent maintenant à cette fcience , oli pourroit trouver des exemples frappans de ces deux mariières fi oppofées , i5» cependant toutes deux vicieufes: la plu- part de ceux qui, fans aucune étud< précédente de l’IIifloire Naturelle veu-- lent avoir des cabinets de ce genre, font de ces perfonnes aifées, peu occupées, qui cherchent à s’amuftr , & regardent comme un mérite d’être mifes au rang des curieux; ces gens -là commencent par acheter, fans choix, tout ce qui leuX frappe les yeux ; ils ont l’air de deflrei" avec pafîton les choies qu’on leur dit être rares & extraordinaires, ils les elli- ment aq prix qu’ils les ont acquifes , ib arrangent le tçut avec complaifance , ov» l’Hiftoire Ndtafeîle. ^ ^ rni-.h ■ degonter : d autres au anrp*^'»^’ ^ iâvans , remplis la tête de noms, de lient ^ 'riéihodes parirêulières, vicn- cuper^ quelqu’une, ou s’oc- vaiUant • r nouvelle, & tra- îne ’"^nie vfuLL direaion, & Particuile ^'nener à leur point de vue SE 7’ réuéciE i’efprit, finifîe^ voiries objets tels qu’ils' foni, h chafn P."'' la füence , ^ leurs îdleL étranger de toutes tl, ‘l^nc pas regarder les me'- Auteurs nous ont données Zl <^n général , ou s’en fervir ^ Pcience , &, on ne doit eft convLT^ ^ûnt on ce ne foin n En effet , des Doint= '■apports arbitraires & en a^cô ' ''f différens fous lefquels en lie^f les objets de la Nature, di^Xs c ufàge des méthodes que e esprit, on peut en tirer queiquf B V 0 ' 4 ‘ J\4mîh‘e de tiditer utilité ; car quoique cela ne paroiffê fort nécefïaire , cependant il pourroil' être bon qu’on fût toutes les cfpèçes d® plantes dont les feuilles fe reffeinblent» toutes celles dont les fleurs fout fetn" blabies , toutes celles qui nourriflent d« certaines elpèces d’inleéles, toutes celle* qui ont un certain nombre d’étainineS; toutes celles qui ont de certaines glande* excrétoires ; & de même dans les ani^ maux , tous ceux qui ont un certaii* nombre de mamelles , tous ceux qi>' ont un certain nombre de doigts. Cha' eu ne de ces méthodes n’elt, à parler vrai) qu’un Didionnaire où l’on trouve le* noms rangés dans un ordre relatif à cettc idée, & par conféquent auffi arbitrait^ que l’ordre alphabétique; mais l’avantagé qu’on en pourroit tirer, c’eft qu’en cont^ parant tous ces réfuîtats , on fe retrouvé' roit enfin à la vraie méthode, qui efl defeription complète & l’biftoire exad® de chaque choie en particulier. C’eft ici le principal but qu’on doiv^ fe propoler ; on peut fe fervir d’une mf' thode déjà faite copime d’une comm^' dité pour étudier, on doit la reg.ardtf^ t Hijhïre Naturelk. ^ ç facilité pour s’entendre; mais fci ^ moyen d’avancer îa ^ tfavailler à la dcfcription en f ^'“oite des différentes chofes qui ^nfont l’objet. riei^o^ chofes par rapport à nous ne font rien 1*^ r sHes ne font encore comii^*i ^ nom», mais elles nous Icnr^^^*^ ^ exiger pour nousiorfquâ pTnri^^ apports, des rannnrrc^^’ même que par ces pouvons leur donner Ja nem ‘définition telle qu’on que h Parafe, n’cfi encore fl chofi. P'^’f‘^‘'‘f'^fon très-iinjxirfiite de définir ’ pouvons jamais bien bonl ^ f de fiére une tout m '"'T ’ ^1"*= ^ t5«ns t"" méthodes, faire pour T a râchc de doit-on fa mémoire; aufil telles il chofes natu- un défaut ou d’un excès qu’on 3 § Mamcre Je tmllcr retrouve prefquc dans tous les livres il y a cent ou deux cents ans, & que if ^ Savans d’Allemagne ont encore aujouf' d’hui ; c’eft de cette quantité d’crudiiiüi* inutile dont ils ofroffillênt à defféin leiif^ ouvrages , en lorte que le lujet £{u’i>’ traitent, cd; noyé dans une quantité d® matières étrangères fur lefciuelles ils rah Ibnncntavec tant de complaillmce & s’d" tendent avec ü peu de ménagementpouf les leèteurs , qu’ils femblent avoir oublié ce qu’ils avoient à vous dire , pour n® vous raconter que ce qu’ont dit les au- tres. Je me reprélènte un homme comm® Aldrovande, ayant une fois conçu deffein de faire un cor]>s complet d’Hil' toire Naturelle , je le vois dans fi biblio- thèque lire fucceflivement les Anciens? les Modernes, les Phiiofü])hes, les Théo- logiens, les Jurilconfuites, les Hifîoriens. les Voyageurs, les Poètes, & lire fuis autre but que de lâilir tous les mots» toutes les phrafes qui de jnès ou de loi'* ont rapport à fon objet ; je le vois co- pier & faire copier toutes ces remarquas & les ranger par lenres alphabétiques, ^ après avoir rempli pluikurs porte-feuilk» ^ ÏHijlmre Nûtiirelk. efpèce, priTes fouvent trav choix , commencer à loir !' particulier , & ne vou- e„ r ^le tout ce ciu’il a ramaffé; Natin^^^u *^1*’* ^ ^ occafion de i’Hiftoire ï'aconte t ^ bœuf, il vous <^C)ns ou ^ jamais été dit des "'■‘^‘^^enompeTaîf’ frmé dp !» * on aima^ leur r *^*** ^"^^tus, de leur caractère, quelles ’ toutes les chofes aux- Scm les employer, tous fl'bs tousT'^ bonnes femmes en ont faire dans qu’on leur a fiiit fujets de religions , tous les toutes le« ont fournis, en que les Poctes tainrn T ’ t oer- ‘^■'"‘■Oglvnhe ?' T mot toutes IcVl armoiries, en un domons’eP ^‘Wes ou des bœufs '’o'*'’ ‘•o^P portion d’Hi!î"”^“ff doit s’attP ! I Naturelle qu’on d écrit "" trouver dans ce fitras & fj l’Auteur ne 40 Mcvû'ere Je traiter l’eiit pas mile dans des articles fépar^> des autres , elle n’auroit pas été troU' vable , ou du moins elle n’auroit pJ^ valu la peine d’y être cherchée. On s’eü tout-à-Fait corrigé de ce dé- faut dans ce hccle; l’ordre & la prccirioO avec laquelle on écrit maintenant , on^ rendu les Sciences plus agréaldes , plu* ailées , & je luis pcrluadé (jue cette dif- férence de il\ie contribue peut-être au- tant à leur avancement que l’elprit de recherche qui régne aujourd’hui; car no5 prédécefieurs chcrchoient comme nouSt Biais ils ramafToient tout ce qui le jiréfcn- toit , au lieu (|ue nous rejetons ce c}ui nous paroît avoir peu de valeur, & qu^ nous préférons un petit ouvrage biei* railbnné à un gros volume bien lavant! feul enient il eit à craindre que venant ^ méprilêr l’érudition , nous ne venions aufii à imaginer cjuc l’efprit peut fu{>- pléer à tout, & ejue la Science n’eH cjti’un vain nom. Les gens iènlês cependant fentiroJt*' toujours <|ue la leule & vraie fclence eO la connoilîance des faits , l’efprit ne peu* pas y luppléer , &. les faits font dans THtpom Naüireüe. qu’efl l’expérience dans ïa t ^ ^‘yie. On pourroit donc divifer cell es les Sciences en deux claffes prin- P-1 es , qnj conJeiidroient tout ce qu’il nvient a I homme de favoir, la pre- Civile, & la fécondé, f touies deux fondées & ton"' *'*’■' '* füuvent important de connoî.re: la la fe étude des hommes d’État, c uoi ' P Philofophes; & êtrp ^idhié de celle-ci ne foit peut- tre que celle de Pau- toire cependant allurer que PHii- fcienr ed la fource des autres arr. r \yfitiues & la nière de tous les M l ‘'‘= remèdes excellens ta M« «.ne „V, elle p„ ,i,, ,emine. Mnnüef )“‘qu'alors in- n’oni il richea’es les arts t'ères amref P’«ficurs ma. *curs mod I *■'1 Nature ^ productions de imite T ■ ^ mes V inventions des hom- ' pou*- ia néceflité , foit pour la " 42 . Manière eîe traiter commodité , ne font que des imitatîoi^* affez groflières de ce que la Natuf* exécute avec la dernière perfediion. Mais fins infifter plus long-temps l’utilité qu’on doit tirer de i’Hifloii'^ Naturelle , foit par rapport aux aueff* fciences , foit par rapport aux arts , re' venons à notre objet principal , à I* manière de l’étudier & de la traiter. L'' defeription exacte & riiiftoire fidèle chaque chofe cil: , comme nous l’a voit’ dit , le feui but qu’on doive fe propok^ d’abord. Dans la delcription l’on doi‘ faire entrer la forme , la grandeur , poids , les couleurs , les fituations repos & de mouvemens , la pefuion de^ parties, leurs rapports, leur figure, leiif aélion & toutes les fondions extérieure^' Il l’on peut joindre à tout cela l’expof' tion des parties intérieures, la defcriptioU n’en fera que plus complète ; feuleinei’^ on doit prendre garde de tomber daO’ de troj) petits détails , ou de s’appefanl'^ fur la defeription de quelques parties pc^ importantes , & de traiter trop légère' ment les chofes efienticlles & princijiai*!'' L’hiltüire doit fuivre la defeription , ^ J . . ^I^'ifloïre Naturelle. que rouler fur les rapports ^ chofes naturelles ont entr’elles «tre'^^^ l'ious ; l'iiiftoire d’un animal doit ■"* "et I“r îiiau 11^^ efpece cmiere de ces ani- raiio^ ’ f ^ comprendre leur géné- de I’t ’ ^ de la pregnation , celui îits nombre des pe- >«' éfpécr,!' ? P"" ^ > les lien V I , ^^‘^‘^'"'non , leur inftinâ: , riture habitation , leur nour- curen^ 1 la pro- ^haffe.’enfù'i! ^^^ns rufes , leur nous rendre 1 ^^’^'ces qu’ils peuvent commodités rr.f & lorf ^ ^ne nous pouvons en tirer ; l’anim i?*^^^ l’intérieur du corps de ^oit par remarquables , ufages n > ^°‘^l^’'‘nation , foit pour les ajouter ou °*? ’ on doit les mais ce fem'* “^Icription ou à l’biftoire ; mire Naturelle'"" étranger à l’Hif- men amrn • ’ ^ entrer dans un exa- ^ il fiiif -r ^ objet principal, mr 1 anatomie coinpai'ce. 44 Mameve de trahir Ce plan général doit être fuivi & xt\h pn avec tome l’exaditude poflible , ^ pour ne pas tomber dans une répétition trop fréquente du même ordre , éviter la monotonie du rtyie , il faut V»' rier la forme des defcriptions & changé* Je fil de riiifioire , lelon qu’on le nécefiaire ; de même pour rendre les àà criptions moins sèches , y mêler quehiiK:* fiiits , quelques com[)araiions , quelcpi^* réflexions lur les ufages des difiérciitd punies 9 eu un mot , hiire eu (orte purlTe vous liie fins ennui acfll-bien qi** fins contention. A I egard de l’ordre général & de méthode de difîiibuiion des différens fi*' jets de l’Hilloire Naturelle , on pourrol' dire cju’il eft purement arbitraire, & dès' lors oneft afîez le maître de choifir ceU‘' qu on regarde comme le plus commotl* ou le plus communément reçu , nu>** avant que de donner les raifons qui poui" Toient déterminer à adopter un ordre plo'. tôt qu un autre , il efl nécefiaire de fài)'^ encore^quelques réflexions , jtar lefquellt^ nous tâcherons de frire femir ce qu’i* peut y avoir de réel dans les divifions i'Hifloïre Naînrclk. ° P ^ des produ Manière Je traiter demeurent dans l’eau , & de ceux qui s lèvent dans l’air , & par conlèqiient il ** fera ailement à lui - même celte ('ecoH^ divifion , Animaux quadrupèdes , O.feiiut' Poijfons ; il en elt de même dans le règ'** végétal, des arbres & des plantes , il diltinguera très-bien , foit par leur gral^' deur , Ibit par leur fubflance , foit leur figure. Voilà ce que la fimple iH*' pedion doit néceiïairement lui donnef' & ce qu’avec une très-légère attentif'' il ne peut manquer de reconnottre; c’e^ là aulïi ce que nous devons regard^* comme réel, & ce que nous devons re*' peder comme une divifion donnée la Nature même. Enfuite mettons-noi’’ à la place de cet homme , ou fuppolb*’’ qu’il ait acquis autant de connoilTance^' & qu’il ait autant d’expérience que nO'’* en avons , il viendra à juger les obj^*] de l’Hifloire Naturelle par les rappod’ qu’ils auront avec lui; ceux qui lui ferd'' les plus nécelîiiires , les plus utiles tici^i dront le premier rang, par exemple > ' donnera la préférence dans l’ordre animaux au cheval , au chien , au boeU*' &c. & U connoîtra toujours mieux cc**' J*Hijîo'ire Naturelle. lui feront les plus familiers ; enfuite SQccupeia de ceux qui, fuis être fà- j^, ■' ^ laiilcm pas que d’habiter les climats , comme fil. ^ 'lèvres , & tous les animaux qu’après toutes fit acquifes que fa curio- npti ^ portera à rechercher ce que érranl^^'^ animaux des climats aromSairès “T'il'r nmii- ! meme noiir ’ P”’-*'' oifeaux, nour '*^'ècles , pour les coquillages , ViOur ^ antes , pour les minéraux , & Wure°^? produdions de la 'utilité m,':i «-'tudiera a proportion de flfi pourra tirer , il les conft- ^^/’aefure qu’ils fe prélenteront pus familièrement , & il les rangera dans <:onnoiff ^ î’ordre fdon P“''f c’eft en effet & félon I . 'es a acquifes, conferver/'^^^ importe de les celur*^ J le plus naturel de tous , eft Jsjf, ,^°^s avons cru devoir fuivre. ® lîicthode de diftribution n’cft pa^ Jï4dn:ère de îraher plus myflérieufe que ce qu’on vient Ç' voir, nous panons des divifions géi’^ raies telles qu’on vient de les indiqu^*^_ & que perlonne ne peut coutelier , fuite nous prenons des objets qui nçj intérenent le plus par les rapports qu’ ont avec nous, de -là lums pafions à peu jufqu’à ceux t|ui loin les plus elo*| gnés , & qui nous font t to^ . gers, & croyons c{ue cette façon It-qde ’en f'oit T nouvelle , afin raifonj,!’ î^g^f ^ “ons avons ^«oieinenr attacher tous [pVx dans lequel d« confi a"'"? coutume de voir & ^^onhclcrer les diofes. en fix animaux |« 0 //?„„ L^“!°'‘',' 1“ Q««:ln!>éJes , divifion eO Cette première ttaire & V Ton voit, tres-arbi- donw*'^ “icoinpiète , car elle ne aucune idée de certains C iij 5 4 'Mamhe de trailer genres d’animaux , qui font cepenclf’’* très - conficlérables & très- étendus , ferpcns , par exemple , les coquillage-" les cruüacées , & il paroît au prcin'^' coup d’œil qu’ils ont été oubliés ; d on n’imagine pas d’abord que les lerpe*'^ foient des amphibies , les crultacées et'-" infcétes , & les coquillages des vers. lieu de ne fiiire que fix clalî'es , fi cet teur en eût fait dottze ou davantage , qu’il eût dit les quadrupèdes , les les reptiles, les amphibies, les cétacées , les poifions ovipares, j.- fons mous , les crultacées , les coqi''’ iages , les infeétes de terre, les infec^^ de mer , les infeèïes d’eau douce , (kc- f eût parlé plus clairement , & fes dh' fions enflent été plus vraies Nature que des individus, & cjue genres, les ordres &.lesclafles n’exilb''' ejue dans notre imagination. , Si l’on examine les caraclèrcs raux qu’il emploie , & la manière’ oileaU''' troiflo*? . ^’Hifîolre Natmelfe, é r- lî fait fe, ,• T • iroy aiviiions partîculieres , on y des défauts bien pins génér'^i ^ , im caradère pour t des mamelles an quadrupèdes, de- ^ qua- que le* depuis Ariîlote on . de mamelles, ^■'«q ordres i quadrupèdes eii fecoiirl é' ^ P*’^'Oiier Anthropomorpha', ^^atriùn . troifième Glires, le j^ccora; ^ , Si {e cinquième ^^*011 lui " ‘-'‘’-q ordres renferment , ^"-'oiisies ■ Oi> s.s ani - P voir n-r (• quadrupèdes. I «• ^ bêtes féroces; il ^ en enet par jg jiqj, ^ jç tigre ^ 6 Manière de tr aller mais il continue par le chat , la belette , I* loutre, le veau marin, le chien, l’ouf^' le blaireau , & il finit par le hcrifi'on , taupe & la chauve - Iburis. Auroit-oi' jamais cru que le nom de Fera en latij’' bêtes fauvoges ou féroces en françois , c’^' pu être donné à la chauve - Iburis , à I* taupe , au hérifibn ; que les animaux mclîiqucs , comme le chien & le chatj fuflent des bêtes fauvages î & n’y a-t-** pas à cela une auflj grande e'quivoqt^* de bon feus que de mots ! Mais voyoi^’ le troifième ordre , dires, les loirs , c®* loirs de M. Linnæus font le porc-épi^^' le lièvre , l’ecureuil , le caftor & les ratS/ j’avoue que dans tout cela je ne vo'* qu’une elpèce de rats qui Ibit en un loir. Le quatrième ordre eft celui Jumenta ou bêtes de Ibmnie , ces bêt^^ de fomnie font l’éléphant , rhippop^” tame , la mufiraigne , le cheval & le chon j autre alTemblage , comme on vo’J.' qui eft aufli gratuit & auflî bizarre qu^ l’Auteur eût travaillé dans le delfein le rendre tel. Enfin le cinquième Pecora ou le bétail , comprend le ch* ineau, le cerf, le bouc, le bélier nUfleire Naturelle, différence n’y a-t-il entre chameau les écrevifles font des infectes , & noH' feulement des infectes , mais des infede’ ^ “UroiÏ contraire, & nous occif. “-‘‘le de cet ouvrage mille ^toient 1 ^ pi’ouver que les Anciens avancés & plus pas en Phvr^"* Naturelle H ^ ^‘"'iisl’Hilloire ^ ^ue les ftiir;;""" ^ '^toient bien plus A Hilloire leur ^‘"'•ions dû profiter d'T' ^ leur! . découvertes en voie attendant nous es en detail , raifoiis d’indiquer icr ^ Puffiroient pour ^uroit pa, ’ quand même on n’eiv La i\n„ ^ particulières. ^uciennes°'^& f ’^ine des plus long-temps dont on a fitit le plus- r"'"" ou cmato,,^ P^^rb gr^c jufquW Lment encore l Ptecle, & aduel- tdiomes etrangers j:°';‘‘o™Pn par les dn grec ancieii aT P^^ latin. Cettp U ’ Ualien dilTère du comme doit regar- ""^oudaute de'tou^s la plus oU'.es, eloit des le temps C vj; 'i^o Manière de traiter d’Homère portée à un grand point perfeèlion , ce qui fiippofe nécefTaire' ment une ancienneté confidérable avant ie ficelé même de ce grand Poète ; caf i’on pourroit eftimer l’ancienneté ou nouveauté d’une langue par la quantitf plus ou moins grande des mots, & variété plus ou moins nuancée des con^' truélions : or nous avons dans cette lait' gue les noms d’une très-grande ejuantit*- de chofes qui n’ont aucun nom en latin ou en François ; les animaux les plus rares» certaines efpèces d’oileaux ou de poiP fons , ou de minéraux qu’on ne reif' contre que très-difficilement, très-rare- ment , ont des noms & des noms conP *ans dans cette langue : preuve évideit'^ <]ue ces objets de l’Hiltoire Naturelle étoient connus , & que les Grecs non' Feulement les connoiffoient , mais mcin* qu’ils en avoient une idée précife , cpx’il^ ne pouvoient avoir acquife que par un'^, étude de ces mêmes objets , étude q^' fuppofe nécefiaircment des obfervatioin & des remarques : ils ont même des noin* pour les variétés , & ce que nous pouvons repréfienter que par une pbm^^' rHiJIo'ire Naturelle. (^i P=^r «n f'eul Cette (■: u’/r abondance de mots, ci iifiint avec réflexion, qu’ils ne penfoieit* pas que les petites choies méritafl'ent un® attention aulîl grande que celle qu’oh leur a donnée dans ces derniers temps ! & quelque reproche que les Modem®* puiîlent fitire aux Anciens , il me paroiÇ qu’Ariflote , Théophrafte & Pline qt'* ont été les premiers Naturalilles , Ibn* aulTi les plus grands à certains égards- L’hiftôire des animaux d’Aridote peut - être encore aujourd’hui ce qn® nous avons de mieux fait en ce genre» & il feroit fort à defirer qu’il nous eû* lailTé quelque choie d’aulîi complet fi'^ les végétaux &. fur les minéraux, niaisl®* deux livres des plantes que quelques An' leurs lui attribuent, ne rellemblent pas fes autres ouvrages, & ne font pas en effet de lui ftj. 11 elt vrai que la Botaniqn® (cj Voyca le Commentuire de Ücaligcr, NaliireÏÏe. les" Iioniieur de Ton temps ; ^ même les Romains, ne la ‘^ût ‘domine ime Icience qut ^*'fc ui! T- , & qui dût l’oient ni?p confide- Jardinagl^" ‘’^g'-i^^ulture , quoinuf Th , Arts; plantes, & fL lû '''"'I , iis nVn t ^ de ^'Ppi-endre la cuhurr «« les uiiure, ou poumons dire droo-ue! la compofuion P^UrlesAr. ’ autres font d’uiage “os jardine autres fervent à orner tonfidèrent Jes P^ut tirer qu’on en à les décrira ' attachés L’hift • ‘-■'‘‘'‘^eiueut. connue qug animaux leur étoit mieux des ordre! oonfidérahles ^ ™ depenfes très- inaux & en fair°”^ rafîembier des ani- ^ il mit Arid^^f P'^y^> f^*'ver; il Tl- />^ les bien ob- '^^““Oiiroimem ouvrage qu’il peut-etre mieux, & loas < j 4 Manière de traiter des vues plus gcnéraies qu’on ne connoît aujourd’hui. Enfin, quoique 1^^ Modernes aient ajouté leurs découverU^^ à celles des Anciens , je ne vois que nous ayons fur rHiftoire NaiU' relie beaucoup d’ouvrage: moderii^* qu’on puifi'e mettre au-deiius d’Arifioi* & de Pline ; mais comme la préveniioi’ naturelle cju’on a pour fon fiècle , pour' roit perfuader c[ue ce que je viens dire, eft avancé témérairement, je va'* faire en peu de mots l’expofition du plj*’ de leurs ouvrages. Ariftote commence fon Hifioire d«’ an'rnaux par établir des difiérences ^ des rclTembiances générales entre 1^* difFcrens genres d’animaux ; au lieu les diviicr par de petits caraélères part'' cuiiers, comme l’ont fait les Moderne*’ il rapporte hifloriquement tous les fâ''* & toutes les obfervation.s qui poriC'* fur des rapports généraux fur caractères fcnfifles, il tire ces caraérè''^* d r la forme , de la couleur , de la d.'.'r& de toutes les cptalités extérieur^* de l’animal entier, & aulfi du noml’|^ _des rapports fembiables trouvent dans ces l>ar in comparées , & il donne eate ?r pour fe fliire mieux vivre 1^ par leur ftçon de UiiaUonf if oui fonr P^tle des parues animaux * eflentieiics aux inar r„'„i* ? q™ pauven.mau- ®*'pèces ri- "®‘tquent en effet à plufieurs dit - U J"Tr ‘°^'"her , reorardèr chofe c(u’on doive manqnff f nécelPaire & qui ne ce fej-,5 .(1 “ aucun animal ; & comme 'I n’eftrx t-c^itoun a tous les animaux, lap'nrF'-^W'^'lnnnaanMnomà réfidei^p ^?*'Pf» dans laquelle P'os eirei^xifi/ Les parties les d’animal prcni?f°“' ^cfquelles ‘■cçoiveni & nourriture, celles qui ? celles par "^"‘riture , L examufe enlli-c fuperflu. ■^«ration n variétés de la gé- *nem[)-„. animaux ; celles de leurs ® leurs differemes parties ^ (j Manière de traitet qui fervent à leurs mouvemens & à le''"’ fondions naturelles. Ces obfervatio'’' generales & préliminaires font un tabi»;^ dont toutes les parties font intéreHani^'' & ce grand Phiiofophe dit auHi qu’il 1^ a préientées fous cet afped , pour donP^' un avant-goût de ce qui doit fuivre '^ fiire naître l’attention cju’exige i’hiiloî^* particulière de chaque animal , ou plut''' de chaque chofe. Il commence par l’homme & il décrit le premier, plutôt parce qu’il 4 I animal le mieux connu , c[ue parce qi'f eft le plus parfait ; & pour rendre 1* delcripiion moins sèche & plus piquant^' il tâche de tirer des connoiffiinces raies en parcourant les rapports pby' fiques du corps humain , il indique 1^’ camdères des hommes par les traits leur vilage : le bien connoîire en phy" ftonomie , ieroit en efîet une l'cience utile à celui ejui l’auroit acquife, ut'''' peut-on la tirer de l’Hilloire Naturell^^ II de'crit donc l’homme par toutes parties extérieures d intérieures, & cet‘‘ deicription eft la- lèule cjui foit entier^’ au lieu de décrire chaque animal , --jtoivê NûîuvéIIs, A-t les rap,, ’ ' connoitre tous par toutes les parties de leur celles du corps del’hom- liUiu'^'^ * tlccnt, par exemple, la *ête de ’ “ ^^’npttre avec elle la elt d efpèces d’animaux , Ptirties • à tlê toutes les autres Pliomine ^i] ^ du poumon de tout ce oy’pj ^‘îPporte hilloriquement ttttiinauv V -rj- poumons des parties d I a l’occafion toutes les v ^ ,§t^^tération , il rapporte luauièi-gj^ yttetés ties animaux dans la porter ^ ,, ‘tccouplcr , d’engendrer, de t^ti piiiQ, ‘^t-’ tt i'occafioii tpti en*^ m, ^ Itiltoirc des animaux plan ^ Itiivant ainfi t^omiiîe l’o,.! /*‘.”P‘ytti!lbn , dans lequel, ’ & ne fert de mo- T' y a différences t'e chaque parde ^' ^ Phomme , & P'irtic de l’hnn-. ^ttiinaux à chaque ‘^ttte defcrin ‘ '"^'tanche à deflein touri^-." il évite & il îfPytuion , il accumule les tt écrit pas un mot cpr Idit 6 8 Mmxre de îrctifer inutile, auflî a-t-il compris dans un p^f volume un nombre prelqu’infîni de rens faits , & je ne crois pas qu’il polîible de réduire à de moindres tcrn’*' tout ce t[u’il avoir à dire fur celte tière , qui paroît fi peu lufcepiible cette prccifion , qu’il failoii un comme le fien pour y conferver même temps de l’ordre & de la netît'f^,' Cet ouvrage d’Ariftote s’ell préfeiiU'’ mes yeux comme une table de matièrf^j qu’on auroit extraite avec le plus gra*'” foin de pluficurs milliers de voiuU^*^! remplis de defcriptîons & d’obftrvatio'’’ de toute efpèce , c’efi l’abrégé le p^''’ favant qui ait jamais été fait, ii la icieU^j elt en effet i’hiftoire des faits : quf*’^ même on fuppoferoit qu’Ariftote aur‘’j| tiré de tous les livres de ion temps ce a mis dans le fien, le pian de l’ouvrag^j fa difiribution, le choix des exemples» ^ jufieffe des comparaifons , une ccriai*',^ tournure dans les idées , que j’appeiUr'^j volontiers le caradère philofophique , ^ lailTentpas douter un infiant qu’il ne lui -même bien plus riche que ceux il auroit emprunté. Pli ^ Naturelle. <5^ graiid"^* travaillé fur un plan bien plus '*» voulu Nature" ^voir mefuré encore no,,- 1. ‘touvée trop petite ^^'ftoiri Niti de Ton efprit : fon ^^tmment de ‘‘^tlépen- plantes la peu ùoufo Na- peint toujours en beau, c’eft, fi 70 Manicre de traitai' ' ^ i’on veut , une compilation de tout qui av'oit etc écrit avtmt lui , une cop' de tout ce qui avoit ete' fait d’excei*^’’, & d’utile à lavoir ; mais cette copi^ '' de fi grands traits , cette comptlati^ contient des choies ralîemhiées manière fi neuve, qu’elle efl: pré à ia plupart des ouvrages originaux ^1*''; traitent des mêmes matières. ^ Nous avons dit que l’hiftoLre fidèle îa defeription exaéîe de chaque cho étoient les deux Iculs objets que 1*^, devoit fe propofer d’abord dans de rHifloire Naturelle. Les Anciens bien rempli le premier , & Ibnt p^i"’ être autant au-delTus des Modernes P' cette première partie , que ceux - ci 1^ , au-deflus d’eux par la fécondé ; car ' Anciens ont très -bien traité l’hiltoritl^ de la vie & des moeurs des animaux > ^ ia culture & des ufages des plantes , ^ propriétés & de l’emploi des minérai*’^j & en même temps ils fembient aV^ négligé à dclîein la delcription de que chofe : ce n’ell: pas qu’ils ne fu''‘^.f très - capables de la bien faire, iua'5 dédaiguoient apparemment d’écrire r ^H'tflotrù Nûiiu-eïïe. 7-r Clu’ilc I • ^ ' ^ cette f; ^^g=‘>"^-^oient comme inutiles, choie penfer tenoità quelque ^ o’était pas auÜi dé- ritêiue jn pourroit le croire ; & “■ement 'v guère penfer au- cherchoicnt à '"‘‘^ges QU P I ^.^.u^cure d:ms ieursou- ? &ts eflentiels & utiles, f'^cilité de [purnoient toutes lesV^'^ utilité , & ,r ^ iciences du côté de ^lue nous > , beaucoup moins *iwi u’étoit * ^out ce '«tereffitnt pour la fociété, .;‘'PPOttoieirtouf Vph’ ^^Isnecrov ■ i homme moral, * iCupP"'”: ‘‘.'■“■g' ■. '■“'tim digües OliferïaK^^; Jj" p ‘^le mutile dont nos ^re herbe fans uuuiœuvres , ti-bferveirt les Botaniftes qu’un jnfeôîe ’ "’^i^oient pour pour exemple le?^ 1°^'* herbarul, n de Pline, tQm les^'S' tes herbes dont U ne fait 72 Manière Ae traiter pas grand cas, qu’il fc contente de H® mer par lettres alphabétiques , en quant feulement quelqu’un de leurs ® radères généraux & de leurs ul»^ pour la Médecine. Tout cela venoi^' peu de goût que les Anciens avo'j pour la Phyfique, ou pour parler f exaétement, comme ils n’avoient auc** idée de ce que nous appelons Phyf'^ particulière & expérimentale , ils penfoient pas que l’on pût tirer au® avantage de l’examen fcrupuleux & la delcription exaéle de toutes les pa^' d’une plante ou d’un petit animai , ^ ne voyoient pas les rapports que pouvoit avoir avec l’explication ^ phénomènes de la Nature. Cependant cet objet eft le plus portant , & il ne faut pas s’imagii^^î même aujourd’hui, que dans l’étude* i’Hifloire Naturelle on doive Ce bof’* uniquement à faire des defeript'®' exades & à s’aflurer leulement des particuliers ; c’ell à la vérité , & coH’’^ nous l’avons dit , le but elTemiel doit fe propofer d’abord; mais il tâcher de s’élever à quelque chol®.' r nln. Nütuvelle. encore de nous '"ons n; ! , ? combiner ies obferva- ^'Wible tâcher ^’nrr'^ ‘>‘^'**og'es , & '^onnoiffiinces 0^00'' de effets ■'* juger plus grandes pouvons ç, , & doà "“«tes pour nerferr" °''^''''' des P‘"-des de la Ph^jf ^''^'^'^''-entcs ! ici quelnué /t i^tu; mais gcni^''"’' ae plus , il ferme P^rla réflexion nne encore t ^ ^«Ppo ‘^ous ftit & en'iirm ^.^ -gnes, ^‘‘ffem- ^onnées, après en? d’idées rai- ?'''«'^'etnblances r*”^ "Pprédé au jufte P'-obabiiités. ^ '‘voir pefe les ‘"oodidre^fo" “ de méthode ■fi'/w /. ^'pnt, non pas de D 74 Manière de irait er celle dont nous avons parlé, qui ne qu’à arranger arbitrairement des inot^’ mais de cette méthode qui louiient 1 dre même des choies , qui guide notf^ railbnnement , qui éclaire nos vues, étend & nous empêche de nous égarer- . Les plus grands Philofophes ont k néceflué de cette méthode, & mêi^ ils ont voulu nous en donner des pn'’ cipes & des eflïiis ; mais les uns ne no'^ ont laiiîe que l’hiftoire de leurs penlér^’ & les autres la fiible de leur imagii^^' îion; & fl quelques-uns fe lont élev'-' îi ce haut point de métaphyfique d^ l’on peut voir les principes , les jwrts & l’enfemblc des Sciences , aucj!^, ne nous a fur cela communiqué * ' idées , aucun ne nous a donné des ço feils, & la méthode de bien condu^ fon efprit dans les Sciences cft enc^’^ à trouver; au défaut de préceptes fubditué des exemples , au lieu de p‘'f cipes on a employé des définitions? lieu de faits avérés , des fuppofir'*^ hafudécs. ^ Dans ce frècle même où les Scie*’ ^ paroiflent être cultivées avec font» ernî . Naturelle. ». s’apercevoir que h dans . y ^ P^“'-être °"^pr' & de le diiliiiguer nettement de ce (f. nous devons ignorer. Les reflexions vantes ferviront au moins d’avis fur fujet imponam. , Le mot de vérité ne fait naître qu’y'! idée vague , il n’a jamais eu de défi*’' lion precile , «St la définition elle-m^*'' prilé dans un fens général & abfo*!j n’ell qu’une abllraétion qui n’ex*^ qu’en vertu de quelque fuppofiii*^'^ au lieu de chercher à fiiire une defi'^ tion df la vérité, cherchons donc à line énumération , voyons de près qu’on appelle communément vérités ’ tâchons de nous en former des i*' nettes. Il y a plufieurs efpèces de vérités t on a coutume de mettre dans le pr^ . ordre les vérités mathématiques , lont cependant que des vérités de j nition , ces définitions portent It**" fuppofuiüns fimples , mais ablliai«.«'” ^ Hifloire Naturelle. n’y toutes Îpc ' ■ . ' ' que des touionre ^°‘l‘‘-'q^«uce.s coinpofées , mais Nou'i ^uliraiies, de ces défiaiJons. fupporuioas, nous Çoiis ‘^0‘Ubinées de louies les ft- ^'•'ieuce^^ uorps de comlnnailbns efi: b •"'en fil ; il n’y a donc Dpi. a vérités qu’on en tire férenrp'^^/'^^ 6tre c|ue des exprefilons diP- ^**PpofP ^6(qut.‘lles le |)rérentent les ‘'l'nii Uf^us avons em.iloyées; \ J • que le- ‘iiiuhématiques ne font ^’iius om ,'.‘^l*^'-''‘iiuis exactes des défini- r^quence “^^uûque -,v q'-*’*!’'** q^*® celle-ci P'^^c-ède, & ii'ufi de r • précédente , & Première ^|} /emomant jufqu’à la ^uiiioiis P ^PP°‘**'ou ; & comme les dé- q**c[s loutéft Pi'ùicipes fur lef- '•'lUres tSc rd.,,; & qu’elles font arbi- qu’on ^cs conlcquen- ^'^itrairp.; également 'Affaires tV 1 1 - '' 'léritp'., — . . c atives. Ce qu’on appelle ■ ^UesiiTii U- x.-e qu on appelle ^^^‘*tiiés ' ‘■éJuit donc a des qidees & n’u aucune réalité: D iij 7 8 Maniéré de traiter nous fuppofons , nous raifbnnéns nos fupppofitions , nous en tirons 8e* eonféquences, nous concluons, la cot^' clufion ou dernière conféquence e(l n*’* propofition vraie , relativement à noif^ ilippofiiion , mais cette ve'rité n’efl: plus réelle que la fuppofition elle-mêin^' Ce n’efl: point ici le lieu de nous ètencA* fur les ufagcs des fciences mathe'in^'^ tiques , non plus que fur l’abus qu’^?*! en peut faire, il nous fuffit d’avoir prou''^ <]ue les vérités mathématiques ne füii' que des vérités de définition , ou , fi veut , des expreflîons différentes de même chofe, & qu’elles ne font vérit*-’* que relativement à ces mêmes définiiioi” que nous avons faites ; c’eft par ce‘'^ raifon qu’elles ont l’avantage d’être to^' jours exacfes & démonflratives , abflraites , intelleéluelles & arbitraires. Les vérités phyfiques, au contraire’ ne font nullement arbitraires & ne 8*"^ pendent point de nous, au lieu d’êt'^ fondées fur des fuppofitions que nO^’ ayons faites, elles ne font appuyées £1^^ fur des fiits ; une fuite de faits femb^ ides , OH } fi l’on veut , une répéti8‘’’^ fre Naturelle, Tucceffion non inter- ^’^^TencerS evènemens , fth P'^oixiLilité nf - ^ qu’une ^Pi’eile ^ ’ “'"''"V^probabiitté fi grande ^'^ue on noff. ^l'Ppofe , en Phv- définirons va de défi^.;^ ; ‘ciences ir'” définitions dans ^^■rvations en n r d’ob- rveiies dans les Scien- '’éviden^ T ""i P''^'"*éres on arrive d'ude Le'^i ’ dernières à la cer- d’autre comprend l’une deux idées confécpient à vague & ' c-i entes, fa fignificaiion poffible "’étoit donc ' ^dloit, comm généralement; r dirtinguer f^'re, ^‘"'■■'ler m?e ij afin de s’en Je ne I ''■' iX'"i *“ ““"•« ordres qui fn Morale, par partie arbitrai ‘‘é^des & difcufi'iô '^^^’.d'^anderoient une ‘'ufiioncpunouséloigncroitde D iiij 8 O Adanière de traiter notre but , & cela d’autant plus qu’elle* n’ont pour objet & pour fin que convenances & des probabilités. L’évidence mathéinatif[iic & la cerf' îude phyfique font donc les deux leu^’ points lotis lefquels nous devons cof' fidérer la vérité ; dès qu’elle s’éloign^'f* de l’une ou de l’autre, ce n’eft plus qf^ Traiicmblance & probabilité. Examinof^ donc ce que nous pouvons lavoir f, feience évidente ou certaine, après qw*^! nous verrons ce ((ue nous ne pou voii-’ connoître que par conjcèture , & enl^'’ ce que nous devons ignorer. Nous lavons ou nous pouvons voir de fcience évidente toutes les priétés ou plutôt tous les rapports nombres , des lignes , des furfaces Si toutes les autres ([uantiiés abfiraites ; no‘'. pourrons les favoir d’une manière complète à nielure que nous nous cerons à réfoudre de nouvelles queflio*’^^' & d’une manière plus fûre à mefure nous rechercherons les caufes des dd" cultes. Comme nous fommes les tetirs de cette fcience , & qu’elle comprend abfolumeat rien c[uc ce ^'Hifloire Naturelle. s' r nous ivo ° ^ peut V imagine, il ne füient°'^' T *1* paradoxes «n trouver 'mpodlbles, & ou Piaillant avec l'olutioii en exa- ^ fuivant m*' l^ppofés , ^ iJour V démarches qu’on lainailbns de I : comme les com- y a dans les ^VIarb°'^' 'nnombrahies , il ^ “lae immenfp champ ^'^fiuifes & ;\ . connoinâuces ‘Oüjours lec > que nous lerons "«“^voud;Cr,^^ çuUiver quand ‘Cueillerons lr^ • ’ ^ ‘e- vérités. ‘tbondunce '»ellemen? il y a Bien peu de ^^er auiii u, * . puiffe appli- ;niem les fcieuces' $6 Mamèrc de traiter abftniites , & je ne vois guère l’Aüronomie & TOptique auxqueli^’ elles puiiîent être d’une grande utilité i TArtronomie par les rail'ons que noit^ venons d’expoler, & l’Optique parce qtj^ la lumière étant un corps prerqu’infio'' nient petit , dont les effets s’opèrent ligne droite avec une vîteffe preiqti^ infinie’, fes propriétés font prefque ni^*' thématiques , ce qui fait qu’on peitt 1 ajipliqucr avec quelque luccès le calci>’ & les mefures géométriques. Je ne pai" lerai pas des Mécaniques , parce qi'^ la Mécanique rationnelle eft elle - mêitt*'’ une fcience mathématique & abUraite* de laquelle la Alécanique pratique 0'* l’art de faire & de compoler les tM' chines, n’emprume qu’un feui principe par lequel on peut juger tous les en fliilant abfiraftion des frotteinci^’ & des autres qualités phyfiques. A^f m’a-t-il toujours paru qu’il y avoit efpèce d’abus dans la manière dont profeffe la Pbyftquc expérimental^’ l’objet de cette fcience n’étant po'*’' du tout celui qu’on lui prête. détnonlli'aii«n des effets mécaniqit^’ ^'Hiflolre NaUirelle. 87 pSts des leviers, des fluides ’ \ ^i> fles folides & des '■'elui dès fn fl^^plans inclinés , de ^^nant entir''' &c. appar- ^ pouvant Maihématic(ues , ‘■'C,™ r"l“' P- I- y™, de P».o!. ev'denee il me flu corps - Ip .7 ï^^prcfenter a ceux flc ftire des '’'7. contraire ^hofes nnp ^^P^^icnces fur toutes les flirer nar pouvons pas me- dom .C, ' -, fi'f tous les .ffe.s ‘^“uPes & r p.as encore les ^ous imtnrp ^ toutes les propriétés dont ^"«1 Pett n circonftances , cela flécou-,yerteè^^^ à de nouvelles don des efF* démonftra- ^Pl>rendra .'^'‘^'■hématiques ne nous vions fl'- J’:>ilbn compa- ^“‘■Pqu’ou veur^^’^'*!-^'^* tombe ^ calcul à i ^PP la Géométrie "■■"Pliqu* 7l"i«f,de Phyfique isop ^'^‘tnoi/fo,, ’rs dont nous ne fl'^uvoù les Hief'' propriétés pour '=^»H-furer- on eft obligé d:ms 8 8 Maui'ere de traiter tous ces cas de fiiire des fûppofitio^* toujours contraires à ia Nature , de pouiller ie lujet de la plupart de fes iités , d’en fiiire un être abfirait qui I..- ' l’i O- I -’n reflèmble plus à l’être réel , & iorl'qu’<^^ a beaucoup raifonné & calculé fur 1^’ rapports & les propriétés de cet abllrait, & qu’on ell arrivé à une c0<’,' clufion tome aufll abftraite , on cr^'' avoir trouvé quelque chofe de réel, ^ on tranfporte ce réfultat idéal dans fujet réel , ce qui produit une infii^'*^ de. faufles conféquences & d’erreurs- C’efl ici Je point le plus délicat & plus important de l’étude des fcience* iavoir Jjien diflinguer ce qu’il y a réel dans un lujei , de ce que nous ) mettons d'arbitraire en le confidérai^^l reconnoître clairement les propriétés <1'' lui apjiartiennent & celles que nous -NA t Z'* f prêtons , me paroît être le fondement ‘l la vraie méthode de conduire Ion elf'^l, dans les (ciences ; & fi on ne perJ'^' jamais de vue ce principe , on ne pas une fauffe démarche , on évite''^ de tomber dans ces erreurs favaiU^.' qu’on reçoit fouvent comme des véri'^^’’ i’Hifloire Naturelle. gp les paradoxes , ies tj-y’ij insolubles des fcieiices abC- ies itf ’ rcconnoîtroit ies préjugés & mêiue^s^H portons nous- «iroit .,1^ > ? li::iences réelles , on vien- fique ^^"^endre fur la Métaphy- P»."' ï : »" «(fcrch d/dif- ^ans la ^ leuniroit pour marcher ïience & o. ^ Suite de l’expé- toutes 1 connoifiance '^^jl’efprit humain!' t^lués ncîîiT Sujets font trop compli- fvanuîle Y appliquer avec Sont nrpf ^ inelures, comme .Naturelle vT/'ïf" l’Hilloire ** nirnî!^^ ^ PhyPicpie particulière , Conduire* i\ méthode de c’ea , ^^P‘‘'l dans ces recherches , les v^m"' .''fcours aux obfervaiions , de nou- afl'm-er^ 1* . uombre pour •"’paux , & , *■' '^‘-d-iié des fitits prin- ^^^utployer la méthode ^^‘^‘'ilités ri eilimer les pro- de cesf‘''"’*rd'^e»ces qu’on peut ^^^Saus; lur-toutU fauttâihcr Manière tie tmier , &'c. de les généraiifer & de bien difting’^'^| ceux qui font elTcntiels de ceux qid font qu’accefl'oires au fujet que confidérons, il faut enfuiie les lier femhle par les analogies , confirmer détruire certains points équivoques, f le moyen des cxjtériences , former plan d’explication fur la combinai^®** de tous ces rapports , & les préfei^'^ dans l’ordre le jilus naturel. Cet 0 ?“'^ peut le prendre de deux fiiçons , la nuère e(l de remonter des effets culiers à des effets plus généraux, l’autre de defeendre du général au ticuiier : toutes deux font bonnes , ^ j choix de l’une ou de l’autre dép^'p plutôt du génie de l’Auteur c{ue d^-’ , nature des chofes , qui toutes peuV^'J être également bien traitées par l’unc l’autre de ces manières. Nous donner des efîàis de cette méthode ^<**1 les difeours fuivans , de la Th ÉO DE i,A Terre, de la Fo'R.MATd^^, DES Planètes, & de la TiON DES Animaux. Histoire Naturelle. Second Difeours. Yidi fgo, qucd fuerat quondam fclidiji te Uns, I Effe fretnm, v'idi fraéîas ex ce quor e , Et procul à pelago conchæ jacuere Et vêtus inventa ejl in inontiôus finnmis ; i Quodque fuie campus , vnllem dd^' aquariun. ^ Eecit , Ù" eluvie rnms efi deduélus in |j Ovld. Mct«ui- 1^' i « Vi, J.C A^//A• ./• 1,2 tfil/U.' /tHl’/tàV>l/’/,!Ùi^’2l ^ rsîfe-; Histoire Naturelle. second discours. ^ ^'/loire à- n/rne de h Terre. lii Te^ ni de fa figure de lû Jgj , ni de fon mouvement , P^ut avoir à f- ^'ieure c ’r *' confiituiion imé- de la T ^ L’hiffoire î^'ire partie j; ^ précéder l’hif- cféLls dt f Produdions, & tnceurs H ^ ^"’guiiers de la vie & ^ i l ,, ' ‘iriimaux ou de la culture é«; v' plantes, appar- “ 7 ^/. fie la théwie delà cj 4 Hifloire Naturelle. tiennent peut - être moins à Naturelle que les réfultats génêraut^ ? oblerviuions qu’on a faites lur les rentes matières qui compofent le glf , terreÜre, fur les éminences, les cleu rs & les incgaliiés de la forme , K le mouvement des mers , fur la redion des montagnes , fur la pofilJ?! des carrières , fur la rapidité & les eK des courans de la mer , &c. Ceci cK Nature en grand, & ce font- là \ principales opérations , elles influent * ^ foutes les autres, & la théorie de ^ ^ effets cil une première fcience de quelle dépend l’intelligence des nomènes particuliers , auflî - bien T, la connoifltince exade des fubflait‘'^j terreflres ; & quand même on voutlf^^ donner à cette partie des fciences turelles le nom d« Phyfique , toute flque où l’on n’admet point de fyflèn’^ n’eft-elle pas rHilloirc de la Naturel Dans des fujets d’une vafte éteitt^'' dont les rapports font difficiles à rapp^f cher , où les faits font inconnus en & pour le relie incertains, il eft plus^' d’imaginer un fyftètne que de doh*^^ de la Terre, ^ ^ théorie de la terre ’^'inièri*^ Pntais été traitée que d’une Parlerai ^ hypothétique. Je ne ^‘'Iguiiér T légèrement des idées qtielques Auteurs qui ont cette matière. '«génieux que raifonna- non évène- tlL direc- ^ d’un comète par ia queue d’une “'■‘■'vés -U, L ^ changemens qui font globe terreftre. hétérodoxe, avol poétiques. P‘'endre le 0'^^ P^nivers , ofint ^'’oir dit ^ ^ ® ^prophétique, après nous ^léant ce terre au fortir du a éir&^ tleluge y a changé, ce Ptédit ce qu’e!ie*^f ^ 'ï"‘ théorie de art, //j^ preuves de la théorie delà P 6 Hifloire Naturelle. Un troifième à la vérité obfervateur que les deux premiers)' tout auflî peu re'glé dans les idée*' plique par un ahime immenfe quide contenu dans les emraiH^* globe , les principaux phénomèH^: la terre, laquelle félon lui, n’ell croûte fiiperficielfe & fort mince q^'' d’enveloppe au fluide qu’elle renfen'l Toutes ces hypothèles fiites au & qui ne portent que lur des fontl^f Tuineux , n’ont point éclairci les & ont confondu les fûts , on a fable à la Phyfique , aulfi ces n’ont été reçus que de ceux qui vent tout aveuglément, incapables 'I font de diftinguer les nuances du ! femblable, & plus flattés du merv^' que frappés du vrai. Ce que nous avons à dire au ia terre , fera fans doute moins dinaire , & pourra paroître connu'**' , comparaifon des grands fyftème*!, nous venons de jxirler ; mais on - j Ibuvenir qu’un Hiflorien eft fài' ,![ i décrite & non pour inventer , (dj Woüdwatd. Voyez les preuves, at* j ;doi, r. 97 qu’il aucune fuppofiiion , S' ‘dation ■Vatious ‘^oni^jiner les obfcr- "n ordre I u à l’efprit vraili nlft'r* vraifemblables ; je o"îf ne faut pas ci ‘?''0n? exader? demonf- *î lieu* «,. y matière , elles *i\^'*naiirme 5 ^ Sciences ma- ‘’y^'que &\? .‘^onnoiflânees en *î"'^dent ^ H'ftoire Naturelle de- înduèlions!^^^^"""^" ^ ^‘'nter ”ce P'»' nous repre- de tous les =‘Ppremie„r' ol^fervations J'S des mei, l'!'°®’”*''«. des plai- ? ' '» *> vole": e"''»® en '^u, S'*”' ‘'°“ "e d^- b, ordre Si L r^gulariié, ^'enr, iiQy pénétrons dans fou ^efttr y y rouveroiis des métaux, E J Théorie Ae la Terre. r' iT afTujettis, l’air a fcs ‘■ciOürs ^àifons ont leurs .P'^'.'od'ques & certains , la ver- Aiccédcr ■ [, ; P^roît être clans qi'’un . tout-à-I’heure n’é- an j! l’h^rrnonîe , où ^ un avec unepuii:^ f d’ad,ni rem- '"ÿ/» ttsr ^ ^ Surface de rfue nous voyons 'f^P^'-ent qui fo'" ^r.r le defordre tn^ trouve clans Ton intérieur. r^r'rM'! »-\/-vt4..,^ I • ^ .. * «lous en ''■ '«térieut ri’attent o^r" ’ ^ ^ des r' r '^°“r^^^"“PÇ°'^‘tions Cet î’ venté nnc coup ^gard fero^?r 1 ‘'?««oin"ances à ..^^itiioiffous I^oniées : nous les prij"^ ^tirfacc V «“ves, an, ^J[/; E i; î oo Hifloire Natwehe. entière (g) du globe, nous ignorons , partie ce qui fe trouve au fond des il y en a dont nous n’avons pu fondef profondeurs : nous ne pouvons péii‘'‘'L que dans l’ècorce de la terre , Ô<. les grandes cavités (h); les mines (i) les F profondes ne defcendent pas à la îllî' æ \ ,■%. 4 ^ £3 I- « VT /T1 millième partie de fon diamètre; noi'f pouvons donc juger que de la cot'.^ extérieure & prefque fuperficielle , > . térieur de la maffe nous efl; eutièrei’'’‘^. inconnu : on fait que , volume l’^^ volume , la Terre pèfe quatre fois P i que le Soleil ; on a aulfi le rappob fa pefanteur avec les autres planètes, ce n’efl qu’une eftimation relative , l’‘'|, de mcfurc nous manque , le poids ia matière nous étant inconnu , en (ci que l’intérieur de la terre pourroi^ ou vide ou rempli d’une matière ‘ , ;fois plus pefmte que l’or, & g n’avons aucun moyen de le ^ fof noître; à peine pouvons -nous /gj Voyez les preuves , wi, VI, (h ) Voy. Tranf. Phil, Alrig. vol. II , p' ^ (i) Voyez Bo^kh Works, vol. III, p. ^ Théorie de la Terre. i o t quelques conje * ^ ^"quilibre & au repos : UneVor'*^' ^''°^Ls voyons agitées par ^^'^nquiiiLr^t à la nir.., . eiernent, lui imprime Poulèvp Périodique & réglé, ^ fait alternativement les flots, m ^‘'iltincement de la maflê totale jiifc[u’à la plus " '"Ouve,nsmeft '; '1“= durem ^ les temps , qui en Confu'^” caufes. ««bderam enfuite le fond delà (l) preuves , art. 1, ''^yei les preuves, art, Xll mer. j'j Ï02 H ivoire Naturelle . , nous y remarquons autant d’inégalkes que l'ur la furface de la terre ; noui ^ trouTons des hauteurs des vaile'es, plaines , des profondeurs , des rochf^’j des terreins de toute efpècc ; P*-’'* voyous que toutes les îles ne font fl**, les füinmets de vafîes montagnes le ];ied & les racines font couvertes ® rélement liquide ; nous y trouv'^* d autres Ibinmets de montagnes qui k’*, prefqu’à ileur d’eau, nous y remarqué*' des courans rapides (p) qui femUeiit ^ fouihairc au mouvement génckal : oi^ voit I q) le porter quelquefois conll-'''’ ment dans la même direélion , cjuekfj fois rc'trograder & ne jamais excJ Voyez Viiren, CcogVé gm, page 218. (y) Aoyez les preuve.s, art. XIU. (t) Vin en. y., t^o, Voye^ iVoyajjes de Pyrard , gage t jp, . _ de la Terre, 103 ciel tempête , où la mer & le î'gitc's fe choquent & fe iritelli ’ *'■' mouvemens ^'^^inhes ^’ouiilonnemens fr) , des volcans dont la des o„j ‘“‘^'«etgee vomit le feu du fein 'Pai/Tc Pt)ufie julqii’aux nues une ^ de /."‘J’''”'' "’élce d’e;.u , de foufre goiiff’ P*tis loin je vois ces Ciui fç , ( ' dont on n’ofe approcher , ciiglQy^; attirer les vailïèiiux jjour les P'aiiies tr. j'aperçois ces vaftes & trancptilles fuj , iam • dangereufes, ou les vents exercé leur empire , où l’art ^fter & devient inutile, où il faut portant les yeux glàcp^ du gloltc , je vois ^ énormes (xJ qui fc détachent Voyages de Shaw, ,o„w 11. r'/'d fes Norvège. Pejue. aimes & )« tornados de la mer Élhic^. V. les preuves, an, VJ ir X. E iiij 104 Hiflüire Naîurelk. des cominens des pôles , & vîeiifl' «II' comme des montagnes flouantes vc)' gcr & fe fondre jufque dans les régi^’’ tempérées fy). Voilà les principaux objets que oflre le vallc emjrirc de la mer; milliers d’habiuins de différentes ces en peuplent toute l’étendue , uns couverts d’écailies légères en verlént avec rapidité les différens p^'yijj d’autres chargés d’une épaifîe coep*' . fe traînent peiàmment & marquent lenteur leur route fur le (àble ; ci’aUj'., à C[ui la Nature a donné des nagcO'*^ en forme d’ailes , s’en fervent pour ’î' lever & fe foutenir dans les airs; d’aU z. enfin à qui tout mouvement a été reA'^ croilTent &. vivent attachés aux roch^^' tous trouvent dans cet élément leur if îure. Le fond de la mer produit ab^^ damment des plantes , des mouflc’t' des végétations encore plus fingitli^^*' le terrein de la mer elt de fable , de ê j vier , fouvem de vafe , quelquefois . terre ferme , de coquillages , de rocb^ fyj Voycj la Carte de 1 expédition de M. bsii' dritî'ée par iM. buaclie en 1739. ^ Théorie rie la Terre. tof lin il reffemble . à la terre que habitoHs. *^ch maintenant fur ia partie tlio-ip^ globe , quelle différence pro- (ie'’ip*^ sucre les climats! quelle variété Allais *^*^T*^^ " cfttelle inégalité de niveau! *^onn cxacîteincnt , & nous rc- de «lue les grandes chaînes (t) de P fs trouvent plus voifines Pd‘es; que dans ^istit ‘dominent elles s’étendent d’o- iiord beaucoup plus que du >îiOnde^ Il nouveau liQrj ^ ^ ^ étendent au contraire du sii n -^^1 tsaucoup plus que d’orient ïemar^' "i*!'’ y ^ de très- ^ ^ forme de ces nl^'^r ^ contours qui paroif- Pend. ^ irréguliers fa), ont ce- Pondâ"' directions fuivics & corref- ''^nt tni '• ^ '"o*^'*'gue fc trou- ve la oppofésaux angles rentrans noniagne voifuie qui en, eft féparée Voyez les (o) Vr,„., 1 preuves, /Ji. 1 0 6 Hipoke Naîttreile,' p^ fource & leur diredion. Examinan' cnfuite les rivages de la mer, je trouv® qu’elle efl ordinairement bornée par de* rochers , des marbres & d'ainres pierre* dures, ou bien par des terres & des ba" blés tju’elle a elle-même accumulés oi* que les fleuves ont amenés, »St je re' marque tjue les côtes voifines & c[n’ ne font féparées que par un bras ou lin petit trajet de mer, font compofée* (c) Vilk Vii-rnii Giflgr. pge 69, / d) Voyez ies preuves, art, X Théorie de la Terre, 107 niemes marières , & que les lits de font les iiicines de i’iai & de l’autre S" vois que les volcans {f)éc ^ uvent tous dans les hautes montagnes, ^1 1 il y ej^ JJ grand nombre dont les font entièrement e'teints, que quel- J'^^S'Uns de ces volcans ont des corrcl- I ^•‘'ces fouterraines (gj , & (jue leurs jç' Oiions le font quelcjuefois en même r '‘Ps- J’aperçois une correfpondance niable entre certains lacs & les mers ; ici font des fleuves &. des f/ij qui le perdent tout-à-coup & prècijiiier dans les entrailles pg ^ terre, là efl une mer intc'ricure ou tendent cent rivières qui y portent de parts une énorme quantité d’eau, . fainais augmenter ce lac immenfe, rai rendre par des voies fouter- ^ tout ce qu’il reçoit par fes bords ; içj '^‘irîn failiint je reconnois aiiémenc jjj^.Pays anciennement habités , je lés *t>gue de ces contrées nouvelles où ''^tttes latis I © 8 Hifloîre Naturelle» îe terrein paroît encore tout brut , oû Jes fleuves font remplis de catarades. ou les terres font en partie fubmertréeS» marëcageufes ou trop arides, où la dir-" tribuiion des eaux eft irrëguiière , où deî bois incultes couvrent touie la furfac® des terrcins qui peuvent produire. Entrant dans un plus grand dëtail, vois que la première couche (i) qui env^' îojrpe le globe , eft par-tout d’une mên'® fùbrtance; que cette lùbftance qui fer' à faire croître & à nourrir les vège'taU’' ^ les animaux, n’eft elle-même qu’uir compofè de parties animales & végétal^^ détruites , ou plutôt réduites en petite^ parties, dans lefquelles l’ancienne org*'" iiifuion n’efl: pas fenlible. Pénétrai^* plus avant , je trouve la vraie terre , jf vois des couches de table , de pierres ^ chaux , d’argile , de coquillages , rl® marbre, de gravier, de craie, de plâtrât &c. & je remarque que ces couches (1^) font toujours pofées parallèlement 1^^ unes fur les autres ( I J , & que chaqi^® (i) Voyez les preuves, art, VII, (h) Voyez idem, ( 1} Voyez Voodward, fogc f / , ire, Théorie cle la Terre, i op ^ niême épaifïeur dans toute je vois que dans les collines au mêmes matières le trouvent niveau, quoique les collines ^^P^''êes par des intervalles pro- qI;, ^ ^ confide'rables. J’obferve que lits de terre (mj, & même les ^'ouehes plus folides, comme dans dans les carrières de mar- & jg pierres, il y a des fentes, que ^Cs f* " ’ ■ ‘ rj^o font perpendiculaires à l’ho- Cqj^^ ’ ^ que dans les plus grandes deur^^ ^‘*ns les plus petites |>rofoH- ^ une eijjece de règle que la f'JÎt conftamment. Je vois dfe la ç’ dans l’intérieur de la terre , fur les "r^ monts f n J & dans les lieux des^^* ‘^Inignés de la mer, on trouve , des Iquelettes de poif- Cjnj j > des plantes marines, &.c. q^üi entièrement femblables aux co- Ifiiiic*^^’ poilîons, aux plantes aètuel- ^llèt mer, & qui en ^tia 1' , ' • » ^ VJ N,. X* Ont ablolument les mêmes. Je re- que ces cotpiilles pétrifiées font rque (n) (x) } & d’autres débris de la mer , & cela p^f toute la terre & dans tous les lieux l’on a pu faire des oblèrvatkrns exaète®' Tout cela pofé, raifintnons. Les changemens qui font arrivés globe terrefire depuis deux & mcn’® tiois mille ans , font fort peu confitl*^’^ ^ râbles en comparaifon des révolutioi’’ ; qui ont dû fe faire dans les premi^*^* Voyez Staion , W qui loiit ceitains. pei,[- doutei’ que les eaux de la mer n’aient re/ouni« fur la furface de ia terre que nous lat' Bi.ons & que par conlexjuent ceit« meme furlace de notre continent n’ai‘ €te pendant quelque temps le fond d’iu!« mer dans laquelle tout le palîoit comin^ tout fe paAe adluellement dans la :nc( d aujourd liui : d’ailleurs les couches de* diilerentes matières qui conipolènt J* terie, étant, comme nous l’avons remnr- C[ué (rj, pofées parallèlement &. de ni' veau , il eft clair que cette poftion 1 ouvrage des eaux qui ont amaïïe & aC' cumulé peu^à peu ces matières & leur on*’ donné la même fttuation que l’eau prefiJ toujours elle-même, c’eft-à-dirc , cette lituation horizontale, que nous oLfer- vans prefque par - tout ; car dans les plaines les couches font exadement ho' iJzontalcs , & il n’y a que dans les mon- tagnes ou elles foient inclinées, comin® ayant été formées par des fédimens dc' pôles fur une bafe inclinée , c’eft-à-dirS; (V Voyez ks preuves, m, VU, Tu Théovie de h Terre. 1 1 j cej penchant ; or je dis que ^ touches ont été formées peu à peu , i-^î tout d’un coup par quelcjue ttQ ce l'oit , parce que nous . ^Vous louvent des couches de ma- IJtj* P'^s pelante , pofécs l'ur des cou- Ce'"^ inauère beaucoup plus le'gère ; oe pourroit être , fi , comme ie ciuchjues Auteurs , toutes ces dinoutcs (s) & mêlées en même ç. dans l’eau, le fulTent enfuite pré- ri.,’ fond de cet élément, parce u'alc •• - f^U-e elles euiïent produit une toute oom f>ia;iéics les ^onipofiiion c[ue celle f[ui c.xiUe ; ’^’^-'cres les ])lus pefantes léroient premières & au plus bas , gta le feroit arrangée luivant fi tif lliécifique , dans un ordre rela- n.e pelanteur particulière , & nous Pjj, ^î^^^^^'’erions pas des rochers maflifs ar.ènes légères , non plus que 4r c! U ’ * _'i-- égj *j]bons de terre fous des argiles , Ibus des marbres , & des nié- chofe à laquelle nous devons (s) attention, & qui confirme ''^°ye 2 les preuves , an, i V, des fib! es. 1 1 6 Hijîoire Naturelle. ce que nous venons de dire fur la (ot' mation des couches par le inouvemc'’' & par le fédimeni des eaux , c’eft toutes les autres caules de révolution de changement fur le globe ne peuv^*^* produire les mêmes effets. Les moiH»' gncs les plus éievees font compofées couches parallèles tout de même qi'^ les plaines les yilus baffes , & par coi’'' féquent on ne peut pas attribuer l’of'' gine & la formation «les montagnes ® des lecouffes , a des tremblcmens terre , non plus qu’à des volcans ; nous avons des preuves que s’il fe form^ quelquefois ftj de petites tàninences ces mouvcmens convuififs de la teri'iî’ ces éminences ne font pas compoff^’ de couches parallèles ; que les matièr^’ de ces éminences n’ont intérieureniei'’' aucune liaifon , aucune polition régi'' liere , & qu’enftn ces petites coliiii^^ formées par les volcans ne préfentei’' aux yeux que le défbrdre d’un tas matière rejetée confufément ; mais ce"' efpèce d organilation de la terré cjue no"* découvrons par - tout , cette fituati"*’ CrJ Voyez les preuves , an, XVn, ^ Théorie de la Terre. nj '^fizontale &. parallèle des couches , ne I «Vent venir que d’une caufe conf- . ^ & d’un mouvement réglé & tou- dirigé de la même façon. ohf fommes donc affurcs par des f^^®*^'^^dons exaétes, réitérées & fondées faits inconteflables , que la partie ' venons - nous aufîî que la terre a u*’ mouvement rapide fur Ibn axe , & j)»'' conlequent une force centrifuge pl*^^ grande a 1 ecjUateur que dans toutes 1^^ autres parties du globe; ejue cela feiil > indépendamment des oblervations aC' tueHes & des mefiires , nous prou^'® qu elle n eft pas parfaitement fpheriquc» mais quelle eft plus élevee fous lequfl' teur que fur les pôles ; & concluons àf ces premières obfervations , que quan^^ meme on fuppofercît que la terre fbrtie des mains du Créateur parfait^' ment ronde en tout fens ( fuppofîtioJ^ j gratuite & qui marqueroit bien le cerd* ‘ étroit de nos idées ), fon mouvemed | diurne & celui du flux & du reflux aU' roient élevé peu à peu les parties I équateur , en y amenant fucceffivemeti'' les limons , les terres , les coquillages» ; &c. Amfi les plus grandes inégalités globe doivent fe trouver & fe trouvef'*' en effet v'oifines de l’équateur ; & comiit* ce mouvement de flux & de reflux (uj (u) Voyez I« preuves, ah, Jil, Théorie de In Terre. i ip P*»" des alternudves journalières & ^^pctèes (iuis interruption ; il eH fort ç d’imaginer qu’à chaque fois les iine^ ^‘'^portent d’un endroit à l’autre lo quandte de matière , laquelle r ® Ciifuite comme un fédiment au l’eau , & forme ces couches Par & horizontales qu’on trouve : car la totalité du mouvement ]- ,^‘'’'Ux dans le flux & le reflux étant , les matières entraînées ont ^ ^^hairement fuivi la même direèlion ^ d toutes arrangées parallèlement Ma niveau. tais, dira- 1- on, comme le mouve- ^ flux & reflux eft un balancement ré r eaux , une efpèce d’ofcillation tOüt pourquoi ttc feroit pas compenlé , & pour- Hcf iwatières apportées par Je flux ^ Jtoient pas remportées par le reflux , Coy ^^'Mrs Ja cauCe de la formation des dilparoît , & le fond de la mer dét !®tijours refler le même , le flux les effets du reflux, & l’un & Vçj, ^ tte pouvant caufer aucun mou- ■ ^tit, aucune altération fenflble dit^ts 120 Hijloîre Nature lie. le fond de la mer , & encore moins changer la forme primitive en y jnodui' faut des hauteurs & des inégalités. A cela je réponds que le balancciTisl’' des eaux n efl point égal , piiilqu’il duit un mouvement continuel de la de l’orient vers l’occident , que de plH’ l’agitation caufée par les vents s’oppo*^ à l’égalité du flux & du reflux , & qü* de tous les mouvemens dont la mer fufceptible , il réfuhera toujours des traité ports de terre & des dépôts de matière* dans de certains endroits; que ces ain^’* de matières feront compofés de couche* pai allèles & horizontales , les coinh*^ nailons quelconques des mouvemens la mer tendant toujours à remuer 1^’ terres & a les mettre de niveau les ui^e* fur les autres dans les lieux où elles toi’'* bent en forme de fédiment ; mais plus il efl aile de répondre à cette ob' jection par un fait , c’eft que dans tou'^* les extrémités de la mer où l’on obferV« le flux & le reflux , dans toutes les côid qui la bornent , on voit que le flux amè''* une infinité de chofes que le reflux remporte pas , qu’il y a des terreins théorie de la Terre. xxt infenfibleinent { x) , 3c y qu’elle laifle à découvert apres apporte des terres, des lâbles, Pfenn^^'"^^’ qu’elle dcpole, & qui '^“turelienient une liiuation ho- pïr 1 ^^ ^ ^ ces matières accumulées ü temps & élevées juf- à pçy IJ certain point , fe trouvent peu d’atteinte aux eaux , relient terre potir toujours dans l’état de ^ continens te PqJ* ne lailTer aucun doute fur ’ examinons de près Niojî^ l’impolTibilité de la Ibr- ^ trier ^ montagne dans le fond de diiïiç mouvement & par le fé- tlUe eaux. Perfonne ne peut nier ^S't ttôte contre laquelle la mer ap-if.^ violence dans le temps qu elle par le flux , fès efforts réité- f . que I quelque changement, Uiip n’emportent à chaque tdtç. petite portion de la terre de la tocjjp ^“®“d même elle feroit bornée \r Teau u(c peu k preuves, an. XIX, ■*• P 122 Hipoire T^aturclle. peu ces rochers ( y), & que par conf*^ quent elle en emporte de petites par^'f. à chaque fois que la vague fe retire s’être brifée : ces particules de pierre de terre , (êront néceffairement tranfpp'^ tées par les eaux jufqu’à une certai>’^ diftance & dans de certains endroits ^ le mouvement de l’eau fe trouvant knii, abandonnera ces particules à k, propre pelanteur, & alors elles fe pf^j cipiteront au fond de l’eau en forme fédiment , & là elles formeront une pf jnière couche horizontale ou inclin^^’’ fuivant la pofition de la furface du rein fur laquelle tombe cette prerni^ couche , laquelle fera bientôt cou\'^ & furmontée d’une autre couche f^''^ blable & produite par la même caufe»^, infenfiltlemern il fe formera dans endroit un dépôt conftde'rablc de tière , dont les couches feront poféeî f , rallclement les unes fur les autres. ^ amas augmentera toujours par les l veaux fedimens que les eaux y t^‘^|| porteront, & peu à peu par fuccel de temps il fe formera une éle'vat'^^^^, (y J Voyez les Voyages de Shaw, lome II, Théorie de h Terre. n» Unp ^ qjii ^^ntagne dans le fond de la mer, entièrement femblablc aux ému ^ montagnes que nous con- Pofié * P®"*" com- extéj-f^^ intérieure que pour la forme ^ians ^ trouve des coquilles bous endroit du fond de la mer, où tlue fe fait notre dépôt , Jes rp"”,!"* couvriront ces coquilles & ti^tis 'tout , elles feront incorporées fée couches de cette matière dépo- itiéçj^ feront partie des mafïès for- '^«ns dépôts , on les y trouvera «n V "'^tiation quelles auront acquifo où elles opé- tjui fê feront trouvées au ^oUch lorfque les premières toiit ^ ciépofées, fe trouve- «^elies pitis bafTe , & mè tombées depuis dans ^ endroit, fe trouveront dans les pitis tievées. niçf ùe même , lorfque le fond de fa i fe"' temué par l’agitation des eaux, .^^^^^f^trement des tranfports 5 ùç vafe, de coquilles & d’autres F ij fi 2 4 Hïjîdire Naturelle. matières dans de certains endroits elles fe dépoferont en tonne de fedi' mens : or nous fommes afllirès par plongeurs cju’aux plus grandes pr<^' fondeurs où ils piiitrent delcendre , cit** font de vingt brafl'es , le fond de mer eft remué au point que l’eau 1^ mêle avpc la terre, qu’elle devient troU' ble, ëç que la vafe & les coquillage* font emportés par le mouvement d^’’ eaux à des dillances confidérables : çonfequent dans tous les endroits de I* mer où l’on a pu delcendre , il fe là'* des tranfports de terre & de coquille* qui vont tomber quelque part , & tonner» en le dépofant, des couches parallèle* & des éminences qui font compofèe* comme nos montagnes le font ; ainfi flux & le reflux, les vents, les courait* & tous les mouvemens des eaux duiront des inégalite's dans le fond d® ia mer , parce que toutes ces caufes dè' tachent du fond & des côtes de la in^r» des matières quj le précipitent enft***^ en forme de fédimens. Au refle, il ne faut pas croire que ÏZJ Voyez Biffk's Works, ygl. IIJ, p, ajîi 'Théorie rie tn Terre, 125 ] p?'^‘^Ports de matières ne puifTent pas fc à des diRances confidérables , puiC- lîes^ voyons tous ies jours des grai- ^ & d’autres produèlions des Indes ‘itales & occidentales arriver fur nos tu, ^ ; à la vérité elles font l]aécifi- fiü légères que l’eau, au lieu matières dont nous parlons font .Psliinies , mais comme elles font foi poudre impalpable , elles fe p^^'^’jjtlront aflez long-temps dans l’eau 'an ^ tranfportées à de grandes dif- prétendent que la mer n’ell 'le à de grandes profondeurs , pas attention que le flux & le la ^'^^‘-'branlent & agitent à la fois tome fj^i ‘J.*® des mers, & que dans un globe tle entièrement liquide il y auroit Ccjj^‘*§'''"ion & du mouvement jufqu’au fl"' produit celui na, & du reflux , ell une force pé- n^( ou renux , eu une rorce pé- flui agit fur toutes ies parties 1 * 'P^rtionnell ement à leurs maflês ; pourroit même mefurer & dëter- oyez /xiiy^ Dijcsitifes, F iij ^'blana ^^''t'culicreinent fur les côtes d'ÉcoiTe Sc 126 Hijioire Naturelle. miner par le calcul la quantité cîe cette action fur un liquide à différentes pro" londeiirs , & qu enfin ce point ne pet*^ être contefté qu en fe refufmt à l’évi' dence du raifonnement & à ia certituti® des obfervations. Je puis donc fuppofer léo-itiiTie' ment que le fiiix & le reflux, les ven*^ & toutes les autres caul'es qui peuveU' agiter la mer , doivent produire par J® tnouyement des eaux , des éminences ^ des inégalités dans le fond de la mer) qui feront toujours compofées de coi>' ches horizontales , ou également iiicli' nées ; ces éminences pourront avec , temps augmenter confidérablement , I devenir des collines qui dans une loit' gue étendue de terrein , fe trouveroiir) comme les ondes qui les auront pr^" duites , dirigées du même fens , &. fot' nieront peu à peu une chaîne de mot'' tagnes. Ces hauteurs une fois formé^^’ feiont obftacle à l’imiformité du mot*' veinent des eaux , & il eu réfultera tl^’ mouvemens particuliers dans le nio**' vement général de la mer ; entre dd',^ hauteurs voiliiies il le formera nécefî*** Théorie de h Terre. 1 27 Un courant (b) cjtii fuivra leur commune , & coulera comme '■^ulent les fleuves de la terre , en for- Un canal dont les angles feront ^ *®rnativemcnt oppofés dans toute l’é- ^udue de fon cours. Ces hauteurs for- au-deflus de la furface du fond Pj'Orront augmenter encore de plus en ^ car les eaux qui n’auront que le '’^ouveinent du flux dépoferont fur la fédiinent ordinaire, & celles qui l^^^itont au courant entraîneront au loin parties qui fe feroient dépofées entre & en même temps elles creufe- Un vallon au pied de ces monta- , dont tous les angles fe trouveront ^‘'‘■efpondans , & par l’effet de ces deux ouveiTiens & de ces dépôts le fond ® ^a mer aura bientôt été fillonné , ^averfé de collines & de chaînes de ^^magnes , & femé d’inégalités telles P ^ nous les y trouvons aujourd’hui. ^ à peu les matières molles dont le* P^’uences étoient d’abord compofées , feront durcies par leur propre poids, ^ Unes formées de parties purement Voyez les preuves, an, XI H. F iiij 'I 2. 8 TJipoire Natiirel/e, argileufes auront procfuit ces coîlii’*^ de glaH'e qu’on trouve en tant d’endroit*» d’autres coin polt'es de parties iliblot'' jicufes & criilalÜnes ont fait ces énof' oncs amas de rochers & de cailloux d’o^* i’on lire le crilbil & les jrierres pf^' cicuieS) cl autres fiiites de parties pi^t*'' jeul'es inclées de coc[uilies, ont foriit^ ces lits de jrierres &. de marbres où noi** retrouvons ces cot|uilles aujourd’hui» d’autres enfin compofées d’une matièi® encore plus co^ullUuJc le fable vitriftable , les argiles , les Arbres , les pierres calcinabies , les les marnes, font toutes dilpofées couches parallèles toujours horizon- ) ou également inclinées. On re- •^oit aifément dans ces dernières ma- cs la première formation , car les ches font exactement horizontales & niinces, & elles font arrangées les fur les autres comme les feuillets jUi livre ; les couches de labié , d’ar- çq 'y'nlle , de glaife dure , de craie , de aufîi toutes ou horizon- inclinées fuivantla même pente : Içj ^^Pj^hTeurs des couches l’ont toujours f^i^l’^cines dans toute leur étendue , qui rs bien fièr, Pt occupe un efpacc de plufieur & que l’on pourroit fuivre biei pourroit VJ fl 3 ^ NiJIoire Naiiirelle, plus loin fi l’on obfervoit cxatflemco*' Enfin toutes les matières qui comporei"*^ la première épaiffeur du globe, Ibn' dirpofèes de cette façon , & quelque paf' qu’on fouille , on trouvera des couches > & on fe convaincra par fes yeux de vérité de ce qui vient d’être dit. II faut excepter à certains égards Couches de labié ou de gravier entrain® du fommet des montagnes par la peut® des eaux ; ces veines de fable fc trouvent Cj[uelquefois dans les plaines ot'i elles s’é- tendent même allez confidc'rablement» elles font ordinairement pofées fous I* première couche de la terre labourable > & dans les lieux plats elles font de ni- veau comme les couches plus ancienne* ■& plus intérieures ; mats au pied & fn'" la croupe des montagnes ces couches d® fable font fort inclinées , & elles fuiveiit le penchant de la hauteur fur laquel^^ elles ont coulé : les rivières & les ruif" leaux ont formé ces couches , & changeant fouvesit de lit dans les plain®*» ifs ont entraîné & dépofé par- tout ce* fables & ces graviers. Un petit ruiffean coulant des hauteurs voifines fuffit, J Théorie de la Terri. 133 pour étendre une couche de ^ ® ou de gravier fur toute la fuper- d’mi vallon , quelque fpacieux '1 foit , & j’ai fouvent obfervé dans t^anipagne environnée de collines J la bafe eft de glailé aulî'i-bien que ^ P*'®nûère couche de la pkiinc , qu’au- uis d’un ruifleau qui y coule , la glaile j , trouve immédiatement fous la terra durable, & qu’au-delTous du ruifleau y ^ une épaifleur d’environ un pied labié fur la glaife , cjui s’étend à une ^“fauce confidérable. Ces couches jn-o- ^^'tes par jgj rivières & par les autres Courantes , ne font pas de l’an- formation , elles fe reconnoilfent ®*rient à la différence de leur épaifTeur, Varie & n’eft pas la même par - tout celles des couches anciennes, ^ interruptions fréquentes , & enfin ^ ^ *jiatière même qu’il eft aifé de juger on reconnoît avoir été lavée , rou- çL ^ arrondie. On peut dire la même cfe des couches de tourbes & de vé- pourris qui fe trouvent au-deflbus jçj, ® première couche de terre dans les *^®ins marécageux ; ces couches ne font 134- Hi flaire Naturelle. pas anciennes , & elles ont été produit^® par l’entaflement fucceffif des arbres ^ des plantes qui peu à peu ont combl<; ees marais. II en efl: encore de même d® ces couches limonneufes que l’inondi’' tion des fleuves a produites dans diffd' rens pays ; tous ces terrains ont été noU' vellemcnt formés par les eaux courant^^ ou ftagnantes , & ils ne fuivent pas ^ pente égale ou le niveau auffi exaéle' ment que les couches ancienneme'^^ produites par le mouvement régulier d«* ondes de la mer. Dans les couches qt'^ j les rivières ont formées , on trouve de* J coquilles fluviatiles , mais il y en a | de marines, & le peu qu’on y en trouvât efl brifé , déplacé , ifolé ; au lieu q^'' dans les couches anciennes les coc[uili^^ marines fè trouvent en quantité , il ni en a point de fluviatiles , & ces coquili®^ ( de mer y font bien confervées & toutc^ ' placées de la meme manière , 00111111® ayant été tranfportées & pofées en mêm® temps par la même caufe ; & en effet) pourquoi ne trouve -t- on pas les iH®' tieres entalTées irrégulièrement , au de les trouver par couches J pourqu*^’ Théorie de h Terre. 135 marbres, les pierres dures, les craies, argiles , les plâtres , les mtirnes , &c. Idnt-ils pas difperfés ou joints par ^^ttehes irrégulières ou verticales i pour- ^It'oi (es chofes pefantes ne font -elles toujours au-deflbus des plus légères . aifé d’apercevoir que cette unifor- ^^/té de la Nature , cette eljaèce d’orga- t'jatioia de la terre , cene jonélion des j'^rentes matières par couches paral- ^ 6s & paj [ij 5 ^ fans égard à leur pefan- n’ont pu être produites que par caufe auffi juiifltinte & aufii conf- Jttte qx,e celle de l’agitation des eaux ^ mer , foit par le mouvement réglé Vents , foit par celui du flux du &c. P ^es caufos agiflent avec plus de force l’équateur que dans les autres cli- car les vents y font plus conflans ., 6s marées plus violentes que par-tout 6urs ; aufli les plus grandes chaînes de j^6>ntagnes font voifines de l’Equateur , I? ’tiontagnes de l’Afrique & du Pérou *^t les plus hautes qu’on connoifle , I t'es avoir tniverfé des continens entiers, s’étendent encore à des diftances 13^ Hiftoire Naturelle. très-coiifiderables fous les eaux delà m£f océane^ Les montagnes de l’Europe ^ de i A qui s étendent depuis l’EfpagU® jufqu à la Chine, ne font pas aufli cle' vées que celles de l’Amérique méridio' nale & de l’Afrique. Les montagnes tlil nord ne font, au rapport des Voya- geurs , que des collines en comparailbi» de celles des pays méridionaux ; d’ail- leurs le nombre des îles ell fort pet* conlidérabie dans les mers feptentrio- nales , tandis qu’il y en a une quantité prodigieufe dans la zone torride ; comme une île n ell qu’un lommet de montagne , il elt clair que la j'urface de la terre a beaucoup plus d’inégalités ver^ l’équateur que vers le nord. Le mouvement général du flux & da relTux a donc produit les plus grande? montagnes qui lé trouvent dirigées d’oC- cident en orient dans l’ancien continent» & du nord au f.id dans le nouveau, ont les chaînes font d’une étendue très' confidérable.; mais il faut attribuer au^ jnouvemens particuliers des courans , des vents & des autres agitations irrégu- lières de la mer , l’origine de toutes if* Thème de h Terre. 137 montagnes; elles ont vraifem- j^|ablenient été produites par la com- "^aifon die tous ces mouvetnens , dont bien que les effets doivent être ‘'‘dés à l’infini , puifque les vents , la ^iiion différente des îles & des côtes I altéré de tous les temps & dans tous ^Cns polîjbles la direélion du flux & ‘‘^flux des eaux; ainfi il n’eft point ^ °*îaant qu’on trouve fur le globe des çJl^iieiiees confidérables dont le cours dirigé vers différentes plages: il fuffit notre objet d’avoir démontré que 'Montagnes n’ont point été placées hafarcl , & tpi’elies n’ont point été °diiitçj par des treinbleniens de terre . par d'autres caufes accidentelles , ^o*at un effet réfultant de r^^‘'dre général de la Nauire , auffi-bien ^’e^jèce d’organifation qui leur eff l^^Pfe & la pofiiion des matières qui JpO'npofent. rç comment eft-il arrivé que cette que nous habitons , que nos an- tçi ont habitée comme nous , qui de ^Ps immémorial efl un continent fèc , & éloigné des mers , ayant etc '1 3 8 Hifloire Nûiitrelk. autrefois un fond de mer , foit ment fuperieure à toutes fes eaux & fbit fi difiinbtement ieparée î pourcji*^^ les eaux de la mer n’ont-eJIcs pas re^‘^ fur cette terre, puifqu’eiles y ont journé fi long-temps ! quel accidei''^' quelle caufe a pu produire ce chang^' < ment dans le globe î cfi-il même polfib'^ d’en concevoir une afîez puilîame ope'rer un tel effet ' Ces queftions font difficiles à rêfo^' dre , mais les faits étant certains , manière dont ils font arrivés peut meurer inconnue fans préjudicier ‘’f jugement que nous devons en port^''' cependant fi nous voulons y réHéchi^’ nous trouverons par induffion des Ions irès-piaufibles de ceschangemens/v' ^ Nous voyons tous les jours la merg^"’’ gner du terrein dans de certaines & en perdre dans d’autres ; nous vous c[ue l’Océan a un mouvem^f^ général & continuel d’orient en dent , nous entendons de loin les elî^’^-^ terribles qua la mer fait contre les b"'! fes terres & contre les rochers qw‘ f cj Voyez les preuves , art, XIX, Théorie de la Terre, 1 3 p nous connolflons des provinces ^‘'^‘ères où on cft obligé de lui oppofer dignej qyg l’induûrie humaine a J de ia peine à foutenir contre la fu- ^ des flots , nous avons des exemples P^ys récemment lùbmergés & de '^'■‘ordeinens réguliers; l’Hiltoire nous ^ ^ d inoitdations encore plus grandes déluges: tout cela ne doit-il pas poner à croire qu’il eft en efTet de grandes révolutions fur la fur- de la terre , & que ia mef a pu l'i'tîer & laiflêr à découvert la plus b partie des terres qu’elle occu- autrefois ! Par exemple , fi nous prêtons un inftant à fuppofèr que /pcien & le nouveau monde ne fai- autrefois qu’un feut continent, par un violent tremblement de le terrein de l’ancienne Atlantique Jia ,^fon fe foit affailTé , la mer aura ‘^^Haireiuent coulé de tous côtés pour bé Oflv» ~ "ner l'Océan Atlantique, & par con- ^beut aura lailTé à découvert de vafles ^otrti bo Idnt peut-être ceux que Pu r changement a donc ^ faire tout- à- coup par l’affailTe- ï40 Hïjîoire Naturelle, ïneiit de quelque valîe caverne i’interieur du globe , & produire p’' confequem un déluge univerfel ; o'i tien ce changement ne sert pas fait toü'' a coup, & il a fallu peut-être beaiicOi’P oe temps, mais enfin il s’eO fait, & crois même qu'il s’eft fait naturellemcfl" CW pour /ugcr dt ce qui eft arrivé ^ meme de ce qui arrivera , nous n’avof'^ qu a examiner ce qui arrive. Il ell cef' tain par les oblêrvations réitérées tous k-> voyageurs fd/, que l’Océan a H'’ mouvement conllant d’orient en occ'' dent; ce mouvement fe fiiit feniir nOir feulement entre les tropiques, coirti’^^i celui du vent d’efl , mais encore d-t'’^ toute l’étendue des zones tempérées ^ froides où l’on a navigué: il fuit de cett*’ ©bfervation qui ell confiante , que ^ mer Pacifique fait un effort continu^ ^ntre les côtes de la Tartarie , de 1“ Chine & de l’Jnde ; que l’Océan 1 P contre la côte oriental*' de 1 Afrique, & que l’Océan Atlantifp'^ agit de même contre toutes les ©iientaJes de l’Amérique; ainfr la IdJ Voyez Vcirtn, Cec^r. ^tn, page mj. ^ Théorie de la Terre. 14 ,^- ^UM ^ toujours g'-igiier terreln Us orientales , & en j)erdre fur '^otes occidentales. Cela leul luffiroit ge!" prouver la poffibiliié de ce chaii- de terre en mer & de mer eu ^ opéré par ce '^''einent des eaux d’orient en occi- * > Comme il y a grande apparence , fç P^itt-on pas conjeéturer très-vrai- 'Itt tjue le pays le plus ancien Orii Hri( . '^onde eft l’Afie & tout le continent ^^‘^tul ; l’Europe au contraire & partie de l’Afrique, .& fur -tout les r- Occidentales de ces coniincns , plu" ‘tiiîie l’Angleterre, la France, l’Ef- ^ > la Mauritanie , &c. font des terres *Cq ^ *iouvelles î L’hiltoire paroît s’ac- lUç ici avec la Phyfique , & confir- fo/i coniedure qui n’ell pas fans Coh il y a bien d’autres caufes qui ['^'^Ufent avec le mouvement conti- Pou mer d’orient en occident produire l’effet dont nous parlons, b^ip^^icn n’y a-t-il pas de terres plus ttç ^rie le niveau de la mer & qui Qlit défendues que par un ifthmC;, 142 Hijîmre NatüreJk. nu banc de rochers , ou par des encore plus foibles ' l’efFort des détruira peu à peu ces barrières J dès-Iors ces pays feront fubmerges- plus , ne lait-on pas que les moniag^^^ s'abaiflent continuellement fe ) par pluies qui en détachent les terres & entraînent dans les vallées! ne liiît''^'' pas que les ruifleaux roulent les teff^* des plaines «St des tnontagnes dans 1*^ fleuves, qui portent à leur tour terre luperflue dans la mer ! ainlî peu le fond des mers fe remplit, la face des continens s’abaifle & le met niveau, & il ne fuit que du temps que la mer prenne fucceflivement H place de la terre. ' Je ne parle point' de ces caufes elt'*' gnées qu on prévoit moins qu’on les devine, de ceslecoufles de la Natüf^ dont le moindre effet Icroii la catalb^^ phe du inonde ; le choc ou i'approC^/ d une comète , l’abfence de la lune i ^ préfence d’une nouvelle planète , , font des fuppofitions fur lelquelles il Dijcomfa, pcoe 226. UU. Nat, ire, “ Théorie de la Terre. 143 de donner carrière à fon imagina- de pareilles caufcs produifent tout 'lu’on veut , & d’une feule de ccs hy- p^^èfes on va tirer mille romans phy- qin» leurs Auteurs appelleront p'^orie de la Terre. Comme hilloriens, I^^Us nous refulbiis à ces vaines fpccu** , elles roulent fur des pofllbilitcs pour fe réduire à Tadte , (uppofent t)ou!cverlemcnt de l’Univers, da,ns piiel notre globe , comme un point ® niatière abandonnée , échappe à nos 3c n’eft plus un objet digne de nos J prds ; pour les fixer il faut le prendre ' ^u’il efi , en bien obferver toutes les J des , &. par des indudions conclure prélej-jt au paflé ; d’ailleurs des caufes Ont l’effgr eH rare , violent & fubit , doiygj^j pj5 nous toucher , elles ne P l^ouvent pas dans la marche ordinaire y® 'a Nature , mais des effets qui arri- tous les jours , des mouvemens qui ® ficctdent & fe renouvellent fans in- ^^'"fHpnon , des operations confiantes & ^^iours réitérées , ce font-là nos caufes raifons. ■Ajoutons- y des exemples, combi- 1 44 Hiflolre Natureüe. nons la caufè générale avec les particulières , & donnons des faits ào^'[ le détail rendra fenfibles les différé':’ changemens qui font arrivés fur globe , /bit par l’irruption de l’Oc^*"* dans les terres, (oit par l’abandon de memes terres , lorlqti’elles fe font tïO^' vées trop élevées. La plus grande irruption de VOcé^'^ dans les terres (e) eft celle qui a prodi*'' la mer Médiierranée (f) ; entre promontoires avancés l’Océan cof^^ avec une très -grande rapidité par i"’, palîltgc étroit , & forme enfuite vafte mer, qui couvre un efpace, quel, fins y comprendre la mer Noir^’ efl: environ fept fois grand comme 1“ France. Ce mouvement de l’Océan le détroit de GibnJt.ar clt contraire ^ tous les autres mouvemens de la rtid dans tous les détroits qui joiirne'^' I Océan a l’Océan ; car le mouveiiie^*' général de la mer cil d’orient en oce*' dent, & celui-ci feul eft d’occident^** f/V preuves , m. XI & XIX (g) Voyez Ray's Difcowfes, page 209. (kj Voya Tranjl PkH. aiiig’d, vol. II, page (wieJit f Théorie tée la Terre. 45 ' dit *4’“'' [)rouvc que i;i mer Mt'- n’cft point un golfe ancien Par qu’eile a été formée cj't, irruption des eaux , produite par caufes accidentelles, comme *Ur°'‘^ tremblement de terre , lequel tlét°'* ^ffi'ilfé les terres à l’endroit du violent effort de l’Océan i;t ,5 P“r les vents, qui auroit rompu ])|. I entre les promontoires de Gi- 5p & de Ceuta. Cette opinion efb t|Ui du témoignage des Anciens (i ), écrit que la mer Méditerranée Cqj/’ point autrefois , & elle eft , toij^'’’®^on voit, confirmée par i’Hif- 'I^’o ^ oblèrvations Il f,A “ ^‘ûtes fur la nature des terres à oft 1?*^^ d’Afrique & à celle d’Eljjagnc les trouve les mêmes lits de pierre , couches de terres en deçà & 'liiis détroit , à peu près comme liilgj certaines vallées où les deux col- Coj^ ^^l les furmontent fe trouvent être des mêmes madères & au 'J? niveau. fi) s’etant donc ouvert cette 7’^‘odore de Sicile, Strabon, •‘Orne G 1^6 Hï flaire Naturelle, porte , a d’abord coulé par le détfO'^ avec une rapidité beaucoup plus qu’il ne coule aujourd’hui, & il a inoH^^” Je continent qui joignoit l’Europ® ^ î’Afrique; les eaux ont couvert les bafies terres dont nous n’apercevo*'’ aujourd’hui que les éminences & q fbiîimets dans l’Italie & dans les îles. ^ Sicile, de Malte, de Corfe , de daigne , de Chypre , de Rhodes & “ i’Archipel. Je n’ai pas compris la mer Noire celte irruption de l’Océan, parce paroît que la quantité d’eau qu’elle çoit du Danube, du Niéper, du P® I dt de jJufieurs autres fleuves qui y trcnt, eft plus que ruffilànte pour la ' mer, & que d’ailleurs elle coule (kj jiici y c*. vjuc VI injjtuia eut V.UU1C ^ /y ** , une très-grande rapidité par le Bolph^^^ dans la mer jMéditerranée. On pour*'‘jp même préfumer que la mer Noire mer Cafpienne ne fàilbient autrefois fr, , deux grands lacs qui peut-être étoi*-’* joints par un détroit de communicati<^*' ou bien par un marais ou un petit qui réunifîoit les eaux du Don ^ (AJ Voyez Trvtf, Ihil, Abriÿ’d, \o!. II, p2g<^ ^ ^ Théorie de la Terre. i auprès de Tria , où ces deux ^ ^ves foiit fQj-t voifins l’un de l’autre , peut croire que ces deux mers ùeux lacs étoient autrefois d’une îiiî^ grande étendue qu’ils ne font Vçj peu à peu ces grands fîeu- ont leur embouchure dans la & dans la mer Cafpienne , amené une aflez grande cjuantité pour fermer la communication , ï* Ji» v.vytiiiaawniivc4i.i-\^li J iaç le détroit & féparer ces deux i^çj* • ueiruii et leparer ces ci gf„ ’ 011 lait qu’avec le temps fleuves rempli/Tent les mer: Ij des cominens nouveaux, comme les s & de l’embouchure du fleuve ^.la Chine, la Louilianc à l’embou- S*’ lri(j Miffilflpi, & la partie lepten- §'he//' fl*-” loii ofl- tla jl.v & fon exiflence aux inondations ttaîj^ ' 1 ^* La rapidité de ce fleuve en- C|iiç ^ terres de l’intérieur de l’Afri- lior(j. dépofe enfuite dans fes dé- en fl grande quantité, qu’on ouiiler jufqu’à cinquante pieds a Iss Voyages de Shaw, vol, II, page 17} les preuves , art, XIX, Ci; 148 Ht foire Naîwelk, dans l’épaifleiir de ce limon depofc les inondaiîbns du Nil ; de même teneins de la province de la rivif Jaune & de la Louifianc ne le font mes que par le limon des fleuves. , Au relie, la mer Cafpicnne efl aêl**® lement un vrai lac qui n’a aucune coi^' munication avec les autres mers , même avec le lac Aral qui paroît avoir fait partie, & qui n’en cil que par un vafte pays de labié , dans cjuel on ne trouve ni fleuves , ni rivief^*^ ni aucun canal par lequel la mer pienne puifTe verlcr fes eaux. Cttie n’a donc aucune communicaiion xieure avec les autres mers , & je ne , fl l’on efl bien fondé à foupçon^^j, qu’elle en a d’intérieure avec la , Noire ou avec le golfe Perfiquc. efl vrai que la mer Cafpienne reçoit Volga ÿi plufieurs autres fleuves ^1, femblent lui fournir plus d’eau que vaporation n’en peut enlever, mais dependamment de la difficulté de eflimation , il paroît que fi elle avoir munication avec l’une ou l’autre de , .".iii' mers, on y amou reconnu un co Cf’ Théorie de h Terre. 1 49 ' ^l'pîcle & conftant qui entraîneroit tout Cette ouverture qui ferviroit de dé- narge à fes eaux , & je ne fâche pas Hj ait jamais rien obiervé de ièra- ç fur cette mer ; des Voyageurs J fur le témoignage defquels 011 «( ^O'iipter, nous alfurent le contraire, j> ; P^r confé quent il cil nécefîliire que '■''aporation enlève de la mer Cafpîenne ® quantité d’eau égale à celle qu’elle n pourroit encore conjeélurer avec vraifembiancc, que la mer Nuire Un jour féparée de la Méditerra- , que le Bofphore fe remplira lorf- Ij ^ grands fleuves qui ont leurs em- jj^^'^'^^ures dans le Pont-Euxin, auront ^Ut une affez grande quantiré de terr.’ fermer le détroit; ce qui peut arri- ^ ‘‘avec le temps, & par la diminution (Iç^^'^fitve des fleuves, dont la quantité ®^ux diminue à mefure que les mon- & les pays élevés dont ils tirent ^^urces , s’abaiflent par le dépouil- ^ei terres que tes j)luies entrai- que les vents enlèvent. ^ nier Cafnienne ^ la mer Noire ' G iij '1 JO Hijîoire Naturelle. doivent donc être regardées comme des facs ç[ue comme des ou des golfes de l’Océan ; car reffembient à d’autres lacs qui reçoi" vent un grand nombre de fleuve^ f qui ne rendent rien par les voies rieiires , comme la mer Morte, plufi^^'^^ lacs en Africpie , &c. d’ailleurs les de ces deux mers ne font pas à beaucoUP près aufîi làlées que celles de la Médit'^'" ranée ou de l’Océan, & tous les \of' geurs afîurem que la navigation efl tr^^' difficile llir la mer Noire & fur la Cafpienne, à caufedeleur peu de pi"^ fondeur & de la cpiantité d’écueils & bas-fonds tjui s’y rencontrent, en qu’elles ne peuvent porter que de p^'^f vaiffeaux ^nj; ce qui prouve encore elles ne doivent pas être regardées coi'i’’'^ j des golfes de l’Océan , mais comme amas d’eau formés par les grands lleU''^’ I dans 1 intérieur des terres. 1 II arriveroit peut-être une irrup^'^*^ confidcrubie de l’Océan dan; les terf^*' ji on coupoit l’illhme c[ui fépare l’Afri'l'^^ I ^nj Voyez ks voyages de Pietro délia 1 vol, lU f pige 2 g s. île Théone de h Terre. i 5 i „ '’Âfie, comme les Rois d’Égypte^ . ‘^epuis les Caüfes en ont eu le projet ; ç ne fais fi le canal de commnni- ■'^'on qu’oa a préiendii reconnoître ces deux mers » elt alTez bien l'ntaté, car la mer Rouge doit être élevée que la mer Méditerranée ; nier étroite ell un bras de l’Océan * * dans toute fou étendue ne reçoit au- fleuve du côté de l’Égypte, & fort de l’autre côté : elle ne i’era donc pas I *'^fe à diminuer comme les mers ou les { *Tui reçoivent en meme temps les jjfes 5- les eaux que les fleuves y amè- & qui le remplifl'ent peu à peu. fç^'^'^éan fournit à la mer Rouge toutes , &le mouvement du flux & du y extrêmement fenfible ; ainfl J® participe immédiatement aux grands j^'^jiyeniens de l’Océan. Mais la mer tciiterranée eft plus bafle que l’Océan, njuç içj emjx y coulent avec une très- rapidité par le détroit de Gibral- p ' .'^'■'d'ieurs elle reçoit le Nil qui coule ‘élément à la côte occidentale de la Éouge & qui iraverfe l’Égypte dans fli longueur, dont le terreln eft G iiij '15^ fiiflmre Naturelle. par lui-même extrêmement bas : ain/i^ eft très-vraifemblable que la mer Roi^ eft plus ê'evce que la Méditerranée/'^ que fi on ôroit la barrière en coupa'''^ Jif ime de Suez , il s’enfuivroit iii’* grande inondation & une auementatiûf confidérable de la mer Méditerranée/ moins c|u’on ne retînt les eaux par àc] digues & des éclufes de difiance en à^' tance , comme il eft è préfumer qu’c*' l a fait autrefois , fi l’ancien canal communication a exifié. Mais fans nous arrêter plus lonf temps à des conjedures qui, quoiq‘'^ Fondées, pourroient paroître trop li-‘' lardées , fur - tout à ceux qui ne des poffibiiités que par les évènemci’’ uduels , nous pouvons donner des exe'** pies récens & des faits certains ftir changement de mer en terre /oj & ^ terre en mer. A A''enife le fond de la Adriatique s’élève tous les joims, & il 1 a déjà long -temps que les lagunes & viilc feroicnt punie du continent , fi navoit ])as un très -grand foin de loyer & vider les canaux ; il en efi {ffj Voyez !ts preuves, art, XIX, i Théorie de la Terre, Ï53 de la plupart des ports, des peiires & jgj embouchures de loutes les En Hollande, le fond de la s’élève auflî en plufieurs endroits , petit golfe de Zuyderzée & le du Texei ne peuvent plus rece- foi vailleaux aufli grands qu’autre- On trouve à l’embouchure de pref- ® tous les fleuves , des îles , des labiés, terres amoncelées & amenées par ks > «Si il n’eft pas douteux que la mer çlj ^ reinpliffe dans tous les endroits où fg^ *^®Çoit de grandes rivières. Le Rhin a P'^td dans les fables qu’il a lui-même 1^ t^uiuuiés ; le Danube, le Nil & tous ç Stands fleuves ayant entraîné beau- de terrein , n’arrivent plus à la mer jj’ tin feul canal , mais ils ont plufieurs dont le s iniervalles ne font rem- Oiit des fibles ou du limon qu’ils deg ^^'triés. Tous les Jours on defsèche a ‘tiarais , on cultive des terres aban- p par la mer , on navige lur des kibmergés; enfin nous voyons fous 1er d'allez grands changemens de eau & d’eau en terres, pour être que ecs changeinens le font faits j G y I 5 cj. HiJIo'ire Naturelle. fe font & le feront , en forte qu’avec temps les golfes deviendront des cou''' liens , les ifthnies feront un jour détroits , les marais deviendront des tetf*'^ arides , & les Ibminets de nos montag'^^* les écueils de la mer. Les eaux ont donc couvert & peiivc''^ encore couvrir fiiccelîlvement toü'^'’ les parties des continens terreflres ■ dès-lors on doit cefler d’être étonné trouver par -tout des produflions i”*" ■ rines & une corapolition dans l’intéric''^ qui ne peut être que l’ouvrage des eaU’*' I Wous avons vu comment fe lont fornic^,' les couches horizontales de la terre , i''" , nous n’avons encore rien dit des feif^', perpendiculaires qu’on remarque les rochers , dans les carrières , dans argiles , &c. & qui fc trouvent aullî néralement (p) cjue les couches horiz^'' taies dans toutes les matières qui cd’' polènt le globe ; ces fentes perpend'C';'^ laires font à la vérité beaucoup plus él^, gnées les unes des autres que les coucl'^j horizontales , & plus les matières 1'’*'^ molles , plus ces fentes paroilfent c' (p) Vo'jtz les preuves , en. XVlh Théorie de h Terre. 'i 5 5 'g'iées les unes des autres. Il eft fort ^loi ^‘■duiaire dans les carrières de marbre ou ® pierre dure , de trouver des fentes ^^'"pendiculaires , éloignées feulement de ^^®*C{Ues pieds ; fi la maffe des rochers ^ fort grande , on les trouve éloignées A^lUelques toifes , quelquefois elles i ^'^endent depuis le fominet des rochers leur bafe , fouvent elles fe ter- à un lit inférieur du rocher, mais font toujours perpendiculaires aux ^.*?^ches horizontales dans toutes les ma- calcinables, comme les craies, les •tu , les pierres , les marbres , &c. irr ' qu’elles font plus obliques & plus ^.^^‘gaiièrement pofées dans les matières [ ''^’^’l^ables , dans les carrières de grès & •’ochers de caillou , où elles Ibnt in- ^^j''eureitient garnies de pointes de crif- ^ & de minéraux de toute efpèce ; & les carrières de marbre & de pierre ^'Oable , elles font remplies de Ipar , Sypfe, de gravier & d’un fable ter- ç ) qui eft bon pour btuir , &; quî ^^'^hcnt beaucoup de chaux ; dans les ^?'les , dans les craies , dans les marnes ^*ts toutes les autres efpèces de terre, G \j ' 15 ^ Hijloirc Naturelle, i à l’exception des tufs , on trouve fentes perpendiculaires, ou vides, ‘’^'i remplies de queicfues matières que 1'^'^ y a conduites. Il me l'einble qu’on ne doit pas chercher loin la caulè & l’origine de fentes perpendiculaires ; comme les matières ont été' amenées & déjtolf*^’ par les eaux , il ell naturel de peiil^^ qu’elles étoient détrempées & qu’£‘^^’ contenoient d’abord une grande qii;“’" lité d’eau , peu à peu elles le font du*’', cies & refluyées , & en fe deflechant ont diminué de volume, ce qui Id fait fendre de dillance en diftance : ont dû le fèiidre perpendiculaireniei’^' parce que l’adion de la pefanteur parties les unes fur les autres , eft nul'^ dans cette direclion , & cju’tiu contrui'^*^ elle eft tout-à-fait oppofée à cette lion dans la fituation horizontale , ce a fait que la diminution de volume pu avoir d’eflets fenllbles que dan* ^ diredion verticale. Je dis que c’eft diminution du volume par le delTécli^'’ ment qui feule a produit ces fentes pendiculitifes , &. que ce n’eft pas Théorie de la Terre. 157 ' ^®'}tenue dans l’intérieur de ces matières a cherché des iffues & qui a formé fentes ; car j’ai louvent obfervé que ^ deux parois de ces fentes fe ré- iident dans toute leur hauteur auffî “cteinent que deux morceaux de bois J Ou viendroit de fendre : leur inté- eft rude , & ne paroît pas avoir ^yé le frottement des eaux qui au- à la longue poli & ufé les fur- ; ainfi ces fentes fe font faites ou çj^^’-'''i-coup , ou peu à peu par le delTé- ®'Ueni , comme nous voyons les ger- ï^tes l'e faire dans les bois , & la plus f ''ode partie de l’eau s’ell évaporée par pores. Mais nous ferons voir dans dil'cours fur les minéraux , qu’il Oe ïüi les Oot! fçf} , qi J encore de cette eau primitive dans pierres & d.uis [dufieurs autres ma- cr'^n^’ ^ qu'elle fert à la produélion des , des minéraux & de plulieurs lubitances leireürcs. Clll ^Ouverture de ces fentes perpendi- tires çj ->>.s varie beaucoup pour la gran- ) quelques-unes n’ont qu’un dcmi- , un pouce , d'autres ont un pied , Ox pieds, il y eu a qui ont quelquefois 158 Htfîoire Namrelk, \ plufieurs toifes, & ces dernières forni^^^ entre les deux parties du rocher ces cipices qu’on rencontre fi fouvent les Alpes & dans toutes les hautes tagnes. On voit bien que celles dont verture efl petite , ont été produites le feui defléchement, mais celles qui ' fentent une ouverture de quelques de largeur ne fe font pas augmentées jî ' ce point , par cette feule caufe , c’ell | parce que la bafe qui porte le rocher | les terres fupérieures , s’elt affai/Tée ] peu plus d’un côté que de l’trutre , ^ un petit affaiflcment dans la Itafe, p^^ exemple , une ligne ou deux , fiiffit po'^^ produire dans une hauteur confidérab-^ des ouvertures de plufieurs pieds, f même de plufieurs toifes : quelquefb'^ •auffi les rochers coulent un peu fur 1^^’*^ bafe de glaife ou de labié , & les fcn‘^® perpendiculaires deviennent plus grand^^ par ce mouvement. .Je ne parle p.as core de ces larges ouvertures , de 1 énormes coupures qu’on trouve dans I rochers & dans les montagnes ; cllf^ ont été produites par de grands affaid*" mens , comme feroit celui d’une , Théorie Ae la Terre. icq le qui ne pouvant plus foutenir ^ Pp'ds dont elle eft charge'e , s’affiiifle lej intervalle conficlérable entre: j.Jf'Tes Tupérieures. Ces intervalles font ^fens des fentes perpendiculaires , ils le's portes ouvertes par ^^Jtiains de la Nature pour la commu- ®*’on des nations. C’eftde cette façon le prélement les portes qu’on trouve lej chaînes de montagnes & les ou- îc.5 détroits de la mer , comme J t hermopyles, les portes du Caucafè,. res , &c. la porte du détroit j^^j^ljibraltar entre les monts Calpe & ç > la porte de l’Hellerpont , &c. 'Ouvertures n’ont point été formées:, ç 1^ fimple féparation des matières ^rtie les fentes dont nous venons de ^ A P^‘ l’affiiflement & la jj^j/^ dans ce cas ils ne puilTent agir & j^^‘}9ainmer prefqu’en même temps ; c’efl du foyer de l’cmbrafeinent iiQyj parlons , il ne peut être qu’à Pe^ike didance de la bouche du vol- il n’ell pas néçenaire pour pro- Un tremblement de terre dans la ijj que ce foyer foit au-delTous du de la plaine , ni qu’il y ait des feu. intérieures remplies du même f| , Car une violente explofion , tells celle du volcan , peut , comme tnj ^ d’un magafin à poudre , donner {lA^fcoulle alfez violente pour qu’elle de par fa réaélion un tremblement j^fte. n’y prétends pas dire pour cela qu’il Wi ^'^des trcmbleraens de terre produits ^diateiuent par des feux fouterrains, “J Voyei franf. PMI, Abrig’d, vol. II, page 391, ri ^4 ’HlJlotre Naturelle. mais il y en a qui viennent de la feule plofion des volcans (x). Ce qui confij'”’*, tout ce que je viens d’avancer à ce itij*'''' c’eft qu’il efî: très -rare de trouver vofeans dans les piaines, ils font au traire tous dans les plus hautes gnes , & ont tous leur bouche au fo'*'" met : û le feu inte'rieur qui les confui’’^' s’étendoit jufque deflbus les plaines, le verroit-on pas dans le temps de violentes éruptions s’échapper & vrir un paffage au travers du terrein plaines; & dans le temps de la prerui'^^^ éruption , ces feux n’auroient - iis f j plutôt percé dans les plaines & au des montagnes où 'ils n’auroient tro^' qu une foible rébflance , en comparail*^!! de celle qu’ils ont dû éprouver, s’ü^^ vrai qu’ils aient ouvert & fendu une tagne d’une demi-iieue de hauteur trouver une ilTue Ce qui fiit que les volcans font jours dans les montagnes, c’eft qtte’l minéraux, les pyrites & les foufre5|,.l trouvent en plus grande quantité & F ' • ] a découvert dans les montagnes que ‘ (xJ Voyez, les preuves, an. ^>7. j J Théorie rie h Terre. 1^5 plaines , & que ces lieux élevés re- plus aifément & en plus grande c ^‘■'nce les pluies & les autres impref- y J, ^ de l’air , ces matières minérales qui expofées, fe mettent en fermen- ^ s’échauffent jufqu’au point de *^dammer. (Iç on a fouvent obfervé qu’après Iç ''‘'^lentes éruptions pendant lefquelles tii^^'^lcan rejette une très-grande quan- ti matières , le fommet de la mon- Ii ®_^s’afFaiffe & diminue à peu près de quantité qu’il feroit néceffairc l'ei .^'‘■'ilnuât pour fournir les matières autre preuve qu’elles ne vien- ï’ied profondeur intérieure du y^.p de la montagne , mais de la partie J^e du fommet, & du fommet même. Pforf^- '■•‘‘^nibîemens de terre ont donc ^lilp^**' jjlufieurs endroits des af- a™!"’ confidérables , & ont fait ^JU’ '^l^^^'ttnes des grandes féparations trouve dans les chaînes des mon- toutes les autres ont été pro- même temps que les monta- ^^tts 1® mouvement des cou^ de lu mer; & par-tout où il n’y a pa§ 1 66 Hifloïre Naîiirclk, eu de bouleverfement , on trouve couches horizontales & les angles refpondans des montagnes (y). Les cans ont aufli formé des cavernes & excavations fouterraines qu’il ell aile ^ dillinguer de celles oui ont été forIt’^^ . ^ • - A - . l’ill'; If’, par les eaux , cjui ayant entraîné de térieur des montagnes les fables ^ autres matières divilées , n’ont laiflé Tji îes pierres & les rochers qui conteiioif ces labiés , & ont ainfi formé les sternes cjue l’on remarque dans les élevés : car celles qu’on trouve les plaines ne font ordinairement que carrières anciennes ou des mines de & des autres minéraux, comme la carf*' ide Maftricht & les mines de Polog'^^j .&c. qui font dans des plaines; mais .cavernes naturelles appartiennent montagnes, ^ elles reçoivent les , du fommet & des environs, qui y to’’’. bent comme dans des rélervoirs , elles coulent enfuite fur la furface la terre lorfqu’elles trouvent une C’eft à CCS cavités que l’on doit huer l’origine des fontaines (y J Voyez les preuves, an, XVlJ, ^des Théorie de la Terre. i Gy Vç,. ■ gi'oC'es fources, &. iorfqu’une ca- .^’affaiffe & le comble , il s’enfuit i*lairen\ent une inondation ( \). tlç Voit par tout ce que nous venons » combien les feux Ibuterrains à changer la lurface & l’in- globe : cette catife efl alTez ejf pour produire d’aufii grands ■ mais on ne croiroit pas que les fe3 Pufleni eau 1er des altérations f ùy leyi,'^‘^s fur la terre ; la mer paroît être dcci , & après le flux & le reflux él ^ - 7 -J-- -- -- ^ , '^^'•git avec plus de puiflancc fur cet même le flux les fleuves , les rivières, les torrens. première origine vient des vapeurs ® le (olcil élève au-deflus de la lui lace "lers , & que les vents tranfportent tous les climats de la terre ; ces va- ioutenues dans les airs & pou/Tées du vent, s’attachent aux fommets 'tioniagnes qu’elles rencontrent , & ^ J, ^ecumulcnt en fi grande quantité , jj^*-‘lles y forment continuellement des f^^^êes retombent inceflainment en de pluie, de rofée , de brouillard k neige. Toutes ces eaux font d’a- Iç. 'Jeftendues dans les plaines fuis de route fixe , mais ])eu à peu elles Pe 1 leur lit , & cherchant par leur ---J — .VWl* de naturelle les endroits les plus bas luomagne & les terreins les plus a diviter ou à pénétrer , elles ont les terres & les fibles , elles ont (Jes rayjues profondes en coulant 'I ^ "yez. les preuves , an. A' iT Af^///. ■^me /. H ïjo Hifloîre Nalurelle. avec raplclhé dans les plaines , elles font ouvert des chemins jufqu’à la me’’* qui reçoit autant d’eau par fes ho'i' ils qu’cile en perd par l’évaporation ; & ^ même que les canaux & les ravines les fleuves ont creufés , ont des finU^" lités & des contours dont les angles correfpondans entr’eux , en forte ï’un des bords formant un angle failb‘’* dans les terres , le bord oppolé lait toi^' jours un angle rentrant , les montag'’'^^ & les collines qu’on doit regarder conn”^ les bords des vallées qui les féparent , aufli des finuofités correfpondantes ^ la même façon ; ce qui femble dénio^ trer que les vallées ont été les cau^^ des courans de la mer , qui les ont fés peu à peu & de la même maii'^' que les fleuves ont crcufé leur lit les terres, Les eaux qui roulent fur la de la terre , & qui y entretiennent la dure & la fertilité , ne font peut - que la plus petite partie de celles quf j vapeurs produilént ; car il y a des d’eau qui coulent & de l’humidité ^ fe filtre à de grandes profondeurs Théorie de la Terre. ly i |,"^têiieur de la terre. Dans de certaini en quelque endroit qu’on fouille , f{,j. jg faire un puits & de trouver . , dans d’autres on n’en trouve du tout ; dans prefque tous les oiis font les fourccs des plus grands de la terre , comme les lacs du Saint - Laurent , le lac Cliiainé , Tortent deux grandes rivières qui ij^^'^uiles royaumes d’Afein &de Pegu, d'Afllniboïlsen Amérique, ceux en Motcovie , celui qui donne '^uce au fleuve Bog, celui dont fort grande rivière Irtis , &c. & une infinité /.'^Ues. qui iembient être les rélervoirs * tl ou n T\roi-i7rr> irprfè ïtr* tn OÙ la Nature veiTe de tous côtés les I5 40’elie diflribue lur la furfacc de ^ On voit bien que ces lacs na oyez ks pieiivM , an, -17. H iij ^'0 \\ 174 * Hi Poire Naitirelle. peuvent être produits que par les des terres fupta-ieurcs qui coulent par ", petits canaux iduterrains en le filtrant ‘ travers les graviers 4St les fables , & nent toutes l'e rafîeinbler dans les 1>^‘' ies plus bas où fe trouvent ces amas d’eau. Au relie li ne faut pas croit^j comme quelques gens l’ont avancé, <1" . le trouve des lacs au fpmmet des | ' iiautes montagnes ; car ceux qu’on tron'' ■ dans ies Alpes &; dans les autres hauts , fiant tous furmomés par des ter^j beaucoup plus hautes, & font au p'î'\ d’autres montagnes peut-être plus élerf^, que les premières , ils tirent leur orig'*|-^ des eaux ciui coulent à l’extérieur oti filtrent dans l’intérieur de ces montag" ^ tout de même que les eaux des valiop^ . des plaines tirent leur fource des col*'’ y, voifincs & des terres plus éloignées ^1 les fiurmontent. Il doit donc le trouver, & il fie en effet dans l’intérieur de la terre > lacs & des eaux répandues , fur-tout defTous des plaines (e) & des ÿ. vallées; car ies montagnes, les collb^®^ {ej Voyez les preuves, r.n, XVI IL théorie de la Terre. 175 les hauteurs qui furmontent les balTes, font découvertes tout autour prélentent dans leur penchant unes ou perpendiculaire ou inclinée i’éiendue de laquelle les eaux qui ^‘itbent fur le fommet de la montagne J les plaines élevées, après avoir pé- clans les terres, ne peuvent man- de trouver iflue & de fortir de plu- f '^‘■s endroits en forme de fources & de '^‘^'aines , & par conféquent il n’y aura peu oti point d’eau fous les monia- , Danslesplaines au contraire, comme qui fe filtre dans les terres ne peut d’ilTue , il y aura des amas d’eau jj ***srraines dans les cavités de la terre , & gtande quantité d’eau qui fuintcra a les fentes des glailes & des terres ou qui fe trouvera difperfée & dans les graviers & dans les fables, cette eau qu’on trouve par -tout l’ordinaire le Pçj. d’un puhs n\ft autre chofe qu’un taflin dans lequel les eaux qui lilç des terres voifmes , fe rafifem- «n tombant d’abord 'goutte à & cnfuice en filets d’eau continus^ H iiij ^iy6 Hiftoîre Nawrelle. iorfque les routes font ouvertes aut les plus éloignées; en forte qu’il eft de dire que quoique dans les Lafies, on trouve de l’eau par-tout, jie pourroit cependant y faire qu’un tain nombre de puits , proportionne® k quantité d’eau difperlée, ou pliitô' ^ l’étendue des terres plus élevées d’où «aux tirent leur fource. , || Dans la plupart des pilaines il pas nécefiaire de creufer jufqu’au ni'^^''^, de la rivière pour avoir de l’eau» la trouve ordinairement à une i,nif profondeur, &.il n’y a pas d’appare'’' <]ue l’eau des fleuves & des liv*^' s’étendent loin en le filtrant à travers’ terres; on ne doit pas non plus ^ attribuer l’origine de toutes les «(u’on trouve au-defîbu.s de leur dans l’intérieui de la terre, car dans îorrens , dans les rivières qui ({ fent, dans celles dont on détourn''^^,! cours, on ne trouve pas, en touil'I^j, dans leur lit plus d'eau qu’on j,e trouve dans les terres voifines; ' ^ij faut qu’une lan^e de terre de ^ fix pieds d’èpailleur pour contenir * Thcork Je la Terre. 177 ^ l’empêcher de s’échapper, & j’ai fou- obfer vé que les bords des ruif- & des mares ne font pas fenfi- ^■enient humides à fix pouces de dif^ ÿcc. Il eit vrai cjue l’étendue de la ^‘l'ation eft plus ou moins grande ®‘On que le tcrrein eft plus ou moins P^nétrable ; mais fi l’on examine les *^^vines qui fe forment dans les terres ^ ttiême dans les fables , on reconnoîtra l’eau paflê toute dans le petit ^'pace qu’elle le crcufe elle -même, & '1^’à peine les bords font mouillés à Quelques pouces de diftance dans ces cLins les terres végétales même, la fiUration doit être beaucoup plus Scande que dans les labiés & dans les J^tres terres , puifc[u’elle eft aidée de force du tuyau capillaire , on ne j^perçoit pas qu’elle s’étende fort loin. '^üs un jardin on arrole abondamment. Ou inonde , pour ainfi dire , une j^Uche, fans que les planches voifines relîèntent confidérablemcnt : j’ai re- l®''qüé en examinant de gros monceautô ^erre de jardin de huit ou dix pieds î 7 8 Htfloke NatweHe. d’éjjuifieur , qui n’avoiem pas été renui*^* dejjtiis cpielques années & dont ie fomn'*''''' étüi" à peu près de niveau , que des pluies n’a jamais pénétré à plus trois ou quatre pieds de profondetii" en forte qu en remuant cette terre al* printemps après un iiiver fort huiniiî®’ j’ai trouvé ia terre de l’intérieur de ccS monceaux aufii sèche que quand o*’ l’avoii amoncelée. J’ai fait la mên*® obfervation fur des terres accumiilé^^ depuis près de deux cents ans, au delfoi*^ de trois ou quatre pieds de profonde*'^ ia terre étoit aufîl sèche que la poulîtèr^’ ainfi l’eau ne fe communique ni îs’étend pas aufli loin qu’on le par la feule filtration : cette voie n’^*^ fournit dans l’intérieur de la terre ia plus' j)etite partie ; mais depuis furface jufqu’à de grandes profonde*'*^* i’eau defcend par fon propre poids : pénètre par des conduits naturels ou de petites routes qu’elle s’eft ouve*"**^^ elle-meme , elle fuit les racines des Lres , les fentes des rochers, les interfii*-^^ des tentes.; & fe diyife & st’éiend “ Théorie de la Terre.- i/p côtés en une infinité de petits ra- î’^eavix & de filets toujours en deîcendant, ^*^filu’à ce qu’elle trouve une ilTue après ^voir rencontré la glaife ou un autre ^^iTeiti folide fur lequel elle s’efl raf- ‘«rnblée. , Il feroit fort difficile de faire -(ine 'Valuation un peu jufte de la quantité j's eaux Ibuterraines qui n’ont point apparente (f). Bien des gens ont I''’‘^tendu qu’elle furpafioit de beaucoup de toutes les eaux qui font à la 'Efface de la terre , & fans parler de ceux Ont avancé que l’intérieur du globe abfolument rempli d’eau, il y en a qui qu’il y a une infinité de fleuves, tuifieaux, de lacs dans la profondeur ' terre : mais cette opinion , quoique '^^'^tnune, ne me paroît pas fondée, & je que la quantité des eaux fouterraines n’ont point d’iflue à la furface du I , n’efl pas confidérable car s’il ^ “Voit un fi grand nombre de rivières '^^terraines , pourquoi ne verrions-nous Yoyti. les preuves , sri. XI ir XW.L H vj I 8 O ’ Hi flaire Naturelle. pas à ta fisrface de la terre tes emboi’"' chures de queiques-uiics de ces rivière^» & par confequeiu des (otirces gro^^^^ comme des fleuves! D’ailleurs les rivicJ'®^ & toutes tes eaux courantes produil^’^'' des changemens très-coiifidérables à furtace de la terre ; elles entraînent terres , creureiu les rochers , déplace!*' tout ce qui s’oppole à leur palTiig*'' il en (croit de même des fleuves Ibute>" rains , ils produiroient des aliératioi*^ ïènlîbles dans l’iutéric’ur du globe; Ji’**'* on n’y a point obfervé de ces chanfj^' mens produits par le mouvement eaux , rien n’efl déplacé ; les couch^^ parallèles & horizontales fubflflent tout , les difîérentes matières garde'*' par-tout leur pofiiion primitive, & n’efl: cju’en fort peu d’endroits qu’oJ* * oblervé quelques veines d’eau foutf*^'^ raines un |)eu confidérables. Ainfi 1’^**'' ne travaille point en grand dans rin**-’" rieur de la terre, mais elle y fait bi^*? de 1 ouvrage en petit; comme elle divifée en une infinité de filets , clt retenue par autant d’obllacles ; ^ Théorie de la Terre. i S t qu’elle ell difperfée prefque par- *put , elle concourt iininédiatement à la ^'■ination de pluiieurs fubllanccs ter- qu’il faut diflinguer avec foin matières anciennes , & qui en effet diffèrent totalement par leur forme ^ par leur organifîuion. font donc les eaux raffcmbîées plis la valle étendue des mers, qui, par ^ inouvemem continuel du flux & du ont produit les montagnes, les '^^Hées & les autres inégalités de la terre ; lom les courans de ta mer qui ont j^feulé les vallons & élevé les collines en donnant des diredions corrcfjton- Jntes ; ce font ces mêmes eaux de la > qui en tranlportant les terres , les difpofe'es les unes fur les autres par ','s horizontaux, & ce font les eaux du qui peu à peu détruifent l’ouvrage de J* 'lier , qui rubaiflent continuellement hauteur des montagnes, qui comblent Vallées, les Itouches des fleuves & golfes, & qui ratnenant tout au ni- rendront un jour cette terre à la qui s’en emparera fucceflivèinent ^ 182 HiJIoîre Naturelle , &e. en iaiflant à découvert de nouveau^ continens entre-coupés de vallons & montagnes, & tout fcmblubles à ceU^ cjue nous habitons aujourd’hui. A Monthard le ^ oüohn I PREUVES DE LA THÉORIE t>E LA TERRE. Undique ne cadereî. Feci que cadeni^ i85 PREUVES DELA ïaEoRIE DE LA TERRE. article l lye la formaîlcn des Planètes. N otre objet étant i’Hlftoire Na- turelle , nous nous difpenferions Montiers de parler d’ Agronomie ; mais ï^hyfique de b terre tient à b Phy- '‘^be célefte, & d’ailleurs nous croyons pour une plus grande intelligence ec qui a été dit , il eft nécefiaire de p"‘îucr quelques idées générales fur b U^ntuiion, le mouvement & b figure do l’erre & d'S Planètes. ,l-a Terre eft un globe d’environ trois lieues de diamètre , elle ell fituée ^terjte millions de lieues du Soleil , '“’^'our duquel elle fait fa révolution en '•■ois cents foixante-cinq jours. Ce mou- de révolution ell le réfultat de I O 6 fîïjloire Naturelle. tfeux forces, l’une qu’on peut fe rep''f"^ fentcr comme une impuifion cfe à gauche, -^ou de gauche à droite, ^ 1 autre comme une attra(5i:ion du hat'^ bas , ou du bas en haut vers un cen**^^' La diredion de ces deux forces & tjuantite's font comhinécs & prop^^*^^ tionnees de ftçon t[u’il en réiulte i’*’ tnouvement prefqu’unirorme dans e lipfe fort approchante d’un cercle. niable aux autres planètes , la terre opaque, elle fait ombre, elle reçoit ^ Te'fléchit la lumière du foleil , ’‘^ ces difficultés , le calcul a confirmé \ ' que la railbn avoir foupçonné ; Théorie de h Tare. i p i (]'. eft devenue une noiivelie ration , & l’ordre fyftëmatique Univers ell: à découvert aux yeux l '°ris ceux qui lavent reconnoître Irrité, inj, ® leule chofe arrête , & eft en effet fQ|,^P^iidante de cette Théorie, c’eft la iinpulfion, l’on voit évidemment j)|j ,^2lle d’attraclion tirant toujours les vers le foie il , elles tomberoient fi perpendiculaire fur cet aftre , n’en étoient éloignées par une force , qui ne peut être c[u’une en ligne droite , dont l’effet fl j ^‘'ceroit dans la tangente de l’orbite , Cçf force d’attradion ceffoit un inftant. * force d’impulfion a certainement t^'^^'^^'^oiquée aux affres en général Iç * iTiain de Dieu , lorfqu’elle donna à l’Univers ; mais comme on qu’on peut , en Phyfique fonj d’avoir recours aux caufes qui J®*-* de la Nature , il me paroît le fyffème folaire on peut Hii ^ de cette force d’impulfion, ^'*’oi affez vraifemblable , & ' peut en trouver une caufe dont I ^ 2 Hipire Naturelle. IVfFet s’accorde avec les règles Mécanlc[ue , &. c[ui d’ailleurs ne ûi^' clai” loigne pas des idées qu’on doit au iujet des changemens & des rév lions qui peuvent &. doivent arriver ' rUnivers. ^ La vafte étendue du ryflème ou , ce qui revient au même , la Ip'' ; de i’attraèlion du foleil ne lé born^ à l’orbe des planètes, même les éloignées , mais elle s’étend, à une eln*'^. indefinie, toujours endécroiflant, ^ |j la même raifon que le quarré diflance augmente : il eft démontré les comètes qui lé perdent à dans la profondeur du ciel, obeifl^'^j, cette force , & que leur mouvcin^ j,. comme celui des planètes, dt'pet^^^|.(; i’auraélion du foleil. Tous ces dont les routes font ii différentes, .ni'' 0 ^ . vent autour du foleil, des aires tioniielies au temjts , les planètes j, des eliipfcs plus ou moins apj)rocn^^j( d’un cercle , & les comètes dan^ 5 èllipfes lort alongées. Les conièr^^^jiJ J, Théorie de la Terre. ic^f j5}>tre d’iinpulfion , qui agiiTant à la à tout inftant , les obligent à J^^rire ces courbes ; mais il faut remar- que les comètes parcourent le fyf- tio i'oiaire dans toutes fortes de direc- & que les inclinaifons des plans ç _6urs orbites font fort differentes ç ’’ Ailles, en forte que , quoique fujètes, to. les planètes , à la même force , les comètes n’ont rien de ''^'ïîun dans leur mouvement d’im- hlf, l’on , elles paroiffent à cet égard 3 j^^-lument indépendantes les unes des Les planètes , au contraire, tour- toutes dans le même feus autour h] Soleil , & prefque dans le même r- n’yayt ^ - - ■ ■ ■ ll^linaifon n’y ayant que fept degrés & demi entre les plans les plus ^ gnés de leurs orbites : cette confor- le '■* tle pofition & de direction dans ’^joiivement des planètes , fuppofe 'virement quelque chofè de com- ^ ffans leur mouvement d’impulfion, foupçonner qu’il leur a été ’^ttiqué par une feule & même N, peut-on pas imaginer avec quelque X. i Hiflotre Naiitrelle. forte de vraifemhlance , qu’une tombant fur la furface du foleii , déplacé cet allre , & qu’elle en féparé quelques petites parties auxqU^ elle aura communiqué un mouve‘’’S d’impullion dans le même fens Sf- Ç un même choc, en forte ejue les nètes auroient autrefois appartenu ^ ^ corps du foleii , & qu’elles en été détachées par une force impt‘ commune à toutes, qu’elles coiilci' encore aujourd’hui ! Cela me paroît au moins auiïi que l’opinion de M. Leibnitz, qui tend que les planètes & la terre des foleils, & je croîs que fon fyl‘^^,|ji' dont on trouvera le précis à l’articK^jj quième , auroit acquis un grand généralité & un peu plus de proba*’' .ji s’il le fût élevé à cette idée. C’eft ic* de croire avec lui que la chofe ^ j^ii dans le temps que Moyfe dit qu^ fépara la lumière des ténèbres ; car, Leibnitz, la lumière fut feparée nèbres lorfque les jîlanètes s’étei^'^'^ ÿ Mais ici la féparation efl phyb^^' jréeiie , puifque la Biaiièrc Théorie de h Terre. 1 ^ 5 - j.^'^pofe les corps des planètes , fut j^^'‘einent féparée de la matière iumi- qui compolc le folcil. ,j,.^ette idée fur la caufe du mouvement ^l^pulfion des planètes paroîtra moins J '[‘‘dée lorfqu’on raflemblera toutes les Vq qtii y ont rapport , & qu’on fe donner la peine d’en eltimer Ptobabilités. La preuiière efl cette d'j^^ion commune de leur mouvement Vçj^pulfion qui fait que les fix planètes ^ toutes d’occident en orient} il y H>j 64 à parier contre un qu’elles .{^'Joient pas eu ce mouvement dans ®>iie fens , fi la même caufe ne l’avoit K f'^^duit , ce qu’il efl: aifê de prouver “ dodtrine des halards. tluj ®tte probabilité augmentera pro- par la fécondé analogie , *'«)( que l’inclinaifon des orbites pas 7 degrés & demi ; car en parant les efpaces, on trouve qu’il ^6 Contre un pour que deux planètes ^ '^'tvent dans des plans plus éloignés , ^°ofêquent 24 ou 7692624 à Contre un, que cc n’eft pas par I j) 1 \t^6 Hîfio'ire Naturelle. iiafiird qu’elles fe trouvent toutes^ li U 1 cil 'U CllV-J IV* vlvJl-l>t.lll. ainfi placées & renfermées dans l’^'f, ^ de 7 degrés & demi, ou, ce qui au même, il y a cette probabilité ont quelque chofe de commun le mouvement qui leur a donné pofnion. Mais que peut - il y avo'^^ commun xlans l’imprefllon d’un ment d’iinpulfion , fi ce n’elt la J ^ y ----- & la direélion des corps qui le '-'i j muniquent î on peut donc con^^' avec une très - grande vraireinbî‘’‘’jz que les planètes ont re.ç.u leur ment d’impuifîon par un feul Cette probabilité , qui équivaut îi une certitude , étant acquife , je che que! corps en mouvement a i'* ce choc & produire cet effet, ,& f V* V*i Jl ^ VyVJ-UI 1 W V**V' K. v,l.lvLj ' ||l vois que les cornètes capables d*^ muniquer un aufli grand mouV^‘’’ à d’auflî vaffes corps Pour peu qu’on examine le / i(é< des comètes , on fe perfuadera - qu'il eft prefque néceffaire tombe quelquefois dans le foleil- A de I 6So en approcha de ü prés ^ Jjjsf ion périhélie elle n’çn étoit pas élo's> ^ Théorie de h Ter’re, i C)y^ ^ fixième partie du diamètre folaire j elle revient , comme il y a appa- en l’année 225 5 » pourroit tomber cette fois dans le foleil ; Ççl f.|,^ tlépend des rencontres qu’elle aura fur fa route , & du retardement a foufîèrt en paiTant dans l’atmo-* du füieil. Kojei Newton, y.' edit. N j^t>us pouvons donc préfumer avec „^ilofophe que nous venons de citer, H^’ii tombe cfuelquefois des comètes fur foleil ; mais cette chute peut (e faire 5 j^i^'fférenies façoias ; fi elles y tombent Kt ^'-^'-1 'Itii ou même dans une direc^on ))) 'te foit pas fort oblique , elles de-' (l'jjl'^*"®tont dans le foleil , & ferviront ^ l'ttent au feu qui confume cet aflre , tnouvement d’impulfion cju’elles °'tt perdu ôc communiqué au foleil , ij ^Ptocluira d’autre effet c[ue celui de I5 ^'^placer plus ou moins , félon que w comète fera plus ou iMa jç confidérable j mais fi la chute foff^ 'Comète fe fait dans une diredion ^OltV 'tl->lique , ce qui doit arriver plus ^'tt de cette façon que de l’autre j I iij fl 9 s J^ijloîre Naturelle. alors fa comète ne fera que rafèr fa du foleil ou la fiilonner à une profondeur , & dans ce cas elle en fortir & en chalîer quelques parti®’ matière, auxquelles elle communitl^*^ un mouvement commun d’impiili^*^^! & ces parties pouffèes hors du corps foleil , & la comète elle-même, devenir alors des planètes qui tourit®^'’ - autour de cet aflre dans le même & dans le même plan. On pourroit p^, etre calculer quelle maffe , quelle vî'^ ^ & quelle diretflion devroit avoir ‘'j comère pour faire fortir da foleil quantité de matière égale à celle que tieiuient les fix planètes & leurs fatclü^^^^j mais cette recherche feroit ici hors ^ fà place , il fuffira d’oblerver que ïes planètes avec les làtellites ne four f la djo"’"' partie de la malTe du 1^1®* Voyei Newton, page g.o y, parce denfitédes grofies planètes, SaturU®., «TUpiter J efl: moindre que celle du & que quoique la terre fuit quatre & la lune près de cinq fois plus que le foleil , elles ne font cepeUfjl jj que comme des atomes en compas*' de la mafle de cet aflre. Théorie la Terre. jj. j’avoue que quelque peu confidéra- ® 5iue foit une fix cent cinquantième wtie d’un tout , il paroît au premier d’œil qu’il faudroit, pour féparct partie du corps du foleil, une très- j^.^'flàntc comète : mais ü on fait réfle- à la vîteffe prodigieufe des comètes ^^sleur périhélie, vîtefle d’autant jtius que leur route ell plus droite y . ,'lu’elles approchent du, foleil de plus ; fl d’ailleurs on ftk attention à la à la Jixité , & à la folidité de la p'*^>ère dont elles doivent être compo- > pour fouffrir , fans être détruites, ^ chaleur inconcevable qu’elles éprou- auprès du foleil, & fl on fe fouvient *tieme temps qu’elles préfentent aux j- des obfervateurs un noyau vif & ^ '*^ 2 , qui réfléchit fortement la lumière foleil à travers l’atmofphère immenle comète qui enveloppe & doit ^j^'curcir ce noyau , on ne pourra guère que les comètes ne foient com- d’une matière très-folide & très- & qu’elles ne contiennent fous volume une grande quantité de ; que par conféquent une comèt C « 5^ «latiére du foleil eft telle , cjue fur ^ compofent la totalité de liste des planètes , U y en a plus I T ’Hifioire Naiiirelle. de 640 qui font prefque de la denfitc que la maiière du foleil , ^ xi’y a pas dix parties fur ces 6 ’j ® foient d’une plus grande denfné Saturne & Jupiter lont à peu prés même denfiié que le foleil, & la ^ . . . * . tité de matière que ces deux contiennent, elt au moins 64 fo'^ grande que la quantité de maiie)'^ |) Cjuaire pianètes inférieures, Terre, Vénus & Mercure. Oo donc dire que la matière dont font pofées les planètes en général, près la meme que celle du foleil? ^ par conféquent cette matière p®'-* avoir été féparée Mais , ciira-t-on , fi la cornét'^^j,) tombant obliquement fur le foleil lillonné la furface & en a fiit f*^*!j j/ matière cjui compofe les planètes ? jf roît que toutes les planètes, au •* '^ * *■ VJUIW VV/ M ^ 7 *1 ^ décrire des cercles dont le foleil :lf'"l centre, auroient au contraire ^ Tévolution rafé la furface du foleil»^ roient revenues au même point d fif étoient parties, comme feroit toti*'^^j(* jedile qu’on lanceroit avec alTez Théorie de la Terre. point de la furfitce de la terre, pour obliger à tourner perpétuellement; car J, aile de démontrer que ce corps ^viendroit à chaque révolution au point il auroit été lancé , & dès-lors on ne pas attribuer à Vimpulfion d’une la projeétion des planètes hors loleil , puifque leur mouvement au- P de cet aflre eft différent de ce qu’it ''oit dans cette hypothèfe. ^ cela je réponds que la matière qui "'’ipofe les planètes n’eft pas fortie de alite en globes tout formés, auxquels '* Comète auroit communiqué fon mou- jj^'iient d’impulfion , mais que cette ma- ell Cortie fous la forme d’un tor- dont le mouvement des parties an- '^'Cüres a dû être accéléré par celui des pollérieures; que d’ailleurs fat- j^^*^ion des parties antérieures a dû aulii (^oélérer le mouvement des parties pof- l^^'^'cures , & que cette accélération: de ^Ouvçj^ent , produite par l’une ou l’autre Ces caufes , & peut- être par toutes cleux , a pu être telle qu’elle aura Y "Ogé la première dircélion du mou- ®'*icnt d’impulfion , & qu’il a pu- eü’ I vj 204 Htjloïre Naturelle, réfulter un mouvement tel que lcrvous aujourd’hui dai^ Içs lur-tout en fuppolant que le cômète a déplacé le ibîeil ; donner un exemple qui rendra l'enfible , fuppofons qu’on tirât d’une montagne une balle de ntof ^ & que la force de la poudre ^ ^ grande pour la pouffer rai-deià t^'’, diamètre de la terre, U ell ectte balle tourneroit amour du e ^ reviendroit à chaque révolutio^ '/ au point d’où elle auroit été tirt-'^li) Il au lieu d’une balle de mourf|^-( fuppofons qu’on ait tiré une lante où l’adion du feu feroit & accélércroit beaucoup le niO^'jj! d’impulfion, cette fufée ou P cartouche qui la contient, J droit pas au même point , <^. J balle de moufquet , mais dt-cd orbe dont le périgée feroit d’aut^jij,;* éloigné de la terre, que la foft-^^/ iération auroit été plus grairde changé davantage la première toutes chofes étant fuppofées ég‘‘ jii leurs. Aùifi , pourvu qu’il y I t^li à'tka JKfAu S'w^i 8 ?t 1 K-I ^b(ir venu tout feul. i D’ailleurs, ne peut-on pas à cette objection , que le foleil frappé par la comète, & ayant r . partie de fou mouvement d’imp' il aura lui- meme éprouvé un m ou'^ eJ'’*' * * ijv qui l’aura déplacé, & que qu°*^V aiii" tr mouvement du foleil foit nta"*' / trop peu fenfible pour que dans y' intervalles de temps les Altr»noit'^* pu l’apercevoir , il Ce peut que ce mouvement exille encore’» j]f le foleil le meuve lentement j,/ rentes parties de l’Univers, en une courbe autour du centre de tout le fyltème î & fi cela eft > ^ l‘ je le préfume , on voit bien planètes , au lieu ' de revenir afp'^j,] h foleil à chaque révolution , au''^ f contraire décrit des orbites points des périhélies font d’auia*’ éloignés de cet aflre , qu’il éloigné lui-même du lieu qu’d anciennement. $: Je fens bien qu’on pouiTa que lî l’accélcration du mouvcJ’^ K JcPi.rrùynci* la Oalmtc UMirlimfici 1 -- -#-■ -4M- .riVorl^^ '•• CAIVniy^r Î^OLA^U C ONTLNENT, '^'-^^’nipàia^ru/iJe loiujtutir Ji'amelrale . dtpuu- la Hiv. delà, l'iata /im^u 'au dfta du l.ar des iViTiiiiboils Preavee eouv- Uryeiux dCrM'DF.BrFFON d’or U S^HoUcrtdc Vaug'tuidy ddedeM^RoJiHJtT Ûéatfr. da livi. /à^û>ru\.} ftiPfi/aSiZiiutiee^L ff i 1 " " ' r ‘ 'jr D cRTca' de IMquaU-v Théorie de la Terre. dans la même diredioii, cela ne change pas le point du pénhelie qui «■era foujours à la furfltce du loleil : mais ^oit-on croire que dans un torrent dont parties fe font fuccédees , il n y n eu ®ticun changement de direêtion; i e contraire très-probable qu’il y a eu un grand changement de direction, pour donner aux planètes le mouvement 'lu’clles ont. -, On pourra me dire auffi que i le Soleil a été déplacé par le choc de la 'Comète il a dû fe mouvoir uniforme- 'ilent, & que dès-lors ce mouvement ^tant commun à tout le fyftènre, i na rien changer; mais le foleil ne pou- '^oit-il pas avoir avant le choc un mou-, bernent autour du centre de gravite du ^yûème coinéiaire, auquel mouvement Pdmitif le choc de la comète aura ajoute auo-mentation ou une diminution î ^ Cela luffiroit encore pour rendre raifon mouvement a«5luel des planètes. Enfin fl l’on ne veut admettre aucune ces fuppofitions , ne peut-on pas pié- *^nier, fans choquer la vraifemblance , *1^6 dans le choc de la comète contre le Üi O 8 Hifloire Naturelle. lôleil il y a eu une force c'Iaftique qu’ aura clevé le torrent au-deffus de la rui" face du foleil, au lieu de le poulîer ïcifleinent ! ce cjui leul peut fuffire pd*^ écarter ie point du périhélie & donncf aux planètes le mouvement qu’elles confervé ; & cette fuppofttion n’eft dénuée de vrailémblance , car la matière du foleil peut bien être fort élaflique» ptiifque la feule partie de cette matièi'® que nous connoi/Tons , qui eft la lii' inière , femble par fes effets être par' fiiteinent élaftique. J’avoue que je ne ptii^ pas dire fi c’eft par l’une ou par i’autr® des railbns que je viens de rapporter r que la direélion du premier mouvemef^ d impulfion des planètes a changé , mai* çes railons fuffifent au moins pour fair® Yoir ^que ce changement eft polîible r & même probable , & cela fiiftit auffi ^ mon objet. Mais fans infifter davantage fur fc* objeélions qu’on pourroit faire , plus que fur les preuves que pourroicJ^*' fournir les analogie^ en faveur de hypoihèfê , fuivons-en l’objet & tiroir* des ûiduÆoiis j voyons donc ce qid ^ Théone âe la Terre. i 09’ arriver iorfque fes planètes , & fur- !a terre , ont reçu ce mouvement j- ''^ipulfion , & dans quel état elles fe la , trouvées après avoir été féparées - rnafTe du foleil. La comète ayant Vç feul coup communiqué un mou- K'^^^nt de projedile à une quantité de égaie à la 65 o""' partie de la (là 5 du tbieii , les particules les moins fe fefoat féparées des plus denfes , j*tttont formé par leur attratflion mu- 5 *® des globes de différente denfité , compofé des parties les plus - 'tes & les plus légères, fe fera le plus tll'll'té du foleil , 'cnfuite Jupiter qui P'tts denfe que Saturne, fe fera moins j)| 8'té, & ainf de fuite. Les planètes les gi'oflés & les moins denfes font les \i,j tdoignées , parce qu’elles ont reçu d’impulfion plus fort I5 plus petits & les plus denfes; cac li5|,'j*'ce d’impulfion fe communiquant furfaces , le même coup aura fait ■çj ^t)ir les parties les plus groffes & légères de la matière du foleil, |)|^^ plus de vîteffe c[ue les parties les * Pt;iites & les plus maffives ; ü fe fera 210 Hifloire Naturelle. donc fait une feparation des p*’’' tienfès de différens degrés , en forte ^1'' la denfité de la matière du foleil égale à joo, celle de Saturne eft éf. à 67, celle de Jupiter = 94-i, cell«^ Mars 2.00 , celle de la Terre = 4 , celle de Vénus = 8oo, & celle de cure == 2800. Mais la fcvce d’aitra<^'|- ne fe communiquant pas , comme d’impulfion , par la furface, & agilïIiHv contraire fur toutes les parties de la elle aura retenu les portions de les plus déniés, & c’cft pour cette rajI’J que les planètes les plus déniés les plus voifines du foleil, & qu’elles lient autour de cet aflre avec plus d*,, pidité que les planètes les moins deid^ qui font auffi les plus éloignées. i Les deux grolîes planètes, Jupit^’^j^ Saturne, qui font, comme l’cn fût), parties principales du fyütme fol*'*'! ont confer vé ce rapport entre leur de’’ 0, & leur mouvement d’iinjullfion , une proportion fi jufle qu’on doit] être frappé ; la denfité de Saturne j celle de Jupiter comme 67 à leurs vîtelTes font à peu près comme S ^ Théorie de h Terre. 2 r r ou comme 67 à 90 7^; ü eft ^lue de pures conjetflutes on puific des rapports auffi exaifts. II eft vrai ■ ^ fuivant ce rapport entre la vîtefTe Ij ^ denfité des planètes , la denfité de J ne devroit être que comme t(» lieu qu’elle efl: comme 400 , tj| ' on peut conjeèlurer que notre (|ç étoit d’abord une fois moins dçj ^ t[u’il ne l’eft aujourd’hui. A l’égard Autres planètes , Mars , Vénus & ( ''■^Ure , comme leur denfité n’efl jjJ’hUe que p^r conjeèlure , nous ne lij,^''ons fa voir fi cela détruiroit ou Coll- in ^A®‘‘oit notre opinion fur le rapport de ’tefle & de la denfité des planètes en I Le fentimentde Newton eft que .®^fité eft d’autant plus grande que la (.(J* à laquelle la planète eft expofée , grande , & c’eft fur cette idée **11 venons de dire que Alars eft 1),^ ^'^is moins denfe que la Terre, Vénus Nq denfe, Mercure fèpt fois ^enfe , & la comète de 1 6 S o , 28 ^ettç denfe que la Terre ; mais Hç. P*'Oportion entre la denfité des pla- * la chaleur qu’elles ont à fupporter. 112, Hifîoîre Naturelle. ne peut pas fubfifter lorfqu’on fait lion à Saturne &: à Jupiter qui fon*^ ^ principaux objets que nous ne tlevo}^ jamais perdre de vue dans is fyflèiTie îaire ; car lelon ce rajtport cnire la dei'J, . & la chaleur, il le trouve c[ue iu deii'Y de Saturne leroii environ comme 4^» |j celle de Jupiter comme j 4^, au lici' 67 &. de 5^4^, diâcrence trop pour que le rapjrort entre la denib*^ la chaleur que les planètes ont à porter , puifîè être admis ainfi la confiance que luerriiem les conje<^^^|,i de Newton , je crois que la denfitê planètes a plus de rapport avec kuf telle qu’avec le degré de chaleur qu^',; ont à fupporier. Ceci n’efi; qu’une finale , & l’autre efl: un rapport fî’.'lj fique dont l’exaèlitude eft fingw^'^^ii dans les deux grolTes planètes ; j cependant vrai que la denfité de la au lieu d’être 2o6| fe trouve être & que par conféquent il fitut cjue le terrellre le foit condenfé dans cette ta' de2o6|à4oo. _ . . J? Mais la condenfation ou la coèlio'^ j planètes n’a -t- elle pas quelque rapP Théorie de la Terre. 2 I 31 ^ quantité de la chaleur du foleil chaque planète l &. dès-lors Saturne efl for,. ,:[oigné de cet aftrc n’aura ^Wert que peu ou point de conden- q Jupiter fera condenfé de pofj à h; or la chaleur du foleil dans Ju- étant ù celle du l'oîeil fur la terre , 12 3 * ' Ont dû fe faire dans la même pro- î'it Cr\ c, 14— font à 400 , les conden- , de farte que JLqtiter s’étant ^ji'^Jenfé de pofg à 94^, la terre auroit , condenfer en même proportion de à 21 fl été placée l’orbite de Jupiter , où elle n’auroit (, •'ccevoir du foleil qu’une chaleur à celle que reçoit cette planète : la terre fe trouvant beaucoup plus de oet adre , & recevant une chaleur le rapport à celle que reçoit Jupiter 40V à 14^, il fiiut inultiplier la ç^i^'^ûté de la condenfation qu’elle auroit ,j^®dans l’orbe de Jupiter par le rapport p^.'foo à 144?, ce qui donne à peu tçf^^ S' 3 4^, pour la quantité dont la 5 dû le condenfer. Sa denfité étoit Çq jlf > en y ajoutant la quantité de '^^Cnfatiou l’on trouve pour fa denfité 'I-]ij%ire Naturelle. 'A 14 aduelle 44o|, ce qui approche clenfité 400 , déterminée par la de la lune. Au refte je ne prétends f[ donner ici des rapports exatfls , niais lement des approximations , pour voir que les denfités des planètes beaucoup de rapport avec leur v dans leurs orbites La comète ayant donc par fâ cf^***! bvjiciaAV UwJlV.- ^ oblique fillonné la furfacc du foleil , pou fié hors du corps de cet allie partie de matière égale à la 6 5 o"’^' de la malle totale : cette matière q^ . doit conlidérer dans un état de fliiid'^^ ou plutôt de liquéfàèlion , aura d’ah^^ formé un torrent , les parties les P ili'’ grolîes & les moins denfes auront . j jioullées au plus loin, & les parties les p‘ ^ petites & les plus denfes n’ayant reçu tl^ la même impullîon , ne fe feront pas f'*’ 1 ëloig nees ^ la force d’attradion du les aura retenues ; toutes les parties chées par la comète & poulTe'es les par les autres auront été contrainte*^ , circuler autour de cet altre , & en l’attradion mutuelle des temps de la matière en aura forme des g ■lob«' Théorie Ae la Terre, % i 5 Vçj|!l*^^rentes diftiinces , dont les plus Cq f auront néccflairement «tif . v*^ plus de rapidité pour tourner perpétuellement autour de cet Ij , dira-t-on une fécondé fois , û qui compofe les planètes a ^Parée du corps du foleil , les pla- ^1^ dcvroient être comme le foleil , ffç^. l'êtes & lumineufes , & non pas t|ç & opaques comme elles le font ; relTemble moins à ce globe de .^U’un globe de terre & d’eau , & à 1^ par comparaifon , la matière de & (les planètes ell tout - à - fait ^*"cute de celle du foleil. ^ Cela on peut répondre que dans la qui s’efl; faite des particules dç moins denfes , la matière a changé J» ^Oi*rvi« O __ 1- I /!- '^ttt & que la lumière ou le feu le î'st cette féparation caufée c rnouvement d’impulfion. Dail- ne peut-on pas foupçonner que tlç^^pCtleil ou une étoile brûlante & lumi- par elle -même le mouvoit avec >. S<£ •jkp 'Olt dû brûler pendant quelque > mais qu’elles fe font éteintes faute t ’Uati ' *^1“ éteintes faute combuftibles , comme le eindra probablement par la même dans des âges futurs & auflî des temps auxquels les jilanètes K a I 8 Hifioire Naturelle. ^ fe font éteintes , que fit grofieur î’^ | celle des planètes : quoi qu’il en fcparation des parties ])lus ou denfes , qui s’efl; iaiie néceiîairenicnt îe temps que la comète a pouffé hof* foleil la matière des planètes , me P** fuffi Tante pour rendre raiTon de ^ cxtinélion de leurs feux, La terre donc croire avec cmelquc »ta,fe i . . ..Il J ^tTiLlance (Ppartenu au >aré , que les planètes ont foleil , qu’elles ont été <10 par un feul coup qui leur a Ij tit’ un mouvement d’impulfion dans ttteine fens & dans le même plan , «Se du r pofition .à differentes dinances dç p^^'lne vient que de leurs différentes 'tés, II rcfte maintenant à expliquer U Inêmp théorif* 1<» mniivemenf des planètes & la formation des difc ; mais ceci , loin d’ajouter des I ttc ’ t ‘Cultes ou des impoffibilite's à notre r P'Hhèfe , lemble au contraire la con- “^'ïier '‘t îe mouvement de rotation dépend il ^,3^cment de l’obliquité du coup , & t|U’ Il “ccefîaire qu’une impulfion , dès (Iq c eft oblique à la furface d’un corps, tQ. ^ à ce corps un mouvement de Vl mouvement de rotation fera Iç J. ^ toujours le même , fi le corps qui ®Çoit efl; homogène , ôc il fera inégal K ij ' 2 . 2,0 Hijlôire Naturelle, fi le corps eft compofé de parties IV V»-/l WW -- — rogènes ou de différente denlîté , & “ , on doit conclure que dans chaque F nète la tnatière eft homogène , p^|*^| îeur mouvement de rotation elt autre preuve de la féparation des denfes & moins denfes lorfqu’elles le formées Mais l’obliquité du cotip a pu ^ telle qu’il fe fera féparé du corjts ^ planète principale de petites parties^^j matière , qui auront confervé la ui diredion de mouvement cjue la p même , ces parties fe feront téuUj|j' fuivant leurs denfités , à différentes . tances de la planète par la force de a attradion mutuelle , & en même w elles auront fuivi nécefîàirement l't.Pjji CUCb auiuni. AUIVI nète dans fon cours autour du fo*^ ij- tournant elles-mêmes autour de ht — J r nète , à peu près dans le plan de „ orbite. On voit bien que ces petites Y , lies que la grande obliquité du aura réparées, font les fatellites ; r ' 0 formation, la pofitlon & la des mouvemens des fatellites s’accçf ^p| jpajf^iemem avec la théorie , car * Théorie de la Terre. ilt\ îa même diredion de mouvement 1^‘^s des cercles concentriques autour de planète principale , leur mouvement dans le même plan , & ce plan eft de l’orbite de la planète : tous ces ‘ qui font communs & qui dé- |,®‘'dent de leur mouvement d’impul- > ne peuvent venir que d’une caufe ç''‘^niune, c’eft-à-dire, d’une impulfion ç ‘^triune de mouvement, qui leur a été *^‘*nuniquée par un feul & même coup fous une certaine obliquité, ç que nous venons de dir-e fur la du mouvement de rotation & de çjjotmafion des fatellites , acquerra plus ^Oji ^raifeniblance , fi nous fltifons atten- ^ toutes les circonftances des phé- ^®nes. Les planètes qui tournent le •toi vite fur leur axe , font celles qui ont ^“teiliies ; la Terre tourne plus vite J ^ l^ars dans le rapport d’environ 24 à 4^’ . ^ Terre a un lateliite & Mars n’en Jupiter fur-tout, dont la rapi- Wu de fon axe ell: 5 ou 600 fois f^J.^taiide que celle de la Terre, a quatre Sjj , & il y a grande apparence que qui en a cinq & un anneau , K iij 2 2 2 Hiflolre Namreïïe. tourne encore beaucoup plus rite Jupiter. ^ 1 , On peut même conjedlurer avec tp que fondement que l’anneau de Satp eft parallèle à l’èquateur de cette p^^n^'^^ en forte que le pian de l’équateur l’anneau & celui de l’équatcur de Satü*^'' font à peu près les mêmes ; car en 1 — r — J — pofant , fuivant la théorie précédé*"'' que l’obliquité du coup par lequel îurne a été mis en mouvement , a'r,^( fort grande, la vîteliê autour de 1"^ qui aura réfulté de ce coup obliri'’^^. i ^ jwtMÂLv. \j.v^ w v.vyu|> ^ aura pu d’abord être telle que la ... ..vit' centrifuge excédoit celle de la gr il 1 f> Wiot'î /i .#1 a } ’cÎ *-^11 1* at> *5 — ô & il fe fera détaché de l’équateur ^ parties voifines de i’équatcur de la P , rr.iy I ^ ^ , nète une quantité confidérable de ’ . n- ■ . .^ris ticre , qui aura nécefl'aireinent pr figure d’un anneau, dont le plaia.'jf être à peu près le même que celu'^ l’équateur de la planète ; & cette de matière qui forme l’anneau , aya^' j détachée de la planète dairs le voilt'’|'i de l’équateur , Saturne en a été d’autant fous l’équateur , ce t|ui h*'' y malgré la grande rapidité que no»'’ Thème Ae h Terre. a 2 5' ^pPofons autour de fon axe, les dia- ''res (Je cette planète peuvent necre * ^ «Uffî inégaux que ceux de Jupiter, . difFèreac de plus d’une onzième 1 , grande que Toit à mes yeux ,!‘‘ii>rembiance de ce que j’ai dit juf- j' '^i litr la formation des jdanètes & de jli fttcllites , comme chacun a fi me- -tout pour elfimer des probabi- cette nature, & que cette melurc de la puKTance qu’a refprit pour (| 1 ’*^'ner des rapports plus ou moins ç^'g'ics , je ne prétends pas contraindre <^iui n’en voudront rien croire. J’at ^^«lement devoir femer ces idées , «t qu’elles m’ont paru raifonnables , P*’Opres à éclaircir une matière lur on n’a jamais rien écrit , quel- le ^’’portant qu’en foit le fujet , puifque ^1)1 d’impulfioii des planètes ®ti moins pour moitié dans la com- t'j du’ryftème de l’Univers, que feule ne peut expliquer. J’a- feulement pour ceux qui vou- 1(5 nier la polfibiiité de mon lydème, U® liions fui vante s. K iiij 2.2^ Hiffo'ire Naturelle. I N’eft - il pas naturel d’îmflg j qu’un corps qui eft en mouvement) ’’ reçu ce mouvement par le choc autre corps ’ 2.." N’ell-il pas très-probable quep)'*, lieurs corps qui ont la même dire<^'^i dans leur inouvement ^ ont reçu direèlion par un feul ou par pluri^**'’ coups diriges dans le même lèns ! .i) bl# 3 . N eli-il pas toiu-à-fàit vraifeinbl’ que plufieurs corps ayant la même diff', v.vjip>3 iijum la meme ^ tion dans leur mouvement & leur 00^1''’, -î A T . i .llP' dans un meme plan , n’ont pas reçu direèlion dans le même fens & cette p"' , tion dansle même jdan parplufieurscOi*r mais par un feul & même coup î , , 4.“ N’ell-il pas très-probable meme temps qu’un corps reçoit un vement d’impuifion , il le reçoive quement, & que par confêquent '1 j obligé de tourner liir lui-même , d’at'*^,/ _ r . _ A. f* I f. ... ’ - (jr plus vite que l’oblicpiité du coup plus grande ! fi ces queftions ne paroil^‘’''. pas dérailbnnables, le fyllème dont venons de donner une ébauche , de paroître une abfurdité. ji Palîons maintenant à quelque Théorie Je la Teirél ^ 25 ' ‘^OUs touche de plus près, & examî- 'lUÎ la figure de la terre fur laquelle on tant de recherches & de fi grandes % hr ^‘'valions. La terre étant, comme il _ A ' çjj par l’égalité de fon mouvement & la confiance de l’inclinailon de ^èi ’ compofée de parties hoino- , & toutes fes parties s’attirant en de leurs malTes , elle auroit pris fji^®^airement la figure d’un globe par- ^j>. ®*'icnt fphérique , fi le mouvement tç^Pulfion eût été donné dans une di- Cç perpendiculaire à la furface ; tuais '^oup ayant été donné obliquement , a tourné fur fon axe dans le (lç| ® temps qu’elle a pris fa forme, & fQ combinaifon de ce mouvement de & de celui de l’attraélion des il a réfulié une figure fphéroïde h(i, élevée fous le grand cercle de ro- iili , > ^ abailTée aux deux extré- (Iç I ® de l’axe , & cela parce que l’adion Vçj^^^'otee centrifuge provenant du mou- ln ^'^t de rotation, diminue l’adion de ^5 aviié; ainfi la terre étant homogène, pris fa confiftance en même tju’elie a reçu Ion mouvement de K. V 21 6 Hifloke Naturelle. Totation , elle a tlû prendre une iphéroïde dont les deux axes d’une 230”“' partie. Ceci peut fe trer à la rigueur & ne dépend point ^ hypothèles qu’on voudroit faire diredion de la pefanieur, c.ar il n’e^P j permis de faire des hypothèfes contre' à des vérite's établies , ou qu’on établir : or les loix de la pefanteur font connues , nous ne pouvons tint*' que les corps ne pèfent les uns fur 1^* ^ très en railon direéte de leurs inverfe du quarré de leurs dillances i même nous ne pouvons pas doutct i’aélion générale d’une inalfe quelcon^^jj ne foit compofée de toutes les particulières des parties de cette ainfi il n’y a point d’hypothèfe à ' fur la direélion de la pefanteur , partie de matière s’attire mutuclf*'’’ en raifon direéle de fa malTe & du quarré de la diHance , & de tc ces attraélions il réfulie une fohère | ^ .’H a & U qu’il n’y a po'utt de rotation , réfulte un l|:>héroïde lorfcpi’il y a rot»'!^ Ce Iphéroïde cft plus ou moins aux dtux extrémités de l’axe de rota^ 0 '*: , Théorie de h Terre. 227 ^P''f>portion de la vîteflc de ce mouve- > & la terre a pris eu vertu de fâ de rotation & de l’attradion mu- de toutes Tes parties , la figure d’un P^éroïde dont les deux axes font entr’eux 229 à 230. {• par fa conlVitution originaire , par homogénéité , & indépendamment ^oute hypothèle fur la diredion de la planteur, la terre a j>ris cette figure dans * t«mps de fa formation , & elle elt , en des loix de la Mécanicjue , élevée j^^elTairement d’environ fix lieues & li^'^ïie à chaque extrémité du diamètre de ^'luateur de plus que fous les pôles. . '1® vais infiller fur cet îvrticle, parce qu’il [ p^tteore des Géomètres qui croient que ^ ^§Ure de la terre dépend dans la théorie, l'yftème de philofophie qu’on em- , & de la direction qu’on fuppofe à '•yo 7 ^ 4 h^lanteur. La première chofe que nous J'élis à démontrer , c’eft l’attraiflion mu- de toutes les parties de la matière , tç 1'^ fécondé l’homogénéité du globe Si nous faifons voir clairement y Ces deux faits ne peuvent pas être ré- ^^^és en doute , il n’y aura plus aucune K v) ^2,8 Hiflo'ire Naturelle, îiypothèfe à faire fur ia diredlon àe pefinteur; la terre aura eu uéceflairenic'’' Ja figure déterminée par Newton, & toW^^^ les autres figures qu’on voudroit Jui mer en vertu des tourbillons ou des hypothèfes, ne pourront fubliller. On ne peut pas douter, à moins ne doute de tout, que ce ne fbit la nê '^cnt autour du Soleil ; il en eft de ^•Ue de la Terre & de la Lune , elles 'S'ITent mutuellement l’une fur l’autre , les irrégularités du mouvement de la .Une viennent de l’attraftiondu Soleil, en que le Soleil , la Terre & la Lune, ^flent mutuellement les uns fur les I fes. Or cette attraction mutuelle que les *3uètes exercent les unes fur les autres, jj! Pfoportionnelle à leur quantité de ma- I iorfque les diflances font égales , & I Utême force de gravité qui fait tomber graves fur la furface de la Terre, & qui j.'^’etid jufqu’à la Lune , elt aufil propor- J^Unelle à la quantité de matière ; donc la totale d’une planète eft compofee 'u gravité de chacune des parties qui 1^ O — * 1^ ^'^uipofent ; donc toutes les parties de pl'’’aiièrc, foit dans la terre , foit dans les ^ ^Uètes , gravitent les unes fur les autres; toutes les parties de la matière s’at- f mutuellement : & cela étant une prouvé , la terre par fon mouvement •lotation a dû néceflâircment pren- J a uu iiccciiuij ciiiciit pici*— figure d’un fphéroïde dont les axes entr’eux comme 22^ à 23 0 , & la 2 . 3 O Hifloire Naiurelle. diredion de ia pefanteiir eft néccffaii'^' ment perpendiculaire à fa furfhce de fphéroïde, par conféqucnt il n’y apo'^' d’hypothèie à faire fur la diredion de pefanteur, à moins qu’on ne nie l’attra^' tion mutuelle & générale des parties la matière, mais on vient de voir ff"* 1 attradion mutuelle eft démontrée les obfervations , & les expériences pendules prouvent qu’elle eft généré* dans toutes les parties delà matière; do'^^' on ne peut pas faire de nouvelles hyp*^' îhèfes fur la diredion de la pelântei^'^' fans aller contre l’expérience & la raifoi’; , Je Venons maintenant à l’homogénÇ'^ du globe terreftre-, j’avoue que fi 1 . fuppofe que le globe foit plus deJ’*^ dans certaines parties que dans d’autt®,*,' la direeftion de la pefanteur doit être d'f' férentc de celle nue nous venons d^ fjgncr, qu’elle fera differente fuivaiit différentes fuppofitions qu’on fera dii' que la figure de la terre deviendra ferente aufli en vertu des mêmes ff'P, pofitions. Mais quelle railbn a-t-on j croire que cela foit ainfi 1 Pourqp*^^ veut-on, par exemple, que les Théorie de la Terre. 2 3 r ■ ^°'fines du centre , foient plus denfes que qui en font plus éloignées toutes 's particules qui compofem le globe ne lont-elles pas rafîembiées par leur at- ''^^‘^ion mutuelle ! dès-lors chaque parti- '■^le eft un centre , & il n’y a pas de raifoa croire que les parties cjui font ^'*}Oür du centre de grandeur du globe, plus denfes que celles qui font d’un autre point ; mais d’ailleurs ^ne partie coitfidérable du globe étoit **5 dcnfc qu’une autre partie , l’axe de ^^‘ation fe trouveroit plus près des parties %fes , & il en réfulteroit une inégalité j la révolution diurne , en forte qu’à î Surface de la terre nous remarquerions ® l’inégalité dans le mouvement ap- |î^‘'cnt des fixes , elles nous paroîtroient Hiouvoir beaucoup plus vite ou beau- plus lentement au zénith qu’à l’ho- , félon que nous ferions pofés fu7 parties déniés ou légères du globe ; j^^axe de la terre ne paffant plus par Rentre de grandeur du globe , change- aulli très-fenfiblement de pofition : . ^.'^tout cela n’arrivc pas, on lait au con- que le mouvement diurne de b 3.^2 Hifloîre Naturelle. terre eft égai & uniforme, on fait toutes les parties de la furface de la terf® les^ étoiles paroiflènt fe mouvoir avec même vîtelfe à toutes les hauteurs, & y a une nutation dans l’axe , elle eft inlènfible pour avoir échappé aux obl^^ vateurs; on doit donc conclure que globe eft homogène ou prefque hoiH^’' gène dans toutes les parties. Si la terre étoit un globe creux & dont la croûte n’auroit, par exemple, ^1^^ deux ou trois lieues d’épaiflèur, il en f*" lulteroit i . que les montagnes leroi^*^ dans ce cas des parties fi confidérahl^! de 1 epaifleur totale de la croûte qu'il \ auroit une grande irrégularité dans mouvemens de la terre par l’attradioU la lune & du loleil ; car quand les j les plus élevées du globe, comme Cordillères, auroient la lune au dien , lattraèlion leroit beaucoup forte fur le glooe entier que quand parties les plus baftês auroient de cet aftre au méridien. 2 .° L’attraèl'^^ des montagnes leroit beaucoup plus c^* fidérablc qu’elle ne l’eft en comp;"'?' fon de l’atuaèlion totale du globe, ^ Théorie 3 e la Terre. 233 j^’^périences faites à ia montagne de Chiin- ?*^ 3 çoau Pérou , donneroient dans ce cas de degrés qu’elles n’ont donné de .^^oricies pour la déviation du fil à plomb. La pefanteur des corps feroit plus pitcle au-deffus d’une haute montagne , le Pic de TénérifFe, qu’au niveau .V i IV. VIV. » , VJ . . . 'S mer , en forte ctu’on fe fentiroit 9 ’«►** .VJ,.. ~ Vidérablement plus pefant & qu’on ^|'‘''cheroit plus difficilement dans les lieux ( que dans les lieux bas. Ces confidé- y'^ûiis & quelques autres qu’on pourroit y . - V-- J - _ JJ . iv loiiter, doivent nous faire croire ciue 'nw ç|{''«rieur du globe n’efl pas vide & qu’il ‘Rempli d’une matière alî'ez denfe. P’autre côté, fi au-deffous de deux ou lieues , la terre étoit remplie d’une ,1 ’^re beaucoup plus denfe qu’aucune ïnatières que nous connoifïons , il VJ..- J fj^.‘''eroit néceflairenient que toutes les tijl? ^u’on defeendroit à des profondeurs médiocres, on pèferoit fenfible- Cçp^ beaucoup plus, les pendules s’ac- Cijp'^^foient beaucoup plus qu’ils ne s’ac- (1> ^*'®nt en effet lorlqu’on les tranfporte hn beu élevé dans un lieu bas ; ainfi '^Us pouvons préfumer que l’intérieur 2 34 - Hifloire Naturelle, de la terre efl: rempli d’une matière à p*!* près femblable à celle qui compofe '' flirface. Ce qui peut achever de déterminer en faveur de ce fentinis’’'’ c’eft que dans le temps de la prc»i‘^J^ formation du globe, lorfqu’il a pt'Y forme d’un fphéroïde aplad fous pôles , la matière cjui le compofe , en fufion , & par confèquent hon’^j gène , & à peu près également denfe ^ toutes fes parties , au Si-bien à la qu’à l’intérieur. Depuis ce temps la 1^’“ tière de la furface, quoic|ue la a été' remuée ôc travaillée par les extérieures , ce qui a produit des tières de différentes denfités ; mais doit remarquer que les matières couame l’or & les métaux, font déniés , font aufli celles qu’on trouV^ plus rarement, & qu’en conféquen^^'^^j î’atflion des caufes extérieures la P grande partie de la matière qui coiUpY le globe à la furface , n’a pas fub*, |'j très-grands changemens par rapport ^ denltté , & les matières les plus mimes, commele fltble & la glaife , fèrent pas beaucoup en dcniité , en Théorie âe ki Terre. ^3 5 y a tout lieu de conjedurer aVec vraifemblance , que l’intérieur ^ la terre eft rempli d'une matière vitri— donc la denfité , cft à peu près la que celle du fitble , & que par |j^‘^l<-‘ciuent le globe terreltre en général être regardé comme homogène. Ij *‘'e(le une reffburce à ceux qui veu- alirolument faire des fuppofitions, de dire que le globe eil compofé '* Potiches concentriques de différentes fera égal , & l’inclinaifon de l’axe '^l'tés . car dans ce cas le mouvement égal , & l’inclinaifon de l’axe ^^Ifaiite , comme dans le cas de 1 homc- Je l’avoue, mais je demande en ûifç temps s’il y a aucune rai Ton de que ces couches de différentes .^*'fités exiflent , fi ce n’efl pas ^vouloir J ^ ‘es ouvrages de la J^ature s ajuftenî ‘ it^eej abftraites , & fi l’on doit ad- en Phyfique une fuppofition qui ' fondée fur aucune obfervation •'-'macc iiii uw.v-v.tiaw , analogie , & qui ne s’accorde |)q'^ aucune des induâions que nous fvons tirer d’ailleurs. pâroît donc que k terre a pris , ^«rtu de l’attradiion mutuelle de fes '2. 3^ Hïjloïre Naturelle. parties & de fon mouvement de rotatif'*! H . f> àei la figure d’un fphéroïde dont les axes dilFèrent d’une z 3 o"’‘ partie ' paroît que c’eft - là fa figure primit''!’ qu elle 1 a prile néccflairement data-’.., temps de Ion état de fluidité ou !( quéfadion ; il paroît qu’en vertu "f; ioix de la gravité & de la force fuge , elle ne peut avoir d’autre que du moment même de fa forma'''’ il y a eu cette différence entre les c diamètres , de'fix lieues & demie d’él'''!*. tion de plus fous l’équaieur que fou^ i j yj pôles , & que par conféquent tcut^*^^, hypothèfes par lefquelles on peut ( ver plus ou moins de différence des fiétions auxquelles il ne faut aucune attention. j Mais , dira - 1 - on , fi la théorie jj vraie , fi le rapport de zz^ à ie vrai rapport des axes, pourquoj ^ Alathematiciens envoyés en JLappoU'^jj au Pérou, s’accordent -ils à donue'^ rapport de 1 74 à 1 7 j î d’où peut cette différence de la i fa . cette différence de la pratique à la rie J &, finis faire tort au raifonnc'’'^|j qu on vient de faire pour démontr®^ Tliéorîe de la Terre. ) n’eft-il pas plus raifonnable de la préférence à la pratique & aux d ^fes , fur-tout quand on ne peut pas qu’elles n’aient été prifes par les habiles Mathématiciens de l’Europe de Maupertuis , figure de la Terre) toutes les précautions néceflaires '**' en conftater le réfultat î d,^ Cela je réponds que je n’ai garde donner atteinte aux obfervations faites ^équateur & au cercle polaire , que aucun doute fur leur exaditude, ^1 la terre peut bien être réellement d’une partie de plus fous l^Jl^ateur que fous les pôles ; mais en temps je maintiens la théorie , & l^'^ois clairement que ces deux réfultats a^ent fe concilier. Cette différence h, ^ 'leux réfultats de la théorie & des Içj ^'es , eft, d’environ quatre lieues dans ^'l^ux axes , en forte que les parties L ^ l’équateur font élevées de deux ^ de plus qu’elles ne doivent l’être la théorie : cette hauteur de deux tjçj répond affez jufle aux plus gran- <Üe de la furface du globe , ^ proviennent du mouvement de la 2. 3 8 Hjfloire Nqtiirclk. Hier & de l’aélion des fluides à fa de la terre. Je m’explique, il me que dans le temps que la terre L, mée, elle a iiécefîàircment dû eu vertu de l’attradion mutuelle parties & de l’adion de la force fiigc , la figure d’un fphéroïde doti‘ axes diffèrent d’une 230"’“ partie terre ancienne & originaire a eu fairement cette figure qu’elle a prif^ qu’elle c'toit fluide , ou plutôt par le feu, mais lorfqu’après fa tion & fon refroidi/fement , les vap^ qui e'toient étendues & raréfiées , nous voyons l’atmofphère & la fi' d’une comète , fe furent condenftes, tombèrent fur la furface de la formèrent i’air & l’eau ; & lorffii*® J/ eaux qui étoient à la furface , fureO^^ii tées par le mouvement du flux & les matières furent entraînées peu ^ des pôles vers l’équateur , en forte ^ jj efl poflible que les parties des pô^^^ ÿ foient abaiflees d’environ une Ueuy.^^i que les parties de l’équateur le élevées de la meme quantité. Cel» s’eft pas fait tout-à-coup, mais pcu àf Théorie Je la Terre. 235 ) la faicceffion des temps ; la terre i’ A-'^ à l’extérieur expofee aux vents , à de l’air & du foleii , toutes ces irrégulières ont concouru avec ^ & reflux pour filloniier fa fur- y creufer des profondeurs , y élever montagnes , ce qui a produit des ç'^^diiés , des irrégularités dans cette ^,^chc de terre remuée, dont cepen- la plus grande épaifleur ne peut que d’une lieue fous l’équateur; inégalité de deux lieues ell peut- la plus grande qui puifTe être à la de la terre, car les plus hautes l^‘'^ntagnes n’ont guère qu’une lieue de ij^^^eur , & les plus grandes profondeurs mer n’ont peut-être pas une lieue. . ^théorie eft donc vraie , ôt la pratique l’être aufli ; la terre a dû d’abord f élevée fous i’équateur que d’envi- fix lieues & demie de plus qu’au f ® 5 & enfuite par les changemens qui I arrivés à là furface , elle a pu s’é- davantage. L’Hifloire Naturelle ^ *^firme merveilleulèment cette opinion, V *^ous avons prouvé dans le difcoiirs ^^^édent , que c’efl. le flux & reflux & 2 40 Hifioire Naturelle. les autres mouvemens des eaux qu> produit ies montagnes & toutes les ;eti< galités de la furfàce du globe , que même furfiice a fubi des change*’’ . . très - confidérables , & qu’à de gn'*’ profondeurs , comme fur ies plus hauteurs , on trouve des os, des coqt" . & d’autres dépouilles d’animaux hab'*‘‘*' des mers & de la furhice de la terre- On peut conjeèlurer par ce cjui V*^ d’être dit , que pour trouver la ancienne & ies matières qui n’ont jaU*’ . été remuées , il faudroit creufer dans climats voifins des pôles , où la cou*-^^ de terre remuée doit être plus mince T dans ies climats méridionaux. Au refte , fi l’on examine de près I^S i*’^ inefures par iefqueiles on a décern’* Ja figure de ia terre , on verra bien ^1** entre de l’hypothétique dans cette dè*^ minalion , car elle l'uppofe que la ,rr« lif** a une figure courbe régulière , au qu’on peut penfer que la furfiice globe ayant été altérée par une g*'*'’': quantité de caulès combinées à l’in^*^'* elle n’a peut-être aucune figure règ' ■ü' Hère , & dès-iors la terre pourroit Théorie de la Terre. %tLt Vçf ^ k en effet aplatie cjue d’une 230"'® fj comme ie dit Newton, & comme Ijit* .orie le demande. D’ailieurs , on \\ quoiqu’on ait exadement ^ P'^gueur du Degré au cercle polaire lti(, 'Equateur, on n’a pas auffi exade- {( la longueur du Degré en France , V on n’a pas vérifié la mefure de ll^!;^‘card. Ajoutez à cela que la dimi- ^'On ^ l’augmentation du pendule ne '^'■'^nt pas s’accorder avec le réfultat 0®lures, & qu’au contraire elles s’ac- ,''rd oj à très-peu près avec la théorie liijj ; en voil^ plus qu’il n’en iSff'çPour qu’on puiffe croire que la .J'éllement aplatie que d’une jliffç' piriie , & que s’il y a quelque ^ venir que des (jjSalités que les eaux & les autres caufes 'îts [‘^,“res ont produites à la furface; & ^^«^galités étant , félon toutes les appa- ,V . ' rr- ^ - plus irrégulières que régulières , ‘1 ' r i.|uc itgLilIcrCSj pas faire d’hypothcfe fur cela, V'fj^Poler , comme on l’a fait, que les Srh ellipfes ou d’autrss ; d’où l’on voit que > inefurei'oitfuccefîjvement plu- J. L 2 . 42 ' Hiflolre Namreïïe', fleurs degrés de la terre dans tous fens , on ne feroit pas encore aflâtré p ià de la quantité d’aplaiifleinent qU peut avoir de moins ou de plus qu^ la 230"" partie. . Ne doit-on pas conjecturer aull‘ • j lî rinclinaifon de l’axe de la cJiangé , ce ne peut être qu’eu vert^ tdiangemens arrivés à La furface , pu>l^ tout le relie du globe ePc honiog'-’ que ^aar conféquent cette variatio*’ trop peu fenfible pour être aperçu^ 1 ■- les Allronomes, & qu’à moins Id' terre ne Ibit rencontrée par comète, ou dérangée par quelqu^ j- caufe extérieure, fon axe demalfaif-ly pétuellement incliné comme ibfci jourd'bui , & comme il l’a toujours c’“'‘ Et afin de n’omettre „ auciiuf conjeétures qui me paroiflent bies, ne peut-on pas, dire que les montagnes &. les inégalités q.ui J 1 la furface de la terre,' O'm été fornity.é i’aélion du flux & reflux, les & les inégalités que nous rciTiatd j,{) à la furface de la lune , ont été par une caufe fèmblabde ; qu’cH*^* Théorie 'v^ l’a fait ce dernier Auteur, je leur ei'*, en même temps donné du poids ; je penfe que des hypothèfes , quel^l*'* vraifemblables qu’elles foient, ne doiv^*’. point être traitées avec cet appareil ^ tient un peu de la charlatanerie. A Bvfon le a 0 Septembre i j.p /• PREUVES DE LA ^Héorie de la terre.: article il Syjlhne de Ad. W^hifloir. K ^ Theory of tlic Eanh , by Wilt. Whifton.j London, iyo8, ( -Et Auteur commence foji traité de fa Théorie de la Terre par une j[ ®*'tation fur la création du monde ; lçf'‘’*^tead qu’on a toujours mal entendu delà Genèfe , qu’on s’eft trop à la lettre & au fens qui fe pré- à la première vue , fans faire atten- Iqp' ^ Ce que la Nature, la raifon , la Phi- jhjée , & même la décence exigeoient lijj .'^crivian pour traiter dignement cette Çy'‘cre. Jl jit; que jes notions qu’on a foi^'Punément de l’ouvrage des fix jours, Cri, .''^^Liluinent faufîes , & que la deE **'’°RdeMoyfe n’efi pas une narration L iij 2 , 4 ^ Ht flaire Naturelle. exatîle & philofbphique de la créatio”^ de l'Univers entier & de l’origine toutes chofes , mais une reprélcntatie'’ hifloricpie de la formation du feul terreftre. La tene, félon lui, exi!^*^' auparavant dans le cahos , & elle a II dans le temps mentionne par Moy^' ici^” cahos , l’origine de notre terre , - i’atinolphcrc d’une comète; que le i’' Thcot'ie de la Terre, 247 annuel de la terre a commence ,^tis le temps qu’elle a pris une nouvelle , mais que fon mouvement diurne commencé qu’au temps de la chute ji'^ premier homme ; que le cercle de ^^'^'ipûque coupoit alors le tropique du j,^^iicer au point du paradis terreflre à la '‘'Oniièfe d'Affyrie, du côté du nord* ; qu’avant le déluge l’année coin- à réquinoxe d’automne ; que les originaires des planètes , & lüi- l’orbite de la terre , étoient avant ([..'déluge des cercles parfaits ; que le a commencé le 18"’' jour de j 'Jvembre de l’année 23 ô 5 de la période j.^^nne , c’eft-à-dire , 2 3 49 ans avant chrétienne; que l’année lolaire & ]'*‘^i'iée lunaire étoient les mêmes avant 'déluge , & qu’elles contenoient jufte jours ; qu’une comète delcendant le plan de l’écliptique vers l'on pé- , a palTé tout auprès du globe de çj^'’re le jour même que le déluge a j ”irnoncé ; qu’il y a une grande cha- n ^'5 dans l’intérieur du globe terrellre , 5 j* répand conflamment du centre * *^ircojiféfence ; que la conflitutioa L iiij 248 Hïjlotre Naturelle. intérieure «& totale de la terre eft coif'”*' celle d’un œuf, ancien emblème du cjue les montagnes font les parties *.( plus légères de la terre, &c, Enfui'y attribue au déluge univerfel toutes alterations & tous les changemens arf''*' à la furface & à l’intérieur du g \ o 0 \ il adopte aveuglément les bypothèfe* , W oodward , & le fert indiltinèleff^* 4 de toutes les oblervations de cet Au' jj au fujet de l’état préfcnt du globe ; il y ajoute beaucoup lorfqu’il viet’f traiter de l’état futur de la terre : félon elle périra par le feu , & fa dedrut^^'^, fera précédée de tremblemens ép^'J. vantables, de tonnerres & de météo 4 effroyables , le foleil & la lune i’afpecT; hideux , les deux paroîj''^||( s’écrouler , l’incendie fera général - la terre ; mais lorfque le feu aura yoré tout ce qu’elle contient d’imp''’^,,' lorfqu’elle fera vitrifiée & tranfpa''f''j. comme le criftal , les Saints & les heureux viendront en prendre pofloll'^, pour l’habiter jufqu’au temps du ment dernier. Toutes , ces hypothèfes lemblen^ }i Théorie de la Terre, ^49 coup d’œil , être autant d’afler- téméraires , pour ne pas dire extra- j^jl^ntes ; cependant l’Auteur les a ina- avec tant d’adrefle , & les a réunies tant de force, qu’elles celîent de ‘^^■tre abfoluinent chimériques : il met fon fujet autant d’elprit & de j> 'f>ce qu’il peut en comporter , & on toujours étonné que d’un mélange j^^tiées auffi bizarres & aufit peu fiiites baf eiifenible , on ait pu tirer un ébloulllant; ce u’elt j)as même 5,’' ^fl)rits vulgaires , c’eft aux yeux des 5!''''t>is qu’il paroîtra tel , parce que les font déconcertés plus aifément Su vulgaire par l’étalage de l’érudi- & par la force & la nouveauté des Notre Auteur étoit un Aftroiiome t, , accoutumé à voir le ciel en î[|^°Urci, à meftirer les mouvemens des il ^ compalîer les efpaces des cieux, jiiinais pu le perfuader que ce petit ^it'o*^ fable , cette terre que nous ha- ait attiré l’attention du Créateur l’occuper plus long-temps 'V^j| Ciel & rUnivœrs entier , dont la t^tendue contient des millions de L V j 2 . 5 0 Hifloke Naturelle. millions de foleils & de terres. Il tend donc que Moyfe ne nous a donné l’hiftoire de la première créatiojj' mais feulement le détail de la noiiv^’ forme que la terre a prife , lorfquc ’’ main du Tout-puilTant l’a tirée du Lre des comètes pour la faire planète* ou , ce qui revient au même , lork'^l d’un monde en défordre & d’un informe il en a fait une habitation n';'"', quille & un féjour agréable ; les coin^j^ font en effet fujètes à des vicilîituo^, terribles à caufe de l’excentricité de orbites ; tantôt , comme dans celle 1 6So , il y fiit mille fois plus cba''^ qu’au milieu d’un braficr ardent , il y fait mille fois plus froid que dan* ^ glace , & elles ne peuvent guère habitées que par d’étranges créatUff^^l ou , pour trancher court , elles fout habitées. ^ Les planètes au contraire font des l'f ''j, de repos où la dillance au foleil ne pas beaucoup , la température relie près la meme, & pertnet aux efpece^ , plantes & d’animaux, de croître , de & de jnultiplier. Théovie de }d Terre. i5r commencement, Dieu créa doue j'Jnivers, mais, félon notre Auteur, 'erre confondue avec les autres aflrcs y *'is, n’étoit alors qu’une comète inha- , fouffiant alternativement l’excès froid & du chaud , dans laquelle les atitres fe liquéfiant , fe vitrifiant , fê tour à tour , formoientun cahosj ^ ''‘fiyine enveloppé d’épailfes ténèbres , ta fl ^enebræ erant fuper fadem abyjji. Ce étoit l’atmofphère de la comète '1 faut fe repréfenter comme un corps ‘''pofé de matières hétérogènes , dont r filtre étoit occupé par un noyau çj 'brique , folidc & chaud , d’environ mille lieues de diamètre, amont ç Suel s’étendoit une très - grande cir- ''férence d’un fluide épais, mêlé d’une 1 ' ^‘ère informe , confufe , telle qu’étoit ç tien cahos , ruîlis indigejîtique moies, vafle atmofphère ne contenoit que I. ‘ peu de parties sèches , fbiidcs ou ’^tfires , encore moins de particules Vi ou aériennes , mais uné grande jiçp'^'té de matières fluides , déniés qj* , mêlées , agitées & confondues Telle étoit la terre -la veille -déà L v; 2^2 Hiflâre Naturelle. fix jours ; mais dès le lendemain , dire , dès le premier jour de la crèatio*^’ iorfque l’orbite excentritjue de la eût été changée en une ellipfe preÛÛ''^ circulaire, chaque chofe prit fa pi^^-^j & les corps s’arrangèrent lûivant la de leur gravité fpecifique , les pelans delcendirent au plus bas , & abaf donnèrent aux parties terreftres , aque^’ ^ & aériennes la région fupérieure ; cell*^| ci defeendirent aufîl dans leur ordre pefanteur, d’abord la terre, enfuiterf^’'* ék enfin l’air ; & cette fphère d’un caa ^ immenfe fe réduifit à un globe d’un iume médiocre , au centre duquel \ folide oui conferve encore noyau tonne q.^. jourd’hui la chaleur que le folcil 1*^’ jj autrefois communiquée lorfqu’il noyau de comète bien durer depuis fix mille qu’il en faudroit cinquante comète de 1680 pour fe refroidir x]u’eiie a éprouvé en pafiant à périhélie , une chaleur deux mille ' plus grande que celle d’uti fer Autour de ce noyau folide Sc brûlant < 1 ^ occupe le centre de la terre , fe tr<^^' Cette chaleur ans, mille a J, Vû" I Théorie de la Teitc. 2, 5 3' ® ^uide denfe & pefiint qui defcendit le ‘^‘'^mier , & c’eil ce fluide qui forme le ^''^nd abyme fur lequel la terre porteroit le liège fur le vif-argent ; mais J^Î^'^iTie les parties terreftres étoient mê- de beaucoup d’eau , elles ont en ^^’^endant entraîné une partie de cette <ïui n’a pu remonter lorf([ue la terre confolidée , & cette eau forme une ^che concentrique au fluide pelant P enveloppe le noyau , de forte que JJ .êfand abyme efl compofé de deux concentriques , dont le plus inté- efl un fluide pefant , & le fupé- efl; de l’eau ; c’efl: proprement cette t^'iche d’eau qui fert de fondement à la & c’elt de cet arrangement admi- j|, ^ de l’atmofphère de la comète que jj[jP^ndeni la théorie de la terre & l’ex- ^don des phénomènes, e , on fent bien que f[uand l’atmo- de la comète fut une fois débar- iç de toutes ces matières folides & il ne relia plus que la matière C' l’air , à travers lacptellc les du foleil jtafsèrent librement , tout d’un coup produifit la ^54 HijlûWe Naturelle. îumière , fiat lux. On voit bien que colonnes qui compofcnt i’orbe de la tet^’ s’ctant formées avec tant de précip'‘‘\ don , elles fe (ont trouvées de difîéreu*^’ denfités , & que par conféquent les pefamcs ont enfoncé davantage dan* fluide fouterrain , tandis que les p^**’ légères , ne fe font enfoncées qu’à moindre profondeur , & c’eft ce q^' . produit fur la furface de la terre vallées & des montagnes : ces inégal"^ étevent , avant le déluge , difperfée'S ^ fituces autrement qu’elles ne le font jourd’hui ; au lieu de la valle vallée ^Ij^ contient l’Océan , il y avoit fur tout^^j furflice du globe plufieurs petites réparées qui contenoient chacune partie de cette caü , ôc faifoient autaU^ , petites mers particulières ; les montag’’^, éioient auflt plus divilées & ne forniu'^'^j pas des chaînes comme elles en foriii'', aujourd’hui. Cependant la terre mille fois plus peuplée , & par coU quent mille fois plus fertile qu’elle l’eft , la vie des hommes & des cC ctoit dix fois plus longue, & tout - parce que la chaleur intérieure Théorie âe la Terre. 2 5 ÿ qui provient du noyau centrai , alors dans toute fa force ; & que 'eri ^'to plus grand degré de chaleur faiibit ^,'ore & germer un plus grand nombre j^*^imaiix & de plantes , & leur donnoit ^ ilegré de vigueur néceflaire pour plus long - temps & fe multiplier abondamment ; mais cette même ç ®Ur , en augmentant les forces du (j , porta malheureufement à la tête Connues & des animaux , elle aug- ^>tta les paiîions, elle ôta la fageffe aux '.^aux & l’innocence à l’homme : tout , Exception des poiiTons qui habitent >)rer Hus élément froid, fe reffemit des effets a ^tte chaleur du noyau, enfin tou^ criminel & mérita la mort : elle cette mort univerfeile, un mercredi novembre , par un déluge affreux ^ '■inarante jours & de quarante nuits , *^éluge fut caufé par la queue d’une comète qui rencontra la terre en ^^‘''aiit de fon périhélie. ^ queue d’une comète efl la partie légère de fon atmofphère , c’efl ,j*'ouiliard tranfparent, une vapeur ^ que l’ardeur du foleil fait fonir i 5 ^ Hiftohe Naturelle, du corps & de l’atmofphère de la comèt^ > cette vapeur compolee de particu^f aqueufes & aeriennes extrêmement raf ^ fiées , fuit la comète lorfqu’elle defc^’ à Ton périhélie , & la précède lorfqu’^ . remonte , en forte qu’elle ell toujo'^"^'’ fituée du côté oppofé au foleil , coin*'^^ û elle cherchoit à le mettre à l’omhi'^ , à éviter la trop grande ardeur de *- aflre. La colonne que forme cette vapy elt fou vent d’une longueur immeii*^' & plus une comète approche du fol^' ' plus kl queue ell longue & étendue , forte qu’elle occupe Ibuvent des efpa^ . très-grands, & comme plufieurs coin^*‘^| defcendent au-delTous de l’orbe anr>'^‘, de la terre , il n’efl: pas furprenant la terre le trouve quelquefois envelopP\ de la vapeur de cette queue ; c’ell cifément ce qui ell arrivé dans le du déluge , il n’a fallu que deux he'^f . de féjour dans cette queue de pour faire tomber autant d’eau qti * jj en a dans la mer; enfin cette queue les cataraéles du ciel , ér cataraÛce üperli funt. En effet , le globe terrt^ ayant Wie fois rencontré Ta queue ^ Théorie âe la Terre. 257 , il doit , en y faifant fa route , ^''Pproprier une partie de la matière contient ; tout ce qui Te trouvera Ss la fnhère de l’attracTiion du globe > tomber fur la terre , & tomber en de pluie , puilque cette queue elt partie compofée de vajjeurs aqueufes. donc une pluie du ciel qu’on Nt fldre aufll abondante qu’on voudra, f 'ttr déluge univerfel dont les eaux ^''PalTeront aifénient les plus hautes ^'^titagnes. Cependant notre Auteur dans cet endroit , ne veut pas s’éioi- f^tde la lettre du livre lacré , ne donne pour caufe unique du déluge cette î tirée de fi loin , il prend de l’eau où il y en a; le grand abyme, nous avons vu , en contient une Ne quantité , la terre à l’approche de '“Oiiiète , aura (ans doute éprouve la de Ton attraélion , les liquides con- dans le grand abyme auront été pjj. m-j mouvement de flux & de fi violent, que la croûte fuper- N'e n’aura pu réfifler, elle fe fera en divers endroits , & les eaux ^ ‘’Nrieur le feront répandues fur U 3 5 s Hipoire ISaiuretle. furface , & ruptï funt fontes eth'f^ Mais que faire de ces eaux , queue de !a comète & le grand aby^ ont fournies fi libéralement.’ Notre ^ teur n’en ell point cmbarraffè. Dès îa terre , en continuant fa route , 1*^ éloignée de la comète , l’effet de attraction, le mouvement de flux ^ ^ reflux , cefla dans le grand abym^'^j, dès-lors les eaux fupérieures s’y py ,* pitèrent avec violence par les J voies qu’elles en étoient (orties , le abyme abforba toutes les eaux fupcfn'-'jj & fe trouva d’une capacité allez pour recevoir non-leulement les ^ qu’il avoit déjà contenues, mais en‘'‘:|, toutes celles cjue la cjueue de la avoit laiffées, parce que dans le te‘ ’jj de fon agitation & de la rupture croûte , il avoit agrandi l’efjaace^^^^, pouflîmt de tous côtes la terre qui ^ vironnoit ; ce fut aufl] dans ce que la figure de la terre qui avoit été Iphérique , devint cllip^i^l tant par i’eftet de la force centrifugé ‘'f fée par fon mouvement diurne , l’adion de la comète, & cela parce h I Théorie de la Terre, 2 5 p en parcourant îa queue de la , fe trouva pofée de ftçon qu’elle jn^^^ntoit les parties de l’équateur à cet & que la force de i’attradlion de concourant avec la force cen- de la terre , fit élever les parties Ij, Equateur avec d’autant plus de faci- liç croûte étoit rompue &. divi- 1’ une infinité d’endroits , & que h '■ 'On du flux & du reflux de l’abyme jil^noit plus violemment que par- tout ^'irs les parties fous l’équateur. Içj '^oilà donc l’hilloire de la création , ^CauPes du déluge univerfel, celles de la &neur delà vie des premiers hommes , fç de la figure de la terre ; tout cela tjj . 'e n’i^Yoir rien coûté à notre auteur, ^ ^ l’arche de Noé paroît l’inquiéter tnj!'’0oup : comment imaginer en effet ''O milieu d’un défordre auflî affreux, (|i Oiiliey de la confufion de la queue comète avec le grand abyme , au des ruines de l’orbe tcrreflre , ôt oes terribles momens où non-feu- les éléraens de la /erre étoient pndus , mais où il arrivoit encore ^^1 dt du tartare de nouveaux élémens Hijloîre Naturelle, pour augmenter le'cahos , comment i'”* giner que i’arche voguât tranquillen’.'J avec fil nombreufe cargatfon fur h des flots l Ici notre auteur rame & grands efforts pour arriver & pour ner une raifon phyfique de la con^^''’' tion de l’arche; mais comme il m’a qu’elle étoit infuffilànte , mal ining'". & peu orthodoxe , je ne la rappot *^ , point ; il me fufiîra de faire fentir tien il eff dur pour un homme expliqué de fi grandes chofes fans recours a une puiffance furnatureil^ r I . A . ^11 au miracle, d’être arrêté par une conffance particulière; aufff notre aime mieux rifquer de fe noyer i’arche , que d’attribuer , comme '* ,, devoit, à la bonté immédiate du puiffànt la confèrvation de ce préc*^^ ■vaiffeau. , fur Je ne ferai qu’une remarque - ^ fyffème dont je viens de faire une e’^Ejj ff tion ftdèle , c’eft que toutes les qu on fera allez téméraire pour expliquer par des railons phyfiqn®* vérités théologiques , qu’on fe perin^^'^jj d’interpréter dans des vues pure Sj '^'"Unes le texte divin des livres Hicre's, l’on voudra raifonner fur les vo- fjj ^ du Très-haut & fur l’exécution de jj^^^crets, on tombera nécelTairement ténèbres & dans le cahos où ell |iç ® l’auteur de ce fyflème , c[ui ce- été reçu avec grand applaudit Il ne doutoit ni de la vérité du ni de l’authenticité des livres ' mais comme il s’en étoit beau- 7'heone de la Terre. i6i] l'A|!'’ioins occupé que de Phyfique & tr ^^i^omie , il a pris les paflages de fainte pour des faits de Phy- pour des réfultats d’obfervations 'içl^'^l^miques , & il a fi étrangement L 'il fcience divine avec zios fcienccs , qu’il a réfulté la chofe du la plus extraordinaire , qui eft le que nous venons d’expofer. 26 1 Hijloïre Naturelle. PREUVES DELA THÉORIE DE LA TERÉ^ ARTICLE III. Du Syjlhne de M. Burnd r / Thomas Burnet. Telhrls Thtoria facra , om^ /j;,*' ■ origiitem ix mumtiones generales , quas aut y nui olim fuhitwus ejl compleûcns. Londini > c ET auteur eft le premier qui cette matière généralement A® jij' manière fyftématique; il avoir beau'j^^;; d’efprit & étoit homme de BeIieS'R\^^, fon ouvrage a une grande répnt^’^^jji & il a été critiqué par quelques jjji)' entr’autres par M. Keill, qui cette matière en Géomètre , a déiU“ ^,51 les erreurs de Burnet dans un a pour titre , Examination of thi’ ' of the Earth, London, y â'I' Ce meme M. Keiil a auffi réfuté J tème de Whillon, mais il traite ce Théorie de la Terre, 2.6'^ bien différemment du premier , il même qu’il eft de Ton avis dans iH'curs cas , & il regarde comme une fort probable le déluge caufé par la d’une comète. Mais pour revenir I ,^ruei , fon livre e!t élégamment écrit, ;j peindre & préfenter avec force ë'^andes images , & mettre ious les des fcènes magnifiques. Son plan ,1 '^alle, mais l’exécution manque faute ‘’ioyens , Ibn raifonnement ell petit , J preuves font foibles &. fa confiance W ' grande qu’il la fait perdre à fon Iç ^ Commence par nous dire qu avant (jjj^éluge la terre av'oit une forme tiès- v.^rente de celle que nous lui voyons (jlpurd’hui. C’étoit d’abord une maffe tQ un cahos compofé de matières çie ejpèces & de toutes fortes de fi- ; les plus pefantes delcendirent ver^ (, '^®ntre & formèrent au milieu du globe Iç '^otps dur & folide , autour duquel plus légères fe ra(îèmb!èrent-&. l^y^^oppèrent de tous côtés le globe in- ; l’air & toutes les liqueurs plus que i’eau la furragntèrent & Hij%tre Naturelle, i6a, ^ |// l’enveloppèrent aufli dans toute la conférence: aînfi entre l’orbe de & celui de l’eau , il fe forma un d’huile & de liqueur gralTe plus que l’eau ; mais comme l’air étoit fort impur & qu’il contenoit une grande quantité de petites particules “ matière terreftre , peu à peu ces IJ cules defcendirent , tombèrent fuf couche d’huile , & formèrent un ^ .j terreftre mêlé de limon & d’huile, fut- là la première terre habitable ^ , premier féjour de l’homme. C’éioitv excellent terrein , une terre légère , y & fiite exprès pour fe prêter à la ; j bleffe des premiers germes. La du globe terreftre étoit donc dans premiers temps égale , uniforme , nue , fans montagnes , fans mers Si- Inégalités ; mais la terre ne deJi’^^ qu’environ feize fiècles dans cet car la chaleur du foleil defléchant Jr« peu cette croûte limonneufe, la fitfc‘’‘^j d’abord à la furface , bientôt ces pénétrèrent plus avant & s’augin^*^*^^ xent fi Confidérablement avec le di»” qu’enfin elles s’ouyrirent en entier , Thcofte de la Terre. 26) 'ilHant toute la terre s’e'croula & n, , ^ par morceaux dans l’abvme d’eau (Uejl. . .,r ' ^ ^ . H ' 1 * ^ contenoit , voilà comme fe fit le '‘llu 'ge univerlcf » Q ~ Vil 1 1 V ^,1 i\,.X • biis toutes ces mafies de terre , en 'tiik ' — “antdans l’abyme, entraînèrent une r'icJe cjuantitè d’air , le choquèrent , fe divisèrent, s’ac- Ijl^.^lsrent fi irre'gulièrement , qu’elles tti’‘^‘‘^nt entr’elles de grandes cavités 1, 'plies d’air ; les eaux s’ouvrirent peu Ih, les chemins de ces cavités , & à “'•tfr - - J -- %■ l't qu’elles les remplilToient , }; fa h * ■* de la terre fe découvroit dans les ‘nie 'fs les plus élevées , enfin il ne relia ®iiu que dans les parties les jdus %i ’ c’elfià-dire , dans les valles vallées Hs ainfi notre Contiennent la mer ; If ell une partie de l’ancien abynic , eft entré dans les cavités inté- '*vec lefquelles communiciue l’o- letl.’ î^cs îles & les écueils Ibnt les ^cagmens , les continens font les '■"'tii ^ mufles de l’ancienne croûte , & rupture & la chute de cette fli font faites avec confufion , il pas étonui Mt de trouver fur la terre 7.66 Hifloire Naîurelle. des éminences , des profondeurs , plaines & des inégalités de toute efpèc^'^ Cet échantillon dufyftcme de Buf’’ fuffit pour en donner une idée; roman bien écrit , & un livre qu’on ■ , Z- . * ^ ,\nï % CmitVAl JVi'k.l.l V1.-1 IV y V4ii »l > VV. VJ^Vi \Jll- I •. lire pour s’amufer , mais qu’on ne ^ pas confultcr pour s’inftruire. ignoroit les principaux phénomènes la terre , & n’étoit nullement info^' fol' des obfervations : il a tout tiré de J. . imagination qui , comme l’on fiit , * volontiers aux dépens de la vérité. Théorie de la Terre. 2.67 0 PREUVES DE LA ^HéORIE de la TERRE; ARTICLE IV. Syjlhne de M. Woodward. l«a ^VoodwarJ. An Ff c’eft que cette dillolution s’ert; faite t/ ^eaux du grand abyme, qui lé font tjUi ^*^ues fur la furface de la terre , & fijç délayé & réduit en pâte les rochers , les marbres , les &c. Il prétend que l’abyme où M i; J 2 . 6 8 Hijhire Naturelle, Cfiîte eau etoit renfermée , s’ouvrit tOt’^ (J’un coup à kl voix de Dieu, & répt'{k dit liir la lurface de la terre la énorme d'eau qui e'toit néceflaire la couvrir & funnonter de beaucoup. • plus hautes montagnes , & que Djeu jrendit la caufe de la cohéfion des uofp ce qui réduifit tout en poulbère , il ne fait pas attention que par ces u'I^ pofiiions il ajoute au miracle du dék'ê iiiriverfel d’autres miracles , ou toU‘ ^ moins des impolllbilités phyfiques ne s’accordent ni avec la lettre J® ,jj fainte Écriture , ni avec les print-'l I. ' ,1-, I,. n: , 1 ^' mathématiques de la philofophie relie. Mais comme cet auteur a le if*;’ d’avoir rademblé pluficurs obfervt'p^^^ importantes, & qu’il connoiffoit que ceux t[ui ont écrit avant lui tières dont le globe elt compofé » fyltème , quoi(|ue mal conçu & digéré , n’a jias lailî'é d’éblouir les féduiis jjar la vérité de quelques particuliers , & peu difficiles fur ''jj,-. Icmblance des conléquences gtbij-’P ,é Nous avons donc cru devoir pf^-' up extrait de cet ouvrage , dans led Théoiic de Id Tcn'C- 2.6ÿ rendant juftice au mérite de rauieur '^îil’cxadii.ude de Tes obfervations, nous Sirous le iecteur eu état de juger de ."'luffilance de Ion fyftènie & de la de quelques-unes de fes remar- .M. Woodward dit avoir reconnu t'''t fes yeux que toutes les matières qui '^'^‘î-'ivjùnt la terre en Angleterre, de- fa furlace juiqu’aux endroits les plus ''^‘^fonds où i! eü defeendu , étoient dif- •'"fées par couches, & epte dans un ^'■''iid nombre de ces couches U y a des '’^'juilles & d’autres prodiu'lions marines.; ^,'^*^>te il ajoute que par fes correlpon- & par Tes amis il s’eit alTuré que tous les autres pays la terre eit ';°"'porée de même , & tju’on y trouve cocjuilles non- feulement dans les ^‘'''■tes & en quelr[ucs endroits , mai> far les plus hautes montagnes ^“tis le, ca.rrières les plus profondes & Uiie innni.é d’endroits ; il a vu que Couches étoleiu horizontales & po- f les unes fur les autres , comme le des matières tranfportces par les p''^ & dépofees en forme de fédiraent. remarques générales qui font^ Hifloire Naturelle. vraies , font fuivies d’obfervations éM\' cuiières , par lefqiieHes ii fait voir cleminent que ies fbffiles f[u’on troU^'^ incorporés dans les 'couches , font vraies coquilles & de vraies produtî^^)'’’ marines , & non pas des minéraux , corps finguiiers, des jeux de la Nan>''!,’ &c. A ces obfer varions, quoiqu’en faites avant lui , qu’il a rafîembices qu,. .. ( , ji en ajoute d’autrcs cjui ^ moins exades ; il aflure que toutes ks îières des différentes couches font po^^f les unes fur les autres dans l’ordre leur pefanteur fpéciftc[ue , en forte les pluspefantes font au- de/Tous , ,,,| plus légères au-delTus. Ce fait gén^^'' n’elt point vrai , on doit arrêter ici ’aH' nous voyons tous les jours au - |g des glaifes , des fables, des charbon^ terre, des bitumes, & qui certainen'‘‘^^j font plus pelans (pécifiquemcnt H eflèt , \à &. lui montrer les rochers teur , v.'t lui luumier les rocnci^ ,-cleiî toutes ces matières ; car en efl'et , n toute la terre on trouvoit d’abord couches de bitume , enfuite celles craie , puis celles de marne , enfuit^ de glailê , celles de làble , celles de Théorie Ae la Terre. 2.71 de marbre , & enfin les métaux , Ibne que la compofition de la terre Sît exaclement & par-tout la loi de " pefanteur, & que les matières fufiTent '''^tes placées dans l’ordre de leur gra- ''■'é fpécifique , il y auroit apparence 'l^’elles fe ieroient toutes précipitées en ''^'ine temps , & voilà ce que notre ait- 'J'irafl'ure avec confiance, malgré l’évi- du contraire; car ians êticobfbr- Sur, il ne faut qu’avoir des yeux pour aflTuré que l’on trouve des matières ^î*^lantes très-fouvent pofées lur des ma- jores légères, & c[ue par conféquent ces ^^itnens ne fe lont pas précipités tous '‘'même temps, mais qu’au contraire ils été amenés *c dépofés fuccefixvcment les eaux. Comme c’efi-là le fonde- de fon ryilème, & qu’il porte ma- ^'^«ftement à fitux , nous ne le luivrons loin que pour faire voir combien principe erroné peut produire de '*^n'es combinaiions & de mauvaifes ^'^'iféquences. Toutes les matières, dit auteur, qui compoient la terre , de- les fommets des plus hautes monta- jufqu’aux plus gi-andes^rofondeurs 272 Hijhire Naturelle. des mines & des canières, font dîrponc /^nlR ;,ie lit lit :ort iure, & il n’cft pas étonnant que un efpace de 4000 ans les oliviers été détruits dans ces cantons & fe multiplies dans d’autres; c’eft^ donc à & contre la lettre de la laime Écriture *1 ees Auteurs ont fuppofé c[ue la terre avant le déluge , totalement différent^ Théorie ck la Terre. 277 ^ .r(u’elle eft aujourd’hui , & cette cou- '■'^diction de leurs hypoihèies avec le facré , auffi-bien que leur oppo- jjdou avec les vérités phyfiques , doit ■lire rejeter leurs fyftèmes, quand meinc leroient d’accord avec f[uelc[ues phé- Jl'^tnènes , mais il s’en faut bien que cela '^7 ainfi. Burnet qui a écrit le premier, j!''voit pour fonder Ton fyftème ni ob- ^''vations ni faits. Woodward n’a donné 'h'’tm elTai , où il promet beaucoup qu’il ne peut tenir ; fon livre eit projet dont on n’a pas vu l’exécu- On voit feulement qu’il emploie obfervaiions générales, la première, 'l^e la terre eft par-tout compofée de 'j’ittières qui autrefois ont été dans un de molleffe & de fluidité , qui ont tranfporiées par les eaux , & (jui le j'^'tt dépofées par couches horizontales; ^ fécondé , qu’il y a des produdions j j ‘Anes dans l’intérieur de la terre en une ^'^itité d’endroits. Pour rendre rahon ® Ces faits , il a recours au déluge uni- ''^rfel , ou plutôt il paroît ne les donner Comme preuves du déluge , mais il aufti- bien que Burnet, dans des 2. 7 s Hïjlaire Naturelle. contradiiîlions évidemes ; car il n’efl: permis de fuppoler avec eux qu’avnnt déluge il n’y avoii. jroint de inontagii^^’ puifqu’il eft die précilément & très-claP^' ment que les eaux furpaflérent de coudées les plus hautes montagnes ; d’»“' trf> r’At/’j î! ^IÎ4. J ^ ..w J tre côté ii n’ell pas dit que ces eaux détruit & diffous ces montao-nes, au co*’ traire ces montagnes font reltées en ici & l’arche s’ed arrêtée fur celle que eaux ont laifTcc la première à découv^’^* D’ailleurs, comment peut-on s’imag'" . t’a du/' que pendant le peu de temps c[u’.. ^ le déluge , les eaux aient pu difloudr^ montagnes & toute la terre î n’eft-ce f .._r' / ri» ï t^iif nb!e les idées particulières , epi les îi, plus générales, & qui éleve lelprit point où il doit être pour voir l’en- ^iitement des caufes & des effets. (j fïuneux Leibnitz donna en 1683 les A des de Leipfic, page 40,' un de fyftèmc bien différent, fous le g ^ de Protngœa. La terre , félon Bour- tous les autres , doit finir par le ’ félon Leibnitz ^ elle a commencé ■^84 Hifloire Naturelle. par-ia , & a louffert beaucoup changeiuens & de révolutions qu’on i’iinagine. La plus grande partie rnatière terrelîre a été enibrafée '!;( feu violent dans le temps que A'ioy*^ . que la lumière fut féparée des Les planètes, auflt-bien que la étoient autrefois des étoiles fixes ^ j mineufes par elles-mêmes. Après brûle long-temps , il prétend qu’eÜ^*,; font eteinics faute de matière coin^^j tible , & qu elles font devenues des opaques. Le feu a produit par la des matières une croûte vitrifiée , ^ji baie de toute la matière rjui coinp^jj le globe terrefire efi du verre , don' faoies ne font que des fragmens > jj| autres elpèccs de terres lé font foriuè£^^(j mélange de ce liible avec des feis de l’eau , & quand la croûte fut refio'^'^j les parties humides qui s’éiolent éle''‘ÿ en forme de vapeurs , retombèren' formèrent les mers. Elles erivelopp^'^^^t; d abord toute la luriace du glob^ lunnontèrent même les endroits élevés qui forment aujourd’hui le® tinens & les îles. Scion cet autenf) I^üll a couvert toute l.i terre; & la grande Httité de Tels fixes , de Tables & d’autres Vières fondues & calcinées qui. font H,., f Théorie de la Terre- 285 '^^iiles & les autres débris de la mer trouve par-tout , prouvent que la ^^nnées dans les entrailles de la terre, -vent que Tincendie a été général, (j'Iti’il a précédé Texiftence des mers. ces penfées Toient dénuées de '^^V'es , elles font élevées , &. on fent tpi’elles font le produit des médi- d’un grand génie. Les idées ont liaifon , les hypothèfes ne font pas 5'^lument impofiibles , & les confé- '|ite ■ *®éces (ju’on en peut tirer ne font contradicloires, mais le grand défaut I'.l5 J, ‘^ette théorie , c’ell qu’elle ne s’ap- çhne point à l’état prélent de la terre , le pafié qu’elle explique , & ce pafle / fi ancien & nous a lailfé fi peu de • '• fiiges qu’on peut en dire tout ce "'on voudra, & qu’à proportion qu’un 'lire aura plus d’elprit , il en pourra . i .i- : . I’ ..I..- , ® des chofes qui auront l’air plus t T X t * /T'* I» /T* \v, ‘®tnblable. Afiurer, comme l’aflure V ‘filion , que la terre a été comète , ou ^‘^'l'eiidre avec Leibnitz qu’elle a été 2 8 6 Hifloke Natiirelk. folcil , c eft dire des choies poffibles ou impoffibles , & ai?xqu^|^ il leroit iuperffu d’appliquer les , des j)i obabilites : dire que la nier a fois couvert toute la terre, qu’elle a veioppé le globe tout entier , & que pai cette railon qu’on trouve des quilles par -tout, c’eft ne pas faire îention a une choie très-elîcntielle , efl runité du temps de la création; eaf cela étoit , il iaudroit néceiîairemciit que les coquillages fton & Woodw'ard , ont fût une faute (,1 nous paroît mériter d’être relevée , d’avoir regardé le déluge comme ^ *|‘ble par l’aélion des caufes naturelles L que l’Écriture fiinte nous le pré- comme produit par la volonté im- ilj '®te de Dieu ; il n’y a aucune caulè (nlJ^felle qui puilTe produire fur la furfice de la terre la quantité d’eau qu’il W ^ pour couvrir les plus hautes mon- Pe; - - .'Hef & quand même on pourroit ima- Une caulè proportionnée à cet effet , encore impolfible de trouver 'autre caufe capable de faire dif- en accordant à on |ft , *^*’e les eaux ; car %« On que ces eaux font venues de la d’une comète , on doit lui nier qu’il Venu du grand abyrae & qu’elles y '«été /. IS ■ipo 'H'iflo'ire Naturelle. ^ foieitt toutes rentrées , puifque le g*/**'^. abyme étant , félon lui , environii'^ prelî'c de tous côtés par la croûte ou 1 •terreftre, il eft impoliible cpie l’attrae de la comète ait pu caufer aux |( contenus dans l’intérieur de cet ofb® moindre mouvement ; par conféfl'-''';, le grand abyme n’aura pas éproi' comme il le dit , un lltix & reflux lent, dès - lors il n’en l'era pas n’y fera pas entré une feule goutte d & à moins de fuppofer que l’eau de la comète a été détruite par elle feroit encore aujourd’hui fur 1^ face de la terre , couvrant les fo«’‘'’^j/ des plus hautes montagnes. Rien J-. raélérife mieux un miracle que fibilité d’en explitjuer l’effet par les naturelles; nos auteurs ont fait efforts pour rendre railbn du deu^^.i leurs erreurs de Phyfique au caufes fécondés qu’ils emploient, vent la vérité du fait tel C[u’il eft rapP jil dans l’Écriture fainte , & démo‘’^^^,|i! cju’il n’a pu être opéré que par 1^ première, par la volonté de Dieu- D’ailleurs il eft aifé de fe Théorie Ae la Terre. ce n’eü ni dans un feul & même J‘'^ps , ni par l’efFet du déluge que la a iailîe à découvert les continens nous habitons ; car il elt certain , par jj 'éinoignage des livres facrés , que le [.^^adià terrellre étoic en Afie , & que Allé étoit un continent habité avant le ^'ge ; par conbéquent ce n’ell pas dans ^'iinps que les mers ont couvert cette / coniidérable du globe. La terre donc avant le déluge telle à peu Si qu’elle eft aujourd’hui ; & cette ^fine quantité d’eau que la Julticc l'Sne fit tomber fur la terre pour jmnir ij^'^'nme coupable, donna en efiet la l'r! S' à toutes les créatures; mais elle ne ’^^uifit aucun changement à la furfucc terre , elle ne déiruilit pas mêtiie les ue la colombe rapporta ® Ijranche d’olivier. Iq ‘^urquoi donc imaginer , comme fait la plupart de nos Naturalilles , Cette eau changea totalement la du globe jufqu’à mille & deux Vf f pieds de profondeur î pourquoi t^^®*it-ils que ce foit le déluge qui ait fur la terre les coquilles qu’oa N jj jicjz HiJIoîre Naturelle. trouve à fept ou huit cents pieds daiis^^’ rochers &. dans les marbres ! pourq^''' dire que c’eft dans ce temps que le 1^'’! formées les montagnes & les collin^^J & comment peut-on fe figurer au’il ‘ ' Jlî’ pofîible que ces eaux aient amené maflès & des bancs de coquilles de lieues de longueur î Je ne crois Ÿ qu’on puifle perfifter dans cette opin'^’^j ù moins qu’on n’admette dans le dél^'t" un double miracle , le premier I l’augmentation des eaux , & le pour le tranfport des coquilles ; comme il n’y a que le premier qui rapporté dans l’Écriture fainte , jf vois pas qu’il Toit nécelTaire de fair^^ ‘ article de foi du fécond. D’autre côté, fi les eaux du déluê après avoir fé/ourné au - delTus «les 1' hautes montagnes , fe fufTent enfui'^ ■ — --- pv tirées tout-à-coup , elles auroient une fl grande quantité de limon & mondices que les terres n’auroient f été labourables ni propres à recevoi*” arbres ,& des vignes que plufieurs après cette inondation , comme 1 du AiAvyiiuaiiuii , tuullll'- ‘ , V que dans le déluge qui arriva en I Théorie de la TerfOi ip f Psys fubmergé fut totalement aban- & ne put recevoir aucune cul- j ® que plus de trois fiècles après cette ''^tidaiion. Voyez Aâa érudit, Lipf. J"'*® 1 6 P I , png, 10 0. Auffi doit-on ^§arder le déluge univerfel comme un ’^'^yen furnaturel dont s’efl: fervi la '^Ute - puifTance divine pour le châti- lllç <8; *^t des hommes , & non comme un naturel dans lequel tout fe feroit félon les loix de la Phyfique. Le 1 ^ge univerfel eft donc un miracle '*ai fa caufe & dans fés effets; on voit ^J''einent parle texte de l’Écriture ftinte, a fervi uniquement pour détruire lï' - . - . ^^tiime & les animaux , & qu’il n’a /'itigé en aucune façon la terre , puif- après la retraite des eaux, les mon- , & même les arbres , étoient à leur 1 , & que la furface de la terre étoit ^‘‘'^pre à recevoir la culture & à pro- des vignes & des fruits. Comment la j-ace des poiffons , qui n’entra dans l’arche , auroit- elle pu être '^fervée, fi la terre eût été dilToute dans > ou feulement fi les eaux eufl'ent ^ez agitées pour tranfporter Us N iij P 4 Hi flotte Naturelle. coquilles des Indes en Europe , &c ' Cependant cette ruppofition , c’eft le déluge univerfèl qui a tranlp^Ç^ les coquilles de la mer dans tous les mats de la terre , ell devenue l’opil^'j . on plutôt la fuperüition du commun Katuraliftes. Woodward, Sclieuchzer^ quelcpes autres appellent ces coqn'*|^’ pétrifiées les relies du déluge , ils j j regardent comme les médailles Sc , monumens que Dieu nous a lailTés ~ - D® évènement , afin qu’il ce terrible s’effaçât jamais de la. mémoire du g^'’ humain ; enfin ils ont adopté cette W pothèfc avec tant de refped , pour n^ P j dire d’aveuglement , qu’ils ne paroil^^^ s’être occupés qu’à chercher les de concilier l’Ecriture fainte avec opinion , & qu’au lieu de fe fervh leurs obfervations & d’en tirer des Id mières , ils fe font enveloppés dans nuages d’une théologie phyfique, ï obfcurité & la petitelîe dérogent ^ la clarté & à la dignité de la reügi^’*^ & ne laiflcnt apercevoir aux incréc qu’un mélange ridicule d’idées hvro‘i"L ■& de faits divins. Prétendre en ^ Théorie rie la Tcyte. *^pllquçr le déluge univerlel & les caules ^^(îqijes , vouloir nous apprendie le. de ce qui s’eft paffé dans le ternps *^^ Ceuc grande révoludoii > deviner quel^ ont clé les effets , ajouter des faits a '®ii>cdu livre ficré, tirer des confé- Knees de ces faits, n’elt-.ce pas vou- j f niefurer la puill'ance du Très-haut î merveilles que la main laienfiilantâ ^Pèi'e dans la Nature d’une manièr* N'forme & régulière , font incoinpré- if^ifibles, & à plus forte raifonles coups |[«clat, les miracles, doivent nous tenir le faifilTement & dans le filence. , Mais , diront-ils , le déluge univerfel un fût certain, n’eft-il pas permis raitonner fur les conféquences de ce î A la bonne heure , mais il^ fuit que %s commenciez par convenir que le '^''Ve univerfel n’à ipu s’opérer par les f'JilKnces phyflques, il fuit que vous .V^connoilfiez comme un effet immé- j.ht de la volonté du Tout-puilfint, il que vous vous borniez a en fivoir ^'^leinent ce <[ue les livres ficrés nous apprennent, avouer on même temps ^'^ ‘1 ne vous ell pas permis d’en favoir ^Çf6 Nijlolre Naturelle. davantage, & fur-tout pe pas mêler U”’* mauvailc phyfjque avec fa pureté livre fàint. Ces précautions qu’exig^!^ refpeél qucnous devons aux décrets"* Dieu, étant prifes, que refle-t-ii à miner au fujet du déluge î Eft-il dit ï Écriture fâinte que le déluge ait fbrP’* que le délug les montagnes î il efl dit le contra'f*' eft il dit que les eaux fulTent dans agitation afTez grande pour enlever "î* fond des mers les coquilles & les tra*’*' porter par toute fa terre.' Non , l’Ar"^^ voguoit tranquillement fur les flots : " il (Kt que la terre fouffrit une diffoluti"? totale! point du tout; le récit de l’I^' torieii (acre efl fiinple & vrai, celui Naturalifles cft compofé & fabuleux. Théorie de la Terre. 29 /, preuves DELA ’^Héorie de la TERRË»; article VI. géographie. L a furfacedelaTerren’efl; pas, comme celle de Jupiter , divifée par bandes *''ernaiives & parallèles à I equateur , au *’^niraire elle eft divifée d’un pôle à l’autre deux bandes de terre & deux bandes '^^•Tier; la première & principale bande l’ancien continent, dont la plus grande '^'^gueur le trouve être en diagonale l’équateur , & qu’on doit mefurer Commençant au nord de la 1 artarie plus orientale , de-là à la terre qui ^^oifine le golfe Linchidolin , où les I ofeovites vont pêcher des baleines , ^'là i Tobolsk , de Tobolsk à la mer V^fpienne , de la mer Cafpicnne à la de la Mecque à la partie occl- N Y 2 5 ? 8 'Hijîoire Nature^e. Éfentale du pays habité par le peuple ^ Galles en Afrique, enluite au mugi, au Monomotapa, & enfin au de Boniie-elpéraiice. Cette ligne , ^ efi la plus grande longueur de l’anci'-'' continent, ell d’environ ^6oo lieH^^' elle n’eft interrompue que par la Cafpietine & par la mer rouge , doU^ .. . /“ ...... A largeurs ne font pas conlidérables , on ne doit pas avoir égard à ces interruptions lorfque l’on confidèr^ ’ comme nous le faîfons, la furfacedu glo^‘ divifce feulement en quatre parties. Cette plus grande longueur fe troU'* en mefurant le continent en diagonal®’ car fi on le mefiire au contraire fui''**'* les méridiens , on verra qu’il n’y a 2.^00 lieues depuis le cap nord de Lapp^ 3iie juiqu^au cap de Bonne-efperancc ? t «{u’on traverle la mer Baltique dans longueur, & la mer Médiierranée tff’* toute fil largeur, ce qui fait une b'®** moindre longueur & de plus grandes terruptions que par la première ron^®’’ •.A 1 égard de toutes les autres difiant^® ^qu’on pourrott mefurer dans l’ancien îiflem fous les même? méridiens , oB Théorie de la Terre. 'fouvera encore beaucoup plus petites 'lue celle-ci , n’y ayant, par exemple, 'lUe 1800 lieues depuis la pointe méri- ''ionale de l’île de Ceylan julqu’à la côte ^^ptentrioiiiilc de nouvelle Zienible» même fi on mefure le continent pa- î=‘llèlement à l’équateur, on trouvera que '' plus grande longueur (ans iiuerrup- le trouve depuis la cote occidentale 'le l’Afrique à Trefana, jufqu’à Ningpo ^Ur lu côte orientale de la Chine, & cpi’elle '^environ de 2800 lieues; qu’une autre 'uugueur fins interruption peut fe mefu- î«rdepuisla pointe de la Bretagne à Breffc iuiqu’à la côte de la Tartarie Chinoilc , ^ tpi’elle eft environ de 2300 lieues; 'lu’eu mefurant depuis Bergen en Nor- ^^ge jufcru’à la côte de Kamtfchatka , il y a plus que i 800 lieues. Toutes ces ^‘gues ont , comme l’on voit , beaucoup j'^oiias de longueur que la première , ainfi rplus, grande étendue de l/ancien con- ''^^mt efi en effet depuis le cap oriental la Tartarie la plus feptentrionale jtif- 'l^fuii cao de Bonne-efpérance , c’eft-à- de*3Ôoo lieues. Voye-^ la première 300 'Hïjîoire Naturelle. Cette ligne peut être regardée cornU'^ le milieu de la bande de terre qui coiA' pofe l’ancien continent, car en mefur^A* l’étendue de la furface du terrein des côtés de cette ligne, je trouve qu’il y’ dans la partie qui eft à gauche 247 1 lieues quarrées , & que dans la par''® qui efl: à droite de cette ligne , il y 24(59687lieues quarrées, ce qui eft égalité fingulière, & qui doit faire prél^' mer avec une très-grande vraifemblanC®’ que cette ligne efl le vrai milieu de l’a^' cien continent , en même temps qu’el*^ en efl la plus grande longueur. L ancien continent a donc en tout viron 4940780 lieues quarrées, ce 3 ae fait pas une cinquième partie de ^ Hirfàce totale du globe ; & on peut reg^^ der ce continent comme une large bati^* de terre inclinée à l’cquateur d’envir^^ 3 O degrés. A l’égard du nouveau continent, peut le regarder aulîl comme une banJ** dont la plus grande longuc^^ doit etre prifè depuis l’embouchure fleuve de la Plata jufqu’à cette contf^^ maréc.ageufe qui s’étend au-delà du ^ Théorie de la Terre. ^ot J's Affiniboïls, cette route va de l’em- ^Ouchure du fleuve de ia Plata au lac ^aracares , dc-là elle paffe chez les Ma- '^guais , chez les Chiriguanes, enfuite à P^^cona , à Zongo , de Zongo chez les ?*iTias , les Mariaiias, les Moruas, de-la Fé & à Cartagcne , puis par le golfe ^*1 Mexique, à la Jamaïque, a Cuba, ''^Utle lonc de la péninfule de la Floride, les i^Tpalaches, les Chicachas , de-là fort Saint-Louis ou Creve-cœur , au ^'^rt le Sueur , & enfin chez les peuples ^^i habitent au-delà du lac des Affiniboils, l’étendue des terres n’a pas encore été ^'Connue. Voye^ la fécondé carte de Gét>- Cette ligne qui n’eft interrompue que f^rle golf°du Mexique, qu’on doit re- gïrder comme une mer mediterranee , ?^iit avoir environ deux mille cinq cents '«Ues de longueur, & elle partage le nou- continent en deux parties égales, jjoiit celle qui eft à gauche a i 069286I ;'®«cs quarrées de furfiice , & celle qui eft ^ droite en a 1070926-;^; cette ligne ^1^' fait le milieu de la bande du nouveau ^'^htinem , eft auifi inclinée à l’équateur '302 Hijfoire Naturelle, d’environ 30 degrés, mais en feus op' pofé, en forte que ceiie de l’ancien tinent s’étendant du nord-eft au fud-oue^ celle du nouveau s’étend du nord-ou^ au fud-ell ; & toutes ces terres enfenibl^' tant de l’ancien que tu nouveau tinent , font environ 7080993 lieü^' quarrées, ce qui n’eft pas, à beaucoi*!’ près , le tiers de la furface totale du qui en contient vingt-cinq millions. On doit remarquer que ces deux ligi^^^ qui traverfent les contincns dans leurs grandes longueurs , & qui les partag^^' chacun en deux parties égales , abou^' cl« fent toutes les deux au même degré latitude feptentrionale & auftrale. peut auffi obferver que les deux con^jT nent font des avances oppole'es & qu* ^ regardent, fivoir, les côtes de l’Afrirf'^ depuis les îles Canaries, jufqu’aux cü‘^^ de la Guinée , & celles de l’Amérir}*^* depuis la Guiane jufqu’à l’embouch^*'^ de Rio-janeiro. II paroît donc que les terres les anciennes du globe font les pays qui aux deux côtés de ces lignes îi une tance jinédiocrc; par exetnple, à 200 û** TJiéone de la Terre. 3 0 3 ’ ^ ^ î 0 lieues de chaque côté , & en fui- ''snt cette idée qui eit fondée fur les ob- servations que nous venons de rapporter, *^ous trouverons dans l’ancien continent les terres les plus anciennes de l’A- S*’'que font celles qui s’étendent depuis le '■3p de Bonne-efpérance jufqu’à la mer •■ouge & jufqu’à l’Égypte , fur une lar- §*Ur d’environ 50® lieues, & que par ’^^nféquent toutes les côtes occidentales l’Afrique , depuis la Guinée jufqu’au '^étroit de Gibraltar, font des terres plus ’^oiivellcs. De même nous reconnoîtrons [iri’en Afie, fi on fuit la ligne fur la même *rgeur , les terres les plus anciennes ^ûiîi l’Arabie heureufe &c délerte, la Perle ^la Géorgie ; la Turcomanie & une par- de la Tartarie indépendante , la Cir- & une partie de la Mofcovie, &c, 'I>re par conféquent l’Europe eft plus l'ouvelle , & peut-être aulG la Chine & ^ partie orientale de la. Tartarie : dans le ?0uvèau continent, nous trouverons que '‘terre Magellanique , la partie «ricntale Brefil, du pays des Aimazones, de la ^ttiane & du Canada font des pays liou- '^auxeijL comparailbu du Tucuman^idu 3 04 Hifîoire Naturelle. Pérou , de fa terre ferme & des îles golfe du Mexique, de la Floride, AlilUflipi & du Mexique. On peut core ajouter à ces obfervaiions deux qui font aflez remarquables : le vieux ^ le nouveau continent font prefque opp'^' fés i’un à l’autre; l’ancien ell plus éteit^'* au nord de l’écpateur qu’au fud , au coi^' traire le nouveau l’eft plus au fud qu’®** nord de l’équateur; le centre de l’anci^^' continent elt à i 6 ou i 8 degrés de la^ij tude nord , & le centre du nouveau elî‘^ I d ou 1 8 degrés de latitude fud, enfod® qu’ils lèmblent faits pour fc contre- b®” iancer. Il y a encore un rapport lier entre les deux cqntinens, quoifp'’ nie paroiffe plus accidentel que ceux je viens de parier; c’eft que les dei’’* continens feroient chacun partagés deux parties qui feroient toutes environnées de la mer de tous côtés 1^*^^ deux petits illhmes , celui de Suez ^ celui de Panama, Voilà ce que l’infpedtion attentive globe peut nous fournir de plus fur la divifion de la terre. Nous nous «b tiendrons de faire fur cela des hypoib^^^^ Théorie tîe Ja Terre. 5 ® 5 ^ de hafarder des raifonncmens qui l'ourroient nous conduire à de fauiTes '^^nféquences , mais comme perfonne ‘‘.'■‘voit confidéré fous ce point de vue ia ^‘vifion du globe , j’ai cru devoir com- *^Utîiquer ces remarques. 11 eft aflez fin- Stilier que la ligne qui fait la plus grande ^‘tgucur des continens terreftres , les l'^ftage en deux parties égales; il ne l’eft moins que ces deux lignes coinmen- [*at & finilTcnt aux mêmes degrés de ^itude, & quelles foient toutes deux ‘‘'clinées de même à l’équateur. Ces rap- ports peuvent tenir à quelque chofe de ^'Itérai que l’on découvrira peut-être, & JlOe nous ignorons. Nous verrons dans ^ fuite à examiner plus en détail les iné- l^lités de la figure des continens ; il nous ‘“Ifit d’obferver ici que les pays les plus **'ciens doivent être les plus voifins de *^'5 lignes , & en même temps les plus ^^'îvés , & que les terres plus nouvelles en 'doivent être les plus éloignées, & en **'0fne temps les plus balles. Ainfi en ^Uiérique la terre des Amazones , la ^oiane & le Canada feront les parties les nouvelles; en jetant les yeux fur la hiïjloire î^alurelki: carte de ce pays , on voit que les font répandues de tous côtés, qu’il y a i'*’ grand nombre de lacs & de très-grait^* fleuves , ce f' ftériïes ; car les hommes détruifent les contrai trnent les eaux , relïerrent les ^^Uves , dellèchent les marais , & avee temps ils donnent à la terre une face ‘•vuips Ub UUllil'-i*'- *^1. Ste différente de celle des pays inha- **tés ou nouvellement peuplés. ^ Les Anciens ne connoifî'oient qu une petite partie du globe ; l Amérique ^’^tière , les terres arétiques , la terre au^ & Mao-ellanique , une grande partie l’intérieur de l’Afrique , leur étojent ^'ttièrement inconnues , ils ne favoient que La Zone torride étoit habitée , p^oiqu’ils euffent navigé tout autour de l'Afrique , car il y a 2200 ans que Neco d’Égypte donna des vaiffeaux à des Iténiciens qui partirent de la mer rouge , '^^toyèrent l’Afrique , doublèrent le cap tle g . -^onne-efpérance , & ayant employé ans à faire ce voyage , Us entrèrent 308 Hîfloire Nauirelk. ia troi/îeine année dans le détroit de traitar. Voye-^ Hérêdote , lib.jv. dant les Anciens ne connoilîdieni ^ propriété qu’a l’aimant de fe diriger ? les pôles du monde , quoiqu’ils conO^^^ fent celle qu’il a d’attirer le fer ; ils ig'’‘’' Toient la caufe générale du flux & reflux de la mer, ils n’étoient pas iïirs l’océan environnât le globe fans ruption : quelques-uns à la vérité 1’^”* foupçoniié , mais avec fl peu de foit‘^^" ment qu aucun n’a ole dire ni même jeéturer qu’il étoit poflible de faire ** tour du monde. Magellan a été le mier qui l’ait fait en l’année 1519 i elpace de i 12^ jours. François a été le fécond en 1577, & il rafaif^^!* 1056 jours. Enluite Thomas Caven "Jliéone de îa Terre. 3 i î de Baldivia ou d’un autre port la côte du Chili , & traverfam cetto î'er fous le î O™' degré de lat.tude fud. ',n’y a aucune apparence que cette iia- ^'gaiion , qui n’a jamais été faite , fut l^^f illeufe , & il eft probable qu’on trou- ''toit dans cette traveriée de nouvelles ^^fres ; car ce qui nous relie à connoître côté du pôle aullral ell fi confidé- , qu’on peut fans fe tromper l’é- 'duej à plus d’un quart de la fuperficic alobe, en forte qu’il peut y avoir ce» climats un continent lerrelire grand t(ue l’Europe , 1 Allé , & Afrique prifes toutes trois enfemble. ^ Comme nous ne connoilTons point tout cette partie du globe , nous ne fouvons pas lavoir au jufte la propor- qui eft entre la furface de la terre ^ celle de la mer; feulement, autant ^^’on en peut juger par 1 infpeôtion de qui eft connu , il paroit qu il y a plus mer que de terre. Si l’on veut avoir une idée de la quan- énorme d’eau que contiennent les , on peut fuppoferune profondeur Commune & générale à l’océan, & en ne ^3 i i Hïjîoire Naturelle. la faifiint que de deux cents toiles oU ^ la dixième partie d’une lieue , on qu i! y a allez d’eau pour couvrir le entier d une hauteur de fix cents pi^^ d eau , & fî on veut réduire cette ^ dans une feule malTe , on trouvera fait un globe de plus de foixante lie'''’ de diamètre. Les Navigateurs prétendent que ^ continent des terres auHrales eü coup plus froid que celui du pôle tique , mais il n’y a aucune apparence cette opinion Ibit fondée, & probflb*^' ment elle n’a été adoptée des VoyageU'’-,' que parce qu’ils ont trouvé des glace* ^ une latitude ou l’on n’en trouve prefei''’* jarnais dans nos mers leptentrional^^l mais cela peut venir de quelques caU^^’ particulières. On ne trouve plus de dès le mois d’avril en deçà des 6 y &■ ÿgrés de latitude feptentrionale , & 6auv.iges de l’Acadie & du dilent que quand elles ne font pas toH‘^^ Tondues dans ce mois-là , c’elt une que le relie de l’année fera froid & pK vieux. En 170 j ü n’y eut, pour ain*' dire , point d’été , & il plut prelq^^ coniiijuellemeJ*^’ Théorie de h Terre. ^ ^ auflî non-feulement les ^ des mers fcptentrionales n’étoient fondues au mois d’avril au 67"’' , mais même on en trouva au i j lui [>d. le 41 ou 42 i/?- de r Acad, année Foyei degré. n --17^5- .| ti trouve une grande quantité de ces flottantes dans la mer du nord , jll'tout à quelque diftance des terres j viennent de la mer de Tartarie dans , ® de la nouvelle Zemble & dans les endroits de la mer glaciale. J’ai y '‘fluré par des gens dignes de foi , Capitaine Anglois, nommé Mon- jj O au lieu de chercher un pafltige entre du nord pour aller à la Chine , dirigé fit route droit au pôle & 'lHe approché jufqu’à deux degrés : 1, ' dans cette route il avoit trouvé une w ^ mer fans aucune glace , ce qui glaces fe forment auprès car même on voudroit fiippofer , fairç y oute apparence , qu’il pourroit ^ciç , floid au pôle pour que la fuper- la mer fût glacée, on ne conce- pas mieux comment ces énorme* O 314 Hipoîre Nal Welle. glaces qui flottent , jtourroient fe Ji elles ne trouvoient pas un point tl’app':^ contre les terres, d’où enluite elles fe tachent par la chaleur du foieil. Les de^ A^aifFeaux que la Compagnie des envoya en 1739 à la decouverte C terres auftraies, trouvèrent des olacc^ O ,i[j une latitude de 47 ou 48 degrés , ces glaces n’étoient pas fort éloigi^‘^‘^ des terres , puifqu’ils les reconnuf^*’'! Lins cependant pouvoir y aborder, f ' fur cela la carie de Al. Buache , / Ces glaces doivent venir des terres térieures Si voifines du pôle aullrai ) en peut conjedlurer qu’elles fliiveii^ _ cours de plufieurs grands fleuves dout^^^^^ terres inconnues font arrofées, de que le fleuve Oby, le Jénil'ca Si les grandes rivières c[ui tombent dans mers du nord , entraînent les glaces ^ Louchent pendant la plus grande de l’année le détroit de Waigats ? rendent inabordable la mer de par cette route , tandis rpt’au-dela nouvelle Zeinble & plus près des où il y a peu de fleuves & de terres j glaces font moins communes & Théorie de In Terre, :.î5 plus navigable ; eu forte que fi ou encore tenter le voyage de la Shi ‘■ne & du Japon par les mers du nord , Wdroit peut-être, pour s’éloigner idus des terres & des glaces , diriger ■■oute droit au pôle, & chercher les 5 hautes mers , où certainement il n’y /{ne peu ou point de glaces ; car on que l’eau l'alce peut fans le geler de- ^^■fir beaucoup plus froide que l’eau ''■ice glace'e , & par coniéquem le froid du pôle peut bien rendre l’eau ^ mer plus froide que la glace, fans pour cela la furface de la mer fe gèle, (■'‘■^lant jrlus qu’à 8o ou 82 degrés, la de la mer , quoique mêlée de J^^coup de neige & d’eau douce , n’elt qu’auprès des côtes. En recueil- li^ les témoignages des Voyageurs fur ^Paflàge de l’Europe à la Chine par la f du nord, il paroît qu’il exifte , & ç) ® s’il a été fi fou vent tenté inutilement , parce qu’on a toujours craint de v.^gner des terres &. de s’approcher du ^ > les Voyageurs l’ont peut-être §ar(Jé comme un écueil. Cependant Guillaume Barents qui Oi; '3 1 6 Hijîoire Naturelle. avoit échoué , comme bien d’autres , fon voyage du nord , ne doutoit çju’il n’y eût un paflâge , & que s’il fe plus éloigné des terres , il n’eût trou'^ une mer libre & fims glaces. Des Voy*. geurs Mofcovites envoyés par le pour reconnoître les mers du Nord, rfljj portèrent que la nouvelle Zembie point une île , mais une terre ferme e ^ continent de la T artarie , & qu’au de la nouvelle Zembie c’ell une libre & ouverte. Un voyageur dois nous aflure que la mer jette de teJfPj en temps fur la côte de Corée & Japon , des baleines qui ont fur le harpons Anglois &. Hollandois. Hoilandois a prétendu avoir été fous le pôle , & alTuroit qu’il y auffi chaud qu’il fait à Amfterdam eia Un Anglois nommé Goulden, qui fait plus de trente voyages en Groeiû^’’^ ^apporta au roi Charles II, que j vailfeaux Hollandois avec lefquel^ faifbit voile , n’ayant point trouV^^ , baleines à la côte de l’île d’Edges , lurent d’aller plus au nord , & qti^^^,^ de retour au bout de quinze jours; Théorie de la Terre. 3 17 f^ollandois lui dirent qu’ils avoient été 8 ÿ'"' degré de latitude , c eft- , à un degré du pôle , & que là ils ''^Voient point trouvé glaces, mais mer libre & ouverte, fort profonde ^^^mblable à celle de la baie de Bifcaye^ I qu’ils lui montrèrent quatre journaux deux vaiffeaux , qui attelloient la 'l'^Uîe chofe & s’accordoient à fort peu fchofe près. Enfin il efl r.apporté dans Tranfiiaions philofophiques , que Sx Navigateurs qui avoient entrepris I découvrir ce paffage , firent une route J" 300 lieues à l’orient de la nouvelle ^^uibie , mais qu’étant de retour la ’^uipagnie des Indes ejui avoit interet Ce pafiàge ne fut pas découveit, ISêcha ces Navigateurs de retourner. k recueil des voyages du Nord , 20 0. Mais la Compagnie des Indes Hollande crut au contraire qu ilétoitde iiiiérct de trouver ce paffage; 1 ayant inutilement du côté de 1 Europe , i ^ le fit chercher du côté du Japon , |i ^He auroit apparemment reulli , fi j^‘'''pereur du Japon n’eût pas interdit èiraneers toute iravigation du côté ^ O iij '318 Hijîoire Nalureïïe. des terres de Jcffo. Ce pafiage ne donc fe trouver qu’en allam droit pôle au-delà de Spitzberg , ou bicit ^ fliivant le milieu de la haute mer , la nouvelle Zemble & Spitzberg - îe 79"’' degré de latitude : fi cette 1”;^ a une largeur conlidérable , on ne pas craindre de la trouver glacée à latitude , & pas même fous le pôle, f, ies raifons que nous avons allégué^*' en effet , il n’y a pas d’exemple ait trouvé la furface de la mer glacée ^ large & à une diffance confidérable côtes , le leul exemple d’une mer t^^ îement glacée eff celui de la mer noif^' elle eff étroite & peu filée , âa. elle ref •ci' J - . une très-grande quantité de fleuves viennent des terres leptentrionales y appormnt des glaces , aiifll elle g‘|j quelquefois au point que la furface ^ ^ entièrement glacée , même à une fondeur confiderable , & , ff on en les Hîfforiens . elle gela du teiuj’^ iif I empjereur Copronyme , de trente dées d cpaifleur , lans compter 'i^» coiub esde neige qu’il y avoir par-d*^ ’j la glace. Ce fait me paroît exagéré , T'héorie de la Terre. 3 i fur qu’elle gèle prefciue tous les ^'vers, tandis que les hautes mers qui '^iit de mille lieues plus près du pôle , *î® gèlent pas ; ce cjui ne peut venir que difFèrcnce de la làlure & du peu de States c[u’elles reçoivent par les fleuves, '.‘a coinpjraiton de la quantité énorme glaçons qu’ils tranlportent dans la mer ‘iQire. Ces glaces , que Ton regarde comme barrières cpii s’oppofent à la naviga- ''^h vers les pôles & à la découverte des ''^‘■'■csaufl raies, prouvent feulement qu’il ^ ‘‘ do très-.c^rands fleuves dans le voifi- ‘'■'ge des climats où on les a rencontrées , b'r con(éf[Lient elles nous indiquent aulît il y a de vafles continens d ou ces '^iives tirent leur origine , & on ne doit J le décourager à la vue de ces obfla- car fl l’on y fliit attention, l’on ^f^onnoîtra aifément que ces glaces n« çj^'yent être que dans de certains en- particuliers ; cjii’il efl: prcfqu’iin- pbhle que dans le cercle entier que pouvons imaginer terminer les atidrales du côté de l’équateur, il par -tout de grands fleuves cj^uï' Ü iiij ■^32 0 HiJIoire Naturelle. charient des glaces, & que par confe'qH^’l* il y a grande apparence qu’on reulFirO'] en dirigeant là route vers quelqu’autf^ point de ce cercle. D’ailleurs la defcriF tion cjue nous ont donnée Dampiet ^ quelques autres voyageurs, du terrein la nouvelle Hollande , nous peut loupçonner que cette partie du globe avoiline les terres auftrales, & qui pei'"' être en fait partie , eft un pays nio'"'* ancien que le reffe de ce contint*'* inconnu, L^a nouvelle Hollande eft terre balTe , fans eaux , fans montago^^’ peu habitée , dont les naturels font Yages & fans indultrie ; tout cela court à nous faire penfer qu’ils Toient etre dazis ce continent à peu ce que les Sauvages des Amazones on Paraguai font en Amérique. On a troU''^ des hommes polices , des empires & rois au Pérou, au Alexicjue , c’eH'"*. dire, dans les contre'es de l’Amérique plus élevées, & par conféquent anciennes ; les Sauvages au contraire . iôm trouvés dans les contrées les baffes & les plus nouvelles : ainfi peut préfumer que dans l’intérietif Théorie <ée la Terre, j 2 1| I^^Tes auftrales on trouveroit aiiflî dés ^Oinnies réunis en fociété dans ies con- ’fées ékvées , d’où ces grands fleuves amènent à la mer ces glaces prodi— ê'^ufes tirent leur fource. L’intérieur de l’Afrique nous cfl; in- ^^Hnu , prefqu’autant qu’il l’étoft au:C Anciens ; ils avoient , comme nous ^ fait , tour de cette prefqu’iie par mer, mars ^ vérité ils ne nous avoient latlTé ni ^^rtes ni defcription de ces côtes. Pline Nus dit qu’on avoit, dès le temps d’A^ '^i'atidre, fait le tour de l’Afrique , qu’on ^t'oit reconnu dans la mer d Arabie des N^uis de vaifleaux Efpagnols , 1 ^Onon Général Carthaginois avoit fait J. '’oyage depuis Gades jufqu’a la mer N'^rabie, qu’il avoit même donné par la relation de ce voyage. Outre , dit- il , Cornélius Nepos nous Nprend que de fon temps un certairt P udoxe perfécuté par le roi Latburus » obligé de s’enfuir ; qu’étant parti dtî Solfe Arabique , il étoit arrivé à Gades, t[u’avant ce temps on cominerçort Lfpagj^g Éthiopie par la mer. Voye^ “''G Hifl, Nat. tome I, lib. Cepca- O 32 2 Htjîotre Naturelle. cfant , malgré ces témoignages Jes ciens,on s’ctoit perfiiaclé qu’ils n’avoi£‘'‘ jamais doiil'lc le cap de Bonne-ef jjéraii^^] & l’on a regardé comme une découv^f'* nouvelle cette route que les Poriiig‘‘^ ont prife les premiers pour allen grandes Indes; on ne fera jteut-être U‘ fâché de voir ce qu’on eu cioyoit datis neuvième fiècle. « On a dt couvert de notre »une choie tome nouvelle, & ejui é“’‘‘ » inconnue autrefois à ceux qui ont 55 avant nous. Perlonne ne croyoit 55 la mer qui s’étend depuis les Indes 55 qu’à la Chine,, eût communicai'^*' 55 avec la mer de Syrie, & on ne po^”. 55 voit fe mettre cela dans l’eTprit. >5 ce qui ell arrive de notre temps, Cei‘^‘^ 55 ce que nous en. avons appris; 55 trouvé dans la mer de /\oum ou 55 terranée les débris d’un vaifîéau 55 que la tempête avoit brifé , & tous 55 qui le inontoiem étant péris , les 55 1 ajitm mis en pièces , elles furent 55 tées par le vent & par la vague »daus la mer desCozars, ik tie-là au 55 ixal de la mer üicdiierraiiée , d’où Théorie de lii Terre. j 2 5 enfin jetées fur fa côte de Syrie, ce fait voir cjue la mer environne ce 'put le pays de la Chine & de Ciia,cc ^®>ctrémité du Turqueltan & le pays ce |*«s Cozars , qu’enfuite elle coule par ce * détroit jultfu’à ce qu’eiie baigne lace '^ôte de Syrie. La preuve eft tirée de ce conltruélion du vaifleau dont nous ce ^^^nons de parler, car il n’y a que les ce '^‘fiffeaux de Siraf , dont la fabrique elt ce '® lle que les bordages ne font point ce cloués , mais joints enfemble d’une « 'Manière particulière , de même que s’ils ce ^' toient coufus , au lieu que ceux de ce '^Us les vailièaux delà mer méditerra-c< ''ée& de la côte de Syrie font cloués, es ^ ne font pas joints de cette manière, ce ^oye^ les anciennes relations des voyages h:> La mer qui eft au-delà du cap des CoU' »rans étoit entièrement inconnue au^^ Arabes à caufe du péril extrême de » navigation, & le continent étoit habii/^ 33 par des peuples fi barbares, qu’il n’étoi^ 33 pas fiicile de les Ibumettre , ni inêm^ »de les civilifer par le commerce. 23 Portugais ne trouvèrent depuis le cap 23 de Bonne- elpérance jufqu’à Soffd'^ 23 aucuns Maures établis , comme ils eH 23 trouvèrent depuis dans toutes les viH^^ 23 maritimes jurqu’à la Chine. Cette viH^ 2 » étoit la dernière que connoifîoient 23 Géographes , mais ils ne pouvoieH’' 23 dire lî la mer avoir commuiaication 23 1 extrémité de l’Afrique avec la mer d® 23 Barbarie , & ils fe contentoient de 23 décrire jufqu’à la côte de Zinge qui 23 celle de la Cafrerie , c’efi: pourqü®* 23 nous ne pouvons douter que la pr®' 20 - mière découverte du pafllige de cet^* 22 mer par le cap de Bonne-efpéran^® 23 n ait été faite par les Européens fous » conduite de Vafco de Gama ;^ ou ^ Théorie de la Terre. 3 2 . l^oins quelques années avant qu’il dou- (c le cap; s’il eft vrai qu’il fe foitcc '■■ouvé des cartes marines plus ancien- « que cette navigation , où le cap « ^^oit inarcjué fous le nom de Frontelra ce Afriqua. Antoine Galvan témoi- ce fur le rapport de Franciico de ce ^Oufa Tavares , qu’en 1528 l’Infant ce -On Fernand lui lit voir une fembla- ce carte qui fe trouvoit dans le monaf- ce d’Acoboca, <& qui étoit faite il y et '‘yoit I 20 ans, peut-être fur celle qu’on ce être à Venife dans le tréfor de S.' ce j^arc , & qu’on croit avoir été copiée ce celle de Marc Paolo , qui marcpie ce la pointe de l’Afrique , félon le ce ^^Hioignage de Ramuiio, &c. ” L igno- *^^flce de ces fiècles au fujet de la naviga- autour de l’Africpiê qaaroitra peut-^ moins finguiicre que le filence de ‘.éditeur de cette ancienne relation an ^^jet des paffages d’FIérodote , de Pline, que nous avons cités, & qui prou- que les Anciens avoient fait le tour l’Afrique. Quoi cp’ii en foit, les côtes de l’A- nous font aduellemeni bien 3 2 Mfiotre Naturelle. connues , mais quelques tentatives qu^t'** ait faites pour pénétrer dans i’intcrieur‘*^ pays, on n’a pu parvenir à le connoît''^ afîez pour en donner des relations exa^-”' tes. Il l'eroit cependant fort à fouhaû<-’^ que par le Sénégal ou par quelqu’auif*^ fleuve on pût reiiionÆr bien avant daH* les terres & s’y établir, on y trouveroi^,’ félon toutes les apparences, un pays riche en mines précieulès que l’eli Pérou ou le Biefil, car on lait que fleuves de l’Alricjue charient beaucoff d’or, & comme ce continent elt un pi‘!f^ de montagnes très-élevées, & que d’’*'' éll leurs il elt fuué fous i equateur, il n’ pas dou eux qu’il ne contienne, aufli-b'^*’ que rAmérif[ue , les mines de méu»i‘’‘ les plus pelans , & les pierres les compides & les plus dures. La vafle étendue de la Tartarie trionale & orientale n’a été reconnue dans ces derniers temps. Si les canes Aloi'coviics font julies, on connoît préleni les cotes de toute cette partie 1 A lie , & il paroit c|ue depuis la poiiéf de la far arie orieu a e jufqu’à 1 que feptCiilrionale , il n’y a guère qti’^'^ Thcane de hi Terre. 327 *^pcice de quatre ou cinq cents lieues ^ on * ‘nêine prétendu tout nouvellement que trajet étoit bien ]>lus court, car dans gazette d’Amderdaiu du 2 -j. janvier ‘ 747 , ileddu à l’article de Péterlbourg iVl. Siolier avoit découvert au-del;t Kain..fciv.uka une des îles de l’Aîné- ^^iie feptenirionale , & qu’il avoit dé- ‘'^on-ré f[u’ün- pouvoir y aller des terres l’empire de RulFie par un petit trajet, Jéûiites&. d’autres Millionnaires ont prétendu avoir reconnu en Tar- '^fie (les Sauvages qu'ils a voient caié- ^hilés en Amérique, ce qui luppoferoiî 'n effet que le trajet leroit encore bien Mus court, Voye-^ l' tiiftoire de la nouvelle '^''ance par le t*- C.li tome 111 p P'iges ■> 0 & //• Cet Auteur prétend ‘”ême que les deux coniinensde l’ancien ^ du nouveau monde lé joignent par le *?Qrd, & il dit que les dernicres naviga- î’^iis des Japonnois donnent lieu de ^‘Iger que le trajet dont nous avons j>arlé„ ^'^11 qu’une baie, au-deflus de lac|uelle peut palier par terre d'Afie en A iué- ^'Sue ; mais cela demande continuation^ jubiu'à patient on a cru avec quelcpue- 3^8 Hijloîre NaînreUe. forte de vraifeniLîance , que le con''" lient du pôle ardique eft féparé en enii«^ des autres continens , auffi-bien celui du pôle antardique. Li aflronoiuie & l’art de la navifratio^' font portes à un li haut point de perl'£‘-'" tion, qu’on peut raifonnabiement eljidf^ d’avoir un jour une connoiffiince exae^^ de lafurficeemièredugiobe. Les Ancic*’^ n’en connoilfoient qu’une affez pet'** partie , parce que n’ayant pas la boulfol®' ils ir oloient le lialarder dans les hau'^^ mers. Je fiis bien que quelques gens prétendu que les Arabes avoient inveO*^^ la bouflole , & s’en étoient fervis loJ’ê" temps avant nous pour voyager lur mer des Indes & commercer jufqu’à Chine^ (Voyei -l’Abrégé de l’ Hifioire Sarrarins , de Bergeron , page 1 1 p ) , ^ ^ ^ ^ i I y y t cette opinion m’a toujours paru dciiu'^'^ ffe j| îi de toute vrailémblance ; car il n’y a cun mot dans les langues arabes, tut^l^f ou perlanne qui puille lignifier la bot*^^ foie , ils fe fervent du mot Italien il^ ne lavent pas même encore aujot**^ par k P.\Cbnrkvoix , tome I, page érfuiv.) Colomb lui -même remarq^’^ que du côté de l’ouelt il venoit certai*^^ vents qui ne duroient que quelques jouf-’ & qu’il feperfuadaêtre des vents de terr^' cependant quoiqu’il eût fur les Ancie'’^ tous ces avantages , & la bouflble , difficultés qui relloient à vaincre étoi^'’' encore fi grandes , qu’il n’y avoir qu^**' fijcces cpti put jufiifier l’entreprife ; iuppofons pour un infiant que le cd’' tinent du nouveau monde eût été éloigné, par exemple, à mille ou quin^^ cents lieues jalus loin qu’il n’efl; en choie que Colomb ne pouvoir ni ni prévoir, il n’y feroit pas arrivé» peut-être ce grand pays feroit-ii enc inconnu. Cette conjedure eft d’aut ,ofi ail* Théorie de la Terre. 333 ' fondée que Colomb , quoique le habile Navigateur de fou liècle , fut 5'fi de frayeur & d’étonnement dans fort *'^ond voyagera nouveau monde ; car la première fois il n’avolt trouvé des îles , il dirigea fi route plus au ^''11 pour tâcher de découvrir une terre ?''‘ne , & il fut arrêté par les courans , ,'^itt l’étendue confidérable & la direc- toujours oppofée à fa route , l’obli- l^fent à retourner pour chercher terre ?, l’occident : il s’imaginoit que ce qui '‘,'^oit empêché d’avancer du côté du Ni n’étoit pas des courans , mais que ^ *«er alloit en s’élevant vers le ciel , & N peut-être l’un & l’autre fe touchoient j '' côté du midi : tant il eft vrai que dans trop grandes entrej^rifes la plus petite '^l'^conftance malheureufe peut tourner U & abattre le courage. '3 54* Hipolre Naturelle. PREUVES DE L A • THÉORIE DE LA TERR^’ ARTICLE VIL Sur la produd 'ion des couches ou de tare. N ous avons fait voir clans ' premier, qu’en vertu de l’attracïli^^l' démontrée mutuelle entre les parties matière , & en vertu de la force centrifuê qui réfulte du mouvement de rotation fon axe, la terre a nécelîairement pU^ ‘ forme d’un fphéroïde dont les diamèt'”^’ diffèrent d’une 230'"' partie , & qf®^^ ne peut être c[ue par les changetn^î' arrivés à la furface & caillés par les vemens de l’air & des eaux , que cette férence a pu devenir plus grande, coitn^. on prétend le conclure par les nielt"^^’ prilés à l’Écjuateur & au Cercle Cette figure de la terre qui s’accorde ^ Lien avec les loix de l’hydrollatique avec jioîrc théorie , fuppofe que le Théorie Ae la Terre. 3 3 5 ^ dans un état de iiqiiéfaftion dans le ''‘^’ps qu’il a pris la forme , & nous avons l'foiiv é’que le mouvement de projedtioa Celui de rotation ont ete imprimes en temps par une même imjnilfion. fe perltiadera facilement que la terre dans un état de liquefaêtion produite le feu , lorfqu’on fera attention à la des matièresque renferme le globe, la plus grande partie , comme les ^Ics & les glaiiês , font des matières ^''fidées ou vitrifiabies , & lorfque d’un ^'^tre côté on réfléchira fur l’impoffibilité 'lU’il y a que la terre ait jamais pu fe trou- dans un état de fluidité produite par 7 eaux , puifqu’il y a infiniment plus Verre que d’eau , & que d’ailleurs l’eau ^ pas la puiflance de difloudre les labiés , jrierres & les autres matières dont lu '^rre eft compofée. Je vois donc que la terre n’a pu ^ndre ft figure que dans le temps où ^ a été liquéfiée par le feu , & en fiii- notre hypotbèfe je conçois qu’au V''r du foleil la terre n’avoit d’autre i^riiie que celle d’un torrent de matières ■ 'relues & de vapeurs enflammées ; que ' 53 ^ Hifioire Naturelle. ce torrent fe ra/Teinltla par l’attraéli^'' mutueiie des parties , &: devint un auquel fe mouvement de rotation donnï*^^ figure d’un (phéroïde ; & lorfque la fut refroidie , les vapeurs qui s’etoi^*'* d’abord etendues , comme nous vo/o*’* s’étendre les queues des comètes , fe c0^‘ denserent peu a peu , tombèrent en furface du globe, & déposèrent^*' même temps un limon mêlé de matieff fulfureules & ftlines , dont une s eft glifîée par le mouvement des dans les fentes perpendiculaires oùeÜ^*' produit les métaux & les minéraux , ^ relie ell demeuré à la furface de la terre'**' j a produit cette terre rougeâtre qui fod^f la première couche de la terre & qui, Cf vaut les difïérens lieux , eft plus ou nid''^ inclee de particules animales ou végét^tK^ réduites en petites molécules dans quelles l’organifation n’eft plus fenfibl^- Ainfi dans le premier état de la terr^ ^ globe étoit, à l’intérieur, compofé d’f’q matière vitrifiée , comme je crois f]** ' 1 eft encore aujourd’hui ; au-deflus cette matière vitrifiée fê font trouvées parties que le feu aura le plus divifé^^' Thc'orie de la Terre. ^ ^ les flxbles, qui ne font que des j>*gmens de verre; & au-deffus de ces , ‘SS les parties les plus légères , les ponces, les e-cumes & les fcories matière vitrifie'e ont furnagé & ont ^^ftné les glaifes & les argiles : le tout recouvert d’une couche d’eau (a) V 5 ou 600 pieds d’épailTeur, qui fijt f °duite par la condenfiition des vapeurs l'^^Ue le globe commença à fe refroi- ’ cette eau dépofa par-tout une cou- l|,® ^'inonneufe mêlée de toutes les ma- jj^'^ss qui peuvent fe fublimer & s’exhaler (1^*^ violence du feu, & l’air fut formé Vapeurs les plus fubtües qui fe déga- j J'sni des eaux par leur légèreté, & les '^ontèrent, ^sl étoit l’état du globe lorfque Cette opinion , que la terre a été entièrement “lie de quelques niilofophcs & même de la plupart des Pères de i’É- è'uworr/w aqsa in omium terrnm Jla^ J®»! - Damaiccne , liv. II, chap. g, inviféi/is , quia exmdahat aqua & operiebat \ S.' Ambroilc, liv. J , Mexam. cfiap. 8, S ^^b/ui cùm ejjet , fitckm ejus inmdame aqua, ^Ifpi-'eiahiïis , dit S.‘ liafile , Homélie Z 4 S. , Auguftin , livre I de la Gcnèfe ^ T, °^e I. ^ Hipolre Naturelle. l’aftion du flux & reflux , celle des & de la chaleur du loleil commencer^' à altérer la lurface de la terre. Le veinent diurne & celui du flux .& élevèrent d'abord les eaux Ibus les mats méridionaux , ces eaux entrai*’*' rent & portèrent vers l’équateur le liii**’’’’ îes glailes , les fables , & en élevait* parties de l’équateur , elles abaifle*^^^ peut-être peu à peu celles des pôie^ ^ cette diftérence d’environ deux dont nous avons parié , car les eaut< P^^ sèrent bien-iôt & rcduifirent en poul^**; . ies pierres ponces .& les autres p*'*^ ^ Ipongieufes de la matière vinifiée étoient à la furface , elles creuièrert* iif»! profondeurs & élevèrent des hau*^^^ qui dans la lliiie font devenues des tinens , & elles produifirent toutes inégalités que nous .remarquons à la j^/ face de la terre, & qui font plus dérables vers l’équateur que pat" ailleurs : car les plus hautes font entre les trojiiques & dans 1^ lieu des zones tempérées , & balles font au cercle polaire & au-** jjj puifque l’on a entre les tropifl**®^ Théorie 3e la Terre. 3 3^ ^ordillières & prefque toutes les moata- S'ieb clu Mexique & tlu Brefil , les aioa- '^gncsde l’Afrique, fa voir le grand &. le Atias, les monts de la Lune, &c. ^ que d’ailleurs les terres qui font entre tropiques fontlcs plus inégalés de tout ^ globe, aulîi-bien que les mers, puif- 'lu U fe trouve entre les tropiques beau- '■'^Up plus d’îles que par-tout ailleurs ; qui fait voir évidemment que les plus ^fundes inégaliiés de la terre (e trouvent ^Uetfet dans le voifinage de l’équateur. Quelque indépendante que foit ma 'uéorie de cette hypothèfe fur ce qui s’ell t'allé dans le temps de ce premier état globe, j’ai été bien ailé d’y remonter îiis cet article , afin de fiiire voir la liai- & la poflibilité du fyllème que j’ai ^'opofé, & dont j’ai donné le précis l’article premier ; on doit feulement ’^^ftiarquer que ma théorie, qui fait le de cet ouvrage , ne part j^as de fi , que je prends la terre dans un à peu près femblable à celui où nous * '^oyons , & que je ne me fers d’au- des fuppofitions qu’on eft obligé ®‘üployer iorfiju’on veut raifonner lùr P H 340 fitjloire Naturelîe. i’etat pafle du globe terreftre ; comme je donne ici une nouvelle au fujet du limon des eaux qui, moi , a formé la première couche “ terre, qui enveloppe le globe , il me ÿK roît néceflaire de donner aulli les rail^*’’ fur lefquelles je fonde cette opinion. vapeurs qui s’élèvent dans l’air , prod^' fent les pluies, les rofe'es , les feux aëric*’^,' les tonnerres & les autres me'téores: vapeurs font donc mêlées de particw^^’ aqueufes , aeriennes , fulfureufes , Tertres, &c. & ce font ces particul folides & terrertres qui forment le dont nous voulons parler. Lorfqi'^|-j lairte dépofer de l’eau de pluie , forme un fédiment au fond ; lorfqu’ap’! ; avoir ramarte une artèz grande ^ de rofée , on la lairte dépofer & Ce rompre , elle produit une efpèce d^ mon qui tombe au fond du vafe ! 'limon ert même fort abondant, & la 'en produit beaucoup plus que l’eai*^^^ pluie ; il ert gras , ontrtueux & roug^'* ( La première couche cjui envelc’rJ.j le globe de la terre ert compofée •|imon mêlé avec des parties de vég' àe Théorie de la Terre, 34 ^' d’animaux détruits, ou lueii avec particules pierreufes ou lablonueufès : peut remarquer prerc[ue par-tout que ^ terre labourable ell rougeâtre & melée lî^tis ou moins de ces difFérentes ma- ^’^tes ; les particules de fable ou de pierre f|tt’on y trouve, font de deux efpèces, Unes grolîières &. maflives, les autres j'^us fines & quelquefois impalpables ; , ^ plus grofles viennent de la couche ''tférieure dont on les détache en labou- Nt & en travaillant la terre , ou bien le '*tton fupérieur en fe giiflant & en péné- Jf=tnt dans la couche inférieure qui eÜ de ''hle ou d’autres matières divifées , forme terres qu’on appelle des fables gias; 5® autres parties picrreufes cjui font jtlus I tles , viennent de l’air, tombent comme 's rofées & les pluies, & fe mêlent inti- ^’.'-huem au limon ; c’eft proprement le ‘^'•‘^Idiide la pouflière que l’air tranfporte, '{*te les vents enlèvent continuellement la furface de la terre , & t[ui retombe ^^luite après s’être imbibée de l’humi- "*1 de l’air. Lorfque le limon domine , 'fi’il fe trouve en grande tjuantité , èt '1^’au contraire les parties picrreufes & P iij '^4 2 IRijloïre "Naturelle. fiiblonneufes font en peàt nombre , terre ell rougtâ.re , pétriffable & trèf fertile, fi elle eil en même temps d’une quantité confidérable de végéta^, ^ ou d’animaux détruits , la terre eit r<âtre, & Ibuvent elle eft encore plus tiie que la première ; mais fi le n’efl qu’en petite quantité, auffi-b'^'' que les parties végétales ou animal^^’ alors la terre eft blanche & ftéiüe , f lorlque les parties lablonneulcs, pierreti*^ ou crétacées qui comjrofent ces flériles & dénuées de limon , font d’une alTez grande quantité de pad'^^ de végétaux ou d’animaux détruits , forment les terres noires & légères dfj n’ont aucune liaifon & jreu de fertil''^^ en lorte que , fuivant les différentes Linaifons de ces trois différentes tières , du limon , des parties d’anin’^'^1. & de végétaux , & des particules de & de pierre , les terres font plus ° moins fécondes & différemment rées. Nous expliquerons en détail notre difcours fur les végétaux , , O ' |U>' qui a rapport à la nature & à la j ^ î i*\ t ^ * T des différentes terres ; mab ici Théorie de la Terre. ^^vons d’autre but que celui de faire '‘itendre comment s’efl formée cette l^feinière couche qui enveloppe te globe ^ qui provient du limon des eaux. l^our fixer les idées , prenons le pre- ^'er terrein qui fe préfente , & dans le- 'll«I on a creyfé affez profondément , par '■’^einple , le terrein de Marly - la - ville les puits font très - profonds ; c’eft un. l'^ys élevé , mais plat & fertile , dont les '^^uches de terre font arrangées horizoïr- ''^letnent. J’ai fait venir des échantillons toutes ces couches que M. Dalibard , ^*bile Botanift.e & verfé d’ailleurs dans ‘°«tes les parties des Sciences , a bien ^oulu faire prendre fous fes yeux , & après ^''oir éprouvé’toutes ces matières a 1 eau- '^ne, j’en aidreffé la table fuivante. T des différens lits de terre rjui fe. trouvent à Marly -la -ville , jufqu’à cent pieds de profondeur (b). I. J Terre franche rougeâtre , rnêlée de beaucoup ^ linion , d’une très-petite quantité de fable La fouille a été frite pour un puits dans un teru ’’’ tiui appartient aéluellement à M. de Pommeryj P iiij ^344 Hïfloire Naturelle . vitrlfiable , & d une quantité un peu plus lidérable de fable caictnable , que j’appelle gravier J pieds. QP******** J I. Terre franche ou limon mêle de plus de gravier & d’un peu plus de fable vitrifiable ... 2. 6 , III. Limon meîe de fable vîtrî- fiable en aiïcz grande quantité, & qui ne faifbit que très -peu d’effervefcence avec l’eau-forte. . 3. I V. Marne dure qui faifoit une grande effervefcence avec l’eau- forte _ , V. Pierre marneufe allez dure. . 4. V I. Marne en poudre , mêlée de fable vitrifiable. . j. f VII. 5 able très-fin vitrifiable. ... . i. 6 . Profondeur 31 pieds* Théorie de h Terre, ''^ 4.5 Ci-contre 31 VIII. Marne eu terre , mêlée d’un de fable vitrifiàble 3. 6. I X, Marne dure, dans laquelle on dOüve (du vrai caillou qui elt de ^ pierre à fufll parfaite 3. 6 . X. Gravier ou poufTière de marne, i .• X I. , Églantine , pierre de la dureté' ^ du grain du marbre , & qui fonnante. . !• 6.' X I I. Gravier marneux r. 6, X I I r. 1 Marne en pierre dure , dont ** grain eft fort' fin, r. 6r XIV. ' , Marne en picn-re, dont le grain pas fi fim , ». 1 . 6'» X*V. Marne encore plus grenue , , Pïûfondeur, F V Hifloîre Naturelle. De l’autre part, 0*°”^ & plus groffière, .......... 2. 6. XVI. Sable vitrifiable très-fin, mêlé de coquilles de mer fblfiles, qui n’ont aucune adhérence avec le fable , & qui ont encore leurs couleurs & leurs vernis naturels. i. 6» XVII. Gravier très • menu ou pouf- lière fine de marne 2. XVIII. Marne en pierre dure '3. 6» X I X. Marne en poudre allêz grof- fière it à. X X. Pierre dure & calcinable comme le marbre r. XXL Sable gris vitrifiable , mêlé de coquilles folTiles , & fur- tout de beaucoup d’huîtres & de Ipondiles, qui n’ont aucune Profondeur Théorie de la Terre ', 34‘7 Ci-contre O'»”"'- ^*3hérence avec le fable, & qui font nullement pétrifiées. . .• 3* XXII. Sable blanc , vitrifiable , mêlé mêmes coquilles. . 2, XXIII. Sable rayé de rouge & de l>lanc , vitrifiable , & mêlé des ^aêmes coquilles.. . ....... r. XXIV. Sable plus gros , laa^is^ tou- jours vitrifiable , & mêlé des *'U-*mes coquilles r, XXV. Sable gris , fin , vitrifiable , ^ mêlé des mêmes coquilles.. - 8, o» XXVI. , Sable gras , très-fin , où il **7 a plus que quelques co- quilles - 3 . XXVII. Grès. 3^ gpWi. P vj Profondeur * .. r r . 34 ^ 'Hijloirc Naturelle. De Vautre part yQpîeJs' X X y I I L Sable vitrifiable , rayé de rouge & de blanc. XXIX. Sable blanc vitriSaBIe 3. d. XXX. Sable vitrifiable , rougeâtre..., i y. Profondeur où l’on a ceffé de creufer I O ] f"'''- J’ai dit que j’avois éprouvé toutes matières à i’eau-forte; parce que quaiî^’ î’infpedion & ia compamifon des îières avec d’autres qu’on connoît , fuffifent pas pour qu’on foit en état ïes dénommer & de les ranger dans clafTe à laquelle elles appartiennent , ^ cju’on a peine à fe décider par la fiinp^^ ©bfèrvation , il n’y a pas de moyen prompt, & peut - être plus fur, d’éprouver avec l’eau-forte les matièf^ îcrreufes ou lapidifiques ; celles que efprks acides difTolvent fur le champ ^ ÿhaleur & ébullition , font ordinaireai®^ Théorie de la Terre. 34^ * 3 ÎcuiabIes , celles au contraire qui réfifi- à ces efprits & fur lefquels ils ne font *^Cune impreffion, ibnt vitrifiables. On voit par cette énumération , que terrein de Maiiy-la-ville a été autre- un fond de mer qui s’ell; élevé au ^oins de 7 5 pieds , puiffpfon trouve coquilles à cette profondeur de 7J pieds. Ces coquilles ont été tranfportées par le mouvement des eaux en même '^nips que le fable où on les trouve , & tout efl; tombé en forme de fédimens ^Ui fe font arrangés de niveau & qui ®tit produit les différentes couches dé fàbic gris, blanc, rayé de blanc & de *ouge , &G. dont l’épaiffeur totale efl; de M ou I 8 pieds ; toutes les autres cou- ches fupérieures jufqu’à la première ont été de même tranfportees ,par le mou— ''renient des eaux de la mer , & dépofccs forme de fédimens , comme on ne Peut en douter , tant à caufe de la fitua- Pon horizontale des couches, qu’à caufe *^«5 differens lits de fable mêlé de co- M'iilles , & de ceux de marne , qui^ ne ^ontque des débris , ou plutôt des détri- ^‘iens^ de coquillesi dernière coucke. '3 5 * Hiftoire Naturelle, elle -même a été formée prefqu’en enticf par le iiition dont nous avons parlé, s’elt mêlé avec une partie de la marU* qui étoit à la fitrfâce. J’ai choifi cet exemple comme le déilivantageux à notre explication, par<:^ qu’il paroit d’abord fort difficile de coA' cevoir que le limon de l’air & celui pluies Si des rofées aient pu produ'*'^ une couche de terre franche é]iaiffe I 3 pieds ; mais on doit obferver d’abof^ qu’il eft très-rare de trouver, fur-iojj! dans les pays un peu élevés, une ép»'*' feur de terre labourable aulîi confi^^65 , foit par l’élévation extraordinaire 'ies eaux dans les gros temps , & elle ^'ira mêlé avec cette couche de marne , la vafe , de la boue & d’autres ma- f'*^res limonneufes ; lorfque le terrein fe ^^ra enfin trouvé tout - à - fait élevé au- ^efTus des eaux , les plantes auront com- hieticé à y croître , & c’cft alors que le ^ 5 ^ Hifloke Naturelle. iimon des pluies & des rofees aura p6ir * peu colore <5c pénétré cette terre ^ aura donne un premier degré de fèrtili^*’ que les hommes auront bientôt aug' inentee par la culture , en travaillant ^ divifant la lurftice , & donnant ainfi limon dei rofees & des pluies la faciü'^ de pénétrer plus avant , ce qui à la fi’’ aura produit cette couche de terre franche de I ^ pieds d’épailîèur. Je n’examinerai point ici fi la coulei"^ rougeâtre des terres végétales , qui aulîi celle du limon, de la rofée & pluies , ne vient pas du fer qui y contenu ; ce point , qui ne lailTe p”’ d’être important, fera difcuté dansnotf^ difcours fur les minéraux : il nous fufi’*' d avoir expofe notre façon de concevu’’^ la formation de la couche fuperfîcicfi® de la terre , & nous allons prouver p”’ d autres exemples que la formation tl^’ couches intérieures ne peut être qf* l’ouvrage des eaux. La furface du globe, dit WoodwarJ’ cette couche extérieure fur laquelle Lomraes & les animaux marchent , q"* fert de niagafm pour la fonnatioJj. Théorie de ha Terre. 3 5 T ^^gétaux &■ des animaux , eft , pour la Pius grande partie compofée de matière ^’^étale ou animale , qui ell dans un ^louvement &dans un changement con* *‘JiUel. Tous les animaux & les végétaux 'î'd ont exifté depuis la création du '’^onde , ont toujours tiré fucceffivement cette couche la matière qui a com- P^fé leur corps , & ils lui ont rendu ^ leur mort cette matière empruntée , die y refte , toujours prête à être reprife nouveau & à fervir pour former ^ autres corps de la meme elpece luccef- ^H-ement fins jamais difeominuer ; car matière qui compofe un corps , eft f'fopre & naturellement difpofce pour former un autre de cette elîjtcce, ^oye?^ EJjdi fur THipire Naturelle , ire. Pngf J Dans les pays inhabités , dans lieux où on ne coupe pas les bois , les animaux ne broutent pas les plantes-, couche de terre végétale s’augmente confjdérablement avec le temps ; d^ns tous les bois , & même dans ceux ^l^’oii coupe , il y a une couche de ^^'Teau de 6 ou 8 pouces d’épailîèur , *1^1 n’a été formée que par les feuilles.. 3 54 Hifloire Naturelle' les petites branches & fes écorces <1*** fe iont pourries; j’ai fouvent obferV^ fur un ancien grand chemin fait , dit' on , du temps des Romains , qui tr3' verfe la Bourgogne dans une longU* étendue de terrein , qu’il s’eft formé les pierres dont ce grand chemin conllruit , une couche de terre noire plus d un pied d’épaifîeur qui nourd* adueliement des arbres d’une hautct"’ allez conlidérable , & cette couche n’^^^ compofée f|ue d’un terreau noir fornt^ par les feuilles, les écorces & les bo'^ pourris. Comme les végétaux tir^tt* pour leur nourriture beaucoup plus fubllance de l’air & de l’eau, qu’ils tirent de la terre, il arrive qu’en pout' rilîant ils rendent à fa terre plus qu*'^ n en ont tiréV d’ailleurs une forêt detft' mine les eaux de. la pluie en arrêtait* les vapeurs, ainfi dans un bois qu’o** conlerveroit bien long - temps fins 1 toucher , la couche de terre qui à la végétation augmenteroit confidd' rablement ; mais les animaux rendait* moins a la terre qu’ils n’en tirent > & les hommes failànt des confonints' Théorie de ha Terre, 355 J'ons énormes de bois & de plantes pour feu & pour d'auires ufiges, il s’enfuit ^üe la couche de terre végétale d’un Pîiys habité doit toujours diminuer & 'lïvenir enfin comme le terrein de l’A- ^ïbie pétrée , & comme celui de tant '^autres jtrovinces de l’orient , qui efli effet le climat le plus anciennement habité , où l'on ne trouve que du fel & 'les fables; car le fel fixe des plantes & 'les animaux relie, tandis que toutes les "Utres parties fe volattlifem. Après avoir parlé de cette couche de ^®rre extérieure que nous cultivons, il examiner la pofition & la formation 'les couches intérieures. La terre , dit ^oodward, paroît , en quelqu’endroit ^u’on la creufe , compofee de couches placées l’une fur l’autre , comme autant 'le féditnens qui feroient tombés fuccef- llvement au fond de l eau ; les couches 'l'ii font les plus enfoncées, font ordi- hairement les plus épaiffes , & celles qui fur celles-ci font les plus minces P'it degrés jufqu’à la furface. On trouve coquilles de mer , des dents & des os poiffons dans ces différentes couches, 3 5 ^ Hipoire Naturelle, il s en trouve non- feulement dans 1^^ couches molles, comme dans la craie» 1 argile & la marne, mais même daii^ les couches les plus folides & les ph*^ dures , comme dans celles d« piei ’ de marbre , &c. Ces produdions m»' rines font incorporées avec la pierre» & lorfqu on la rompt & qu’on en fe'pai'^ la coquille , on oblcr\»e toujours que ^ pierre a reçu l’empreinte ou la foriii^ de la furfacc avec tant d’exaditude » qu’on voit que toutes les parties e'toiei'J exactement contiguës & appliquées * la coquille. « Je me fuis afîuré , dit 35 auteur, qu’en France, en Flandre» 35 en Flüllande , en Efjragne , en Italie» 3’ en Allemagne, en Danemarck , 35 Norvège & en Suède, la pierre & 35 autres lübftances terreflres font düp^ 35 fées par couches de même qu’en 3? gleterre ; que ces couches font divii’t^^* 35 par des fentes parallèles ; cju’il y a 35 dedans des pierres & des autres fuh^ 35 tances terreflres & compactes, 35 grande quantité de coquillages , ^ 35 d’autres produdions de la mer difp'^' 35 fées de la meme manière que dar^ Theme de k Terre. 357 ; !'tte île (c). J’ai appris que ces couches « trouvoieiit de même en Barbarie , ce Égypte , en Guinée & dans ies ce ***tres parties de l’Afrique , dans l’A- ce la Syrie, la Perfe, le Malabar, « ^ Chine & les autres provinces de ce Afie à la Jamaïque, aux Barbades, ce «ir Virginie , danv la nouvelle Angle- ce ^®fre , au Brefil, au Pérou & dans les ce Autres parties de l’Amérique EJfai fur ‘‘fi if aire Naturelle de la Terre, pages 4 , i-r, 42 , &c. Cet auteur ne dit pas comment & ^ïr qui il a appris que les couches de terre au Pérou contenoient des co- ^Uilles , cependant comme en général ^^sobfervations fontexades, je ne doute qu’il n’ait été bien informé , & c’eft qui me perfuade qu’on doit trouver coquilles au Pérou dans les couches terre , comme on en trouve par-tout Jj'leurs ; je fais cette remarque à l’occa- ’’0n d’un doute qu’on a formé depuis Nu fur cela , & dont je parlerai tout-à- ’Nure. Dans une fouille que l’on fit à i'^) En Angfeterre, '358 Hlfloire Naturelle. Ainfterdam pour fiiire un puits, on crei'^* jufqu’à 232 pieds de profondeur, ^ on trouva les couches de terre fuivant^’’ y pieds de terre ve'géiale ou terre ^ jardin , p pieds de tourbes , p pieds glaifc molle , 8 - pieds d’arène , 4 terre , i o d’argile , 4 de terre , i o pi^^’ d’arene , liir laquelle on a coutui’'^ d’appuyer les pilotis qui foutiennent mailbns d’Amlterdam ; enfuitc 2 d’argile , 4 de fablon blanc , 5 de sèche, I de terre molle, 14 d’arèn^' 8 d’argile mêlée d’arène , 4 d’arè’jf mêlée de coquilles , enfuite une ép-'*^*^ feur de 100 & 2 pieds de glaife » ^ enfin 31 pieds de fitble, où l’on ce*'? de creufer. Voye:^ Vareriii Geogr. geni^^ page 4^. Il eft rare qu’on fouille auffi prof^ dément fins trouver de l’eau , & ce eft remarquable en plufieurs chol^^' I il fait voir que l’eau de fa me*’ communique pas dans l’intérieur dÇ ferre par voie de filtration ou de tion, comme on le croit vulgaireme*’*^ 2.“ nous voyons qu’on trouve des quilles à 100 pieds au-defî'ous de li> Théorie de h Terre. 359 ^^rface de la terre dans un pays extrè- '^’enient bas , & que par coalequent le de la Hollande a été élevé de *Oo pieds par les fédiniens de la raer,; 5 -° on peut en tirer une indudion que couche de glaile épaifle de 102 P'^ds , & la couche de labié qui ell ^ü-defTous, dans laquelle on a fouillé à 3 i pieds, & dont l’épailîèur entière ell 'flconnue , ne font peut - être pas fort ^loicrne'es de la première couche de la '^■'aie terre ancienne & originaire, telle Welle. étoit dans le temps de la première formation & avant que le mouvement eaux eût changé fi lûrface. Nous i*Vons dit dans l’article premier , que fi !’oa youloit trouver la terre ancienne , fiiudroit creufer dans les pays du nord l^^utôt que vers l’équateur , dans les Pleines baflès plutôt que dans les mon- '^gnes ou dans les terres élevées. Ces l^ondiûons fe trouvent à peu près ralTem- l’iées'ici; feulement il auroit été à fou- ^‘‘•ter qu’on eût continué cette fouille à plus grande profondeur , & cjue auteur nous eût apjn is s’il n’y avoit de coquilles ou d’autres productions '3 < 30 " Hïfloire Naturelle. marines dans cette couche de glahe I 02 pieds d’épailTeur & dans celle fiible cpii étoit au-deffous. Cet cxempl** confirme ce que nous avons dit, lavoh» que plus on fouille dans l’inte'rieur de *•' terre , plus on trouve les couches épai/Tei» ce qui s’explique fort naturellement diUi» notre the'orie. Non-feulement la terre eft: compo^t^ de couches parallèles & horizontales dm’’ les plaines & dans les collines , mais montagnes même Ibnt en général con’' pofées de la même façon : on peut que ces couches y font plus apparcnt^^ que dans les plaines , parce que plaines font ordinairement recouvert^* d’une quantité affez confidérahie de fah**^ & de terre , que le.s eaux y ont amenés* & pour trouver les airciennes couch^^ il faut creufer plus profondément dai’^ les plaines que dans les montagnes. J’ai fouvent ohlervé que lorfqu’tU’^ montagne eft égale & que Ion foint'’^*' eft de niveau , les couches ou lits pierre qui la compofènt , font auffi niveau ; mais fi le Ibmmet de la inoi-^'' tagne n’eft pas pofé horizontalement* ^ Théorie de la Terre. j 6 1 * pencbe vers l’orient ou vers tout ®Utre côté , ies couches de pierre pen- aufli du même coté. J’avois ouï à plufieurs perfonnes que pour l’or- '^'uaire les bancs ou lits des carrières Pt^fichent un peu du côte du levant , ^lais ayant obfervé moi-même toutes les fairicres & toutes les chaînes de rochers le font préfemées à mes yeux , j’ai ^^connu que cette opinion eft faufie , ^ que les couches ou bancs de pierre penchent du côté du levant que lorf- Hüe le foin met de la colline penche de même côté ; & qu’au contraire fi le s’abailî'e du côté du nord , du du couchant ou de tout autre ^°té, les lits de pierre penchent auflî du '^ôcé du nord, du midi, du couchant, Lorfqu’on tire les pierres & les *''^rbres des carrières, on a grand foin les féparer fuivant leur poluion na- '^'•■eile , & on ne pourroit pas même ies ^''oir en grand volume 11 on vouioit les l'Otiper dans un autre fens ; lorfqu’o« em ploie , il faut pour ejue la maçon- foit bonne & pour que ies pierres ^^snt long-temps, les pofer fur leur Totale /. Ü ^ 6 % Hifioîre Naîiirelk. lit de carrière, c’efl ainfi que les ouvrier* appellent la couche horizontale : fi tlai’’ ia maçonnerie les pierres étoient pofe^’ fur un autre lëns , elles fe fendroient ^ ne réfifteroient pas auffi long-teinps poids dont elles font chargées. On tien que ceci confirme que les pierres font formées par couches parallèles ^ horizontales , qui fe font fucceflîvenie'’' accumulées les unes fur les autres, & (l'f ces couches ont compofé des mafl^* dont la réfiftance eft plus grande daf*’ ce fens que dans tout autre. Au relie, chaque couche, foit qu’^'* foit horizontale ou inclinée , a dans toc'^ •fon étendue une épailTeur égale, c’^* à-dire , chaque lit d’une matière qt^^ cronque , pris à part , a une épai»^'^ égale dans toute fon étendue ; par ple , lorfque dans une carrière le lit pierre dure a 3 pieds d’épailTeur en ' ^ endroit , il a ces 3 pieds d’épaifleur tout; s’il a 6 pieds d’épailTeur en endroit, il en a 6 par-tout. Dans ^ carrières autour de Paris le lit de pierre n’ell pas épais , & il n’a guère , # 8 à 2 0 pouces d’épaiflêur par-to^' ' Théorie de hi Terre. j 6 3 d’autres carrières , comme en Rour- , la pierre a beaucoup plus d’épaiC- *^Ur, il en ell de même des marbres, ceux ^ont le lit eft le plus e'pais, font les marbres blancs & noirs, ceux de couleur font or- iginairement plus minces, & je connois iies lits d’une pierre fort dure & dont les Payfans fe fervent en Bourgogne pour i^ouvrir leurs maifons, qui n’ont qu’im Pouce d’épaifleur. Les épai fleurs des dif- ^érens lits font donc différentes , mais chaque lit conlêrve la même épaifleur ^ans toute fon étendue : en général on peut dire que i’épailTcur des couches ^horizontales eft tellement variée , qu’elle ya depuis une ligne & moins encore , iufqu’à I, 10, 20, 30, & 100 pieds i^’épailfeur ; les carrières anciennes & •Nouvelles qui font creufées horizontalc- hhient; les boyaux des mines, &lescou- Piîs à plomb , en long & en travers , de Piuficurs montagnes, prouvent qu’il y- ® des couches qui ont beaucoup d’éten- ^ue €n tout fens. « Il eft bien prouvé, ^it l’hiftorien de l’Académie , que ce toutes les pierres ont été une pâte ce ‘’holle , & comme il y a des carrières ce 3^4 flaire Naturelle. » prefque par-tout, la furfitce de la tcrr* » a donc été dans tous ces lieux , » moins jufqu’à une certaine prot^*^' » deur , une vafe & tme bourbe ; les cü' ïî quillages qui fe trouvent dans prefqii* » toutes les carrières , prouvent que cett* » vafe étoit une terre détrempée par reai* » de la mer , & par conféquent la » a couvert tous ces lieux-là , & elle » pu les couvrir làns couvrir aufll toU‘ ■n ce qui étoit de niveau ou plus bas» X Ce elle n’a pu couvrir tous les liei*’! » où il y a des carrières & tous ceux s^Tont de niveau ou plus bas, fins co^' 55 vrir toute la furfàce du globe terrefi'''' 55 Ici l’on ne confidère point encore 1^* 55 montagnes que la mer auroit dû co^' 55 vrir auffi , puifqu’il s’y trouve toujoU|* 50 des carrières &: fouvent des coq^'^ 55 lages ; fi on les fuppofoit formées, 55 raifonnement que nous fiifons en 55 Viendroit beaucoup plus fort. 55 La mer, coniinue-t-ii , couv*’^ 55 donc toute la terre , & de-là vient 55 tous les bancs ou lits de pierre 55 font dans les plaines, font horizonn'^'. » & parallcies entr’eux , les poilî®^' Théorie de h Terre. 3 6 5 *'lrom été les plus anciens habitans « 'iu globe, cjui ne pouvoit encore avoir « animaux terreftres , ni oifeaux. Mais « ‘■'oinment la mer s’eft-elle retirée dans « grands creux , dans les vafles balTius « *lii’el!e occupe préfêntcnrent ! Ce qui « préfente le plus naturellement à Tef- « c’ell que le globe de la terre, du « “loins jufqu’à une certaine profondeur, « ''etoit pas folide par-tout, mais entre- cc •^êlé de quelques grands creux dont ce voûtes fe font foutenues pendant un « ‘*mps , mais enfin font venues à fon- « fubltcment ; alors les eaux feront cc 'ombées dans ces creux , les auront « ^'mplis , & auront laiffé à découvert cc partie de la furface de la terre qui ce |®ta devenue une habitation convena- ce aux animaux terreftres & aux oi- ce ^''lux : les coquillages des carrières s’ac- ce '^^'■dent fort avec cette idée , car outre ce jl'i’il n’a pu fe conferver jufqu’à pré- ce dans les terres que des parties ce •j'erreufes des poiffons , on fait qu’or- c< ^''^alremcnt les coquillages s’ainaflTent ce grand nombre dans certains en- ce de la mer, où ils font comme ce ^66 Hljîoire Naturelle. immobiles & forment des efjièces 33 rochers , & ils n’auront pu fuivre 1^^ 33 eaux qui les auront lubitement abati' 33 données ; c’efl par cette dernière railoi’ 33 que l’on trouve infiniment plus 33 coquilIag.es que d’arêtes oud’empreinte^ 33 d autres poilïons, & cela même prouvé 33 une chute l'oudaine de la mer dai'** 33 fes balîins. Dans le même temps 33 les voûtes que nous fuppofons , 33 fondu, il efi fortpolbble que d’autre* 33 parties de la furface du globe le foie'^' 33 élevées, & par la même caulè, ce feroi’^ 33 là les montagnes qui fe feront placèff 33 fur cette fitrlàce avec des carrières déj*' 33 toutes formées; mais les lits de ces cnf' >3 rières n’ont pas pu conferver la 33 redion horizontale cju’ils avoient 3 *^' 33 paravant , à moins cpie les malTes 33 montagnes ne fe fuflent élevées 33 cifément lelon un axe perpendicui»*'^ 3» a la furfice de la terre , ce qui n’a 33 etre que très-rare : aulîi , comme 33 lavons déjà oblervé en 1708 33 j> (7 cy Juiv. ) les lits des carrières 33 montagnes font toujours inclinés »> l’horizon , mais parallèles entr’en^ ' Ihcork de la Terre. 3 67 ^^>■115 n’ont pas changé de pofition les ce l'Iis à l’écrard des autres , mais feulement « ^ 1 egard de la furface de la terre. » Mém. de l’ Acad, année 1716 , page ^ d- & fuiv. de l’HiJloire. Ces couches parallèles , ces lits de ’^fte ou de pierre qui ont été formés l'iir les fédimens des eaux de la mer , s’étendent fouvent à des dlllances très- '^onfid érables , & même on trouve dans collines féparées par un vallonnés ^■êmes lits , les mêmes matières , au même ^,'veau. Cette obfervation que j’ai faite , * Accorde parfaitement avec celle de l e— gdité de la hauteur des collines oppo- dont je parlerai tout-à-l’heure ; ori i'iiUrra s’alfurer aifement de la vérité ces faits , car dans tous les vallons ^‘foits , où l’on découvre des rochers , verra que les mêmes lits de pierre ou marbre fe trouvent des deux côtés ^ même hauteur. Dans une campagne j’habite fouvent & où j’ai beaucoup ’^'iuminé les roçhers & les carrières , j’ai 'iQuvé une carrière de marbre qui s’é- à plus de I 2. lieues en longueur ^ dont la largeur eft fort confidérable ^ ^ Q ilij 3 8 Hifloire Nalurelk. quoiqtie je n’aie pas pu m’afTurer pr^' cifénient de cette étendue en iargeuf' J’ai Ibuvent obfervé que ce lit de marbr*^ a la meme épaifleur par -tout, & dan* des collines léparées de cette carrière par un vallon de i oo pieds de profon- deur d un quart de lieue de largeur i j trouvé le meme lit de marbre à meme hauteur : je fuis perfuadé qu’*^ en eft de meme de toutes les carrière* de pierre ou de marbre où l’on trouV« des coquilles ; car cette obforvation n’^ pas lieu dans les carrières de grès. NoU* donnerons dans la fuite les rations rJ® cette différence , & nous dirons pour- quoi le grès n’efl: pas difpofé, comiu® les autres matières , par lits horizontautt > & qu’il ell en blocs irréguliers pour I* forme & pour la pofition. On a de même oblervé que les 5**^* de terre font les mêmes des deux côt^* des détroits de la mer , & cette oblêrva- tion , qui eft importante , peut nous co*^^ duire a reconnoître les titres & les qui ont été léparées du continent; prouve, par exemple, que l’Angleterr* a été réparée de la T rance , l’Efpague Théorie de la Terre. 3 6^ ('Afrique, la Sicile de i’Itaiie , & il feroit * louhaiter qu’on eût fait la même obfer- ^■3tion dans tous les détroits ; je fuis per- suadé qu’on la trouveroit vraie prefque par-tout, & pour commencer par le plus long détroit que nous connoiflions , qui celui de Magellan, nous ne favons Pas fl les mêmes lits de pierre fe trouvent ^ la même hauteur des deux côtés , mais *’oùs voyons à l’infpcdion des cartes particulières de ce détroit , que les deux '^ôtes élevées cjui le bornent , forment à peu près comme les montagnes de la ^'^rre , des angles correfpondans , & que angles féllaiis font oppofés aux angles ^entrans dans. les détours de ce détroit, qui prouve que la terre de Feu doit ^tre regardée comme une partie du con- *‘>ient de l’Amérique ; il en eft de même détroit de Forbisher , l’île de Frif- ^ande paroît avoir été féparée du conti- de Groenland. Les îles Maldives ne font féparées les '^■aes des autres que par de petits trajets mer , de chaque côté defquels le ^•'ouvent des bancs & des rochers com- Pofés de la même matière ; toutes ces 370 Hijhire Naturelle . îles qui , prifes enfemble , ont près 2 00 lieues de longueur , ne forinoiei^* autrefois qu’une même terre , elles for** divifées en treize provinces que l’on ap' pelle Atollons. Chaque Atollon coniiei’* un grand nombre de petites îles dont b plupart font tantôt fubmerge'es , & tantôt à découvert ; mais ce cju’il y a de remaf' quable, c’efl: que ces treize Atollons foi^* chacun environne's d’une chaîne de to' chers de même nature de pierre , & cju’** Ji’y a que trois ou quatre ouverture* tlangereufès par où on peut entrer dafl* chaque Atollon ; ils font tous pofe's fuite & bout à bout , & il paroît êvideifl' ment que ces îles étoient autrefois ni’® longue montagne couronnée de rochet^' Voyei Voyages de Franç. Pyrard , vol- ^ ' Paris, 1 ji P , page i o 8 , èfc. PJufieurs auteurs , comme Verflegaii î Twine, Sommer, & fur-tout Campb^^ dans fa defeription de l’Angleterre , chapitre de la province de Kent, don' lient des raifbns très-fortes , pour prouV**^ que l’Angleterre étoit autrefois join’® à fa France , & qu’elle en a été fépar^® par un coup de mer qùi s’étant ouY*’^^ ThcGfie de la Terre. 37 t '^eite porte , a laiiïe à découvert une grande quantité de terres baffes & niaré- '■'ageufes tout le long des côtes méridio- nales de l’Angleterre. Le Doélcur Wallis ^ait valoir comme une preuve de ce fait, *a conformité de l’ancien langage des Gallois & des Bretons , & il ajoute plu- sieurs obfervations que nous rapportc- •^Ons dans les articles fuivans. Si l’on confidère, en voyageant, la ^rme des terreins , la pofition des mon- tagnes & les finuofités des rivières , on s’apercevra qu’ordinaircment les collines nppofées font non-feulement compofées '^es mêmes matières , au même niveau , triais même qu’elles font à peu près également élevées : j’ai obfervé cette égalité de hauteur dans les endroits où i’ai voyatfé ; & je l’ai toujours trouvé *a même” à très- peu près, des deux nôtés , fur-tout dans les valions ferrés , ^ qui n’ont tout au plus qu’un quart ttn un tiers de lieue de largeur ; car t^aris les grandes vallées qui ont beau- tiQup plus de largeur, il efl: aflez difficile juo-er exaèlement de la hauteur des ^ôilin« & de leur égalité , parce qu’il y 372 Hijfoîre Namrelk. a erreur d’optique & erreur de jugement! en regardant une plaine ou tout autre terrein de niveau, qui s’étend fort loin , il paroit s’élever , & au contrait® en voyant de loin des collines, elle* paroilfent s’abaiflèr : ce n’eft pas ici I® lieu de donner la raifon mathcniaiiqu^ de cette différence. D’autre côté il fort difficile de juger jtar le fimple coup d’ceil où fe trouve le milieu d’une grande vallée, à moins qu'il n’y ait une rivière! au lieu que dans les vallons ferrés I® rapport des yeux elî moins équivoqu® & le jugement plus certain. Cette parti® de la Bourgogne qui efl comprife entr« -Auxerre, Dtjon , Autun & Bar-fut' Seine, & dont une étendue confidérabl® s’appelle le bailliage de la Æîontagnl,> eft un des endroits les plus élevés de J* France; d’un côté de la plupart de c®* montagnes qui ne font que du fecon^ ordre , & qu’on ne doit regarder qr’® comme des collines élevées , les eau?^ coulent vers l’océan , & de l’autre ver* la méditerranée ; il y a des points d® partage , comme à Sombernon , PouiU' en Auxois, &c. où on peut tourner Théom de la Terre. 373 indifïeremmeiit vers l’océan ou '^ers la méditerraiiée ; ce pays élevé eft ^nire-coaipé dtf plufieurs petits vallons ’fTez ferres , & prefque tous arrofés de &ros ruilTcaux ou de petites rivières. J ai & mille fois oblervé la correfpon- ^ance des angles de ces collines & leur %alité de hauteur , & je puis aflurer que j’ai trouvé par -tout les angles fiillans '^ppofés aux angles rentrans , & les hau- ^^urs à peu près égales des deux côtés, l^ius 011 avance dans le pays élevé où •ont les points de partage dont nous ''enons de parler , plus Tes montagnes ^nt de hauteur ; m.ais cette hauteur eft 'oujours la même des deux côtés des ''allons , & les collines s’élèvent ou s’a- •^aiftent également : en fc plaçant a • extrémité des vallons dans le milieu la largeur , j’ai toujours vu que le ^aftin du vallon étoit environné & fur- '‘lonté de collines dont la hauteur étoit %ale , j’ai fait la meme obfcrvation dans Pittfieurs autres provinces de France, ^’eft cette égalité de hauteur dans les 'Collines qui fait les plaines en monta- , ces plaines forment , pour ainfi 374 Hïjlüire Nüturdle. dire , des pays élevés au-deflus d’autres pays ; mais les hautes montagnes ne paroiflent pas être ü égales en hauteur > elles le terminent la plupart en pointes & en pics irréguliers , & jV> vu en traverfant plulieurs fois les Alpes & l’Apennin , que les angles font en effet correfpondans , mais qu’il efl prefque imj)olîjble de juger à l’œil de l’égalité on de l’inégalité de hauteur des montagnes j oppofées , parce que leur fommet fe pertf dans les brouillards & dans les nues. Les différentes couches dont la terr^ efl compofée , ne font pas difpofées > fuivant l’ordre de leur pefanteur fpéci' fique , Ibuvent on trouve des couche* de matières pefantes pofécs fur des coU" ches de matière plus légères ; pour s’en affurer , il ne faut qu’examiner la natiir® des terres fur lefquelles portent le* rochers , & on verra que c’efl ordinal' rement fur des glaifes ou fur des fafal^* qui font jffiécifiquement moins pefan* que la matière du rocher. Dans collines & dans les autres petites élé' valions on reconnoît fiicilement la baf® fur laquelle portent les rochers ; mais Théorie de la Terre. 375 n’en eft pas de même des grandes '*ioniacrnes , non - feulement le Ibmmet «ft de 'rocher , mais ces rochers portent fur d’autres rochers , il y a montagnes fur montagnes & rochers fur rocher? y i des hatueurs fi confidérables & dans Une fi grande étendue de terrein , cju on Ue peut guère s’afliirer s il y a de la terrs defibus , & de quelle nature eft cette ^erre. On voit des rochers coupés à pic qui ont plufieurs centaines de pieds de Hauteur , ces rochers portent fur d’autres qui peut-être n’en ont pas moins , cepen- dant ne peut- on pas conclure du peut au grand î & puiitpie les rochers des petites montagnes dont on voit la bafe , portent fur des terres moins pefantes & Utoins folides que la pierre , ne peut-on pas croire que la bafe des hautes mon- *agnes eft auffi de terre ! Au refte tout que j’ai à prouver ici , c’eft qu’il a Pu arriver naturellement , par le inou- ^'^inent des eaux 9 qu il fe foit accumule des matières plus pefantes an-defîus des plus légères ; &que fi cela fe ttouve en 'flfet dans la plupart des collines , il eft Probable que cela eft arrivé comme je 37 ^ Hijloire Naturelle. i’explique dans le texte. Mais quan comme nous les voyons aujourd’hui ! car pour concevoir comment la mf’’ ayaiu d’abord formé une montagne df glailê l’a enfuite couronnée de rochers i il fulfit de faire attention que les iédi'. mens peuvent venir fuccelilvement d* dilîérens endroits, & qu’ils peuvent êtr« de matières différentes , en forte qn® dans un endroit de la mer où les eau^ auront dépofé d’abord plufieurs féd'' «lens de giaife , il peut très-bien arrivf^^ que tout d’un coup au lieu de glaif^ les eaux apj)ortent des iedimens pierreux#  cela, parce qu’elles auront enlevé icxKi , ou détache de® côtes toute Théorie de In Terre, 377 glaife , & qu’enfuite eüe auront attaqué rochers, ou bien parce que les pre- *^'ers fédimens venoient d’un endroit , *^ics féconds d’un autre. Aurefte, cela m’accorde parfaiiement avec les obfer- ^^tions , par lefquelles on reconnoît que '«s lits de terre , de pierre , de gravier , fable , &c. ne fuivent aucune règle ^ans leur arrangement , ou du moins trouvent placés indifféremment & 'omme au hafard les uns au-dcffus des Autres. Cependant ce hafard même doit avoir 'Jes récries qu’on ne peut connoître 3u’en ?ftimant la valeur des probabilités ^ la vraifemblance des conjeffures. ^'oiis avons vu qu’en fuivant notre hy- Pothèfe fur la formation du globe , l’iiv ^^rieur de la terre doit être d’une matière Wtrifice, femblable à nos fables vitri- fiahles cpii ne font que des fragmens de ''erre , & dont les glaifes font peut-être fcories ou les parties décompofées; cette fuppofition , la terre doit être ?oiupofée dans le centre , & prefque iiifqu’à la circonférence extérieure , de ''erre ou d’une matière vitrifiée qui en ^^7 s Hifloire Naturelle. occupe prefque tout l’intérieur , & aU' delîus de cette matière on doit trouve^ les flibles , les glailes & les autres Icorii?* tie cette matière vitrifiée. Ainfi en coii' fidérant la terre dans Ibn pretnier état » c etoit d abord un noyau de verre oit de matière vitrifiée , qui efi ou mafilv® comme le verre , ou divifee comme 1® llible , parce que cela dépend du degt^ de I activité du feu qu’elle aura éprouvé! au-defîus de cette matière étoient fiibles , & enfin les glail'es ; le limon des eaux & de l’air a produit l’envelopp® extérieure qui eft plus ou moins épail^^ fuivant la fiiuation du terrein , plus oU moins colorée fuivant les différens mé- langes du limon , des làbles & des partie* d animaux ou de végétaux détruits , ^ plus ou moins féconde fui\-ant l’abon- dance ou la dilette de ces mêmes parties* Pour faire t'^oir cjue cette fupjrofition » au fujet de la formation des fiibles ^ des glailes , n’cft pas aulîi gratuite qu’on pourroit 1 imaginer , nous avons cru devoir ajouter à ce que nous venon* de dire , quelques remarques particu' lières. Théorie de la Terre. 379 Je conçois donc que la terre dans le Premier état étoit un globe , ou plutôt “n fphéroïde de matière vitrifiée, de ''Erre , fi l’on veut , très - coinpade , ^ouvert d’une croûte légère & friable , ^’^fmée par les fcories de la iniitiere en ^'■'fion , d’une vériiable pierre ponce: le ’’^ouveinent & l’agiuation des eaux & l’air brisèrent bientôt & réduifirent «‘1 poulTxère cette croûte de verre fpon- ë'eufe , cette pierre ponce qui étoit à furface ; de-là les fables qui , en s u- ‘'iflant , produifirent enfuite les grè^s & le roc vif, ou , ce qui ell la mémo chofe , les cailloux en grande malle , qui doivent, aulTi-bien que les cailloux petite inalTe , leur dureté , leur cou- leur ou leur tranfparence & la variété 'le leurs accidens , aux différens degrés 'le pureté & à la fineffe du grain des lïbles qui font entrés dans leur com- ^ufltion. Ces mêmes fables dont les parties '^otifiituantes s’unifient par le moyen du ll^u , s’affimilent & deviennent un corps 'lur très-denfe, & d’autant plus tranf- Parent que le fiible eft plus homogène , 3 8 9 JHi flaire Nawrelle. expofés au contraire long-temps à Vsif' fè décompo/ent par la délunion & foliation des petites laities dont ils ldJ’‘ formés , iis commencent à devenir tcrJ”^' & c eft ainfi qu’ils ont pu former 1®’ glailes & les argiles. Cette poulîièrf' f briUant , tantôt fein' niable a des paillettes d’argent dont oi’ le fert pour fécber récriture, n’eft autr« cbole qu’un fable très-pur, en quelqu* façon pourri , prefque réduit en principes , & qui tend à une décoii’' pofnion parfaite; avec le temps ces pa?*' lettes fe lêroient atténuées & divifées a'^ point qu’elles n’auroiem plus eu alîè* dVpaiffcur & de furface pour réfléchie la' lumière, & elles auroient acquis toute* les propriétés des glaifes: qu’on rcgartl* au grand jour un morceau d’argile , o’’ y apercevra une grande quantité ces paillettes talqueufes , qui n’ont p®* encore entièrement perdu leur forme, b* fable peut donc avec le temps produit* argile , & celle-ci en le divilàni acqu'ed de même les propriétés d’un veritab^* limon , matière vitrifiable comme i’arg'^* & qui eft du même genre. Théorie de la Terre. 3 8 r Cette théorie eft conforme à ce qui paÜe tous les jours fous nos yeux ; IJ*» On lave du fable forçant de fa minière, ' t'au fç chargera d’une aflTcz grande quan- ‘'‘é de terre noire, dudilc, gralfe , de ^’^ritable argile. Dans les villes où les font pavées de grès, les boues font ''^Ujours noires & très-grafles, & defle- '•^ées elles forment une terre de la même *’'*ture que l’argile. Qu’on détrempe & 'l^’on lave de même de l’argile prife un terrein où il n’y a ni grès ni '^^'lloux , il fe précipitera toujours au ^^nd de l’eau une afl'ez grande quantité labié viirifiable. Mais ce qui prouve parfaitement que fable , & même le caillou & le verre , '^^'llent dans l’argile & n’y font que '^^guifés , c’eft que le feu en réunillaut jfs parties de celle-ci, que l’afiion de V'*' & des autres éiémens avoit peut- divifées, lui rend fa première forme, ^tt’on mette de l’argile dans un four- de réverbère échauffé au degré la calcination , elle fe couvrira^ au ^'^hors d’un émail très-dur; fi àl’intérieur n’ell: pas encore vitrifiée , elle aura 382 Hijloire Naturelle. cependant acquis une irès-grande cfure'| elle réfiftera à la lime & au burin , étincelera fous le marteau, elle aura en ifi" tomes les propriétés du caillou; un deg| de chaleur de plus la fera couler ^ convertira en un véritable verre. L argile & le (able (ont donc des tières parfaitement analogues & du mê''' 4 genre , fi l’argile en le condenlânt devenir du caillou, du verre, pourt’li'^ le fable en fe divKànt ne pourroit-il p!j devenir de l’argile ! Le verre paf^'. V4vvv(tiji ^av . ijC Vtlic Y**’ . être la véritable terre élémentaire , les mixtes un verre déguifé ; les mét»*’’*' les minéraux, les fels, &c. ne font qu’i’'’ I«> terre vitrefcible ; la pierre ordinaire , ^ autres matières qui lui (ont analogues > ^ les coquilles des tefiacées , des crullac^^*' -cil'' &c. font les (êules fubftances qu’au^^. - ■ vit/' agent connu n’a pu jufqu’à préfent fier, & les feules qui feriiblent faire fl T r» A w 1 (Hln 4- C clalfe à part. Le feu en réunilTantles ties divifées des premières , en fait matière homogène , dure & tranfpatf'’ à un certain degré , làns a^ucune dint'^jj tion de pelànteur , & à laquelle il ^ plus capable de caufer aucune altéraO^^*^' Théorie de hi Terre. 383 Mles-ci au contraire , cians iefcjuelles il '‘«re une plus grande quantité de jirin- '‘pesaélifs & volatils, & qui lé calcinent, l'ardent au feu plus du tiers de leur poids, ^ reprennent fimplement la forme de ''^Te , fuis autre altération que la défunion leurs principes: ees matières excep- , qui ne font pas en grand nombre, ^ dont les combhiaifons ne produifent l^s cle grandes variétés dans la Nature , ^^Uies les autres fubftances , & particu— ’ièreinem l’argile, peuvent être conver- en verre , & ne font eflentiellement conféquent qu^pn verre décompofé. ^1 le feu fait changer promptement de [orme à ces fubftances, en les vitriftant. Verre , lui-même, foit qu’il au fa na- ture verre, ou bien celle de iable ou '*0 caillou , fe change naturellement en ^■■gile, mais par un progrès lent & in^ ^«nfible; Dans les terreins où le caillou ordi- ^aire eft la pierre dominante , les campa-- §Oes en font ordinairement jonchées; & fî ^ lieu eft inculte & que ces cailloux aient long-temps expofes a l’air (ans avoir remués, leur fuperficie Tupérieure eft 384 HifMÎre Naturelle . toujours très-blanche , tandis que le oppofé qui touche immédiatement a terre, eft très-brun & coni'erve la co^ leur naturelle : fi on cafle plufieurs de cailloux , on reconnoîtra que la bla‘' cheur n’elt pas leulement au deiiof^l mais qu’elle pénètre dans l’interieur ou moins protbndément, & y forme cfjrèce de bande qui n’a dans de certai‘f cailloux que très-peu d’épailleur , qui dans d’autres occupe ])refque celle du caillou; cette partie blanche un peu grenue, entièrement opaqf^' aufll tendre que la pierre , & elle s’attad'^ à la langue comme les bols , tandis d'q Je relie du caillou elt lilTe & poli , n’a ni fil ni grain, & qu’il a conrervej? couleur naturelle , la tranfparence èt même dureté ; fi on met dans un neau ce même caillou à moitié décoi” pofé , la partie blanche deviendra d i'' rouge couleur de tuile, & fa partie bn'jl^ d’un très - beau blanc. Qu’on ne point avec un de nos plus célèbres turaiiHes, que ces pierres lont des loux impariàits de diiTérens âges , n’ont pas encore acquis leur perfe(n:jo'’j Tfiéone de la Terre. 3 8 5 ’ pourquoi feroient-ils tous imparfiûts; Pourquoi le feroient - ils tous du même côté , & du côté qui elt exjxiie àl’air ! Il femble qu’il cil; aifé de le convaincre ciue ce font au contraire des cailloux altérés , décompol'és , ({ui tendent a re- prendre la forme & les projtriétés de i’argile & du bol dont ils ont été formés. Si c’eft conjeélurer que de raifonner %fi , qu’on expofe en plein air le caillou plus caillou ( comme parle ce fameux ^aturalilfe ), le plus dur & le plus noir, cn moins d’une année il changera de Couleur à la furfiice , & fi on a la patience fuivre cette expérience , on lui verra Perdre infenfiblement & par degrés fâ cltircté , fa tranfparence & fes autres ca- Mères fpécifiques , & approcher de plus en plus chaque jour de la nature de l’argile. Ce qui arrive au caillou, arrive au ^*fle ; chaque grain de fible peut être ^Onfidéré comme un petit caillou, & ■iliaque caillou comme un amas de grains falrle extrêmement fins & exaétement ^^grénés. L’exemple du premier degré d® décompofitlon du fable fe trouve Tome 1, R 5 8 <5 Hifloire Naturelle. dans cette poudre brillante, mais opaqu?' mica, dont nous venons de jxirler , ^ dont l’argile & l’ardoife font toujoiif? parfemees ; les cailloux entièrement trunl' parens, les quart^, produil'ent, en ie de' compofant , des talcs gras & doux toucher , atiffi pétrifîables & dudîilcs laglaife, & vitrifiables comme elle, tel^ que ceux de Venife & de MoCcovie; ^ il me paroît que le talc eft un tern’/ moyen entre le verre ou le caillou tran*' parent & l’argile , au lieu que le caillo‘‘ groiOer & impur, en fe dècompofarit ’ palTe à l’argile fans intermède. Notre verre fadice éprouve aufb même alteration , il fe décompofe à l’i*'^ 6 fe pourrit en quelque façon en fèjof'' liant dans les terres; d’abord fa freie s’irife , s’écaille, s’exfolie, t maniant on s’aperçoit qu’il s’en dctat'l’* des paillettes brillantes ; mais lorf^î^'^ fa décompofition eft plus avancée» ' s’écrale entre les doigts & lé réduit ^'* poudre talqueufc très -blanche & fine ; l’Art a même imité la Nature j>^ la décompofition du verre & du caiH^'i NJi etiam certa methodus folius en Théorie de la Terre. 387 ^^mmunis ope f lices & arenam in liquoreni ^ifcofum, eumdemque in fal viride conver- ^endi , & hoc in okum rubicundum , ifc. '^olius ignis & aqum ope fpeciali experi-' ^tnto dmiffimos quofque lapides in mucorem ^efoh’o, qui dijiillatus fubtilem fpiritum exhibet ^ olcum nullis laudibus prcedicabile. Voyez ^fcher , Phyf. fubter. Nous traiterons ccs matières encore plus à fond dans notre difcours fur les •minéraux , & nous nous contenterons ^'ajouter ici , que les différentes couches 'lui couvrent le globe terreflre , étant Encore aduelleinem ou de matières que '^ous pouvons confidérer comme viiri- ^ées, ou de matières analogues au verre, 8ui en ont les propriétés les plus effen- ^’elles , & qui toutes Iditt vitrefciides ; & 'lue d’ailleurs, comme il efl: évident que la décompofition du caillou & du ^®rre qui fe fait chaque jour fous nos y^Ux, il réfulte une véritable terre argi- ^ule , ce n’efl: donc pas une fuppofition t^'écaire ou gratuite , que d’avancer , les par du K i] utiime je I ai fait , que les glanes , J'glles & les fibles ont été formés feories & les écumes vitrifiées § 8 Hîjlo'ire Naîtirelk. globe terreftre , fur - tout lorfqu’on 1 joint les preuves à priori , que avons données pour fiire voir qu’il ^ été dans un état de iiquéfaétion par le feu. PREUVES DE LA JHÉORIE DE LA TERR^^ ARTICLE VIII. ’Sur les Coquilles & les autres proM' fions de la mer , qu'on trouve l’inte'rieur de la terre. J ’ai fouvent examiné des carrières haut en bas, dont les bancs étoi^*’^ remplis de coquilles; j’ai vu des colü^*^* entières qui en font compofées, chaînes de rochers qui en contienofi*' une grande quantité dans toute étendue. Le volume de ces produ^i*^^ Théorie de k Tetfe: 385 )^ la mer eft étonnant , & le nombre dé '^es dépouilles d’animaux marins eft ft prodigieux , qu’il n’eft guère poffiblo ^’imaainer qu’il ptiilTe y en avoir davan- '■■'ge dans la mer ; c’eft en confidérant '■Ette multitude innombrable de coquilles d’autres produ étions marines , qu’oit *^6 jjeut pas douter que notre terre '^’ait été pendant un très -long temps 'îli fond de mer peuplé d’autant de 'Coquillages que l’eft actuellement l’océan : quantité en eft iramenfe , & naturel- '«inent on n’imagineroit pas qu’il y eût ''ans la mer une multitude auftl grande 'le ces animaux ; ce n’eft que par celle 'les coquilles foftïles & pétrifiées qu’oit ''ouve fur la terre, tiiie nous pouvons ^rt avoir une idée. En efièt, il ne faut Pas croire , comme fe l’imaginent tous *'^5 gens qui veulent raifonner fur cela avoir rien vu , qu’on ne trouve cotiuilles que par hafard , qu’elles difperlées çà & là , ou tout au Plos par petits tas , comme c|es co- 'l'tilles d’huîtres jetées à la- porte ; c’eft: P^r montagnes qu’on les trouve , c’eft P*''' bancs de 100 &. 200 lieues de R iij Hifolre Naîtirelk. longueur ; c’eft par collines & par pro- vinces qu il faut les toilèr, louveni une épailîêur de 5 o ou 6 o pieds , & d’après ces fai;s qu’il faut raifonner. Mous ne pouvons donner fur ce fuj^* un exemple plus frappant que celui coquilles de Touraine ; voici ce qu’en di' ï hillorien de i Académie, année iy20i page J ^ Jli'iv, ce Dans tous les 35 affez peu éclairés & afîez dcpourVi>> 35 du génie d’oLlervaiion & de recher' 35 elles, pour croire c[ue tout ce cpi’ojr 33 appelle aujourd hui pierres figurées , ^ 33 les coquillages même trouvés dans l'* 33 terre, étoient des jeux de la Natuf^» 33 ou quelques petits accidens- partie^' 33 liers, le hafàrd a dû mettre au jour inr® 33 infinité de ces fortes de curiofites qi’* >3 les Philofbphes même , fi c’étoient 33 Philofophes, ne regardoient qu’avc^' 33 une furprifè ignorante ou une Ic^èr^ 33 attention , & tout cela périlToit id’® 33 aucun fruit pour le progrès des cofl' 33 noiffinces. Un Potier de terre c[ui 33 flivoit ni latin ni grec , fut le premier r 0 ^^ Je ne puis m’empêclier d’obfêrvcr q>'e If.aiinient de Palifly avoit été celui des Antin** ’ Théorie de la Terre. 391 Vers la fin du XVI-' fiècle qui ofii dire ce dans Paris , & à la face de. tous les « t)odeurs , que les coquilles fofliles ce étoient de véritables coquilles dépofées ce Autrefois par la mer dans les lieux où ce çlies fe trou voient alors; que des uni- ce hiaux , & fur-tout des poifions , avoient ce donné aux j)ierres figurées toutes leurs ce différentes figures , &c. & il défia feulement font-ellés devenues autour' » d liiii trop communes , & fes confe- fju/nces qu’on en tire , fonten danger d etre bientôt trop inconteftables. » Mafgié cela ce doit eire encore un® s:, choie étonnante que le fujet des obfer- » valions prefentes de M. de lîeaumur, » une malTe de i 3 o millions 680 mille » toiles cubiques , enfouie fous terre, qui 5:> n cfl qu’un amas de coquilles ou de frag' » mens de coquilles, fins nul mélange de matière étrangère , ni pierre , ni lerre , ni able ; jamais julqu’à préfènt l^^ 35 coquilles fofîiles n’ont paru en cett^ « énorme quantité, & jauiais, quoiqu’eU 55 une quantité beaucoup moindre , elles nom paru fins mélange. C’efl eiï Touraine que fe trouve ce prcdicrieiOi amas a plus de 3 6 lieues de la mer^ od » 1 y connoît, parce que les payfms de ce :» canton fe fervent de ces coquilles qu’il* ment de terre, comme de marne, pour » feruliler leurs campagnes , qui fans cels » feroiem ablolument liériles. Nous lair- » Ions expliquer à M. de Rcaumur coût- » ment ce moyen allez pnriiculicV, & cU » a])pareiicc afléz bizarre , leur réu/Ct ; 'Théorie de ht Terre: 393 ^Ous nous renfermons dans la fingu- ce Wité de ce grand tas de coc[uilles. ce Ce c[u’on tire de terre , & qui ordi- ce ^taîrement la'y clt pas a plus de S ou p ce pieds de profondeur, ce ne font que ce 'le petits fragmens de coquilles , très- ce ^cconnoifTables pour en être des frag- ce l^iens ; car ils ont les cannelures très- ce l^ien marquées, feulement ont-ils perdu « leur luilltnt & leur vernis, comme pref- ce que tous les coquillages qu’on trouve ce en terre , qui doivent y avoir été long- ce temps enfouis. Les plus petits fragmens ce qui ne font cjue de la poullier^e, font ce Encore reconnollfubles pour etie des ce Itagmens de coquilles , parce qu ils ce font parftitement de la même matière ce que les autres, quelquefois il le tiouve ce des coquilles entières. On reconnoît ce les efpèces, tant des coquilles entières ce que des fragmens un peu gros , quel- ce ^{ues-unes de ces cfpeces lotit connues ce ftir les côtes de Poitou, d’autres appar- ce tiennent à des côtes éloignées. Il y a ce infqu’à des fragmens de plantes marines «t pierreufes, telles que des madrépores, c«' des champignons de ruer^ &o. toute Pc -f» 35^4 Hifloire Naturelle. cette niaticre s appelle dans le pays » falun. ^ ^ 33 Le canton qui , en quelqu’endroi' 23 qu on le fouille , fournit du falun , f 3. bien neuf lieues carrées de furficc- 33 On ne perce jamais la minière de fi' 33 iun ou /v7/w;/erf au-delà de 20 pieds, 23 ^ .de Reaumur en rapporte les rai' 23 ons, qui ne font prifes que de la coiri' 33 mcdité des laboureurs & de I’éparen« 23 des frais ; ainfi les fàlunières peuvent 23 avoir une profondeur beaucoup plus I 23 grande que celle qu’on leur connoît: 23 cependant nous n’avons ftii le calcul des 23 I 3 o millions 680 mille toifes cubiques, 23 que fur le pied de i 8 pieds de profon' 23 deur & non pas de 20 , & nous n’avonS 23 nus la lieue qu’à 2200 toifes; tout » 23 donc été évalué fort bas, & peut-être 23 1 amas de coquilles efl-il de beaucoup 23 plus grand que nous ne l’avons poféi 23 qu il loit feulement double, combien 1^ 23 merveille augmente-t-elle i 23 Dans les faits de Phyfique , de petites >3 circonftances que la plupart des gen? 23 ne s aviferoient pas de remarquer , 2 » tuent quelquefois a confequence ^ Théorie de la Terre, 395 'ionnent des lumières. M. de Reaumur « a obfervé que tous les fragmeits de ce coquilles font dans leur tas pofes fur ce îe plat &. horizontalement de-là il a ce conclu (pte cette infinité defragmens ne ce font pas venus de ce que dans le tas ce formé d’abord de coc[uillcs entières , les ce fupérieures auroient par leur poids brifé ce ies inférieures , car de cette manière il ce fe feroit fiüt des écroulemens qui au- ce roient donné aux fragmens une infinité ce de pofitions différentes. Il faut que la ce tirer ait apporte dans ce lieu— la toutes ce ces coquilles , foit entières , foit quel- « ques-unes déjà brifées, & comme elle ce les apportoit flottantes , elles étoienc ce pofées fur le plat & horizontalement ; ce après qu’elles ont été toutes dépofées ce au rendez-vous commun , l’extrême ce longueur du temps en aura brifé & ce prefque calciné la plus gr.mdé partie ce fans déranger leur ])ofitiou. « Il paroît allez par-là c(u’elles n’ont ce pu être apportées que fucceffivement , ce & en effet comment la mer voitureroit- ce elle tout-à-la-fois une fi prodigieufe ce quantité de coquilles, & toutes dans « R VJ 'Rifloire Naturelles 35 une pofition horizontale ! elles ont di*' 35 s aflembler dans un même lieu , & paf 3î confêquent ce lieu a été le fond d’iiO 35 golfe ou une efpèce de baflîn. 35 Toutes ces réflexions prouvent 3S quoiqu’il ait dû refier , & qu’il rede 55 effedivement fur la terre beaucoup de 35 veftiges du déluge univerfel rapporté 35 par 1 Ecriture fliime, ce n’eft point cc 35 déluge qui a produit l’amas des co- 35 quilles de Touraine , peut-être n’y eH 35 a-t-il d’aufl] grands amas dans aucut* 35 endroit du fond de la mer; mais enfin 35 le déluge ne les en auroit pas arrachées? 39 & s il l’avoit fait, ç’auroit été avec un^ 35 impétuofité & une violence qui n’au' 3» roit pas permis à toutes ces coquille'^ 35 d avoir une même pofition ; elles oi^ 35 dû être apportées & dépofées douce- 35 ment , lentement , & par conféquetit 39 en ^ un temps beaucoup plus loitg 35 qu’une année. 35 II faut donc, ou qu’avant, ou qu’»' 35 près le déluge la furface de la terre ait 35 été, du moins en quelques endroits? 39 bien différemment ^ difpofée de ne 93 quelle elt •lujourd’hui, que les Théone de la Terre'. 55)/ ^ les continens y aient eu un autre ce Arrangement , & qu’enfin il y ait eu un ce grand golfe au milieu de ki Touraine, ce Les changemens qui nous font connus ce depuis le temps des hiRoires ou des ce fables qui- ont quelque chofe d’bÜlori- ce t^ue, font à la vérité j)eu confidérables , ce ruais ils nous donnent lieu d’imaginer ce aifément ceux c[ue des lemjis plus longs ce pourroient amener. M. de Reaumur ce imagine comment le golfe de Tou- ce raine tenoit à l’océan , & quel étoit le ce courant qui y charioit les coquilles, ce ruais ce n’efl qu’une fimple conjeclurc ce donnée pour tenir lieu du véritable fait ce inconnu , qui fera toujours quelque ce chofe d’approchant. Pour parler fine- ce ruent fur cette matière , il fiudroit avoir cc des efpèces de cartes géographiques ce drefl'ées félon toutes les minières de co- ce quillages enfouis en terre; quelle quan- ce dté d’oblervations ne fiudroit-il pas , cc & quel temps pour les avoir ! Qui lait cc Cependant fi les Sciences n’iront pas un ca jour jufque-ià, du moins en partie i » Cette quantité fi confidérable de ^oq^tiillcs nous étonnera moins , fi irons 3 9 8 H'ijloire Naturelle, fàifons attention à quelques circonftances qu’il eft bon de ne pas omettre; la pre- mière cft que les coquillages fe multiplient prodigieufement, & qu’ils croiflcnt eii fort peu de temps , l’abondance d’indi- ■vidus dans chaque efpèce prouve leur fécondité , on a un exemple de cette grande multiplication dans les huîtres : on enlève quelquefois dans un leul jour un volume de ces coquillages de piu- lleurs toifes de groffeur , on diminue confidérablement en afïcz peu de temps les rochers dont on les fépare , & il femble qu’on epuife les autres endroits où on les pêche; cependant l’année fuivante on eii xctrouvc autant qu’il y en avoit aupara- vant, on ne s’aperçoit pas que la quantité d huîtres foit diminuée , è* je ne lâche pas qu’on ait jamais épuifé les endroits ou elles viennent naturellement. Untî fécondé attention qu’il faut faire , c’eft que les coquilles font d’une fubftancc analogue à la pierre , (ju’elles fe cou- fervenitrès-long-temps dans les matière^ molles , qu’elles fe pétrifient aiféinett'' dans les matières dures, & que ces pro- ductions mannes & ces coquilles que now* Théorie de h Terre. 3 95 ) trouvons fur la terre, étant les dépouilles de pîtifieurs iiècles, elles ont dû former Un volume fort confidérablc. II y a, comme on voit, une prodi- gieufe quantité de coquilles bien confer- vées dans les marbres , dans les pierres a chaux , dans les craies , dans les marnes ^ &c. on les trouve , comme, je viens de le dire , par collines & par montagnes , elles font fouvent plus de la moitié du volume des matières où elles font con- tenues ; elles paroiffent la plupart bien confervées, d’autres font en fragmens, tuais affez gros pour ciu’on puifl'e recon- noître à l’ceil l’efpèce de coquille à la- quelle ces fragmens appartiennent , & c’eft-là où fe bornent les obfervations & les connoillances que I infpeétion^ peut nous donner. Mais je vais plus loin , je préténds que les coquilles font l’intcr- luède que la Nature emploie jxtur former la plupart des jtierres ; je prétends que les craies , les marnes & les pierres à chaux ne font comftofées c[ue de poufîiere & de détrimens de coquilles , que par conùi- quent la quantité de coquilles détruites encore inüuintent plus confidérablç "4:0 d Hiflotre Naturelle. que celle des coquilles confervées : oiî ferra dans le difcours furies mine'raux les preuves que j’en donnerai ; je me conten-' terai d’indiquer ici le point de vue fous lequel il faut confklerer les couches dont ie globe cil compofé. La première couche ex.erieure cil formée du limon de l’air, du fédiment des pluies , des rofées , & des parties végétales ou animales , réduites en particules dans lefquelles l’ancienne' organifition n’efl pas fenfible ; les couches intérieures de craie , de marne, de pierre à chaux , de marbre , font compofées de détrimerrs de coquilles & d’autres produélions marines , mêlées avec des fragmens de coquilles ou avec des co- quilles entières , mais les fables vitri- fiables & l’argilc font les matières dont i’intérieur du globe eft compofé; elles ont été vitrifiées dans le temps que lu globe a pris fit forme , laquelle fuppofo ïiécefîairement que la matière a été toute en fufion. Le granité , le roc vif, k® cailloux & les grès en grande maffe , lu® ardoifes , les charbons de terre doivenf leur origine au fable & à l’argile , & il® font aulli dilpofés par couches ; mais ius" Théorie Ae la Tem. 40 i' , les grès & îes cailloux qui ne font’ pas en grande malFe , les criihiux , les tnétaux, les pyrites, la plupart des ininéraux , les foufres , &c. font des iTiatières dont la formation eft nouvelle en comparaifon des marbres, des pierres Calculables , des craies , des marnes , & de toutes les autres matières qui font' difpofèes par couches horizontales , & qui contiennent des coquilles & d’autres débris des productions de la mer. Comme les dénominailons dont je ■viens de me fervir, pourroient jraroître obfcures ou équivoques , je crois qu il eft néceflaire de les expliquer. J’entends jiar' îe mot ^argile, non- feulement les argiles blanches , jaunes , mais auffi les glaifes- bleues , molles, dures, feuilletées, &c. que je regarde comme des feories de Verre ou comme du verre décoinpofé. î*ar le mot de fable , j’entends toujours fible vitriftable , & non-feulement je Comprends fous cette dénomination le fable fin qui produit les grès & que je ï'egarde comme de la pouflière de verre » cu plutôt de pierre ponce , mais aiifît le fible qui provient du gros ufé & détruit 402 . Hï flaire Naturelle. par le frottement, & encore fe fable gros comme du menu gravier , qui provient du granité &. du roc vif, qui eft aigre < anguleux , rougeâtre , & qu’on trouve allez communeanent dans le lit des ruif féaux & des rivières qui tirent immédia- tement leurs eaux des hautes montagnes ? ou de collines qui font compofèes de roC t'il ou de granité. La rivière d’Armanfoii qui palîe à Semur en Auxois, où toutes les pierres Idnt du roc vif, charie une grande quanti, "e de ce fable , qui cft gros &■ fort aigre ; il eü de la même nature que le roc vit, & il n’en efl en effet que le débris , comme le gravier calcinable n’eft cjue le débris de la pierre de taiile ou dU moellon. Au relie , le roc vif & le grariitc font une feule & même fubllance , mais j’ai cru devoir employer les deux déno- minations, parce qu’il y a bien des gens qui en font deux matières différentes î il en cfl de même des cailloux & des gr^* en grande malîè , je les regarde comnt® des efpèces de rocs vifs ou de granités» & je les appelle cailloux en grande niafl > parce qu’ils font difpofcs , comme l^* pierre calcinable , par couches , & pouf Théorie de la Terre. 403 les didino-uer des cailloux & des grès que i’apnellc“^';? petites maffes . qui lont^ les cailloux ronds & les grès que 1 on trouve è la chnffe. comme difent les ouvriers , c’eft-à-dire , les grès dont les bancs n ont pas de fuite & ne forment pas des carrieres continues & qui aient une certaine éten- due ; ces grès &. ces cailloux font d une forination jdus nouvelle, & pas la même origine que les ciulloux & les grès en ‘grande malTe , qui font difpofcs mr couches. J’entends par la dénomina- tion à'ardoife. non - feulement l ardone bleue ciue tout le monde connoit , mais les ardoifes blanches , grifes , rougeâtres & tous les fehits ; ces maneres le trouvent ordinairement au - deflous de 1 argile feuilletée , & femblent n etre en effet epe de l’argile, dont les différentes pentes couches ont pris corps en le deffechant, ce qui a produit les délits qui s y trouvent. Le charbon de terre , la houille , le jais font des matières qui appartiennent aulii à l’argile, & qu’on trouve fous l’arcrile feuilletée ou fous l’ardoife. Par le mot de tuf, j’entends non - feulement le tuf ordinaire qui paroît troué, & pour 4^4 Ht flotte Naturelïe, ail fi dire , organifé , mais encore toutes les couches de pierre qui fe font faites par le dépôt des eaux courantes , toutes les ftaiaôliies , toutes les incrufiaiioiis , toutes les efpèces de pierres fondantes, il n’eft pas douteux que ces matières ne foieiit ' nouvelles & qu’elles ne prennent tous les Jours de raccroilTeinent. Le tuf n’elir qu’un amas de matières îapidifiques, dans lefquelles on n’ajierçoit aucune couche" diflinde ; cette matière cil dilpofèe ordi- nairement en petits cylindres creux , irrégulièrement grouppés & formés paf des eaux gouttières au pied des montagnes ou fur la pente des collines , c|ui contien- nent des lits de marne ou de pierre tendre & caicinable ; la malTe totale de ces cylindres, qui font un des caradères fpécifiques de cette efpèce de tuf, eft toujours ou obiicjiie , ou verticale , feloit la diredion des filets d’eau cpii les forment; ces fortes de carrières jiaraliies n’ont aucune fuite , leur étendue eft très-bornée- en comparailon des carrières ordinaires, & elle elt proportionnée à la hauteur des montagnes qui leur fourniflent la matière |îe leur accroilTement. Le tuf recevant' Théorie de h Terre. 40 f chaque jour de nouveaux fucs Lipidi- fiques , ces petites colonnes cylindriques qui laifldient entr’eiles beaucoup d’in- tervalle , le confondent à la fin , & avec le temps le tout devient compare ; mais cette matière n’adquiert jamais la dureté de la pierre, c’eft alors ce qu’AgricoIa nomme mnrga tofacca JïJluhfa. Ôn trouve ordinairement dans ce tuf quantité' d’im- prelilons de feuilles d’arbres & de plantes de l’efpèce de celles que le terrein des environs produit, on y trouve aufiï a/Tez fouvent des coquilles terrefires très-bien confervèes , mais jamais de coquilles de nier. Le tuf eil donc certainement une matière nouvelle , qui doit être mife dans la clulTe des fialaclltes , des pierres fon- -dantes , des incruftations , &c. toutes ces matières nouvelles font des efpèces de pierres parafites qui fe forment aux de'- pens des autres , mais qui n’arrivent jamais à la vraie pétrification. Le crifia! , toutes les pierres pré- cieufes , toutes celles qui ont une figure régulière , même les cailloux en petites malTes qui font formés par couches coii- •centriques , foit que ces fortes de pierre^ 406 Hijioire Naturelle. fe trouvent dans les fentes perpendicU" ïaires des rochers, ou par- tout aiiieurs» ne font que des exudations des caillou^ en grande inaffe , des fucs concrets de ces mêmes matières, des pierres parafiteS nouvelles , de vraies ftaladitcs de caiiloU ou de roc vif. On ne trouve jamais de coquilles ni dans le roc vif ou o-ranite, ni dans ie cfrès> O ^ . .0 au moins je n’y en ai jamais vu , c|Uoiqu’oU en trouve , & même aficz fouvent , dans Je fable viirifîable duquel ces matières tirent leur origine ; ce qui femlîle prouver cjue Je flible ne peut s’unir pour former du grès ou du roc vif, que quand il eft pur, & que s’il cfl mêle de fubftanceS d’un autre genre, comme font les co- quilles , ce mélange de parties qui lu* font héte'rogcnes , en empêche la réu- nion. J’ai obfervé , dans le dcfîein de m’en afTurer , ces petites pelotes qui le forment louvent dans les couches de f*' ble mêlé de coquilles , & je n’y ai jamais trouvé aucune coquille ; ces pelotes font un véritable grès , ce font des concré- tions cpii fe forment dans le fable au>t endroits où il n’eft pas mêlé de matières Théorie de h Terre. - 407 hétérogènes , qui s’oppofent a la forma- tion des bancs ou d’autres malles plus grandes que ces pelotes. Nous avons dit qu’on a trouvé a Amfterdam , qui ea un pays dont le tcrrein eid fort bas , des coquilles de mer à I ®o pieds de profondeur fous terre , & à Marly- la-ville à lîx lieues de Paris , à 7 5 pieds ; on en trouve de même au fond des mines clans des bancs de rochers au-defldus d’une hauteur de pierre de j o, loo 200 & jufqu’à mille pieds d’é- paiflTeur , comme il ea aile de le retnar- quer dans les Alpes & dans les Pyrénées; il n’y a qu’à examiner de près les rochers coupés à plomb , & on voit r-ue dans les lits inférieurs il y a des coquilles & d autres productions marines; mais pour aher par ordre , on en trouve fur les montagnes d’Efpao-ne , fur les Pyrénées , fur les montagnes de France, lur celles d An- •gleterre , dans toutes les carrières de marbre en Flandre , dans les montagnes de Cueldres , dans toutes les collines autour •de Paris, dans toutes celles de Bour- gogne & de Champagne , en un mot dans tous les endroits où le fond du terreui 4 o 8 Hipoire NatureÏÏc. ai’eft pas de grès ou de tuf; mais celles des cruftaeèes, coiiiine tayes & pointes d’ourfin, & auffi toutes îeS produélions des inférés de nier , connus les madrépores , les coraux , les aflroïtes, &c. Je puis alTurer, & on s’en couvain'' cra par fes yeux quand on le voudra, que dans la plupart des pierres calcinableS & des marbres il y a une fi grande quaU' tité de ces produflions marines, qu’elle* paroifTent lurpalier en volume la matièrS qui les réunit. Mais fui vous; on trouve ces produc- tions marines dans les Alpes , même au- delTus des plus hautes montagnes , pai" exemple , au- dellus du mont Cènis , OJt en trouve dans les montagnes de Gènes p dans les Apennins & dans la plupart de^ carrières de pierre ou de marbre en Italie- On en voit dans les pierres dont font bâtis les plus anciens édifices des Romains ^ il y en a dans les montagnes du Tirol Si dait* Théorie de la Terre. 28 ^' Ray prétend que toutes les montagnes été produites par des tremblemens terre , & il a fait un traité pour le prouver ; nous ferons voir à l’article des '■oicans, combien peu cette opinion ell fondée. Nous ne pouvons nous difpenfer d’ob-« f^rver que la plupart des auteurs dont nous venons de parler , comme Burnet, ^hiflon & Woodward , ont fait une faute rjui nous paroît mériter d’être relevée , c’eft d’avoir regardé le déluge comme Poflible par l’aflion des caufes naturelles, lieu que l’Écriture lainte nous le pré- fente comme produit par la volonté im- •'rédiate de Dieu ; il n’y a aucune caulè naturelle qui puiiïè produire fur la furface Arrière de la terre la quantité d’eau qu’il ^ fallu pour couvrir les plus hautes mon- '^’gnes ; & quand même on pourroit ima- giner une caufe proportionnée à qet effet, leroit encore impolfible de trouver 8^elqu’autre caufe capable de faire dif- P'>roître les eaux ; car en accordant à ^liillon qiie ces eaux font venues de la ^^^ue d’une comète , on doit lui nier qu’il loit ve-nu du grand abyrae & qu’elles Tome lé : , N ipo H'ifloire Ndtiircllc. foient toutes rentrées , puiiquc le grau^î abyine étant, félon lui, environné ^ preflé de tous côtés par la croûte ou l’orb^ terreftre, il cft impoflible que l’actradioii de la comète ait pu caulér aux fluide» contenus dans l’intérieur de cet orbe , 1® moindre mouvement; par conlcqueiif Je grand abyme n’aura pas éjtrouvé» comme il le dit, un flux & reflux vio' lent , dès - lors il n’en fera pas forti & >* n’y fera pas entré une feule goutte d’eaU > & à moins de fuppofer que l’eau tomber de la comète a été détruite par miracle > elle feroit encore aujourd’hui fur la fut face de la terre, couvrant les fomiiie^^ des plus hautes montagnes. Rien^ ne ci»' raélérife mieux un miracle que l’impob fibilité d’en expliquer l’effet par les cauff naturelles; nos auteurs ont fait de vai>^’ efforts pour rendre raifon du délug^’ leurs erreurs de Phyfjque au fujet cautes fécondés cpi’ils emploient, P*"*^^*^ vent la vérité du fait tel qu’il eft rappob^ dans l’Écriture fainte , & démontr^*.^ qu’il n’a pu être opéré que par la cav* première , par la volonté de Dieu. D’ailleurs il eft alfé de fc convahi^ Théorie (Je la Terre. 291 cjue ce n’eft ni clans un feiil & même temps, ni par l’effet du deluge c[ue ia mer a iaiffé à découvert les cominens que nous habitons ; car il eft certain , par le témoignage des livres facrés , que le Paradis terrelffe étoic en Afie , & que i’Alie éioit un continent habité avant le déluge ; par conféquem ce n’elt pas dans ce temps cjue les mers ont couvert cette partie coniklérable du globe. La terre étoit donc avant le déluge telle à peu près ciu’elle efl: aujourd’hui ; & cette énorme quantité d’eau que la Jullicc divine fit tomber fur la terre pour punir l’homme coupable, donna en effet la mort à toutes les créatures ; mais elle ne produifit aucun changement à la furfacc de la terre , elle ne détruifit pas même les plantes, puifque la colombe rapporta une branche d’olivier. Pourquoi doirc imaginer , comme l’ont fait la plupart de nos Naturaliffes , que cette eau changea totalement la furface du globe jufqu’à mille & deux mille pieds de profondeur î pourquoi Veulent -ils que ce foit le déluge qui ait apporté fur la terre les coquilles qu’on 2. P 2 Hifloke Naturelle. trouve à fept ou huit cents j^tecJs dans les rochers & dans les marbres l pourquoi dire que c’efl dans ce temps que lè ibnt Ibrmées les montagnes & les collines î & comment peut-on fe figurer qu’il foit poifiblé que ces eaux aient amené des inafies & des bancs de coquilles de cent lieues de longueur 1 Je ne crois pas qu’on puifie perfifter dans cette opinion, à moins qu’on n’admeffe dans le déluge un double miracle , le premier pour l’augmentation des eaux , & le fécond pour le tranfport des cotjuiilcs ; mais comme il ji’y a que le premier qui foit rapporté dans l’Écriture fainte , je ne vois pas qu’il foit néceflaire de faire un article de foi du lècond. D’autre côté , fi les taux du déluge , après avoir féjourné au - de/Tus des plus hautes montagnes , fe fufient enfuite re- tirées tout-à-coup , elles auroient amené une fi grande quantité de limon & d’im- mondices que les terres n’auroient point été labourables ni propres à recevoir des arbres' & des vignes que plufieurs fiècleS après cette inondation , comme l’on fti^^ que dans le déluge qui arriva en Grèce Théorie de la Terre. le pays fubmergé fut totalement aban- donné & ne put recevoir aucune cul- ture que plus de trois fiècles après cette inondation. Voyez Aâa érudit. Upf. anno t 6 Ç) i , pag. loo. ÂuÜi doit-on regarder le deluge univerfel comme un moyen furnaturel dont s’eft fcrvi la Toute -puilTance divine pour le châti- ment des hommes, & non comme un effet naturel dans lequel tout fe feroit pafîé félon les ioix de la Phyfique. Le déluge univerfel eft donc un miracle dans la caufe & dans fes effets ; on voit clairement par le texte de l’Écriture iâinte , qu’il a fervi uniquement pour détruire i homme & les animaux , & rpî’H n’a chancre en aucune fiçon la tenc , puif— qu’üjuès la retraite des eaux , les mon- tagnes , & même les arbres , étoient à leur place , & que la furface de la terre étoit propre à recevoir la culture & à pro- duire des vignes & des fruits. Comment toute la race des poiffons , qui n’entra pas dans l’arche, auroit-elie pu être confervée, fi la terre eût été diffoute dans l’eau , ou feulement fi les eaux euffent été affez agitées pour tranfporter les 2. P 4- Hifioire Naturelle. coquilles des Indes en Europe , &c ! Cependant cette ruppofition , que c’eft le deiuge univerfel qui a tranfponé les coquilles de la mer dans tous les cli- mats de la terre , eft devenue I’oj)inioii ou plutôt la fuperllition du commun des J'Iaturaliftes. Woodward, Scheuchzer & quelques autres appellent ces coquilles pétrifiées les relies du déluge , ils les regardent comme les médailles & les monumens que Dieu nous a lallTés de ce terrible évènement , afin qu’il ne s efîàçat jamais de la mémoire du genre humain ; enfin ils ont adopté cette hy- pothele avec tant de relpeél, pour ne pas dire d’aveuglement , qu’ils ne paroilîént s erre occupés qu’à chercher les moyens de concilier l’Écriture fiiinte avec leur opinion , & qu’au lieu de le fervir de leurs oblèrvations & d’en tirer des lu- mières , ils fe font enveloppés dans les nuages d’une théologie phyfique, dont l’oblcurité & la petitefîe dérogent à la clarté & à la dignité de la religion » & ne lailîènt apercevoir aux incrédules c[u’un mélange ridicule d’idées humaines & de faits divins. Prétendre en elFet Théorie (k ht Terre. 2.95, expiUmcrle déluge univerfel & fes caufes phyfiques , vouloir n^rs apprendre le dciii de ce qui s’eft paffe drns le temps de cette grande révolution» vkviner quels njomM longueur , & la mer Méditerranée dans toute fl largeur , ce qui fait une bien moindre longueur & de plus grandes in- terruptions que par la première route. A l’égard de toutes les autres diltances qu on pourroit mefurer dans l’ancien con- tinent fous les mêmes méridiens , on les Théorie de la Terre. trouvera encore beaucoup plus petites que celle-ci, n’y ayant, par exemple, que 1800 lieues depuis la pointe men- dionale de l’île de Ceylan julqu’à la cote feptentrionale de la nouvelle Zemble. De même fi on mefure le continent pa- rallèlement à l’équateur, on trouvera que la idus grande longueur fans iiuerrup- tion fe trouve depuis la cote occidentale de l’Afrique à Treflma, jufqu’à Ningpo fur la côte orientale de la Chine, & qu’elle elt environ de 2800 lieues ; qu’une autre longueur lans interruption peut fe mefu- rer depuis la pointe de la Bretagne à Brelt iufqu’à la côte de la Tartarie Chinoile , k quelle eft environ de 2300 lieues; qu’en mefurant depuis Bergen en /Nor- vège iufciu’à la côte de Kamifchatka , tl n’v a plus que 1800 lieues. Toutes ces lignes ont, comme l’on voit , beaucoup moins de longueur que la première , ainii la plus grande étendue de l’ancien con- tinent elt en effet depuis le cap orientât dp h Tartarie la plus feptentrionale juf- qu’àu cap de Bonne-efpérance , c’eft-à- dire, de 3600 lieues, Vo)'ei la premiers Carte de 'Géographie, , '30 0 hlïfloire Naturelle. Cette ligne peut être regardée commfi le niiiieu de la bande de terre qui coin- pole l’antien continent, car en inel'urant 1 étendue de la (urhice du lerrein des deux côtés de cette ligne, je trouve qu’il y a dans la par.ie qui ell à gauche 247 i opai lieues quarrees , & que dans la partie qui efl à droite de cette l'gne , il y a 2469087 lieues quarrees, ce qui eft une égalité finguiicre , & qui doit faire préfu- nier avec une très- grande vraifeniblance , que ce ie ligne elt le vrai milieu de l’an- cien continent , en même temps qu’elle en cil la plus grande longueur. L’ancien continent a donc en tout en- viron 4940780 lieues quarrées , ce qui ne lait pas une cinquième partie de la furface totale du globe; & on peut regar- der ce continent comme une large bande de terre inclinée à l’equateur d enviroa 3 O degrés. A 1 égard du nouveau continent , on peut le regarder aulTi comme une bande de terre, dont la jdus grande longueur doit être prife depuis l’embouchure du fleuve de la Plata jufqu'à cette contrée jiaiarécageufe qui s’étend au-delà du lac Théorie de la Terre, 3 o f des Affînibüïls , cette route va de i’ein- bouchure du fleuve de la Plata au lac Caracares , de-là elle paflè chez les 'Vla- taguais, chez les Chiriguanes, eutuite à Pocoiia , à Zongo , de Zaïigo chez les Zamas, les Marianas, les .Montas, de-là à S.' Fc & à Cartagène, puis par le golie du Mexique, à la Jamaïque, à Cuba, tout le long de la péninfule de la Floride, chez les Apalaches, les Chicachas , de-là au fort Saint-Louis ou Creve-cœur , au fort le Sueur , & enfin chez les peuples qui habitent au-delà du bc des A ffiaiboïls, OÙ l’étendue des terres n’a pas encore été reconnue. Voyei la fécondé carie de Géo^ graphie. Cette ligne qui n’eft interrompue que par le golfe du Mexique , qu’on doit re- garder coiiune une mer luédiierraiiée-j peut avoir environ deux mille cinq cents iieues de longueur, & elle partage le nou- veau coniiuent en deux parties égales , dont celle ([iii cft à gauche a 1 069 28 6 1 lieues quarrées de fnrt-à.ce , & celle ciui elt à droite en a 1070926^; cette ligne qui faille milieu de la bande du nouveau coiiiiucn.t , elt aufli inclhiée à i équateuy 302 Hijîoire Naturelle. d’environ 30 degrés, mais en lens op« pofé, en forte cjue celle de l’ancien con- tinent s’étendant du nord-eft au fud-oueft, telle du noitveau s’étend du nord-oueft au fud-cfi; ; & toutes ces terres enfemble , tant de l’ancien que du nouveau con- tinent , font eiwiron 7080993 lieiies quarrées , ce qtti n’eft pas , à beaucoup près , le tiers de la furface totale du globe qui en contient vingt-cincj millions. On doit remarquer que ces deux lignes qui traverfentles continensdans leurs plus grandes longueurs , & qui les partagent chacun en deux parties égales , aboutif- fent toutes les deux au même degré de latitude feptentrionale & auftrale. On peut auHi obferver que les deux conti- nent font des avances oppofées & qui fe ïégardent, favoir, les côtes de l’Afrique depuis les îles Canaries, jufqu’aux côtes de la Guinée , & celles de l’Amérique depuis la Guiane jufqu’à l’embouchure de Rio-janeiro. H paroît donc que les terres les plus anciennes du globe font les pays qui font aux deux côtés de ces lignes à une dil- tance médiocre} par exemple, à 200 ou Théorie de la Terre. 303 cl 2 5 O lieues de chaque cote , & en lui- vant cette idee qui ell fondée fur les ob- fervations que nous venons de rapporter, nous trouverons dans l’ancien continent que les terres les plus anciennes de l’A- frique font celles qui s’étendent depuis le cap de Bonne-efpérance jufqu’à la mer rouge & jufqu’à l’Égypte , fur une lar- geur d’environ 500 lieues, & que pat conféquent toutes les côtes occidentales de l’Afrique, depuis la Guinée jufqu’au détroit de Gibraltar, font des terres plus nouvelles. De même nous reconnoîtrons qu’en \fie, fi on fuit la ligne fur la même largeur , les terres les plus anciennes fom l’Arabie heureufe & deferte , la Perfe & la Géorgie ; la T urcomanie & une par- tie de la Tartarie indépendante , la Cir- caffie & une partie de la Mofcovie , &c. que par conféquent l’Europe eft plus I nouvelle , & peut-être aulTi la Chine & i ia partie orientale de la Tartarie : dans le nouveau continent, nous trouverons c[ue la terre Magellanique , la partie orientale du Brefil, du pays des Amazones, delà Guiane & du Canada font des pays nou-> Veaux en comparai fon du Tucuman , dut- '504 H'ifiotre h’amreJk. Pérou, de l;i terre ferme & des îles du goi'^e du Mexique, de la Floride, du A'iiirifljpi & du Mexique. On peut en- core ajouier à ces obicrvations deux faits qui lont allez remarquables : le vieux & le nouveau cominem l'ont jirefque oppo- les 1 un a 1 autre; i ancien ell plus étendu au nord de rcc[uateur qu’au fud, au con- traire le nouveau I ell jslus au lud qu’au nord de l’équaicnr; le centre de l’ancien continent ell a 1 6 ou 1 8 degrés de lati- tude noid, & le centre du nouveau ell à * ^ degrés de latitude lud , en forte qu ils lemblent faits jtour le contre- ba— lancer. Il y a encore un rapport fingu- lier entre les deux cominens, quoiqu’il nie paroifTe plus accidentel que ceux dont je viens de parler, c’elt que les deux continens feroient chacun partagés en deux parties qui lerolênt toutes quatre environnées de la mer de tous côtés lâns deux petits illhmes , celui de Suez & celui de Panama. A orla ce que I infpetflion attentive du globe peut nous fournir de plus générai Il r ladivifion de la terre. Nous nous abf- tieudroiis de faire lur cela des hypot.hèfes Théorie de la Terre, 3^5 & de hafarder des rai fonne mens qui pourroieiit nous conduire a de fimfles conféquences , mais comme perfonne n’avoit confidtré fous ce point de vue la divifion du globe , j ai cru devoir com- muniquer ces remarques. Il eltafTez lln- gulier que la ligne qui fait la plus grande longueur des cominens terredres , les partage en deux parties égales; il ne i’ell pas moins que ces deux lignes commen- cent & finiüent aux mêmes degrés de latitude, & quelles foient toutes deux inclinées de même à l’équateur. Ces rap- ports peuvent tenir à quelque chofe de général que l’on découvrira peut-être, & que nous ignorons. Nous verrons dans la fuite à exam ner plus en détail les iné- galités tle la figure des cominens ; il nous fuffit d’obfcrver ici que les pays les plus anciens doivent être les plus voilins de ces iiunes , en. meme temps les plus élevés , & que les terres plus nouvelles en doivent être les plus éloignées , & en même temps les plus balles. AinG eu Amérique la terre des Amazones , la Guiane & le Canada feront les punies les plus nouvelles ; en jetant les yeux fur la '"^oS Hijloîre Naturelle.' carte de ce pays , on voit que les eaux y font répandues de tous côtés, qu’il y a uq grand nombre de lacs & de très-grands iieuves , ce qui indique encore tjue ces terres font nouvelles ; au contraire le Tu- cuman , le Pérou & le Mexique font des pays très-élevés, fort inontucux , & voi- fins de la ligne qui partage le continent y ce qui fenibie prouver cju’il font plus anciens c{ue ceux dont nous venons de parler. De même toute l’Afrique cil; très- montueule, & cette partie du monde efl: fort ancienne; il n’y aguère que l’Égypte,, ia Barbarie & les côtes occidentales de î’Afrique jufqu’au Sénégal , quion puifi'e regarder comme de nouvelles terres. L’Alie eft aulîi une terre ancienne, & peut-être la plus ancienne de toutes, fur- tout l’Arabie, ia Perfe & la Tartarie ; mais les inégalités de cette valle partie du inonde demandent, aulll-bien que celles de 1 Europe , un détail que nous ren- voyons à un autre article. On pourroit dire en général que l’Europe eft un pays nouveau , la tradition fur la migration des peuples & fur l’origine des arts & des fciences paroît l’indiquer ; il n’y a pas Théorie de la Terre. 3^^ lona-temps ciu’elle étoit eacore remplie de nuirais & couverte de forets , au Iseu nue dans les pays très -anciennement habités il y a peu de bois , peu d’eau , point de marais , beaucoup de landes & de bruyères, une grande quantité de tnontaornes dont les fominets font fecs & aérües; car les hommes détruifent les bois contraignent l'es eaux , relTerrcnt les fleuves , dellèchent les marais , & avec le temps Us donnent à la terre une face toute différente de celle des pays inha- bités ou nouvellement pei^les. ^ Les Anciens ne connoilToient qu une très- petite partie du globe ; l’Amériqiie entière , les terres arèticfues , la terre auf- trale & Magellanique, une grande parue de l’intérieur de l’Afrique , leur eioient entièrement inconnues , ils ne avoient pas que la Zone torride étoit habitée , quoiqu’ils euffent navigé tout autour de l’Afrique, car il y a zaoo ans que Neco Roi d’Égypte donna des vaiHeaux a des Phéniciens qui partirent de la mer rouge , côtoyèrent l’Afrique , doublèrent le cap de Bonne-efpérance , & ayant employé deux ans à faire ce voyage , ils ejitrerent 308 Hïflotre Naturefk. ia troifième année dans ic détroit de Gî- Lraiiar. Voye^ HtrudoU , l'ih.iv. Cepen-. dam les Anciens ne connoilToiem pas le| proj)riété qu’a l'armant de fe diriger vers les pôles du monde , quoiqu’ils conuul- fent celle qu’il a d’attirer le fer; iis igno- loient la caufe générale du flux & du reflux de la mer , ils n’étoient pas fûrs que l’océan environnât le globe fans inter- | ruption : quelques-uns à la vérité l’ont foiipçonné , mais avec fi peu de fonde- ment qu aucun n’a ofé dire ni même con- jeduter qu’il étoit polfibic de faire le tour du monde. Magellan a été le pre- mier qui l’ait fait en l’année i J 19 dans l’elpate de 1124 jours. François Diake a été le fécond en i J77 , & il l’a fait en 1056 jours. Enfuite Thomas Cavendish a fiiit ce grand voyage en 777 jours dans l’année 1586, ces fameux Voya- geurs ont été les premiers qui aient dé- montre pby firjuement la Iphéricité & 1 ctendue de la circonférence de la terre; caries Anciens étoientauffi fort éloignés d avoir une jufie mefure de cette circon- férence du globe , quoiqu’ils y euflent Beaucoup travaillé. Les vents généraux Théorie <îe la Terre. 30 $> & récriés, & l’ufage qu’oii ca peut faire pOur° les voyages de long cours leur étoient auffi abiolumeat inconnus ; ainfi On ne doit pas être l'urpris du peu de procrrès qu’ils ont fait dans la Géographie, puiîcju’aujourd’hui , malgré joutes les Connoiflances que 1 on a acquiles par le fecours des fciences inathém.uiques 3 maffes de foufre , de marcaffites & d’au- 33 très matières minérales & métalliques , ?3 font remplis de la matière même qui 33 forme les bancs ou les couches , ou les 33 mafles qui les renferment , &. jamais | M d’aucune matière hétérogène, page || 2.0 6 , ir ailleurs. « La pelanteur fpéci- >3 fique des différentes efpèces de fables 33 ne diffère que très-peu , étant généra- 33 lement, par rapport à l’eau, comme 33 ou 2 ^ à I , & les coquilles de pé- 33 tonde qui font à peu près de la mêmç 33 pefânteur , s’y trouvent ordinairement 33 renfermées en grand nombre, tandis 33 qu’on a de la peine à y trouver des écailles d’huîtres, dont la pefanteur Tked'ie de la Terré. 43/ fpécifique n’eR environ que comme « 1 ^ à i^, de hériffons de mer , dont la ce pefanteur n’eft que comme 2 ou 2 ^ ce à I , ou d’autres- efpèccs de coquilles c* plus légères ; mais au contraire dans « la craie t[ui eft plus légère que la «: pierre , n’étant à la pefanteur de l’cau ce que comme environ 2 7^ à t , on ne ce trouve que des coquilles de hériffons ce de mer & d’autres efpèces de coquilles ce plus légères. « Voye7^pages 17& 18.^ ^ Il faut obferver que ce que dit icr Woodward ne doit pas être regarde comme règle générale , car on trouve des coquilles plus légères & plus pefantes dans les mêmes matières, par exemple y 1 des pétoncles, des huîtres & des ourfins dans les mêmes pierres & dans les memes terres , & même on peut voir au cabinet du Roi un pétoncle pétrifié en cornaline & des ourfins pétrifiés en agate, ainfi ia différence de la pefanieur fpécifique des coquilles n’a pas influé , autant que ie prétend oodward', fur le lieu de leur pofition dans les couches de terre ; & la vraie raifon pourquoi les coquilles d’our- fins & d’autres aufîi légères fe trouvent "4 3 s f^ifloire Nawnîk: plus abondamment dans les craies, c’cfl <|ue fa craie n efl cju’un détriment de coquilles, & que celles des ourfins étant plus légères, moins épaiffes (Sc plus friables que les autres, elles auront été aifément réduites en poufîîère & en craie, en form qu’il ne fe trouve des couches’ «Je craie que dans les endroits où if y avoit anciennemènt fous les eaux de la mer une grande abondance de ces co- quilles légères, dont les débris ont formé la craie dans laquelle nous trouvons celles qui ayant réfiflé au choc & aux frotte- mens, le font confervées toutes entières, ou du moins en parties allez grandes pour que nous puiffions les reconnoître. Nous traiterons ceci plus à fond dans ïiotre dilcours fur les minéraux , conten- tons-nous feulement d’avertir ici qu’il faut encore donner une modification aux exprelîîons de Woodward : il paroît dire qu’on trouve des coquilles dans les cail- loux , dans les cornalines, dans les chaL- cédoines, dans les mines, dans les malles de fbufre, aulli Ibuvent & en aulli grand nombre que dans les autres matières , au lieu que la vérité ell qu’elles font très- Théorie (Je h Terre. 439 rares dans toutes ies matières vitrifiabieg ou purement inflammables, & quau contraire elles font en prodigteufe abon- dance dans les craies, dans les marnes , dans les marbres & dans les pierres , en forte que nous ne prétendons ps dire ici qu’abfolument les coquilles les plus légères font dans les matières légères , & lef plus pefmtes dans celles cpii lont auflr ies plus peftntes , mais feulement qu’en o-énéral cela fe trouve plus fouvent ainfi qu’autrement. A la vérité elles font toutes également remplies de la fubftance meme qui les environne , aufli-bien celles qu on trouve dans les couches horizontales , que celles qu’on trouve en plus peut nombre dans les matières qui occüpeni les fentes perpendiculaires, parce ([u’en efet les unes & les autres ont été également formées par les eaux , quoiqu’en diffé- ïcns temps & de différentes fliçons ; ies couches horizontales de pieire , de marbre, &c. ayant été formées par les grands mouvemens des ondes de la mer,» di les cailloux , les cornalines , les chal- cédoines & toutes les matières qui font dans les fentes perpendiculaires , ayanC^ T ii4 '440 Hiflolre Naturelle, tté produites par le mouvement partîcil-' lier cl’inie petite quantité d’eau charge'e de dilîérens fîtes lajjidifiques , métal- liques , &c. & dans les deux cas ces ma- tières ctoient réduites en poudre fine & impalpable qui a rempli l’intérieur des coquilles fi pleinement & fi ablbiument, qu elle n y a pas lailîé le moindre vide , & qu elle s’en ell fait autant de moules , a peu près comme on voit un cachet fe mouler fur le tripoli. Il y a donc dans les pierres , dans les marbres , &c. une multitude très-grande de coquilles qui font entières, belles de Si peu altérées , qu’on peut aifément les comparer avec les coquilles cju’on con- iei ve dans les cabinets ou qu’on trouva ilir les rivages de la mer ; elles ont pré- cifément la meme figure & la même gran- deur , elles font de la même fubfiance âc leur tiflii efl; le même ; la matière parti- culière qui les compole , efl la même , elle efl ditpofée dt arrangée de la mêmé manière , la diretflion de leurs fibres ^ des lignes Ipirales efl la même , la ccm- pofition des petites lames formées par les fibres efl la même dans les unes & lo% Théorie de In Terre, 4 ‘ 4 ' ^ autres , on voit dans le même endroit les vertiges ou infertions des tendons par le moyen delquelÿ i animal etoit attaché & joint à ia coquille , on y voit les mêmes tubercules , les mêmes , les mêmes cannelures; enfin, tout clt femblable , foit au dedans , foit au de- hors de la coquille , dans fli cavité ou . fur fa convexité , dans fa fubrtance ou fur fa fupcrfiGie ; d'ailleurs ces coquil- lages folliles font fujets aux mêmes acci- dens ordinaires que les cocjuillages de la mer , par exemple , ils font attachés les plus’ petits aux plus gros , ils ont des conduits vernticulaires , on y trouve des perles & d’autres choies femblables qui ont été produites par l’animal lorfqu’il habitoit fa coquille , leur gravité fpéci- lique eft exactement la même que celle de leur efpèce qu’on trouve actuellement dans la mer , & par la chimie , on y trouve les mêmes chofes , en un mot iis reflémblent exactement à ceux de la mer. Voyei Woodmtd, page /y, _ J’ai fouvent obfervé moi-même avec une efpèce d’étonnement , comme je l’ai déjà dit; des montagnes entières, des T Y '442 Hlpoire Naturelle^’ chaînes de rochers , des bancs énormes de carrières tout compofe's de coquilles & d’autres débris de produdions marines qui y font en fi grande c|uantité , qu’iî n’y a pas à beaucoup près autant de volume dans ia matière qui les lie. J’ai vu des champs labourés dans lef- uels toutes les pierres étoient des pé- toncles pétrifiés , en forte qu’en fermant -y l^es yeux & ramaflànt au hafird on pou- voit parier de ramafler un pétoncle : j’en ai vu d’entièrement couverts de cornes d’ammon , d’autres dont toutes les pierres étoient des cœurs de bœufs pétrifiés ; & plus on examinera la terre , plus on fera convaincu que le nombre de ces pétrifi- cations eft infini , & on en conclura qu’il eft impofîible que tous les animaux qui habitoient ces coquiliss , aient exifté dans le même temps. l J’ai même fait une obfervation en ! cherchant ces coquilles, qui peut être ' de quelque utilité , c’efl cjue dans tous les 1 pays où l’on trouve dans les champs & dans les terres labourables un très-^and nombre de ces coquilles pétrifiées , comme pétoncles, cœurs de bœufs, &c. Théorie de la Terre, 443 «mîères, bien confervces, & totalement réparées , on peut être afluré queia pierre de ces pays eft gélijTe ; ces coquilles ne s’en font iéparées en fi grand nombre que par l’aélion de la gelée , qui détruit la pierre & laiffe fubfilter plus long-temps îa coquille pétrifiée. Cette imincnfe quantité de foffiles marins que l’on trouve en tant d’endroits, prouve qu’ils n’y ont pas été tranfportés par un déluge ; car on obferve piufieurs milliers de gtos rochers & des carrières dans tous les pays où il y a des marbres & de la pierre à chaux , qui font toutes remplies de vertèbres d’étoiles de mer , de pointes d’ourfins , de coquillages &• d’autres débris de produdions marines.- Or fi ces coquilles qu’on trouve par-tout. eufTent été amenées fur la terre sèche par un déluge ou par une inondation , la plus grande partie (èroit demeurée fur la fur- face de la terre , ou du moins elles ne feroient pas enterrées à une grande pro- • fondeur , & on ne les trouvcroit- pas» dans les marbres les plus folides à fepf ou huit cents pieds de profondeur. Dans toutes les carrières, ces coquilles^ Tvj. ' 444 * Htflo'ire Naturelle.. font partie de la pierre à l’intérieur , fc on en voit quelquefois à l’extérieur qui font recouvertes de ftalaélites*qui , comme l’on lait , ne font pas des matières auffi anciennes que la pierre c[Ut contient les coquilles ; une leconde preuve que cela n’ell point arrivé par un déluge, c’efl: <]ue les os, les cornes, les ergots, les engles, &c..tie fe trouvent que très- rare- ment, & peut-être point du tout, ren- fermés dans les marbres & dans les autres pierres dures, tandis que fi c’étoit l’effet d’un déluge où tout auroit péri , on y devroit trouver les relies des animaux de la terre auffi -bien que ceux des mers, Voye^ Ray’ s Difeourfes , page lyS èf fuivantes,. C’eff: , comme nous l’avons dit , une fuppofition bien gratuite , que de pré- tendre que toute la terre a été diffouie dans l’eau au temps du déluge; & on ne peut donner quelque fondement à cette idée , qu’en fuppofant un fécond mi- racle cjui auroit donné à l’eau fa pro- priété d’un diflolvant univerfel , miracle dont il n’efl: fût aucune mention dans l’Écriture fftinte j d’ailleurs , ce qui TMonù de la Terre. 44 î anéamit la foppofitiou & la rend même contradidloire , c’eft que touies les ma- tières ayant cté dilîoutes dans l eau , les coquilles ne l’ont pas été , puifque nous les trouvons entières & bien confervées dans toutes lesmalîès qu’on prétend avoir été difloutes , cela prouve évidemment cju’il n’y a jamais eu de telle dilTolution , & que l’arratagement des couches hori- zontales & parallèles ne s’ell pas fait en un inllant , mais par les fédimens qui fa font amoncelés peu à peu , & qui ont enfui produit des hauteurs confidérabics par la fucceffion des temps; car il elfe évident pour tous les gens qui fe donne- ront la peine d’obferver , que l’arrange- ment de toutes les matières qui com- pofent le globe. , elfe l’ouvrage des eaux.-, ii n’eft donc queftion que de favoir fi cet arrangement a été fait dans le même temps :. or nous avons prouvé qu’il n’a pas pu fe faire dans le même temps., puifque les matières ne gardent pas l’ordre de la pelanteur fpécinque & qu’il n’y a pas eu de diflbiution générale de tomes les matières ; donc cet arrangement a. été produit par les eaux ou plutôt, par ^ 4 ^ I^îfloïre Naturelle, les fédiinens quelles ont dépofés dans fa fucceffion des temps : toute autre révo- lution , tout autre nioiivement , toute autre caufe auroit produit un arran- gement très - difîerens ; d’ailleurs un accident particulier, une révolution ou un bouieverfement n’auroit pas produit un pareil effet dans le globe tout entier, A il l’arrangement des terres & des couches avoit pour caufe des révolutions particulières & accidentelles , on trouve- roit lès pierres & les terres dirpofées diffé- remment en difïérens pays , au lieu qu’on les trouve par-tout difjrolées de même par couches parallèles, horizontales, ou egalement inclinées. Voici ce que dit à ce fujet l'Hiftorien de 1 Académie , année r yi 8 , 8 èr fuiv. « Des vefliges très-anciens & en très- S’ grand nombre, d’inondations qui ont ï> dû être très-étendues fe), & la manière s> dont on eft obligé de concevoir que a» les montagnes fe font formées , ( t ) Voyez ies Mcmoii es, jnige 2 Sy, (f) Voyez l'Hifl. de \yo^, pnge 2 z ; de iyo6, & de \y\C,pngt S, iTc, Théorie de la Tc^c, prouvent affez qu’il eft arrivé autrefois « à ia furface de la terre de grandes révo- ce lutions. Autant qu’on en a pu creufer, ce on n’a prefque vu que des ruines , des ce débris, de vaftes décombres emaffés ce pêle-mêle , & qui par une longue fuite ce de fiècles fe font incorporés enfemble ce & unis en une feule maiïê le plus qu’il ce a été poffible ; s’il y a dans le globe ce de ia terre quelqu’efpèce d’organilaiion ce régulière , elle efl: plus profonde & ce par conféquent nous fera toujours in- ce connue , & toutes nos recherches fe ce terjuineront à fouiller dans les ruines ce de la croûte extérieure , elles donne- ce rom encore alTez d’occupations aux ce Philofophes. M. de Juffieu a trouvé aux environs ce de Saint - Chaumont dans le Lyon- ce nois , une grande quantité de pierres ce écailleufes ou feuilletées, dont prefque ce tous les feuillets portoient 'fur leur ce fuperficie l’empreinte ou d’un bout de ce tige , ou. d’une feuille , ou d’un frag- ce ment de feuille de quelc[ue plante ; les ce rcpréfeniations de feuilles étoient tou- ce jours exaderaent étendues , comme fi « ^48 HiJ!oire Naturelle: on avoit colk* les feuilles fur les pierr-ss avec la main, ce qui prouve qu’elles >> avoient été apportées par de l’eau qui les “ avoit tenues en cet état ; elles étoiem ^ en differentes fituaiions , & quelquefois deux ou trois fe croifoient. On imagine bien qu’une feuille depofee par l’eau fur une vafe molle, & couverte enfuite d’une autre valè s:' pareUle , imprime fur l’une l’imaee de ^ une de lés deux furfàces , & fur autre l’image de l’autre furface, de lorte que ces deux lames de vafe étant «durcies & pétrifiées, elles porteront « chacune l’empreinte d’une face diffé- « rente : mais ce qu’on auroit cru devoir « etre , n’eff pas , les deux lames ont «1 empreinte de la même fiu:e de la « feuille , l’une en, relief, & l’autre en « creux. M. de Juffieu a obfervé dans « wutes ces pierres figurées de Saint- « Chaumont ce phénomène qui eff affez « bizarre ; nous lui en laiflbns l’expli- « cation pour palTer à ce que ces fortes « d obier varions ont de plus général & ^ de plus intérefîant. « foutes les plantes gravées dans les iTîiéone de la Terre. 44i^ pierres de Saint- Chaumont font des « plantes étrangères, non-feulement elles ■«: ne le trouvent ni dans le Lyonnois , ni